AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

(Tobias) - collapse.

Aller à la page : 1, 2  Suivant

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyMar 30 Juin - 18:15

La carcasse est en plainte, transplaner est difficile, laborieux, elle risque la désartibulation mais s’y rend, quitte l’Irlande et ses orages vers les rues moldues, vers un monde dépourvu de ce qui la ronge. C’est une curiosité pour les quelques quidams errants dans les ruelles, cette poupée à la tignasse lunaire, au regard rouge qui paraît vous transpercer d’une sorte d’invisible détresse. L’ascenseur l’accueille péniblement, elle s’accroche à la paroi de métal froid comme si elle espérait faire baisser sa température, cette impression de brûler alors que sa température n’est en réalité que trop basse ; elle tremble. Fuir le monde magique, c’est tout ce qu’elle a trouvé, c’est tout ce qu’elle veut sur l’instant, rongée par la sensation de n’être capable que de destruction et de fatales erreurs. Elle heurte l’endroit où est supposée se trouver la porte de Tobias Weaver sans vraiment percevoir les détails du mur, glissant tout contre telle un poisson jeté hors de l’eau, même pas un dauphin, elle n’en a pas la grâce, le noir au bord des lèvres, le sang sur les paumes. Cliché de film horrifique. Toquer est inutile, personne ne répond. Il n’y’a pas un chat, pas un rat dans cet appartement ; maudit inventeur qui n’est jamais là malgré l’heure qui tourne. Quelle heure est-il d’ailleurs ? « Spero.. » Echec, tentative vaine d'envoyer un message, la fumée s’éteint à peine extraite de la baguette rosée. Il n’y’a plus un souvenir assez heureux apte à remonter à la surface, trempée de noirceur qu’elle est, l’imprudente briseuse de sorts.

Du bruit. Une voix perce la somnolence relative ou le délire, elle ne saurait pas dire si elle dormait, il y’a juste cette image de crâne et de serpent qui hante, les yeux toujours rouge, brûlant d’une rage qui refuse de s’effacer malgré son état, qui demeure là, en surface du bouillon émotionnel. Et de la poisse qu’elle manque recracher sur les chaussures. Le contact lui paraît égal à celui d’un volcan en éruption, elle s’agite, se débat fébrilement sans aucune efficacité, c’est à peine si elle tient debout.

Le décor change. Quelque chose de confortable. La vue se précise, les symptômes s’apaisent, le souffle court l’empêche d’abord de parler mais la vague est passée. Ca va, ça vient, de plus en plus fort, de plus en plus souvent, elle est parvenue à ignorer le problème, à le noyer en Irlande, sûre que ça passerait. « Weaver. La légende dit que vous ne rentrez jamais chez vous. » Le rire est nerveux, les prunelles ne parviennent pas à fixer l’attention sur lui même si elle l’a reconnu, même si elle saisit l’environnement qui l’entoure, sécurisant. Avery ne viendra pas ici. Wayne ne la trouvera pas et Phineas n’en payera pas le tribut, n’est-ce pas ? « Je crois.. que j’vais pas bien. » Euphémisme. « J’aime bien votre nez, en fait. Il donne du.. caractère, c’est le mot. Je suis pas sûre. Il fait froid. » Ou chaud. Froid et chaud. Un océan troublé qui la secoue. Il fallait être bien idiote pour avoir attendu 48 heures. Ca n’était pas une débutante, elle n’avait pas pour habitude de commettre ce type d’erreurs stupides. Aucun sortilège ne résiste à mademoiselle Lestrange. Peut-être n’a-t-elle pas cherché à lutter ? C’est de cela qu’elle a l’air, à faire tourner la bague de fiançailles poisseuse autour de son annulaire, objet ensorcelé de son hémoglobine auquel elle s’accroche nerveusement. « J’savais pas où aller. » 

CODE COULEUR : #439CA8
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyMer 1 Juil - 14:35

Collapse
Ravenna Lestrange


Parfois, je me demande pourquoi les maisons des sorciers ont des portes. Nous pouvons transplaner. Littéralement apparaître à l'intérieur de quatre murs. Certes, nous n'avons pas tous le permis pour, ou même la concentration nécessaire. C'est mon cas, en général. Sauf ce soir, peut-être. Je suis un sorcier, c'est vrai, mais j'ai été élevé comme un moldu. Et quand les moldus veulent se rendre quelque part, ils marchent. Ou trouvent d'autres moyens. J'ai donc emprunté le métro pour rejoindre Westminster, ma sacoche sur l'épaule, et ai terminé mon trajet à pied. La nuit est déjà tombée lorsque j'aperçois mon immeuble. Le soleil ne fait rien de plus que porter un voile discret sur le ciel sombre où l'étoile du Nord  brille déjà.

Les lampadaires sont allumés. Les rues encore vivantes, pleines de touristes en quête d'un bon restaurant où aller manger. Plus tard, d'un pub où passer la soirée. Personnellement, je compte plutôt m'affaler sur mon canapé avec un bon livre. J'ai passé une journée plutôt épuisante. Me reposer me fera le plus grand bien. Enfin, me ferait. Car lorsque je passe dans l'ascenseur, je réalise vite que ma soirée ne fait que commencer. Traces carmines de doigts sur le rebord. Poisse sur le métal forgé. J'appuie sur le bouton, laisse la cage de fer monter dans les étages. Arrivé au mien, une silhouette affreusement pâle apparaît entre les barreaux stylisés.

Ravenna! - La grille met une éternité à coulisser et je déboule à ses côtés. Elle est tout juste consciente. Les yeux entrouverts aux paupières papillonnantes. Un sifflement s'extirpe de sa gorge. Pire encore, une substance sombre nimbe ses lèvres et ses mains. Comme du sang, mais pas exactement. Je sais parfaitement quoi. Esprit vif, il ne me faut qu'une fraction de seconde pour me mettre en action. La clé enfoncée dans la porte l'ouvre d'elle-même et j'entre dans l'appartement, Ravenna entre mes bras qui se débat avec une telle lourdeur qu'elle a l'air de défier le vide. Sans plus de cérémonie, la voilà installée sur le canapé.

