Encore une journée au Mimbulus. Les clients affluent, comme tous les jours. Je suis super content qu'on fonctionne aussi bien, qu'on se méprenne pas. Mais j'avoue que plus les jours passent, plus je me dis que c'est dur de tout faire tout seul. Je comprends Cha, elle a ses élèves, ses serres. Elle me fournit des ingrédients de premier choix. Mais la préparation de potions, la vente, le conseil, la comptabilité, les stocks, gérer les fournisseurs et les ventes à distance ... Y a des soirs, je rentre, je bois un verre de jus de citrouille et je m'écroule dans mon lit.
Aujourd'hui, j'ai mal aux pieds, je piétine toute la journée. Les gens, heureusement, sont pour la plupart sympathiques. Mais certains, sincèrement, j'ai envie de leur hurler de sortir de mon magasin, tellement ils sont impolis et ... Stupides. A manger du foin. A la pause déjeuner, je ne monte même pas à la maison, je mange mon sandwich au concombres en vitesse, au-dessus de la feuille de commande, avant d'aller m'avancer dans mes concoctions et autres onguents. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes alors que l'heure de rouvrir approche. Encore une longue après-midi qui se prépare.
La seule chose qui me permet de tenir est de savoir que Cha rentre ce soir pour le weekend.
Je tourne la clef dans la porte de la boutique après avoir tourné le panneau de "ouvert" à "fermé". Je passe au bureau, prendre mon porte-documents, et monte les escaliers de l'arrière-boutique qui mènent à notre appartement. J'entre, ferme derrière moi, et vais m'installer sur le sofa, les papiers sur la table basse. Routine du vendredi, faire les comptes de la semaine. Les nombres dansent devant moi, ma plume essayant de suivre, les additions, les soustractions, les retenues. Le bénéfice, le coût de revient. L'inventaire. L'obscurité.
Assis sous un arbre, la chaleur des rayons du soleil me caressent la peau. Je lis un livre moldu sur les remèdes de grand-mère. Il manque pas grand-chose pour que ce soit vraiment efficace.
Cela faisait déjà plusieurs semaines que Dumbledore avait disparu et que toute l'équipe enseignante ainsi que l'Ordre était aux aguets. Perdre un directeur et un de membres les plus importants de la sorcellerie n'était vraiment pas anodin. Mais cela me faisait aussi prendre petit à petit conscience que chaque minute de cette vie comptait et qu'un jour où l'autre, nombreux d'entre nous seraient aussi en proie aux manigances des Mangemorts. Ils étaient capables de tout. Surtout envers les membres de l'opposition.
Et j'en faisais partie.
Je terminais d'arroser mes plantes ce soir-là tout en repensant à ma dernière discussion avec Minerva. Il était évident qu'il fallait protéger nos familles en ce moment et ma famille principalement, c'était Corwin. Effectivement, il y avait aussi mes parents et le reste des Ollivander, mais n'en déplaise à mes aïeuls, Mr. Andrews était ma principale préoccupation depuis qu'il m'avait avoué ses sentiments, il y a déjà quelques années. C'était avec lui que je prévoyais de vivre presque au quotidien jusqu'à ce que mes cheveux blanchissent et ce n'était pas en restant à Poudlard que j'allais le protéger.
C'est ma chère directrice par intérim qui m'avait soumis cette proposition: abandonner mon poste à Poudlard et retourner travailler dans ma boutique, histoire d'être plus utile pour l'Ordre que je ne l'étais déjà. La boutique était assez grande et notre appartement également, si il fallait y accueillir une réunion. Cependant, Corwin au contraire, n'était nullement au courant de ma double vie. Et cela valait mieux pour tout le monde.
Nous avions choisis mon remplaçant avec soin pendant ces dernières semaines et il était à présent à mon tour d'annoncer la nouvelle à mon petit-ami, qui serait, je l'espère, heureux que nous reprenions la collaboration de nos jeunes années.
J'avais fini par laisser mon tablier dans la serre, avant de quitter Poudlard à la tombée de la nuit. Arrivée par cheminette dans notre appartement, mon visage se dessina d'un sourire en voyant Corwin endormi sur le sofa. Discrètement, je me faufilais jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche, avant d'enfiler une tenue plus confortable. Une fois propre, je me dirigeais vers la cuisine, afin de m'atteler à quelque chose que je n'avais pas fait depuis longtemps: la cuisine.
J'aimais le faire depuis des années, cuisiner était une de mes passions cachées. Fouillant dans le frigo, je me décidais à faire une simple ratatouille avec une omelette. Espérons que mon "colocataire" aie faim!
