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(tobias) sorry-ever-after


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MessageSujet: (tobias) sorry-ever-after (tobias) sorry-ever-after EmptySam 4 Juil - 17:52

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@tobias weaver
 


Peu à peu, les hématomes s’étaient effacés et la gorge avait repris des couleurs plus naturelles. Les griffes du géniteur ne laissaient finalement qu’une légère boursoufflure, presque invisible de loin. Et surtout, l’entraînement avait pu recommencer. Le Quidditch, encore et toujours, comme ultime filet de sécurité, filet du diable avant la chute dans les abysses. La noirceur de la Marque s’était un peu plus profondément ancrée dans le derme. Indélébile, sans réellement encore quoi en faire, je me contentais de porter des pulls à manches longues. Une facilité, encore. J’avais besoin de ces choses simples, de ces artifices évidents. A flots par un miracle de Merlin, il fallait encore et toujours prétendre. Que tout va bien. Tout ira bien, un jour. J’ignorais seulement quand.

Le parchemin dans mes mains tremblantes à la sombre découverte, que l’ami sait. Ravenna, elle était passée le voir. Sa trace se rétablit. Je l’espérais vivante, et bien loin des arts sombres. Naïf que de croire que la magie nauséabonde ne s’était pas déjà répandue partout. Mes doigts se crispent sur le papier et j’échappe un râle, le regard devenant nostalgique en repensant à la dernière soirée, avant que l’ivresse ne l’emporte. Je n’avais pas envie de quitter mon manoir, seul endroit où je me sentais à l’abri, où je n’avais pas à prétendre et m’embarrasser de stratagèmes foireux. La quiétude, aussi précaire soit-elle. Je prends une douche, troque l’uniforme des Ballycastle Bats pour une chemise, fermée jusqu’aux poignets avec les boutons de manchettes de la fiancée partie, égarée et tout bonnement perdue.

Transplanant jusqu’au toit de son immeuble, je tiens fermement la bouteille de whisky pur-feu dans ma main. Pensant encore à une visite de courtoisie, autant ne pas arriver les mains vides. Je respecte l’horaire, de façon assez surprenante, là où j’ai toujours eu l’habitude d’être en retard. Je trouve les escaliers jusqu’à son appartement et descends les marches, tout était rentré dans l’ordre. Le rythme cardiaque s’accélère une fois que je me tiens devant sa porte. Le bras levé, le poing prêt à s’abattre sur la porte, je prends trois longues inspirations, profondes. Tout s’emballe, et je me vois devenir blafard. Je ne savais pas ce que je redoutais le plus, ses mots ou son regard. Je me râcle finalement la gorge et me décide enfin à porter quatre coups fermes sur sa porte. Après quelques instants, la porte semble se déverrouiller et je tends automatiquement la bouteille. « Pour la dernière fois. » Maigre sourire offert en guise de bonjour, ou bonsoir, je peine à m’attarder sur lui.   



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MessageSujet: Re: (tobias) sorry-ever-after (tobias) sorry-ever-after EmptyLun 6 Juil - 15:24

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Phineas Avery


Un parchemin discret, enroulé autour de la patte d'une chouette au plumage sombre. Une ombre dans la nuit, envoyée peu de temps après le départ de Ravenna. Le message est vague. Son objectif réel demeure discret. Son but évident, en revanche, n'a rien de secret. Une invitation. Une autre. Rien qui n'élève le moindre soupçon. Un athlète et son impur d'ami qui se rencontreraient à nouveau autour de quelques verres. Je suppose qu'il pourrait y voir plus que ça, mais que sait-il? Sait-il ce que je sais? Assume-t-il que Ravenna a parlé? Ou peut-être pense-t-il être encore détenteur de sa vérité? Ce qui est certain, c'est que j'ai passé cette journée à tourner en rond. Le travail n'a pas apporté le réconfort qu'il prodigue en général. Ce temps consacré à endormir l'esprit au profit d'une concentration manuelle. Oublier de manger, ou même les minutes qui s'écoulent. Pas cette fois. J'ai compté les heures, enchaînés les erreurs et entamé mon sommeil. Lorsque le soir s'est enfin posé sur la ville, la fatigue et la nervosité me tenaillaient.

