C'est l'un de mes informateurs les plus fidèles qui m'avait prévenu de la mission de l'ordre. Alors comme à mon habitude je me suis tourné vers Bellatrix, espérant ne pas la décevoir cette fois, et que la mission se passe mieux que la dernière fois. Après tout j'étais encore son apprenti, son béjaune. C'est là que nous les avons vu, dans ce petit patelin, deux membres de l'ordre. J'ai donc avalé une gorgée de polynectar me donnant une toute autre apparence et garantissant mon identité, et rangé ma flasque dans ma poche mafflue. J'étais certain de notre réussite quand nous sommes entrés, il me faut faire preuve de  résipiscence. D'un coup tout s'est effondré et l'endroit où nous étions s'est transformé en une sorte de cénotaphe digne de l'Empire Byzantin. Je reste immobile une seconde, ou bien une centaine peut-être ? Des galimatias m'embrouillent l'esprit. Nonobstant, mes idées finissent par s'éclaircir. Je prends alors non seulement conscience que le bâton qui d'ordinaire ne quitte jamais ma main m'a échappé, mais en plus de cela ma flasque a également disparu. Une odeur empyreumatique atteint alors mes narines et d'un coup toutes mes sensations m'assaillent brusquement. Douleur atroce qui se répand. Coeur pourtant battant bien fort. Liquide obscurcissant ma vue. Du sang qui coule. Du sang partout. Et mon bras ! Une grande plaie béante. Os bien visible. Subite envie de vomir. J'ai l'impression d'avoir été mis en capilotade. Me sentant en déréliction, je ne peux empêcher le cri plein d'acrimonie, s'échapper de ma gorge. Mais encore sous le choc, je ne l'entends même pas. Je me redresse maladroitement, et j'essaie alors d'apercevoir mon acolyte à la vésanie légendaire. Jouant les panégyristes, je prie pour qu'il ne lui soit rien arrivé, mais surtout pour que nos ennemis aient subis de plus gros dommages.

Spoiler:

Un sort en bordure des lippes, la baguette frémissante d’une magie opaque ; inconnus se trouvant sur leur passage. Méfiance!

C’est l’effondrement.
Le sol craque, les entraîne dans une chute jusqu’aux limbes de la cave. La poussière envahie nasaux et globes. Il tousse, il cherche à ouvrir paupières mais une douleur fait dérailler le cerveau. Un hurlement fuse. Le cri d’un animal blessé. Un grognement féroce, venant du fond de la gorge. La manche gauche chasse la poussière, lui permet d’ouvrir les yeux, de saisir le malheur. La jambe déjà endommagée par le passé est bloquée, perforée, transpercée d’un morceau. Les paumes courent sur l’objet. Compréhension qu’il ne pourra pas l’arracher. Danger. Moody mord sa langue, cherche à contenir la douleur, l’enrayer. Il lui faut penser à autre chose, tenter de se remémorer.
Mémoire en rupture. 

“Bell” Qu’il chuchote, cherche la brune, tente d’enlever quelques décombres. Un accio est prononcé, l’espoir de retrouver baguette, de se sortir du merdier. Rien. Elle doit être coincée, ou pire… brisée. Ses mains tâtent le vide autour de lui. Personne. Pas de réponse. L’inquiétude gravite autour du palpitant. Juvénile qu’il ne peut pas se permettre d’avoir perdu.


Subitement, une main sur son épaule. 
Il tressaute, n'aperçoit pas le visage.
"On abat pas les victimes au sol, c'dégueulasse. Faudrait m'aider à me relever."

Spoiler:

Son acrimonie ne fait aucun doute. Mauvaise, humeur massacrante, elle maugrée quelques injures inaudibles à l'intention de personne en particulier. Résultat d'une énième mission programmée par son jeune protégé. « J'espère pour toi que ce n'est pas un nouveau cul-de-sac ! » Mais cette fois l'information avait l'air bonne. Malgré le vent et la pluie, la tempête qui n'en finissait pas et réjouissait la sorcière. Coup du sort, fruit du hasard. Ou véritable bénédiction envoyée par son Seigneur des Ténèbres. Elle espérait leurs ennemis anéanti par ce déluge, perdu au milieu des flots. Elle suit aveuglément, ses cheveux collant sa peau, le visage ruisselant d'eau et les vêtements trempés. Barty mène la danse et, baguette levée, elle est déjà prête à se lancer dans un duel mortel. Pas de capucinade cette fois. Elle n'a pas même le temps de prononcer un seul mot. Sous leurs pieds le sol craque, la terre tremble. Son regard vrille vers Barty mais il a l'air aussi confus qu'elle. Bellatrix n'aura aucune explication. Elle sombre en même temps que les autres, tombe violemment sur le sol. Sa baguette lui échappe et sa tête heurte quelque chose. A peine le temps d'apercevoir le sang, de goûter le liquide métallique. Elle sombre, luttant pour garder les yeux ouvert. En vain. Sa tête douloureuse tourne. Elle n'a plus la force de lutter. Bellatrix se laisse aller aux ténèbres, sombrant finalement dans l'inconscience. Perdue dans les méandres de son esprit.