Je me sens tellement bien ici. Je finis par lever les yeux pour me rendre compte que je suis dans le Parc de Poudlard. C'est impossible, seuls les élèves et le personnel sont autorisés dans l'enceinte du domaine. Fronçant les sourcils, je vois arriver, au loin, une chevelure d'un roux éclatant. Je la reconnaîtrais dans le noir : Charlize Ollivander. Ma meilleure amie. Je sais qu'on parle, mais je n'entends pas ce qu'on se dit. J'ai un pressentiment étrange. Je me lève et époussète le fond de mon pantalon. Plusieurs sortilèges sont lancés dans notre direction, dont un m'atteint au bras. La douleur.
Je glisse et termine ma course sur le sol. Douloureux. Me frottant les yeux, je me relève, avant de me rendre compte qu'il y a du bruit dans la cuisine. Impossible de me souvenir quel jour, quelle heure. Je m'arme de ma baguette et, me redressant, esquisse un sourire. Pas de quoi s'alarmer.
"Bonjour Cha. T'es là depuis longtemps ?"
Je pourrais presque répondre moi-même à la question en m'approchant de la femme qui partage ma vie. Elle est lavée et changé, son tablier sur les hanches, et ce qui mijote dans les casseroles sent particulièrement bon. J'enroule mes ras autour de sa taille et l'embrasse sur la joue.
Je suis pas encore totalement réveillé, et de ce que j'en sais je suis loin d'avoir terminé ce que j'avais commencé. Je soupire, l'embrasse à nouveau et m'éloigne vers le bar. Je sors deux verres, et un paquet que je pose sur le comptoir. Le papier d'emballage est soigné, j'ai demandé à quelqu'un de le faire pour moi parce que j'en suis incapable.
La mort de notre ancien directeur l'a beaucoup affectée. Je voulais qu'elle se sente aimée. Et puis j'ai toujours du mal à résister à lui offrir des choses quand je les vois et qu'elles me font penser à elle. Avec un sourire, j'essaie d'attirer son attention.
"Oh, mais, que vois-je là, posé sur le bar ? Hm. Pour Charlize Ollivander. Je crois que ça t'est adressé."
Alors que je m'affaire dans mes casseroles, voilà que j'entends un bruit étrange provenant du salon. À peine ai-je détourné mes yeux de la cuisson de ma ratatouille, que je soupire légèrement. Corwin a du encore faire un mauvais rêve et le voilà sur le sol, entrain de grimacer de douleur. Mandri, mon fléreur, semblant être réveillé de sa sieste, vient se coller contre mes jambes. Cela pour me signifier en partie son mécontentement de l'avoir laisser avec Corwin. Parfois, je me demande ce que je vais faire de cet homme ces prochaines années... Si il se fait mal à chaque mauvais rêve, je vais devoir me spécialiser encore plus dans les onguents de soin... Et qu'est ce que ce sera quand nous aurons des enfants...
Mais rapidement, je finis par sentir deux bras entourés ma taille et une voix suave emplir mon oreille, avant que deux lèvres ne rejoignent ma joue. Un sourire traverse doucement mes lèvres, tandis que mon animal vient se poser sur le plan de travail.
- Cela doit faire une petite heure...Je ne voulais pas te réveiller, chéri.
Ses journées sont longues et épuisantes, il avait bien droit à une petite sieste. Après tout, je lui avais laissé à charge la boutique seul, tandis que je préparais nos futurs concurrents. Une mauvaise manie qui payait bien, mais qui allait bientôt s'arrêter. J'avais pourtant une petite appréhension. Il n'avait plus eu tellement de compagnon de travail depuis un bon moment, alors le fait que je sois dans ses pattes le dérangerait peut-être? Etait-ce profitable à notre relation après tout? J'avais tellement envie pourtant de revenir à mes petites plantes et à ma petite boutique, même si voir des jeunes gens s'émerveiller devant des plants allait me manquer.
Corwin finit par s'éloigner et rejoindre le bar. Evidemment qu'il allait sortir une bouteille, comme chaque fois que je rentrais à la maison. C'était une tradition. Je ne pouvais commencer un week-end sans un bon verre de vin à admirer celui qui faisait briller tout mon être. Enfin, c'est ce que je pensais qu'il allait faire jusqu'à ce que j'entende son appel à propos de quelque chose à mon intention. Je ne peux m'empêcher de soupirer en baissant doucement le feu avec ma baguette et en servant déjà deux assiettes.
- Corwin...tu exagères...Cela doit être le quatrième cadeau que tu m'offres en un mois.
Je finis par les déposer sur la table, avant de m'approcher du bar, la moue intriguée. Passant mes mains sur mon haut, je lève mon regard vers lui, avant de prendre le paquet entre mes mains. Il est joliment fait. Un beau noeud coulant fait avec un ruban de soie argentée entoure du papier bleu marine, tandis qu'un petit écriteau indique mon prénom en lettres attachées.