J'ai entendu le craquement caractéristique, sur le toit. À travers mon plafond, peu sépare l'appartement des pas lourds du batteur rejoignant l'escalier. Debout dans le vestibule, comme mort à l'intérieur après cette journée de suractivité, j'ai attendu. Chaque pas comme un battement de cœur raté. Chaque seconde, une respiration écourtée. Son ombre qui s'étend sous la porte, mais il ne frappe pas de suite. Et j'attends encore. Vieille paire, séparée d'un bête panneau de bois. Quatre coups martèlent. J'inspire et ouvre. - Pour la dernière fois. - À peine mon regard s'est-il posé sur le visage de Phineas que mon sang ne fait qu'un tour. La bouteille est arraché de sa main. Je l'entrain à l'intérieur sans douceur, claque la porte à l'aide de son dos. Il essaye bien de me repousser, mais je suis déjà en train de repousser la manche de sa chemise. Je n'avais aucune raison de douter de Ravenna, mais il y a une différence entre savoir et voir. La Marque est bien-là. Immondice ancrée dans le derme innocent.

En une fraction de seconde, mes cheveux virent au rouge aride. À la suivante, mon poing s'écrase contre sa mâchoire. La douleur est partagée. J'ai même sentis mes doigts craquer. Ou peut-être était-ce lui? Peu importe. La colère animale s'effondre face à une vague froide et un vide s'éprend de mes entrailles. Un frisson qui vient serrer ma gorge. Honte et culpabilité impossible à compartimenter avant que mes bras ne viennent le piéger en une étreinte fébrile. Comme si je l'avais perdu. Comme s'il je l'avais cru mort. Ma tête fondue sur son épaule, stratagème pour dissimuler les larmes qui brouillent mon regard.

Je ne sais pas pourquoi je m'accroche à lui si fort. Est-ce pour me faire pardonner d'avoir levé la main sur lui? Ou simplement une façon de le réconforter? Sur le moment, tout ce que je sais, c'est que je ressens ce besoin irrépressible de le tenir contre moi. Et que je peine à le relâcher. Compartimenter. Pourquoi est-ce si difficile, en cet instant? - You, fucking idiot. - Craché-je finalement en l'abandonnant à l'air frais du vestibule. La distance brutal après la proximité envahissante? Logique. Le rouge de mes cheveux a disparu. L'émotion, elle, demeure. J'ai déjà imaginé trente milles façon de tuer et torturer Wayne, et ça, c'était seulement lorsque j'attendais qu'il frappe à cette foutue porte. Maintenant, le nombre continue de grandir.

J'abandonne la bouteille de whisky sur la table, présent ignoré avec mépris. J'aimerais m'asseoir, mais je ne tiens pas en place. Toute cette colère et cette énergie, je ne sais pas quoi en faire. Frapper Phineas n'était pas la solution, et quoi que je le regrette maintenant, je suis malgré tout abandonné à ce tumulte intérieur. Je pourrais retourner l'appartement, quelques coups de baguette sauraient le remettre en état, mais non. La solution suivante est encore de m'user la voix. - Pourquoi est-ce que tu n'es pas partis?! Tu aurais pu mettre les voiles! Embarquer Ravenna et ne jamais y retourner! - Mes cheveux gardent leur brun naturel. Mes pupilles, en revanche, tirent sur le sanguin et c'est probablement une première. - Même avant toutes ces histoires, tu aurais pu tirer un trait sur cette maison de malheur et ne jamais y remettre les pieds! Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu sois si... - Non. La fin de cette phrase se meurt au fond de ma gorge. Me calmer. Je dois me calmer.
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MessageSujet: Re: (tobias) sorry-ever-after (tobias) sorry-ever-after EmptySam 18 Juil - 12:33

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@tobias weaver
 


 
A peine les coups se portent sur la porte qu’elle s’ouvre. Tobias, il y a quelque chose qui cloche. Il sait. Non, il ne peut pas. Qui aurait pu ? Ravenna. Non. Elle était partie, elle avait mieux à faire. Je secoue la tête, arbore un léger et maigre sourire en lui tendant la bouteille. Piètre offrande pour les faveurs accordées jusque-là. L’inventeur arrache l’objet, m’entraîne à l’intérieur. Il n’est pas simplement brusque, mais se perd dans une brutalité qui m’était bien trop familière, seulement pas sous ses traits. La porte claque dans mon dos, je lui attrape le col, prêt à le repousser et à me défendre contre l’ami – une première. Pas maintenant. Le corps pouvait encaisser encore. L’esprit lui, cherchait le répit salvateur qui permettrait de tenir cette nuit, et la prochaine. Les suivantes, ce sera encore un autre combat.