La scène est familière. À peu prêt d'un mois plus tôt, les rôles étaient inversés. J'étais assis là, la jambe en feu à grogner pour ma survie. Elle n'a plus l'air de rien sentir. Depuis combien de temps est-elle dans cet état-là? Combien de temps a-t-elle attendu dans le couloir? - Weaver. La légende dit que vous ne rentrez jamais chez vous. - Mes lèvres se pincent. Je dispose quelques coussins pour l'aider à se tenir. - Une notification en avance aurait été utile. - Je crois.. que j’vais pas bien. - Pâleur cadavérique aux fluides corrompus. Elle ne pourrait pas avoir plus raison. - J’aime bien votre nez, en fait. Il donne du.. caractère, c’est le mot. Je suis pas sûre. Il fait froid. - Le commentaire me passe au travers. Seulement sa sensation de froid me préoccupe. Combien de temps cette sorcière avait-elle passé dans le marécage avant que les séquelles s'installent?

Elle parvient à ouvrir un peu les yeux, mais son regard parait flou. Lointain. Comme si un voile s'était installé entre elle et le monde. Sa peau est froide, gelée. Ses iris rouges et ses cheveux immaculés ne font qu'ajouter à cette apparence dérangeante. Inquiétante. - J’savais pas où aller. - Un soupir m'échappe. Ma main encadre son visage. Si froid. - Que s'est-il passé? - Je la relâche, me relevant pour me débarrasser de ma sacoche et ma veste. De quelques coups de baguette magique, j'appelle sur la table basse les ingrédients qu'elle avait utilisé pour me purifier lorsque cette saleté m'avait attaqué. Reproduire la recette comme elle me l'a enseigné ensuite ne devrait pas poser de problème. - Où êtes-vous blessée? Que je puisse appliquer le traitement directement à la plaie.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyMer 1 Juil - 16:08

« Que s'est-il passé? » C’est flou, tellement flou. Elle revoit les yeux de Wayne détailler sa robe, ce décolleté et ces détails de dentelle, ce rouge qui désormais se fond au sang de Phineas, à ces taches noires qui collent au tissu. Elle repense à l’avertissement d’Elia. Les paumes de Tobias lui semblent chaudes sur sa peau, elle ferme les paupières, juste un instant, juste cet instant. « J’gâche tout.. la fille d’Edward Lestrange ne peut faire que ça, tout gâcher.. » L’anneau tourne encore, ses doigts le font glisser autour de l’annulaire dans un geste aussi automatique et nerveux que les démangeaisons de la victime, à Loutry. « J’devais essayer. Phineas. J’devais protéger Phineas. » Cet idiot incapable d’aligner deux sortilèges de mutisme pour faire taire ses parents. Cet idiot qui a voulu lui rendre son cadeau mais auquel elle n’a pas rendu le bijou. « Suffisait juste de me laisser avec Wayne. Juste.. juste une heure. » Le sous-entendu sonne avec une neutralité qui rend l’information d’autant plus terrible, l’intention plus abjecte. La tenue devait sans doute être digne d’un dîner particulièrement important bien que Ravenna soit du genre à perpétuellement offrir l’image d’une femme tirée à quatre épingle. En l’état, elle semble abîmée, épuisée. « Où êtes-vous blessée? Que je puisse appliquer le traitement directement à la plaie. » « J’suis pas blessée. » Pas vraiment, pas physiquement. Quelque chose est brisé, la ronge de l’intérieur sans qu’elle ne lutte, la culpabilité en tourment.

« C’est ma faute s’il lui a fait du mal.. » Le bord des lèvres se pince, le corps se penche brutalement vers l’avant, elle recrache la magie avec une difficulté visible, des spasmes presque inutile, l’épaisseur du liquide laissant deviner l’effort considérable nécessaire pour se débarrasser de ce qui lui bloque la gorge. Les ongles s’enfoncent dans le canapé et il lui semble que c’est interminable, que le froid s’accentue et que seule sa trachée brûle ; l’air peine à passer. « Il.. il l’a Marqué. » Elle le dit comme un traumatisme, comme si elle l’avait été avec lui, comme si le drame de Phineas était devenu le sien. L’indifférente s’est effondrée, la fière intouchable se délite entre les bras de Tobias, échouée contre son torse, poupée en détresse, chiffon pathétique. « Elle a dit que j’devais partir. Sa mère. Jamais revenir. » Elle a compris que c’était nécessaire, que disparaître sauverait ce qu’il restait du célèbre Phineas Avery. « J’voulais pas ça. J’voulais juste .. » Le protéger. Attirer la colère sur elle pour la détourner. N’était-elle pas moins sensible ? N’était-elle pas incapable d’affection ? Elle avait été à bonne école pour faire barrage, prendre les coups à sa place. « Chez les moldus on me trouvera pas.. j’pourrais .. » Passer pour morte, si tant est qu’elle ne soit pas mourante en réalité. Le flot de paroles ne cesse qu’une fois la vague revenue, la bouche pâteuse. Immobile, elle attend, elle ne sait plus vraiment qui ou quoi mais elle ne s’acharne pas, ne tente pas de se heurter à ce qu’elle sent couler entre ses doigts, sur son cou, coller à la pointe de ses cheveux. « J’étais furieuse. » Et la fureur des enfants d’Edward n’avait rien de négligeable, l’air impassible n’était rien qu’une façade, une barrière forgée avec le temps pour résister aux orages. La fureur menait à l’extrême et il savait que tuer n’était pas un véritable problème. Qu’avait-elle bien pu faire ? 