- Si c'est encore une fois à cause de la disparition d'Albus, sache que j'ai une petite nouvelle à t'annoncer. avant..
Je repose le paquet, avant de prendre ses mains dans les siennes.
Une heure ... Je devais être vraiment crevé, pour dormir aussi longtemps sans rien entendre. Quelque part au fond de mon esprit, la réminiscence de ce rêve étrange. Ce surnom est toujours bizarre à entendre. Pourtant, c'est pas comme si c'était tout neuf entre nous. Mais c'st singulier, je n'ai pas encore eu l'occasion de m'habituer, je pense.
Alors qu'elle se retourne pour me faire face, je sens le mélange de reproche et de gratitude dans ses yeux. C'est notre combo spéciale à nous, quelque part. Toujours un peu entre les deux. La gratitude qu'on pense à nous, mais le reproche pour faire bonne figure. Je lève les yeux au ciel.
"Une homme ne peut pas faire plaisir à la femme avec laquelle il vit ?"
Je la regarde essayer de déterminer ce qui se cache sous le papier délicat. Avec un sourire, je secoue la tête alors qu'elle me parle de Dumbledore. Oui, en partie, je veux lui remonter le moral, c'est mon rôle. Mais en même temps j'ai juste envie de la couvrir de présents, pour les quelques moments qu'on passe ensemble dans la semaine.
Mes mains quittent le comptoir et se retrouve dans celles, douces, de ma petite amie. Paradoxal pour quelqu'un qui travaille les plantes et la terre, ses mains son délicates comme celles d'une personne qui passerait son temps à les couvrir de crème et ne ferait rien d'autre de ses journées que lire des magazines. Je lève les yeux vers les siens lorsqu'elle m'annonce quitter son emploi.
Je suis surpris, c'est le moins qu'on puisse dire. Moi qui croyais qu'elle adorait ce qu'elle faisait à Poudlard. Enseigner, c'est comme une seconde nature pour elle, être entourée d'enfants et leur apprendre ce qui compte pour elle.
"Euh, d'accord."
Pris au dépourvu, j'ai pas tendance à avoir beaucoup de répartie. J'aurais aimé qu'on en discute avant qu'elle prenne sa décision. Je sais qu'elle veut qu'on fonde une famille, et être séparés toute la semaine n'est pas la façon d'y arriver, ni un bon fondement pour une famille équilibrée. Mais je suis pas prêt à me lancer dans cette aventure, pour le moment. Pas avec ce contexte politique, pas avec la fatigue qui s'empare de moi chaque soir, pas aussi tôt après le début de notre relation.
"Je sais pas trop quoi dire. Si c'est ce que tu veux, Foxy."
"Une homme ne peut pas faire plaisir à la femme avec laquelle il vit ?"
Oui, bon, j'appréciais énormément les attentions de Corwin et je savais qu'il était énormément précautionneux, me concernant. Toujours des petites attentions pour me remonter le moral après une semaine difficile ou au contraire pour me féliciter de quelque chose. Et puis, parfois, juste le plaisir d'offrir s'emparait de lui. Un petit-ami comme on n'en faisait plus. Mêmes mes anciennes relations n'avaient jamais été aussi à l'écoute, affectueuses ou attentionnées. Peut-être simplement que le fait d'être en couple avec son meilleur ami arrangeait cela.
Mes mains dans les siennes, je finis par lui faire mon aveu. Une décision bien réfléchie et décisive pour notre avenir. Il parait dans un premier temps surpris, avant de me sortir une réponse tout aussi surprise.
"Euh, d'accord."
Je fronce les sourcils. C'est sa seule réaction? Pas d'indignation? Pas de questions?
"Je sais pas trop quoi dire. Si c'est ce que tu veux, Foxy."
Un surnom qu'il n'avait pas utilisé depuis des années. Celui qu'on me donnait enfant de par ma chevelure de feu, qui s'était foncée avec le temps. Après tout, les années avançaient au pas de courses et la mort pouvait intervenir n'importe quand.
- Ce n'est pas seulement ce que je veux, mon amour...C'est juste que la boutique me manque et surtout que je sais combien tu es surchargé depuis mon départ à Poudlard. Je compte toujours faire quelques petits ateliers botanique à la boutique une fois par semaine, histoire de nous rapporter un peu plus d'argent. C'était notre bébé au départ, tu te souviens?
À défaut de prévoir d'avoir des enfants, la boutique était la seule chose qui émanait de notre collaboration. En plus de notre couple évidemment. Même si Minerva ne me l'avait pas suggéré, l'idée de quitter mon poste me serait venue à long terme. J'adorais enseigner, mais ce projet datant de mes 18 ans était bien plus important.
- Après nos petits voyages, je me suis dit que revenir à mes racines était évident. Tu ne m'en veux pas, j'espère...?