L’inventeur remonte ma manche, son visage se déforme à la vision de la Marque de l’horreur. Boursoufflée, disparate par endroit. La magie noire avait finalement répandu son poison, malgré le rejet du corps tout entier. Ses cheveux virent rouge et je plante mon regard dans le sien. Le col attrapé, auparavant pour le repousser, se transforme en point d’ancrage. Pour ne pas tomber. Et même en cas de chute, qu’il soit la paroi sur laquelle, si j’en avais besoin, je pourrais m’appuyer. Pour reprendre le souffle, reprendre l’air et reprendre l’ascension vers des jours meilleurs. Mais c’est son poing qui s’écrase sur ma mâchoire. Mon cou suit le mouvement. L’attaque est puissante, bestiale. S’il n’y avait pas eu la porte, j’aurais sans doute eu plusieurs pas de recul. A défaut, c’est ma tête qui amortit le choc et claque contre la paroi. J’essuie le fil carmin qui s’échappe de mes lèvres avant d’enfin poser mon regard sur lui. Je ne lui en voulais pas. Il n’y avait rien à retenir contre lui.


Sa violence se mue, dans une étreinte maladroite. Ma main s’écrase sur son épaule et s’y accroche légèrement. Lui aussi, il s’accroche. Je ne comprends pas, ne cherche pas à comprendre, et me contente simplement de profiter du réconfort offert par l’ami. Silencieux à l’insulte, la mâchoire lance encore. L’inventeur brise l’étreinte, ses cheveux reprennent leur couleur originale. Les pieds plantés encore à l’entrée de l’appartement, passif, absent, seules mes prunelles suivent l’ami déambuler comme un occamy qu’on enchaîne. Les bras ballants, je l’observe. La digue va bientôt céder et les flots vont se faire torrent. Et finalement, les reproches, qui cachent l’incompréhension, font vibrer ses cordes vocales. Ravenna J’échappe un froncement de sourcil, seule expression qui a daigné traverser la glace érigée. Elle est venue ici. L’hypothèse semble se confirmer. C’était elle, la fuite. J’aurais eu envie de lui en vouloir. Mais tout se mélange, entre ses attentions, ses gestes et son baiser, puis la froideur du départ, de l’abandon et le présage des foudres qui ne tarderaient pas à s’abattre de nouveau.

Emmuré dans mon silence de plomb, je l’écoute avec attention. Les pupilles virent au sang. Je me souviens avoir vu cette déclinaison chez la fiancée. Bien trop de fois, d’ailleurs. Je plante mon regard dans le sien, dans un souffle, je l’interroge. « Que je sois si quoi ? Finis ta phrase, Tobias. » Je secoue la tête. « On croirait entendre Ravenna. » Je renifle légèrement, daignant enfin sortir de ma léthargie. Je remets la manche en ordre, dissimulant la Marque de la honte pour faire un pas vers l’inventeur. Pourquoi ne pas être parti et avoir été égoïste ? Pourquoi ne pas chercher sa propre vie et ne laisser que le bonheur de la survie aux autres ? Je fronce les sourcils, finalement bien plus blessé par ses mots que son poing. « C’est pas si simple, Tobias. » J’étais parti, pendant longtemps. Wayne avait répandu son poison sur Pollux, qui n’y avait pas survécu. « J’ai essayé. » Et j’ai échoué. Je marque une pause, tente de réfléchir à ce qui serait sa réalité, telle qu’il la présente, et qui semble bien manichéenne. « Admettons, je pars avec Ravenna, et ? On oublie le Quidditch. » Je lui avais été imposé, elle n’avait plus à me supporter et elle était enfin libre. « Ma mère ? Mes frères ? Qui les protègera ? » Question entièrement rhétorique, je ne laisse pas le temps d’y répondre. « Je suis parti, regarde ce qu’il a fait à Pollux et ce qui lui est arrivé. » Peu à peu, la langue daigne se délier enfin. Je m’approche encore, l’air mauvais et déformé par la tristesse de ses palabres. Mon visage frôle le sien, sans pour autant être menaçant. « Alors finis ta phrase, Tobias. Tu peux me traiter d’idiot ou dire que je suis stupide mais s’en aller comme ça, tirer un trait, c’est pas simplement égoïste, c’est creuser leur tombe. C’est ça, qui serait idiot. » Je fais un pas en arrière, lui laissant un semblant d’espace. « Je les sortirais de là, tous. Pas seulement moi. » Les yeux se font luisant de rage, de colère et ma voix se brise sous le poids de mon courroux qui commence à s’éveiller, enfin.