CODE COULEUR : #439CA8
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyMer 1 Juil - 17:14

Collapse
Ravenna Lestrange


J’gâche tout.. la fille d’Edward Lestrange ne peut faire que ça, tout gâcher.. - Je secoue la tête, prêt à lui dire que non. À lui dire qu'on fait tous des erreurs. Que ce connard n'est pas elle et ne le sera jamais. Qu'elle n'a fait qu'aller trop loin dans ses expériences et ses recherches. Ça m'est déjà arrivé, même si pas aussi gravement, alors je peux comprendre. Et puis tout  bascule. - J’devais essayer. Phineas. J’devais protéger Phineas. - Mon visage se fige. Marbre d'une statue qui peine à intégrer l'information. - Suffisait juste de me laisser avec Wayne. Juste.. juste une heure. - Mes traits se creusent. Mes yeux s’agrandissent et mes iris se rétractent en un air reptilien. Mon cœur vient de sauter un battement. Un choc que mon corps subit mais que mon cerveau ignore.

Elle n'est pas blessée. Pourtant, un mal la ronge. Ce mal. Cette corruption viscérale à en faire pourrir les terres. Je n'ose admettre l'évidence. - C’est ma faute s’il lui a fait du mal.. - J'ai tout juste le temps de reculer. Le goudron brillant explose sur le tapis. Le flot corrompu obstrue la gorge serrée. Je m'agenouille pour lui permettre de se tenir droite, libérer un peu la trachée. - Il.. il l’a Marqué. - Mes doigts se crispent autour de ses bras tremblants. Ce terme aurait pu vouloir dire n'importe quoi. Une trace. Une ecchymose. Je sais exactement ce qu'il représente. Yeux exorbités, je la laisse choir contre moi. Lui offre des bras sans force. Le support d'un corps vidé de toute conscience. Mon menton se pose sur sa tête, mon regard rivé vers les quelques carreaux sales, brouillé. Les Avery. Ces monstres.

Phineas n'a jamais voulu être lié à eux. Jamais à ceux qui se disent purs et supérieurs. Jamais à ces psychopathes qui cherchent à asseoir leur suprématie. S'il a été marqué, ce n'est certainement pas de sa propre initiative et cette simple idée me révulse. - Chez les moldus on me trouvera pas.. j’pourrais .. - Un nouvel effort. Je me pousse tout juste pour lui laisser de l'espace. Je m’assois un instant à côté d'elle, la main agile qui réunit ses cheveux. Patience silencieuse qui attend et meurt un peu plus à l'intérieur. La vague se rétracte. - J’étais furieuse. - Chacun son tour... - Commenté-je à mi-voix, mâchoire crispée, en revenant à genoux. Profiter de l'accalmie temporaire et précaire pour préparer la potion en vitesse. Essayer de me concentrer sur la tâche pour ne pas déraper.

Je ne sais pas si ça va fonctionner cette fois. Si... L'origine de la corruption est interne. - Elle a dû utiliser cette magie corrompue, comme elle l'a fait dans le marais. Elle a dû essayer, mais pour une raison ou une autre, le sortilège s'est retournée contre elle. A-t-elle seulement réussi son coup malgré tout? Qui en a subit les affres? Une question pour plus tard. Préparation terminée. Vieux bol en pierre remplie de la mixture claire. Je vais pour y tremper les doigts mais m'interromps. Sa bague. Les diamants. Bol abandonné au profit des pierres sombres, j'attrape sa main. Elle n'a pas l'air de s'en rendre compte. Il y a comme un voile. Une brillance gluante. Comme si les cailloux sécrétaient la substance, mais comment? Une malédiction? Un piège? Phineas n'aurait jamais donné un anneau maudit à Ravenna, alors... Mon cerveau relie deux points. Ravenna est maligne, en général. Et ça, ça m'aide autant que ça m'inquiète. Elle a ensorcelé sa bague. Magie de sang liée à sa propre sève, mais si le sang est atteint... Que faire? Essayer quand même? La lui faire avaler? Si c'est un sortilège raté, son estomac qui crache ce goudron dégueulasse n'est qu'un symptôme de plus. Je ne suis pas Medicomage. J'ai simplement passé un bon moment à étudier les moyens de combattre cette chose. Motivations purement égoïstes. Alors quoi? - Ça ne marchera pas comme ça.

Debout sur mes jambes, je vais chercher une grande casserole et la remplie d'eau. Le liquide chaud au robinet devient bouillant d'un coup de baguette et je reviens avec. - Nous nous occuperons de Phineas plus tard. Pour le moment, il faut s'occuper de vous. - En temps normal, je me serais passé de ces commentaires, mais je veux la garder éveillée. Si elle sombrait, se réveillerait-elle? À l'eau bouillante j'ajoute la mixture purificatrice et voilà la potion qui tourne sur elle-même en une lueur claire. Qui dit magie de sang dit lien magique. Je retire la bague du bout des doigts et la jette dans un échantillon de potion, dans un bocal séparé. La noirceur vibre, comme si elle souffrait, et se détache des pierres. Entité morte, elle tombe au fond, inerte. Un soupir m'échappe. - Je suis désolé. Ça ne va pas être agréable.

Baguette en main, j'extirpe une portion de potion en une bulle aqueuse flottante. C'est une méthode à laquelle j'ai pensé durant mes cogitations en me disant qu'elle serait certainement trop agressive pour être utilisée. À ce moment-là, je ne pensais pas que Ravenna serait ainsi atteinte. Maintenant, elle semble la solution du dernier espoir. La corruption semble tenir siège au centre du corps, alors c'est là que je commence. Doux, même si c'est inutile, j'envoie la potion faire son oeuvre. Indifférente à la souffrance qu'elle inflige, elle s'infiltre à travers les vêtements et la peau, s'invite dans la chair obscure et les flots hantés de sang. Elle traverse avec une lenteur sadique le corps crispé et ressort dans son dos. Au cœur de la bulle de mixture luisante, un noyau sombre flotte, inerte. Le premier passage d'une multitude à venir pour la libérer au mieux de ce mal. Un spectacle tenaillant qu'il me faudra endurer.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyMer 1 Juil - 21:26