Venant embrasser tendrement ses lèvres, je finis par me reculer pour prendre son cadeau en main et l'ouvrir délicatement.
- Qu'est-ce que tu m'as encore offert, cette fois...?
Je sens dans son regard la déception. Je sais qu'elle aurait souhaité que je réagisse autrement, mais j'avoue ne pas savoir comment. Et puis, je suis vraiment surpris qu'elle me dise ça, comme ça, maintenant. L'année scolaire n'a pas encore commencé ...
Ses sourcils froncés, elle m'explique la raison pour laquelle elle a pris cette décision. Non pas que je vais refuser l'aide, bien au contraire. Ca me permettra de rester ouvert pendant les foires, et puis d'être moins fatigué à la fin de la semaine, je l'espère. Le reproche dans sa voix. Je secoue la tête.
"Non, bien sûr, je t'en veux pas."
J'aurais aimé que mon avis soit pris en compte, bien sûr, mais qu'y peut-on. J'espère que ça n'aura pas de répercussion négative sur notre relation, voilà tout. Après tout, on n'a jamais réellement cohabité, depuis qu'on a décidé de tenter l'aventure romantique. Est-ce qu'on va résister à l'épreuve de la fatigue chaque soir, des problèmes d'argent, de la gestion du magasin ?
Ses lèvres sur les miennes m'ôtent mes doutes, pour le moment. De toutes façons, elle a sans doute déjà annoncé son départ à Poudlard. Je vais devoir m'y faire. J'espère que mes opinions auront plus de poids dans les décisions à venir.
Je la regarde ouvrir le paquet et dévoiler une bouteille de whisky choisie spécialement pour elle. Un Bruichladdich 14 ans. Je sais que les whisky écossais sont parmi les meilleurs du monde, alors j'ai fait un petit détour il y a quelques jours pour aller choisir une bouteille. L'étiquette joyeuse m'a fait penser à Cha, et les notes fruitées acidulées m'ont rappelé sa personnalité.
"Si tu veux le goûter, j'ai mis des pierres au frais."
Avec un sourire je l'embrasse sur la joue avant de mettre deux pierres à whisky dans un verre, et deux dans un autre. Pour ma part, je vais boire un petit bourbon. Une fois servis, je m'installe sur l'un des tabouret du bar.
"Si tu veux, on ira à la boutique demain. J'ai fait quelques modifications, comme ça je te montrerai tout ça. Et puis on va devoir trouver une serre, et peut-être agrandir pour pouvoir installer ton atelier."
Une chance qu'on ait, depuis quelques temps, un client assez fortuné et qui m'a déjà proposé une aide financière pour l'aider sans poser de questions dès qu'il en a besoin. Sirius Black. Une homme poli, malin, et qui a l'air d'avoir hérité sans vouloir utiliser cet argent pour lui-même.
Bon, il n'avait pas l'air vexé ou en colère de ma décision. En espérant qu'il n'aie pas pris sur lui juste pour me faire plaisir, mais après tout...je travaillais aussi dans cette boutique à la base! En effet, toute la partie botanique avait été conçue par mes soins et j'y travaillais de temps à autre quand je ne corrigeais pas quelques copies. Il fallait que les plantes soient comme chez elles, tels des clientes d'un hôtel fortuné.
Dans cette incertitude de son ressenti profond, j'ouvris le cadeau et un sourire éclaira mon visage. Du whisky. Voilà tout ce qu'il me fallait. L'étiquette m'arracha quelques éclats dans mes yeux verts aux vues des multiples couleurs. Je connaissais cette bouteille. Papa en buvait beaucoup un temps et il m'avait bien formé le palais.
- Par merlin, tu sais toujours me faire plaisir Coco...
J'hôche la tête quand il me propose un verre. Je m'en sers un avec plaisir, avant qu'il ne s'assoit à mes cotés. J'en profite pour éteindre le feu.
Les propositions de mon petit-ami me font encore une fois sourire. Il a l'air enthousiaste finalement. Tant mieux. J'espère en tout cas que ce sera comme à l'époque.
- Calme-toi mon chéri, on a tout le temps...et l'argent. Je pensais m'en occuper ce week-end En attendant, il faudra que je fasse quelques commandes. Nos clients risquent de demander de plus en plus de plantes médicinales par le temps qui court.
Oui, j'étais prévoyante. Parce que je savais ce qui se préparait. Parce que je savais qu'une mission pouvait arrivé d'un jour à l'autre. Parce que je savais que j'aurais besoin de plantes pour me soigner et soigner mes camarades. Je n'ai pas fini presque médicomage pour rien.
J'en profite pour prendre une gorgée en souriant. Un délice comme d'habitude. Le coté fruité baigne dans ma bouche, tandis que l'amertume touche ma gorge. Une pure expérience.
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