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MessageSujet: Re: (tobias) sorry-ever-after (tobias) sorry-ever-after EmptyDim 19 Juil - 22:02

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Phineas Avery


Que je sois si quoi ? Finis ta phrase, Tobias. - Non. Jamais. - On croirait entendre Ravenna. - Je lui lance un regard. Il secoue la tête. Qu'a-t-elle dit? Conscient, en retard, de ma rage, je préfère me taire. Je préfère subir le silence, son regard et les mots qu'il prononce comme un enfant qui est allé trop loin. - C’est pas si simple, Tobias. - Alors pourquoi ça l'est pour moi. - J’ai essayé. - Au regard des derniers événements, est-ce que ça compte? Vraiment? Il suit l'idée. Suggère s'enfuir. Projette l'hypothèse. Ravenna et lui serait en sécurité, mais ses frères? Sa mère? Oui. Mais ils seraient en sécurité.

Je suis parti, regarde ce qu’il a fait à Pollux et ce qui lui est arrivé. - Et tu es revenu... - Regarde ce qui t'es arrivé. Je n'achève pas ma phrase, il me redemande d'achever la mienne et encore une fois je refuse. Je me mure, comme je sais si bien le faire. Fuir reviendrait à rediriger l’œil de feu sur les autres. Rester, et le mal demeure son problème. Son mal. - Je les sortirais de là, tous. Pas seulement moi. - Si tu sors de là vivant. - Craché-je pour combler l'espace qu'il vient de me laisser.

Le vide d'air entre nous se gorge de cette supposition. Ma peur. Le sanguin de mes yeux s'est estompé au fil de ses mots. Sa rage, désormais, semble faire écho à la mienne. Comme si je la lui avais transmise. Maladie contagieuse. - Tu étais partis. Tu allais bien. Tu reviens et regarde ce qui se passe. Piégé dans un mariage dont tu n'as jamais voulu. Forcé à.... ça. - Lâché-je, emplis de dégoût. - Ce sera quoi la suite? Porter le masque noir et assassiner des Moldus pour prouver ton allégeance? - Naturellement, l'image de ce Moldu au fond de la ruelle me revient en mémoire. Juste à deux pas de l'atelier. Le sortilège de Mort, comme un jeu. Une farce faite à cet innocent. Il ne s'en sera jamais amusé.

Je ne vais pas édulcorer la chose en disant que je comprends. Ta situation et la mienne sont différentes. J'ai grandi seul et souvent j'oublie que pour toi, c'est tout l'inverse. - La différence. Le fossé. Parfois, j'oublie qu'il n'est pas mon frère. Pas vraiment. Pas totalement. Parfois, j'oublie que son sang se partage. Parfois, je suis l’égoïste. - Mais regarde. Regarde ce qu'il te fait. Est-ce que tes frères se sont levés pour toi? Est-ce que ta mère t'as défendu? Ou a essayé d'empêcher les choses d'arriver? Je ne dis pas de les abandonner à leur sort, mais je refuse d'accepter ta perte. - Je pointe du doigt son avant-bras désormais caché par la chemise. - Et ça, là? C'est un prix déjà bien grave à payer. - La colère a fuis mon sang bouillonnant. L'esprit a repris ses droits sur l'émotion et quoi que ma voix trahis encore mon état, la pensée se fait réfléchie. - Il doit y avoir un autre moyen. N'importe quoi d'autre qui n'implique pas de suivre ce chemin. Ravenna va... mieux. - Ajouté-je, comme un argument. Un exemple. - Elle... Elle sait. - Une faille. Ma faute. - Elle est en sécurité. Laisse-moi t'aider. On doit forcément pouvoir trouver une solution qui évite que tu subisses les tirs croisés.
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MessageSujet: Re: (tobias) sorry-ever-after (tobias) sorry-ever-after EmptySam 22 Aoû - 15:38