Spoiler:

Quand ce ne sont pas mes informations qui sont erronées, c'est la météo qui détruit toutes nos chances. Et maintenant, je me retrouve avec les os hors de mon bras. Une vision d'horreur, et on peut dire que je ne l'apprécie vraiment pas. Car par dessus le marché, la douleur irréfragable, cette douleur qui n'a rien de fiduciaire s'est emparée de moi. Ayant perdu ma baguette je ne peux rien faire contre ça. Je me redresse maladroitement, espérant retrouver ma baguette, ma flasque et Bellatric (oui dans cet ordre là, chacun ses priorités). Je fais quelques pas et me rattrape à quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. « On abat pas les victimes au sol, c'dégueulasse. Faudrait m'aider à me relever. » Un sourire, en guise de satisfecit, s'affiche sur mon visage. La vue d'Alastor Moody dans une si mauvaise posture me réjouit, je l'admet. « Si j'en crois l'état de ta jambe Moody, te relever risque de te conduire à ta perte. Je serais donc bien sûr ravi de t'aider pour ça. » je réplique, prêt à me lancer dans une capucinade superfétatoire. « N'empêche, à force il va plus te rester grand chose comme membres. Tu devrais peut-être faire plus attention tu crois pas ? » je reprends avec un petit sourire satisfait. Je jette alors un regard inquiet alentours. Je dois retrouver ma baguette, ma flasque et Bellatrix, avant que ces deux membres de l'Ordre ne se retrouvent et ne se remettent à notre poursuite. Mais je ne vois rien, aucune trace de Bellatrix, je ne l'entends pas non plus. Et je commence à avoir des vertiges. Faut dire que j'ai la moitié du visage recouvert de sang, j'ai beau appuyer sur la plaie, le sang continue de dégouliner. Mais un problème à la fois. « Je peux abréger tes souffrances si tu préfères. Les moldus ont beaucoup de manières différentes de tuer, je me suis toujours dit que je devrais les essayer. Bon, M. Moody, préferez-vous une petite asphyxie, ou une strangulation où je serrerais votre cou si fort que vos yeux exploseraient comme deux vieux kiwis ? » Je compte plutôt l'abandonner à son sort, mais bon... si je peux pas m'amuser un peu, à quoi bon n'est-ce pas ?

Spoiler:

Face à face meurtrier. Dans la tempête, combat imminent. Elle brandit sa baguette. Rage aux lèvres, déterminée. Elle rêve de les battre. De voir le sang couler. Elle ne les connait pas. Mais elle rêve de leur trépas. Vésanie de la guerre. Esprit dérangé. Et soudain, la chute. Le ciel qui se déchire. Éclair qui zèbre leur visage. Regard fou éclairci un instant. Et le sol se délite. Dans le sous sol de la maison, obscurité ambiante, au dessus de leurs têtes, la tempête gronde toujours, il lui faut quelques instants pour reprendre ses esprits après la chute.
Elle était écartelée entre ébullition et énervement. Humeurs qui se bousculaient dans son crâne, le combat raté drainait l’adrénaline de ses veines et la douleur devenait lancinante. Un peu plus et ils se seraient tous mis en capilotade mais ils semblaient tous désormais assumés par la chute. « Moody ? » Il lui semble entendre une voix non loin d’elle mais il fait sombre et sa tête tourne jusqu’à lui donner la nausée. Sentiment de déréliction qui l'assaillit mais le silence est bientôt brisé par une conversation haineuse lui permettant de se rassurer sur l'état de son co-équipier. « Son of a… » Qu’elle grogne d’une voix étouffée en entendant les menaces du mangemorts envers son allié, réelle acrimonie qui se décelait aisément dans son ton. S’ils restaient là, ils ne resteraient d’eux que leur souvenir, enfermé dans un cénotaphe, devant les yeux gonflés de larmes de leurs proches. Constance sentait la bile lui monter à la gorge, tentative de s’extirper des décombres, gémissement de douleur en sentant sa jambe qui restait bloquée sous les gravats elle tente de ne pas tourner de l’oeil, ferme les yeux quelques instants pour limiter son tournis avant de reprendre son observation difficile de leur tombeau. Elle n'avait pas entendu la voix de la seconde sorcière, peut-être était-elle inconsciente, ou mieux, morte ? Certainement personne ne savait ce qu'il en était.
« Tu ne veux pas te préoccuper de ta co-équipière plutôt que de t’attaquer à quelqu’un d’immobilisé ? » Qu’elle lâche d’une voix un peu plus forte, tentative de déconcentrer le sorcier, de le stipendier, béjaune dont l’orgueil est blessé par la douleur et qui cherche à préserver son partenaire jouant de bluff pour obtenir ce qu’elle souhaite. « Il semble qu’il ne parviendra jamais à sortir d’ici quoi qu’il arrive, alors qu’elle… Il y a peut être une chance. » Sauf si je la trouve avant. Qu’elle sous-entend d’un ton patelin, s’étirant en quête de sa baguette, quête désespérée pour son arme.