Elle n’entend plus ce qu’il dit, il y’a le son de sa voix mais aucun mot n’est intelligible, il y’a l’accroche de sa présence mais la tentation de s’abandonner aux ténèbres, au froid tranquille qu’elle sent au bout de ses doigts. « Je suis désolé. Ça ne va pas être agréable. » Agréable. Si, c’est agréable, de glisser. Est-ce que Phineas lui en voudra toute sa vie ? La pensée flotte avant d’imploser, avant de s’effacer derrière la douleur qu’elle sent percer, d’abord comme une habitude, comme une normalité puis avec une intensité insoutenable, au-delà de tout ce qu’Edward avait pu lui faire. Elle avait voulu retourner auprès de l’ombre paternelle. Dans le brouillard de son esprit, elle pense aux leçons, à ce qu’il pouvait lui dire. La souffrance c’est dans la tête, Ravenna. Est-ce qu’elle est devenue folle ? Pourquoi a-t-elle si mal déjà ? Il y’a les pores de sa peau et cette brûlure à laquelle elle ne saurait donner aucun nom. L’enveloppe charnelle ne répond plus, subit les assauts magiques purificateurs, les crispations et les plaintes finissent par se noyer dans ce qui paraît être une totale inconscience pourtant la métamorphomagie réagit, le blanc se colore d’un bleu fade, délavé - tristesse, culpabilité. Dans le flou, elle songe qu’elle mérite bien ça, que c’est normal, qu’elle doit payer aussi ses révoltes, son refus de se plier aux normes. Tu dois toujours te montrer impassible, personne n’aura l’impression de pouvoir t’atteindre. Le souvenir remonte, de cette fois où il avait pressé sa gorge si fort qu’elle l’avait supplié de cesser, qu’elle avait répété ne pas comprendre ce qu’elle avait fait de mal. Elle n’avait rien fait, rien sinon contrarier un ami avec sa langue de vipère ; on ne contrarie pas les gens importants. Où était Heather, dans tout cela ? Elle ne revenait jamais dans les images, il n’y’avait que lui, que la menace flottant en permanence.

Il n’avait jamais osé, cependant, la considérer comme de la viande. Il la vendait en considérant qu’elle en tirerait leur parti, des avantages mais la lubricité n’avait jamais été de mise, pas dans ses yeux d’acier. Ou elle ne l’avait pas remarqué. Serait-ce possible ? Elle sent que le derme recrache, qu’on la traverse encore mais plus aucun son ne s’extirpe, c’est à peine si l’oxygène parvient à ses poumons par instants.

…*…

Phineas. C’est sa première pensée en rouvrant les yeux, des heures plus tard. Elle ne sait plus bien où elle se trouve. Elle tousse, geint un peu en tentant de s’asseoir, sans succès. Rester allongée, tenter de reconstituer les morceaux du puzzle. Elle était partie d’Irlande, elle se rappelle la saveur du goudron et les tremblements. Par réflexe, elle fait tourner la bague à son doigt. Il n’y’a plus de bague. Sursaut, cette fois elle parvient à se redresser, les yeux décortiquant le décor avec vivacité, les informations s’accumulant rapidement dans son esprit : est-ce que son père avait été appelé ? Non. C’est Tobias qui se trouve là. Tobias Weaver, qu’elle était venue trouver, en désespoir de cause ; ce ne sont pas les remerciements qui viennent ni la timidité ou l’inquiétude de son état, c’est le fait pur et dangereux. « Comment avez-vous fait ?! » Accusations. La tignasse est redevenue blanche et les yeux ont retrouvé l’aspect trop clairs d’origine. « Où est la bague ? Qui ? Vous avez fait venir mon père ? Vous n’avez pas osé ?! » L’aurait-il trahie ? Pourquoi la soigner, alors ? Si les Lestrange étaient venus, elle ne serait pas encore entre ces murs. « On ne brise pas un lien de sang sans faire de dégâts, je veux des explications. Pourquoi avoir pris ce risque ? »

CODE COULEUR : #439CA8
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyVen 3 Juil - 14:57

Collapse
Ravenna Lestrange


Vous dites soins. Je dis torture. Le premier passage a été le plus dur. Geste encore incertain, doute face à l'hypothèse. J'avais peur de voir la potion ressortir rouge. Le sang extrait. La douleur, blessante. Pour autant, les suivants n'ont pas été bien plus faciles. Chaque passage lui tirait un hurlement, une crispation, et ces cendres sombres. Et moi? Moi, je me tendais. Moi, je ne savais pas comment me tenir. Je subissais l'expression de souffrance à en suer comme si j'en étais le réceptacle. Mais non, j'en étais seulement le bourreau. Un bourreau à la tâche longue et ardue.

J'aurais pu arrêter de compter. J'aurais pu me perdre dans mon travail et oublier le temps qui passe comme je le fais à l'atelier. Dix-sept fois, la potion a traversé ses chairs. Quarante trois minutes. À la quarante quatrième, la potion s'extirpe enfin sans le moindre fragment de goudron en elle. Je réitère pour m'assurer de n'avoir laissé aucun résidu mais un soupir soulagé conclu ce supplice. Épuisé, je me laisse tomber en arrière et m'étend sur le tapis souillé. Ma main lance, crispée autour de ma baguette depuis tout ce temps. Comme si le bois avait cramé la peau. Ravenna s'est évanouie durant les premiers passages. Tant mieux. Quelle souffrance a-t-elle dû endurer pour s'effondrer ainsi? Était-ce la seule solution? N'aurais-je pas pu en développer une plus sûre? Moins agressive? Était-ce seulement une option, vu son état?

Achevé par le silence qui s'est abattu sur la pièce, je trouve malgré tout la force de me traîner jusqu'à l'évier pour me jeter une volée d'eau fraîche au visage. Ses cheveux ont viré au bleu. Tristesse colorée. À quoi pensait-elle? Quels sombres songes se sont joués d'elle? Usé de toute cette magie comme je n'aurais jamais pensé l'être, je choisis d'utiliser mes mains pour débarrasser un peu l'espace. Ranger les bocaux et ingrédients. Embouteiller ce qui rester de la potion pure. Enfermer sous un couvercle celle qui piège la souillure. Ne reste que le petit bocal à la surface duquel la bague de fiançailles flotte tranquillement.

Je l'en retire, la sèche sur un pan de ma chemise et la dépose sur la table basse. Plus pure que jamais. Le contenu du bocal rejoint le reste de la potion usagée. Le goudron qui macule le cou et la peau de Ravenna semble inerte. Une simple excrétion surnaturelle. Elle pourra se laver elle-même, quand elle se réveillera. Quelle heure est-il? Je n'ai pas vu la lune se lever. Elle est encore jeune. Patte traînante, je me laisse tomber sur le fauteuil dans un grognement de soulagement et ferme les yeux un instant. J'ai besoin de me reposer. Juste un instant. Quelques minutes suffiront à... - Comment avez-vous fait ?! - Je sursaute. Bondis sur mon siège, cœur prêt à exploser. Tignasse glaciale, regard accusateur malgré l'épuisement évident. La posture qui trahis la nervosité. La capacité d'à tout instant sauter sur ses pieds et se battre. La peur et l'inquiétude. Animal blessé.

Où est la bague ? Qui ? Vous avez fait venir mon père ? Vous n’avez pas osé ?! - La fatigue ralentit mes réflexes. Ma capacité à additionner un et un. Avant même d'être capable de dire ou faire quoi que ce soit, mon regard trouve l'anneau de diamants, posé sur la table basse comme la preuve du meurtre mise en évidence. Puis il revient à elle, et mon dos se tend. Un frisson désagréable me secoue. Une sueur froide qui vient serrer ma gorge et piquer mes yeux. Mes mains sont moites. Toute chaleur les a quitté. Ne demeure que mon cœur qui a décidé de faire écho dans mes oreilles comme s'il secouait tout le bâtiment. - On ne brise pas un lien de sang sans faire de dégâts, je veux des explications. Pourquoi avoir pris ce risque ?

Il est trop tard. Quel imbécile je fais. Nous sommes seuls. Cet appartement n'est pas assez grand pour y cacher qui que ce soit, et aucun Lestrange ne daignerait se défiler dans un coin sombre. Je revois la scène comme si j'en avais été spectateur. Moi, retirer l'anneau de son doigt justement parce qu'il s'agit d'une magie de sang. Justement parce que tester sur le bijou pourrait m'aider à la soigner. Justement parce que ce lien de sang existe. À aucun moment je ne me suis dis que je pouvais le prendre grâce à ce lien. Notre lien. À aucun moment, épuisé, je n'ai même pensé à lui remettre la bague au doigt. Et maintenant, j'en suis-là.

Les paupières tombent. Le néant est reposant. Rideau épais sur une scène trop dure pour un public peu averti. J'aimerais pouvoir m'endormir et me réveiller quand tout sera terminé. - Je ne l'ai pas brisé. - Finis-je par articuler. Rideaux qui s'ouvrent. Projecteur sur la scène. Je tends une main fébrile vers l'anneau qui s'envole avec lenteur. Atterrit au creux de ma paume. Paume offerte vers Ravenna. - Je n'en ai pas eu besoin. - Mon regard reste rivé sur la bague. Le reflet des diamants si discrets que ça en est ridicule. La regarder elle? J'en suis incapable. - Je n'ai pas été franc avec vous, mais ça m'a toujours semblé être la meilleure chose à faire. Pour vous, comme pour tout le monde. - Secret pesant aux épines de rose empoisonnées. Si ça se savait, qui s'en retrouverait blessé? - Vous n'avez jamais été l’aînée de votre lignée.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyVen 3 Juil - 18:27

« Vous n'avez jamais été l’aînée de votre lignée. » Et c’est comme si le sang se glaçait lentement, si les brûlures et la fatigue se figeaient, ne laissaient que le vide infini de l’âme. Il n’a pas été honnête. Les fractures internes se multiplient tandis qu’elle manque de réaction, les lèvres entrouvertes, le coeur au bord des yeux. Ne l’avait-il aidée que pour ça ? N’était-il venu à elle que pour savoir ce qu’il advenait des infâmes l’ayant fait bâtard ? Le rapprochement s’est fait avec vivacité, avec brutalité. Elle n’a jamais été l’aînée. Mordred n’a jamais été le seul fils. Un instant, elle veut croire que sa mère a fauté pourtant ce nez, il ne trompe pas. Ces traits si familiers trouvent une explication pragmatique que tout son être veut nier. « Vous m’avez accusée, moi. » Les premiers mots qu’elle parvient à prononcer ne sont qu’une sorte de murmure accusateur en référence à sa réaction dans les marais ; elle trouve la force de se placer au bord du lit, elle creuse dans cette colère qui monte pour bouger, se redresser. « Vous avez osé me soupçonner, baguette pointée, en sachant que vous me mentiez ? » Le rouge pointe, clignote au fond des prunelles sans parvenir à teinter durablement, l’expérience ayant poussé à bout l’enveloppe charnelle ; Merlin seul sait comment elle se tient sur ses jambes, la petite chose. Est-ce encore à Edward qu’il faut dire merci d’avoir obligé sa gamine à survivre, à avancer, envers et contre tous ?

« Comment mon père a-t-il pu laisser vivre un fils bâtard ? » Les termes sont d’une violence rare, non parce qu’elle lui en veut d’être né d’une relation extra conjugale mais parce qu’elle lui reproche son mensonge, ses stratagèmes, rôdant à ses côtés dans un mutisme qu’elle juge inadmissible. « Pourquoi vous êtes resté dans l’ombre ? » L’esprit est encore embrouillé, la mémoire secoue les carnages, recrache les années à subir les colères d’un paternel dont elle ne comprenait pas l’attitude, les heures à parfaire l’image de la fille, de l’héritière à vendre à bon prix pour un bon parti. Tout ce temps à essayer d’être mieux, d’être un peu plus pour lui qu’une erreur dont il fallait obtenir l’absolu contrôle. « Vous saviez ? » Deux pas de plus, pieds nus sur le sol froid. « Vous saviez ce que j’ai enduré ?! » Amertume, reproches, regrets, ça se mélange, ça fait glisser quelques couleurs fadasses sur le blanc criard de la chevelure étonnamment longue lorsqu’elle n’est plus soumise au masque perpétuel. « J’ai pris les coups pour lui, pour mon frère, pour le protéger. J’ai dû être tout ce que père voulait pour lui plaire, pour essayer, juste un peu et vous étiez là. » Et ça brûle, ça enflamme ce qu’il reste de coeur. « Vous étiez là ! Vous auriez pu faire quelque chose ! » Si il n’était pas si grand, elle lui aurait collé une gifle magistrale mais il n’y’a aucun escarpin pour compenser, pour atteindre l’endroit idéal. Le crime n’est pas assez grand pour viser entre les jambes - pour le moment. « Vous auriez pu parler ! Vous auriez dû m’empêcher d’aller chez les Avery, pour Phineas ! Vous saviez tout, n’est-ce pas ? Vous saviez que Wayne nous ferait payer les faux-pas ! » Ca lui revient, les derniers instants en Irlande, la peine de la célébrité persuadé qu’il ne serait plus qu’un pion condamné, sa culpabilité à elle d’avoir poussé un monstre à bout. Les fêlures s’incrustent, roulent de vieilles larmes sur les joues pâles, les billes redevenues d’acier, d’un gris si clair qu’il en serait à peine visible. « Vous auriez pu m’empêcher de devenir ça. » Ce petit monstre de contradictions, de colère incontrolées et de froideur maîtrisée, de douleurs cachées et de meurtres pragmatiques. Cette chose là, forgée par un Lestrange sans autre référence que les corbeaux marquant l’arbre généalogique depuis des siècles. Pourquoi ne l’avait-il pas tué plutôt que de leur faire payer l’erreur ? Sur le moment, c’est ce qu’elle veut croire, que son père est ainsi avec eux par revanche, par haine, par vengeance. Et sa fierté l’incite à tenter d’éponger de sa manche l’eau qui trempe son regard, le sel d’un nombre trop grand de révélations. « J’aurais dû.. j’aurais dû rester auprès de l’Ordre.. j’vous aurais jamais revu, j’aurais jamais su. Phineas irait bien. J’aurais plus rien brisé. » Il a devant le nez les raisons de ces quarante-huit heures écoulées depuis la contamination magique : son propre jugement, sa volonté de payer le prix juste de ses bêtises, petites et grandes, de ces erreurs gravissimes, de tout ce qu’elle enferme dans un coin de son esprit, qu’Avery a fait imploser. « Quel genre de frère se cache aussi longtemps ?! Vous ne m’avez pas jugée digne de savoir ? Pas digne de.. » Son affection. Le silence tombe sur la pièce, elle est obligée de se rasseoir, le décor devient flou, fait des vagues, le coeur bat trop vite. Elle ne devrait pas oublier qu’il vient de la soigner, qu’il a passé une heure à purifier sa carcasse et qu’elle n’a plus rien à brûler, plus un brin de force à gaspiller.

CODE COULEUR : #439CA8
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyVen 3 Juil - 21:37

Collapse
Ravenna Lestrange


Vous m’avez accusée, moi. - Souffle brûlant. Je m'attendais à... Je ne sais pas à quoi je m'attendais. Des cris, peut-être. Une chose est certainement, je ne m'attendais pas à ça. À ce qu'elle revienne à cette matinée dans les marais de Loutry. À cet instant honteux où j'ai douté d'elle. Où, d'une certaine manière, je l'ai accusé de mentir. Accusé est une exagération, bien sûr. Après tout, j'avais des raisons légitimes, mais le parallèle me dérange alors il doit être légitime lui aussi. Tout comme les mots qui suivent. - Comment mon père a-t-il pu laisser vivre un fils bâtard ? - Le terme n'a rien d'étonnant, ni même d'incohérent. Il décrit ce que je suis. Je suis le chien raté. L'animal impur. L'erreur exclue entre les mailles d'un filet. Le fils illégitime d'un monstre et d'une alcoolique, rebut, passé de main en main jusqu'à un hasard heureux et le gouffre à nouveau.

Vous saviez ? - Elle s'avance. Je parviens enfin à lever les yeux vers elle. Croise les pupilles rouges instables et les larmes qui sillonnent ses joues. - Vous saviez ce que j’ai enduré ?! - Je secoue la tête avec lenteur. J'ignorais tout de son quotidien. De ses souffrances.  Et puis le ton change. Les accusations pleuvent. Pourquoi ne pas avoir parlé. Pourquoi ne pas être intervenu. Pourquoi ne pas avoir pris les coups à sa place.  Préservé le cadet. Sauvé Phineas. Anticipé Wayne. En l'espace d'une seconde, je passe de menteur à responsable. L'entité qui comble les blancs. Le sauveur passif qui ne s'est jamais élevé à la hauteur de son rôle. L'échec et l'abandon. Le responsable de ce qu'elle est devenue.

J’aurais dû.. j’aurais dû rester auprès de l’Ordre.. j’vous aurais jamais revu, j’aurais jamais su. Phineas irait bien. J’aurais plus rien brisé. - Les détails s'éclipsent face à la culpabilité. Un instant, je me recroquevillais sur moi-même, honteux et penaud. Le suivant, ma gorge se serre face au déploiement de vérité. - Quel genre de frère se cache aussi longtemps ?! Vous ne m’avez pas jugée digne de savoir ? Pas digne de.. - Elle faiblit. Vacille. Je bondis sur mes pieds pour la raccompagner sur le canapé. Je suis incapable de formuler quoi que ce soit. J'ai trop peur qu'au moindre son sortant de ma gorge serrée, les larmes ne s'effondrent en cascades. Que le moindre mot ne signe la fin des hauts murs qui encerclent mon esprit et mes émotions. Pourtant, je lui dois des réponses.

Je ne savais pas. - Finis-je par dire, lèvre tremblante. Voix étouffée. - Je n'ai su ce que vous avez subis que lors de notre dernière rencontre dans le marais, quand vous en avez parlé. - Le rouge de mes cheveux n'avait pas dû lui échapper. Ma nervosité, les jointures blanches de mes poings serrés. - Et je n'ai su l'identité de mon.. géniteur que l'année de mes 17 ans. - Le terme est craché avec dégoût. - Quelques mois avant votre premier rentrée à Poudlard. - Bien sûr que je me souviens d'elle. Petite brune toute pâle isolé et silencieuse, toujours collée dans ses bouquins. J'ai passé un temps certain à l'observer, sans jamais l'approcher. Une tactique discrète jusqu'à ce jour fonctionnelle.

Nerveux, je me lève. Il m'est difficile de rester assit à côté d'elle. J'ai besoin de bouger, même s'il s'agit de faire les cents pas. - Vous devez comprendre. Je n'avais pas le choix. La seule raison pour laquelle ma mère et moi avons été autorisés à vivre, c'est sous condition du secret absolu. Elle ne devait jamais en parler. Je ne devais jamais savoir. Si l'information venait à se répandre, la vie offerte aurait été reprise. - Comme si c'était un cadeau. Comme si l'avoir fécondée de force était une faveur. - Quand elle m'a raconté, j'ai dû jurer de ne jamais en parler. Notre vie en dépendait. Celle de ceux qui savaient aussi. Vous connaissez votre famille mieux que moi. Les conséquences n'auraient pas été longues à tomber. - Regard fixe. Déterminé et honnête, pour la première fois depuis des mois. - Ce qui s'est passé avec Phineas, avec les Avery, je n'étais pas au courant. Je ne pouvais pas savoir ce qui se passerait. Ou ce que cet enfoiré serait capable de faire. - Wayne, bien sûr. Un monstre à la hauteur d'Edward. Peut-être aurais-je dû savoir. Deviner. Mais je n'ai jamais subis les abus d'Edward. Je ne pouvais savoir l'extrême à laquelle il irait. - Vous n'avez jamais été indigne de savoir. Pas plus que vous êtes responsables pour tout ce qui est arrivé. Je suis resté un secret pour protéger tout le monde. C'était mieux ainsi. De garder le nombre de ceux qui savent au plus bas. C'était plus sûr.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyDim 5 Juil - 13:54

La force de le repousser lui manque. Tobias est un colosse, même assis il lui semble bien plus impressionnant qu’elle ne le serait jamais, il a cette carrure qui le différencie de leur père, plus fin, à l’allure plus sournoise. Leur père. « Quelques mois avant votre premier rentrée à Poudlard. » Elle se revoit à Poudlard, elle se revoit terrifiée à sa première rentrée d’être mal associée, mal reliée aux autres, persuadée en un sens que la pureté de son hémoglobine serait remise en doute par une bête erreur d’inattention sur son don. Envoyée à Serdaigle, elle s’est résignée à être oubliée presque sur l’instant, ne remettant pas en question l’opinion du Choixpeau. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Sa vie entière s’était forgée de différences, l’âme à contrarier Edward - qui ne l’avait étrangement pas été. Les érudits allaient à Serdaigle et aussi brutal que s’avérait être cet homme, il ne dénigrait pas l’érudition ni l’inventivité. Et ce n’était jamais que sa fille. Ses méthodes originales avaient aidé Ravenna à survivre et si la fin justifiait les moyens à ses yeux, ça n’était pas seulement à cause des Lestrange mais par son apprentissage au sein de la maison des aigles où elle avait mis un point d’honneur à dévorer chaque connaissance plus ou moins à disposition. « Dans quelle maison étiez-vous ? » Pourquoi ne l’avait-elle pas remarqué ? Il était devenu inventeur, Tobias, leur écart d’âge aurait-il été suffisant à ce qu’elle ne croise jamais son regard ?

« Vous connaissez votre famille mieux que moi. » Il y’a un écho dans sa tête, une migraine désagréable qui s’installe. Elle se sent mal, à bout de nerfs aussi. Cette journée, cette semaine n’en finirait donc jamais ? Un bâtard. Son père avait eu un autre enfant avant elle et ne l’avait jamais reconnu, pas même gardé auprès de lui pour le tourmenter alors qu’elle, toute légitime, n’avait eu droit qu’au mépris et aux brimades. Elle se masse les tempes comme pour faire passer le brouhaha désagréable de son esprit. Avait-il eu d’autres intentions quant à son éducation ? La brutalité n’avait-elle vraiment servi à rien ? Ma très chère fille serait-elle enfin devenue raisonnable ? Mordred vivait-il mieux sa condition de Lestrange, dans toute son obéissance ? Il ne lui apparaissait jamais plus heureux, jamais plus épanoui. Qu’avaient-ils appris chacun de leur côté, alors ? Sa branche restait plutôt neutre dans les conflits naissants, par ailleurs. « Vous êtes en vie.. c’est qu’il a fait un choix il y’a longtemps. » Un choix soit fou soit trop précis pour être hasardeux. « Monsieur Avery est bien pire, Tobias. Il est bien plus infecte que notre père. » L’information est vite assimilée, elle ne le rejette pas pour son sang qu’elle sait impur - bien que pas à quel point - et elle n’a pas le courage de haïr une personne de plus, son seul désir consistant à quitter momentanément ce monde magique pour lequel elle avait pourtant oeuvré toute une partie de son existence, jusqu’à intégrer le ministère. « Vous êtes Occlumens, n’est-ce pas ? » Capable d’intérioriser jusqu’à sa métamorphomagie pour en nier l’existence le plus possible. « On va me chercher. Phineas ne sait pas mentir et je ne veux pas qu’il paye encore un prix trop cher pour le peu que je vaux. J’ai prétendu quitter notre milieu social toxique pour une existence moldue, c’est faux. Ou du moins pas entièrement vrai. » Doit-elle vraiment aller au bout des révélations ? Il venait de lui expliquer avoir grandi dans le secret pour préserver autant sa mère que lui, si jeune et déjà responsable ainsi à 37 ans, il ne pouvait pas ne pas comprendre. « Si vous avez besoin de me trouver, cherchez Alastor Moody et demandez Reva Lynch. » Le poids du mensonge est évident, nul n’ignore combien Alastor avait un caractère impétueux, notoirement infecte et combien tout ce qui l’intéressait consistait à chasser les mages noirs de tous côtés. Relativement paranoïaque, le bonhomme. La bague de fiançailles est remise à l’annulaire, comme un paradoxe, un refus d’effacer le vécu, culpabilisant et douloureux. « Vous devez penser avoir une soeur bien lâche. » Lâche d’avoir choisi la rébellion, incapable de résister à la pression d’un mariage arrangé et aux obligations des femmes de leur époque. « .. Vous en avez, des soeurs ? Et comment elle est, votre mère ? » Ressemble-t-elle un peu à Heather ?