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@tobias weaver
 


 
Les clés qu’il demande ne peuvent être données aussi vite. J’aimerais, pourtant. Il me trouve idiot, débile, dans son silence. Sans doute a-t-il raison, un crédit que je refusais de donner à Ravenna. Il est encore dans sa rage, qu’importe les traits qu’elle déforme, au final, tous se ressemblent. Tout ne pouvait être aussi manichéen. J’aimerais, une famille plus simple. Et je l’ai, je l’ai lui, comme famille. Et était-il temps qu’il sache, que les présomptions cessent, que les peut-être deviennent des êtres et que l’histoire, à son tour, se défasse de certaines ombres. Mais comment ? Comment ne plus taire ce qui est enterré ? Je déglutis, pose les mains sur mes hanches. Je secoue la tête, oscille entre le regarder et l’éviter. La mâchoire tire. Ce n’est pas censée être la pire des douleurs, et pourtant elle reste encore bien trop vive et c’est le myocarde qui recommence à se serrer.

« J’en sortirai vivant, Tobias. Et avec eux. » La voix est ferme, le doigt qui pointe ne tremble pas alors que les mandibules se ferment jusqu’à briser les dents. Je prends finalement de l’espace, lui laisse le temps nécessaire et ses yeux reviennent à leur normalité et pour que ma rage s’éteigne, ne laissant finalement place qu’à une détermination sans faille. « Je pourrais jamais faire ça, tu le sais très bien. » Je m’approche, les traits tirés par le dégoût à l’idée d’accomplir de telles choses. « Je suis pas un tueur, Tobias. » Je tire machinalement sur la manche du pull, jusqu’alors persuadé que même la vie de Wayne ne valait pas la peine d’être prise. Lorsqu’il évoque le mariage, je ne peux m’empêcher de relever les yeux. « Quel mariage ? Elle est partie. C’est terminé. » Le regard se fait soudain vide, détaché. Ce que je prenais pour son égoïsme a renversé l’affection, pour ne laisser place qu’à une rancœur incongrue. Elle était libre, s’était libérée. Je baisse un court instant le regard, renifle bruyamment et plante mon œillade dans la sienne à nouveau.

Il a grandi seul. Sans doute était-ce mieux que l’exil, que de savoir que le rejet était volontaire et imposé par d’autres concours que ceux de la vie. « On a grandi seuls, Tobias. On s’est faits seuls. » Le reprenais-je. Je ne pourrais jamais prétendre connaitre parfaitement ce qu’il a pu endurer, entre l’orphelinat et les rumeurs, l’abandon et sa famille moldue. J’avais toujours eu la même famille, mais même la Russie ne semblait pas assez loin pour le géniteur. Autorisé à rentrer seulement les étés, il n’y avait eu que les correspondances, et celles avec Tobias furent plus régulières qu’avec n’importe quel membre de ma famille. Voilà pourquoi, aujourd’hui, c’était un frère. Et jamais il ne sera laissé pour compte. Tout comme ceux de sang. Un principe dangereux, tranché et d’autant plus idiot qu’il n’était pas forcément réciproque, là où pour moi, c’était inconditionnel. Son doigt pointe mon avant-bras, alors qu’il dit une vérité que je ne veux pas entendre. Jusque là presque calme, je finis par écraser mon poing sur la table. « C’est pas leur rôle. » De me protéger. « Je suis l’aîné, c’est à moi de veiller sur eux. Je suis parti une fois, c’était déjà une fois de trop. » Je relève la manche et lui offre une vue imprenable sur la Marque. « Ca ? Je le paierai au centuple. N’importe où, n’importe quand. » La mâchoire sortie par la colère, alors que la sienne semble s’éteindre. La détermination sans faille, d’un plan encore fait de vide, aux objectifs encore à définir.

Je fais les cents pas devant lui et m’arrête brusquement lorsque le prénom de la fiancée franchit ses lippes. « Tu l’as aidée ? » Bien sûr, c’est sa sœur. Quand Wayne apprendra, que la fiancée s’en est allée, un frisson, savant mélange de terreur et de dégoût, me traverse. Si l’idée de la savoir en sécurité était un réconfort, son prix, lui, m’arrachait quelques gouttes de sueur froide. Au moins, je savais que quelqu’un veillait sur elle, quelqu’un de bien et de confiance. « Elle sait quoi, exactement ? » Comme si les rôles s’inversaient, lui qui n’avait été que rage depuis mon arrivée, me l’avait transmise. Ego balayé, de celui qui avait osé s’attacher au corbeau pour la voir s’envoler.




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MessageSujet: Re: (tobias) sorry-ever-after (tobias) sorry-ever-after EmptySam 22 Aoû - 17:07

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Phineas Avery


Certitude placé dans un labyrinthe. La foi de tourner au bon virage. Prendre la bonne direction. La confiance en avenir fait de mousse et glace fondante au soleil. Un soleil brûlant, agressif et intransigeant. Aussi brutal que le poing qui s'écrase sur la table de bois. - C’est pas leur rôle. Je suis l’aîné, c’est à moi de veiller sur eux. Je suis parti une fois, c’était déjà une fois de trop. - La manche remonte. Je n'ai pas peur de regarder, mais c'est comme être le témoin impuissant d'une atrocité: rage sourde et frustration dévorante reviennent au galop. - Ça ? Je le paierai au centuple. N’importe où, n’importe quand. - Je secoue la tête, pris d'un rire nerveux. J'avais oublié. Ce que les batteurs peuvent être butés...

Tu l’as aidée ? - Bien sûr que je l'ai aidé! - Lâché-je sèchement. - Je garde un œil sur elle depuis qu'elle a posé un pied dans le Ministère. Et depuis je n'ai jamais été foutu de voir l'évidence de sa précarité! - Le cris a beau sortir de ma bouche, il est tout de même interne. C'est sûr moi que je hurle, mais ça, il doit le savoir. - Elle sait quoi, exactement ? - Qui je suis. - Son frère. Son aîné. Son sang. Je tombe avec lourdeur sur le canapé, regard vide et bras ballants. Exactement là où elle se trouvait lorsqu'elle a compris. - J'ai fais une erreur. Exactement la raison pour laquelle je refusais d'avoir le moindre contact avec elle. Parce que je savais que viendrais le jour où l'inattention me vaincrait.

Je lève mon regard vers lui, prend conscience du vague de mes propos. - Quand je l'ai trouvée écroulée devant ma porte, elle était dans un sale état. Pour l'aider j'ai dû retirer sa bague de fiançailles et l'utiliser comme échantillon. - Foutue anneau de malheur. - Sauf qu'elle a ensorcelé la bague. Magie de sang. N'importe qui aurait été incapable de la lui prendre... mais pas moi, à l'évidence. Le reste a fait l'effet d'un château de cartes qui s'effondre. - Je partage son sang. Le sortilège ne s'appliquait dés lors pas à moi. Quand elle a réalisé que j'avais été capable de retirer l'anneau sans l’abîmer, aucun mensonge n'aurait pu expliquer l'aberration. - Je lui ai tout avoué. Notre lien, les raisons pour lesquelles j'ai gardé le secret et pourquoi personne ne doit savoir... Elle a compris, mais c'est beaucoup à digérer, surtout avec l'épuisement de sa condition.

Un long soupir s'échappe de mes poumons. Ne plus avoir à lui mentir, malgré les risques, est tout de même un véritable soulagement. Un poids retiré de mon estomac. - Tu dis qu'elle est partie, mais elle porte encore cette bague. Et pas seulement parce qu'elle brille. L’ensorceler ainsi... Ravenna est beaucoup de choses. Superficielle n'est pas l'une d'elles. - Amorphe, en surface, je garde malgré tout mon regard posé sur le batteur. Je déteste cette conversation. - Être forcée de se cacher par sécurité ne veut pas nécessairement dire "être partie".
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