résumé:

Elle entend vaguement des voix. Loin. Très loin. Fruit de son esprit belliqueux. Vesanie incandescente. La fin approche. Les ténèbres grandissent. Elle se laisse volontiers tomber. Poupée de chiffon. Sentiment complet de déréliction. Incapable de bouger. La tête lourde. Les membres endormis. Elle ne peut qu'écouter. Les souvenirs se bousculent. Et elle ouvre les yeux. Enfin réveillée. Nonobstant, le cauchemar ne prend pas fin. Elle grimace et lâche un soupir sonore en gromellant quelques mots incompréhensibles. Sa tête lui fait un mal de chien. Sonnée, elle reste au sol, à peine consciente de son état. Elle sent vaguement le goût du sang dans sa bouche, la sensation d'avoir quelque chose de poisseux qui lui colle à la joue. Et quand ses doigts s'y attaquent, ils en ressortent rouge. "Barty !!" qu'elle articule, espérant crier mais n'obtenant qu'une plainte agacée, la voix vaguement cassée. Elle n'oublie pas non plus ses ennemis et son premier réflexe est de chercher sa baguette à sa place. Rien. Un vide angoissant. Elle tâtonne autour d'elle avant de se relever. Trop vite. Elle retombe aussi sec, ses fesses n'amortissant pas assez la chute. "Par Merlin, Barty qu'est-ce que c'est que ce foutoir ?" Prise d'une nausée soudaine, elle grimace, ferme les yeux quelques secondes en priant pour que l'effet se dissipe rapidement.

Saloperie de piège. Carnage. Les billes tâtonnent à la recherche d’une lumière, d’un écho, d’un objet familier. Quelque chose pour les sauver. Que des gravats. Un plancher effondré sur leur caboche. Des pierres avalant leurs membres. Voilà que souffle une voix ; masculine. Ca fanfaronne de menace, ça profère malices mortuaires. Il roule des billes Moody, se moque du mioche venu ricaner de sa situation. “Achève-moi gamin. Ça m’évitera d’entendre des couinements quand la mort viendra t’cueillir dans trois jours.” L’attaque verbale, toujours. Incapable de se taire, de ravaler une langue serpent. Coulent des menaces, l’idée de l’assassiner à la manière d’un moldu. “J’pensais que vous méprisiez les moldus, que c’était qu’une sous-race. M’tuer à leur façon, ça serait leur rendre honneur.” Qu’il crache au faciès du minot. 

Roule une voix. Bell ! Il pivote, cherche l’écho, l’endroit où elle se trouve. Obscurité crasse l'empêchant de percevoir la silhouette. “Elle a raison. À m’emmerder avec tes syllabes de gamin, t’oublies l’autre qui doit être en train d’crever lentement.” Espoir qu’elle est morte, qu’il ne reste que le félon l’asticotant de ses mots. Malheur quand rugit une voix. L’autre folle est vivante, éveillée. Moody tente de se déplacer. Il agrippe la jambe blessée, cherche à bouger mais l’objet encastré à la chair lui provoque douleur, éveille les cordes vocales, fait geindre l’auror. “Y’a pas l’un de vous qui maîtrise la magie sans baguette ? Forcement qu’non. On demande pas un cv aux mangemorts, on vous d’mande juste de torturer.” Baguettes disparues, impossible à retrouver. Alastor fouille à ses poches, déverse le fatras qu’il accumule. Un objet moldu, un cracheur de feu, zippo qu’ils nomment ça. Clic. Apparaît une flamme malingre. La main se lève, permet d’éclairer l’étage par lequel ils ont dégringolé, illumine le plafond branlant. “Faut s’faufiler par le haut.”