CODE COULEUR : #439CA8
(c) AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
avatar

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. EmptyLun 6 Juil - 14:41

Collapse
Ravenna Lestrange


Gryffondor. - Ai-je simplement répondu. Elle était une Serdaigle. Reclus dans ma propre tête lors de ce premier banquet, je n'étais sortis de mes pensées que pour quelques exceptions, et l'énonciation de son nom m'avait fais lever le nez. Cette petite brune au regard fuyant, comme minuscule sous ce grand chapeau parlant. Étrangement, l'entendre déclamer la maison des érudits m'a soulagé. Il est vrai que tous les Serpentards ne sont pas pourris, mais la rivalité a toujours été de mise. La savoir chez les bleus m'a fait penser qu'elle serait préservée de ce genre de corruption. Tout comme moi j'ai été préservée de l'influence d'Edward, même si je l'ai subis indirectement. Me savoir en vie uniquement parce qu'il en a fais le choix est une idée que je déteste. Elle réveille en moi une insécurité dévorante. Même si, désormais, je me sens un peu plus hors de danger, je sais que son ombre plane toujours au-dessus de nos têtes.

Vous êtes Occlumens, n’est-ce pas ? - J'acquiesce. Ce n'est pas un secret. Ce n'est pas nécessairement une compétence dont j'ai besoin quotidiennement, encore que les temps pourraient changer ça, mais je l'enseigne à Poudlard sous forme d'ateliers. Quel sorcier enseignerait une chose qu'il ne maîtrise pas? Pas moi. Je comprends alors qu'elle voulait jauger ce qu'elle pouvait me révéler. À quel point son secret serait bien gardé. Elle a raison, tout bon et compatissant puisse Phineas être, il est un effroyable menteur. Et son esprit est loin d'être imperméable aux intrusions. Ravenna décidant suivre une existence moldue est un choix assez extrême pour sonner juste, surtout avec ses proches. Un acte de défiance, pour sûr. Quelque chose de tellement difficile à croire qu'on en doute pas vraiment. - Si vous avez besoin de me trouver, cherchez Alastor Moody et demandez Reva Lynch. - L'information est enfermée dans une boite, piégée dans une cage, retenue dans un placard au fond d'un coffre fort verrouillé. - Je peux vous aider à vous fondre dans la masse, si vous voulez. Disposer quelques indices pour prouver que vous êtes bien parmi les moldus. - Ça n'aurait rien de compliqué.

Il suffirait de laisser une trace ou deux. Quelques cheveux. Un nom sur un bout de papier. Une chambre dans un hôtel, ou même une sous-location discrète ne coûterait pas grand chose. De quoi focaliser les recherches afin d'oublier tout le reste. Pensif, je me dirige vers l'évier pour remplir un verre d'eau et le lui rapporter. J'échoue dans le fauteuil à nouveau. - Vous devez penser avoir une sœur bien lâche. - Je croise son regard. Les pupilles sont bleues à nouveau. - .. Vous en avez, des soeurs ? Et comment elle est, votre mère ? - Brisée. - Ton froid, presque blasé. Ce n'est pas elle, ni cette conversation. C'est le sujet. Ma mère. Son état. Sa vie et sa chute infinie au fond du gouffre. - Je n'ai pas de sœurs, non. J'ai une mère biologique si effondrée qu'elle a dû m'abandonner à un orphelinat; une famille adoptive aimante mais qui a dû trimer pour s'adapter à mes... spécificités. - Pour ne pas dire maladie ou tare à nouveau. - Et leur fils, tout comme Phineas, devenus plus que ce que le sang peut apporter. - Je glisse une main sur mon visage. - Je n'ai pas d'autres sœurs, non, mais j'ai deux frères. Enfin, trois, je suppose. - Après tout, elle et moi partageons notre sang avec un troisième luron pour fermer ce triangle. Mordred. L'inconnu de cette équation. Le bâtard, le disciple et la fugitive.

Mais vous n'êtes pas lâche. Et vous n'êtes certainement pas sans valeur. - Ajouté-je d'un ton presque autoritaire. - Vous dérober à cette situation n'a rien d'une preuve de faiblesse. C'est probablement plus intelligent qu'accepter de s'y conformer par peur des répercutions. La capacité à résister est une force. - Tout comme ma capacité à cloisonner mon esprit face à l'intrusion, sa capacité à rebondir face aux attaques en est également une. Survivre, à la fin de la journée, est le plus important. Autant physiquement que mentalement. - Moody saura vous protéger. Et paranoïaque comme il est, vous devriez être à l'abri chez lui. - Elle sait que je l'ai rencontré. Après tout, c'est elle qui l'a guidé jusqu'à moi. - Et je vous aiderais autant que possible de mon côté. Ces imbéciles ratisseront tout Londres en pensant vous trouver sans jamais parvenir à vous atteindre. - Il y aura juste assez de cet espoir pour croire la débusquer à l'angle de la rue, pour réaliser qu'une autre rue s'allonge devant eux.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

(Tobias) - collapse. Empty
MessageSujet: Re: (Tobias) - collapse. (Tobias) - collapse. Empty

Revenir en haut Aller en bas

(Tobias) - collapse.

Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WE MUST BE KILLERS :: wizarding sweet shop :: armoire à disparaître :: rps finis/abandonnés-