Spoiler:

Qu'y a t-il de mal à se moquer un peu de cette raclure ? C'est peut-être idiot, mais en tout cas ça me permet de rester bel et bien conscient, animé par la rage et la haine, réveillé par la peine et la douleur. Peu m'importent ces catilinaires que Moody m'adresse, au moins moi j'ai tout mes membres et je ne suis pas empalé, je suis clairement en meilleure posture que lui. Quant à sa petite copine, elle est coincée aussi. J'ai plus qu'à retrouver Bellatrix, nos baguettes, et partir. Ou les achever. Connaissant Bella, elle choisira la seconde option. Tuer Moody est une trop bonne opportunité. « N'essaie pas de me stipendier vieille branche. Mourir comme un moldu, comme dans leurs films débiles avec Jack Nicholson, c'est tout ce que tu mérites. » je réplique en abandonnant mes idées meurtrières. Du moins pour l'instant. Son sifflement subreptice survient soudain, surgissant silencieusement, simple soupir signalant sa situation. Bellatrix. « Inutile de m'embarrasser avec vous deux. Vous vous videz déjà de tout votre sang, pourquoi me donnerais-je du mal ? » je lâche enfin, avant d'abandonner les deux membres de l'ordre à leur sort pour partir à la recherche de mon accolyte. La pénombre, d'ordinaire une fidèle alliée, est plutôt handicapante pour le coup. La faible lumière du briquet de Moody, ne suffit pas. Pourtant, j'avance, je tâtonne, je suis maladroitement l'écho de sa voix, trébuchant, laissant très certainement derrière moi d'innombrables traces de sang. Puis enfin, une silhouette loin de m'être inconnue, émerge de l'obscurité. « Bell ! Comment tu te sens ? Tu peux bouger ? Tu peux te lever ? » je m'écris, d'un coup d'un seul, conscient des difficultés de fournir des réponses pour toutes ces questions. Je baisse alors la voix. « Il ne faut pas trop traîner. Ceux-là sont coincés, mais d'autres pourraient arriver. » Je sais pas si c'est la tête qui commence à me tourner, ou si c'est la panique qui commence à monter, mais il faut qu'on se tire là. Parce que même si ça paraît impossible, j'ai l'étrange impression que les choses ne peuvent qu'empirer.

Spoiler:

Moody. Elle est sûre d'elle. Certaine de reconnaître sa maudite voix qui maugrée. Elle enrage seule Bellatrix. L'envie grondant au fond de ses entrailles de tuer ce vermisseau. Et si Moody est là alors l'autre n'est pas loin. Son nom ne lui revient pas, sa tête lui fait mal. Alors elle n'essaie plus de se souvenir. La panique cédant doucement à la haine. Elle n'est pas seule Bellatrix. Il ne lui pardonnerait pas de perdre son engeance de la sorte. Elle aimerait tant. Alors elle tâte le sol autour d'elle espérant tremper ses doigts dans un liquide noirâtre. Rien. Il s'accroche au fond de son ventre. Elle grimace, sa tête douloureuse, la nausée montant encore. Et sa maudite baguette hors de portée. Elle se sent nue. « Mal ! Comment veux-tu que jme sente ? » Elle enrage. Pas encore capable de respirer, d'analyser la situation. Au-dessus d'eux le chaos continue. Tempête qui n'en fini pas. Elle finira par les enterrer. Un long soupire lui échappe et elle se calme. « Faut que je récupère ma baguette. » Pas question de l'abandonner, de la laisser aux mains de l'Ordre. Elle se relève, refusant l'aide de Barty. Elle chancelle, pas sûre de ses pas. Elle continue d'entendre Moody et l'autre. Sons discordant qui l'agace, lui donne mal à la tête. « Barty, si tu tombes sur ces traîtres, fais moi le plaisir de les étrangler. » Elle aperçoit vaguement une lumière plus loin, faible. Position révélée. Les ennemis ne sont pas loin. Mais aucun n'est en état de combattre. Surtout pas sans baguette. Prise d'une faiblesse dans les jambes, elle vacille à nouveau, rattrapée de justesse par les bras de son comparse qu'elle ne repousse pas cette fois. Faiblesse pas franchement assumée. Elle grimace avant d'insulter l'ordre de tous les noms d'oiseaux qu'elle connaît. « Fuyez sales fouines avant que je ne me fasse une écharpe de vos peaux !! »

Spoiler: