· deep in the night : groupe 8.

groupe 8

@seojin min ; @caitriona fawley ; @phineas avery et @tobias weaver

Dans sa volonté de sauver quelques créatures magiques, Seojin avait mis de côté sa sécurité arpentant les bois à la recherche d'animaux dans le besoin. Sur sa route, elle a croisé Caitriona, la mangemort qui avait pris en filature un groupe de l'ordre, profitant de la situation et de la discrétion que la situation pouvait apporter. Arrêtée dans sa mission par la chute d'un arbre lui paralysant la jambe.
Phineas avait trouvé refuge dans un chalet au fond des bois, rustique, mais solide, il avait réussi à se glisser à l'intérieur avant que tout ne commence. Il n'est sorti qu'en entendant une femme appeler à l'aide.
Tobias lui s'est perdu dans les bois en essayant de les traverser pour rejoindre un endroit plus sûr, il a également été alerté par des cris.

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· (seojin) lors de sa quête, la brune a glissé sur une côte boueuse, se foulant la cheville. En essayant de soulever l'arbre bloquant la jambe de Caitriona elle s'est également écorché les mains, à présent complètement tailladées et ensanglantées.

· (caitriona) un arbre a cédé à cause du vent, petit mais déjà bien lourd, il s'est écrasé sur sa jambe la brisant et l’empêchant de bouger.

· (phineas) en sortant pour essayer d'aider les femmes dont il a entendu les cris, Phineas s'est fait attaqué par un loup-garou, la griffure le long du torse est abondante et le fait atrocement souffrir. La bête s'est enfuie, prise de panique par cette tempête, mais l'homme est gravement blessé (seule les morsure de loup, peuvent transformer, cependant les cicatrices resteront ; possibilité d'ajouter une morsure, si envie d'imposer ça au personnage).

· (tobias) alors qu'il se dirigeait en direction des cris, le sorcier a fait une mauvaise chute à cause du terrain particulièrement boueux et glissant à cause de la pluie. Sa tête a heurté une pierre, le sonnant complètement, il a tout de même réussi à se relevé, mais dans sa confusion, a marché au mauvais endroit, sa cheville se retrouvant coincée dans un piège à loup, a son tour d'appeler à l'aide.

· (général) les protagonistes ne sont pas tous ensemble, mais beaucoup sont blessés. Le chalet n'est pas loin et pourrait leur permettre d'être en sécurité. Pour l'heure, ils sont tous dehors, au milieu de la tempête avec tous les dangers que cela peut engendrer, en plus d'un loup-garou qui traîne dans le coin.

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Je suis détrempée, épuisée. Ça fait des heures que je marche pour trouver des créatures en danger, mais je pense qu'elles ont su se trouver un abri. Cet orage n'est pas prêt de s'arrêter et la tempête gagne en puissance. Pourtant, je ne grelotte pas. Mes pas rapides me maintiennent au chaud. Ce n'est pas le moment de s'arrêter, il faut aussi que je trouve un refuge. La perte d'équilibre me saisit brusquement.

"Woooh wooooh...." je viens de glisser et de m'étaler brutalement sur les fesses en contrebas. Fichtre ça fait mal. Ma cheville en a pris un coup. "Aaaieuuh..." Serrant les dents, je masse cette dernière puis me relève prudemment. Encore une fois, il ne faut pas trainer. Soudain, j'entends le bruit d'un craquement un peu trop fort pour être rassurant. Ma tête se tourne vers l'endroit concerné et la masse d'un arbre moyen qui s'écroule me fait sursauter. J'ai l'affreux pressentiment qu'il faut que j'aille voir de quoi il en retourne !

(Seojin se dirige vers @Caitriona Fawley)

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Deep in the night

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Quelle idée j'ai eu de venir dans les bois par un temps pareil? Vrai, quand nous sommes partis, le ciel n'était pas si menaçant, mais j'aurais dû anticiper. J'aurais dû voir les signes. Le vent qui gagne en intensité, la pénombre... plus sombre de minute en minute. Je crois que j'ai nié pour oublier. Quand j'ai suggéré de nous éloigner du monde quelques temps, même quelques heures, j'avais une bonne intention en tête. Un peu égoïste, aussi. Revenir à la nature le temps d'une balade, juste lui et moi, loin des projets et des tourments. Loin du dramatique et du tragique. J'aurais dû me souvenir qu'une bonne bouteille au fond du canapé, ça marche aussi.

Lorsque le ciel s'est trop déchaîné pour nous, la solution la plus sûre a été de trouver un abri. Transplaner? Peut-être quand les choses se calmeront. Phineas a repéré un chalet abandonné dans les bois, et nous avons courus dans cette direction. Abri miraculeux, il ne nous a pas fallu forcer pour pénétrer dans les lieux. Une petite cabine, une seule pièce si on ignore la minuscule salle d'eau et le cellier où une vieille chaudière à gaz est gelée depuis longtemps. Pas de gaz, bien sûr. Peu importe, nous pouvons faire autrement. - Essaye de débarrasser un peu. Je vais chercher du bois pour faire un feu. - Ai-je simple dit en repartant, laissant à Phin le loisir d'explorer cette unique pièce et.... dépoussiérer un peu?

C'est une fois sous la pluie drue, les vents secouant les arbres et les bras chargés de bois que j'ai entendu les cris. Sur le coup, j'ai cru à un effet des intempéries. Peut-être l'air puissant qui joue des tours. Non. Le cri est bien réel. La voix appelle à l'aide et j'en suis le son. Le bois vole, les pas filent, le sol glisse et je bascule. Au bout d'une brusque chute, c'est la tête qui prend. La pluie me réveille, l'eau fraîche sur mon visage si vive que j'ai l'impression de me noyer. La douleur pulse, le monde tourne. Je marche avec maladresse. Un pied après l'autre, pas nécessairement dans la bonne direction. Et puis ce claquement métallique frappe.

Je m'écroule à nouveau, échappe un cri grave impossible à contenir. Deux anneaux de fer se sont refermés sur ma cheville. J'en sens les petites dents, enfoncées dans la peau. Dans la chair? À la pluie se mêle la sueur. Je tire un peu sur mon pantalon. Du rouge s'y est imprégné. Pas beaucoup, juste assez. Idiot, j'essaye de l'ouvrir par moi-même. Ce n'est pas la force qui manque, mais lorsque les dents bougent, la douleur se fait vive et la mâchoire se referme. - PHIN! - Hurlé-je à travers la tempête. - Phineas! - Je ne peux pas être allé si loin, si?

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C’était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée même. Perdue, pensa-t-elle. Complètement perdue dans la tempête. Sans signe de l'ordre. Ils avaient surement transplané. Loin de cette maudite forêt. Loin de cette tempête étrange. Les cheveux trempés, Caitriona s’arrête au milieu des ombres. Le vent cingle son visage et lui hurle dans les oreilles. Assez. Il faut se faire une raison. Les membres de l’ordre qu’elle a suivi jusqu’ici ont disparu depuis longtemps. Rien d’étonnant par ce temps. La nuit n’est pas encore tombée mais le soleil est absent, remplacé par une brume noire, épaisse et tenace apparue depuis quelques jours. La couverture parfaite pour prendre en filature les deux hommes. Qu’est ce qu’ils étaient venus faire ici ? Caitriona avait espéré le découvrir et chose faite, se débarrasser d’eux discrètement. Mais ce n’était que vésanie d’être venue et finalement, emprisonnée dans ce brouillard impénétrable, toute l’opération s’était révélée superfétatoire.

Il est temps de rentrer nonobstant ce n'est pas dans ses habitudes d’abandonner. Mais son instinct s’agite, ami fidèle qu’elle a préféré ignorer jusque là, s’enfonçant toujours plus profondément dans l’obscurité à mesure que la tempête s'intensifiait. Elle veut regagner la sécurité d’un toit et de quatre murs, un lieu sec et chaud de préférence. L’hésitation quant-à la destination la retient, juste une seconde. Un craquement sonore lui fait soudain tourner les yeux vers l'ombre menaçante d'un arbre qui s’effondre au sol, lui laissant à peine le temps de sauter sur le côté, bras en avant pour amortir sa chute au milieu des racines noueuses. Le visage enfoncé dans la mousse, encore trop surprise pour réaliser ce qu'il vient de se passer, elle ne sent pas tout de suite le poids sur sa jambe. Mais doucement, une douleur aiguë s’élance depuis sa jambe, irradiant bientôt dans chacun de ses muscles, chacun de ses os. La mangemort retient le cri se formant dans sa gorge, serre les dents pour empêcher le son de sortir sans parvenir à empêcher un gémissement lamentable de glisser entre ses lèvres. La douleur est insupportable et elle ne peut plus bouger. Comble de la malchance, sa baguette, arme gardée précieusement en main jusque là, a volé plus loin au moment de sa chute. Intacte et délicatement posée comme une offrande au milieu des feuilles, mais hors de portée. Caitriona en oublie sa fierté. “ A L’AIDE !” Sa voix porte, peut-être suffisamment pour que quelqu’un l’entende, n’importe qui. Tous sauf les deux membres de l’ordre qu’elle suivait. L’ironie n’en serait que trop douloureuse.

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Le cri que j'entends confirme mon pressentiment. Une voix de femme vient d'appeler à l'aide. Je me précipite vers l'endroit en question, en boitillant. Ma cheville me fait souffrir mais la personne en danger importe plus. « Aah ! » Je m'étale dans la boue. Une racine dépassait par ici, ajoutant à la douleur cuisante déjà présente de ma cheville. Je me relève tant bien que mal, retire les cheveux qui me collent au visage. C'est qu'on y voit pas grand chose dans le coin. J'agite ma baguette dans un sortilège informulé et lance Lumos.

Le déluge ne semble pas vouloir s'arrêter, le vent est de plus en plus féroce contre les arbres qui penchent dangereusement. Si Oscar savait, il me tuerait. La lumière que dégage ma baguette semble insuffisante et pourtant, bientôt je repère une silhouette humaine au sol, sous l'ombre imposante d'un tronc effondré. Je me précipite sur la femme et me sens obligée de parler fort avec tout le vacarme du vent. « Est-ce que vous allez bien ?! Enfin, non, c'est sûr, mais, ... » Je me tais, c'est stupide. Sans réfléchir, je me glisse sous le tronc, là où il ne touche pas le sol et j'essaie de le soulever. Je pousse, je me tord, je fais n'importe quoi. Mes mains et mes jambes me font souffrir, même mon visage à vrai dire. Je reviens devant la femme en boitant. « Tenez le coup, je vais essayer de faire léviter le tronc, vous êtes prête à vous extirper ? » Je pointe ma baguette vers le tronc, prête à prononcer un Wingardium Leviosa avec autant d'applomb que possible.

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Le chalet légèrement rangé, les bruits de feuilles et autres débris qui s’abattent sur les parois ne provoquent aucun émoi, si ce n’est l’impression que le tempo est respecté. Tout se passera pour le mieux. Tobias reviendra vite, et il n’y aura plus qu’à attendre que la nature cesse ses caprices. Des bruits étranges se mêlent aux affres de la tempête. Je me redresse brusquement. Des cris. Dans la précipitation, j’en oublie de prendre ma baguette et franchis la porte pour la claquer derrière moi. Près des rondins de bois, je me laisse guider par les voix environnantes, celles qui arrivent à fendre l’air déchaîné.

Concentré, trop concentré, j’en délaisse l’intuition naturelle et l’ombre qui me glace l’échine. Ce n’était pas une bourrasque. Je me retourne, mais la bête est plus rapide. Plus grande. Plus féroce. La première grâce fend l’air, je m’empare de l’objet utile le plus proche, une hache. Lourde, difficile à manier, l’agilité du loup-garou est déconcertante. Le tourbillon frappe, trop vite, trop fort. Les griffes déchirent la chair, parcourent librement les tissus arrachés et l’ichor se déverse sur le bourreau, salit le sol, pour se diluer dans la pluie. Jonché, sonné et pris par la douleur, j’entends la bête qui veut se repaitre. Je m’accroche à la hache, mais la tempête est plus forte encore que son courroux. Elle s’enfuit, loin, alors que dans les plaies profondes, le carmin se fait sombre. Mains tremblantes, je retiens la géhenne du mieux possible, à moins qu’elle ne s’étouffe d’elle-même dans le liquide écarlate.

Une voix familière s’envole et parvient à mes oreilles. Tobias. Dans l’abondance qui fait contraster ma pâleur, je rampe jusqu’à cette foutue hache et me relève sans me tenir droit, la main pressée contre mon torse. Je me dirige vers les cris, mâchoire serrée. L’inquiétude prend le pas sur la douleur et c’est au final la torpeur de voir l’ami mal en point qui scelle l’initiative et guide mes pas. Je ne pense plus vraiment, et encore moins qu’à l’accoutumée. Au sol, je le distingue lui et un piège à loup. L’ironie m’arrache presque un sourire, bien vite déformé par toutes les affres qui m’entourent. « Ca risque de faire un peu mal. » J’arme la hache et vise le déclencheur du piège pour relâcher la cheville de l’inventeur. Je tombe sur les genoux, maladroit et arrache une manche de ma chemise pour lui faire un garrot. « J’ai entendu des femmes crier, tu te sens d’aller voir ? » Le ton est lent, la palabre difficile. Je me cale contre un arbre, comme si les circonstances se prêtaient à l’art de la sieste dans un décor dantesque.

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Deep in the night

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Les branches bougent, les arbres craquent. Le vent hurle et la pluie frappe. Dans le tumulte de la pénombre, les bruits sont nombreux et aucun n'est rassurant. J'ai crié, plusieurs fois, avant d'entendre ce cri. Ce hurlement. Un loup? Combien sont-ils? Loin? Que font-ils à l'extérieur par un temps pareil? Sont-ils en chasse? Suis-je la proie? Piégé par ce qui aurait dû les piéger eux? Mon cœur s'emballe. Ma nervosité l'accompagne. Les doigts glacés saisissent le métal rouillé mais la douleur refuse toute tentative. J'ai ma baguette, mais elle m'empêcherait de me concentrer suffisamment pour ouvrir le piège et me sortir de là. Peut-être qu'une fois le froid ayant engourdi le membre, ça ira mieux? Ai-je ce temps-là?

Cette question se fait obsolète lorsque des pas lourds se rapprochent. Dans un réflexe animal, la baguette est tirée, mais lorsque c'est la face pâle de Phineas que j'aperçois, elle retourne à sa place. Sur le moment, je ne vois pas l'affliction. - Ça risque de faire un peu mal. - C'est lorsqu'il lève la hache que je l'aperçois. Longues marques rouges cachées derrière les lambeaux de vêtements lorsque la lame s’abat. Le métal cède. La pression s'estompe. Les dents se figent dans la peau mais je parviens à respirer. D'un geste bref, comme on arrache le pansement d'une plaie, j'ouvre le piège et extirpe mon pauvre pied de là. - Merci... - Fais-je alors qu'il tombe à genoux, lourdaud, une manche en guise de bandages. Il va pour le point de pression, je lui indique de le nouer sur la plaie. Le saignement n'est pas si grave. - Serre fort, ça ira. - Dis-je avant de réaliser que ses forces ne sont pas celles que je connais. Il serre, oui, mais il est capable de plus.

J’ai entendu des femmes crier, tu te sens d’aller voir ? - Moi? Oui. Lui, il recule et tombe contre un arbre. Ni une ni deux, je suis à ses côtés. - Phin! - Sans hésitation, je cible le torse et écarte la chemise déchirée. Quatre plaies parallèles. Coup de griffes profond au saignement patient, constant. - Qu'est-ce qui t'es arrivé? - Demandé-je avec urgence. J'écarte un peu plus le tissu, bien ignorant de son confort. Les cicatrices et la peau sacré, je les ai déjà vu. Ça, en revanche, c'est nouveau. Et inquiétant. - J'ai entendu les cris, mais tu n'iras nulle part comme ça. - C'est à se demander comment il est parvenu jusqu'à moi. - Je peux stopper le saignement mais ce sera très temporaire. Et fragile. Tu m'entends? - J'encadre son visage entre mes mains. - Pas d'effort superflu. On les trouve et on retourne au chalet où je pourrais mieux te soigner. - Je peux parler. Canard boiteux avec une cheville probablement foulée, si ce n'est fracturée. Tirant la baguette de ma manche, je visualise les plaies malgré la pluie qui brouille mon regard. Une douce lueur blanche apparaît au bout de la baguette. Le sang qui nimbe sa peau semble revenir jusqu'aux plaies. Lentement. Trop lentement. Ça ne prendra qu'une minute ou deux. Il coagulera et nous pourrons aller aider les autres, mais ce ne sera pas cicatrisé. Loin de là. Pour ça, il me faudra plus de temps et de calme. Chose que nous n'avons pas encore.

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Un cri dans l’ombre, rapidement suivi du bruit d’une chute. Caitriona relève la tête juste à temps pour voir la lumière d’une baguette percer l’obscurité derrière elle. La silhouette fluette d’une sorcière apparaît et se précipite en boitant vers elle pour l’aider. Elle ne connaît pas la demoiselle mais perdue au milieu de la forêt, l’aide est inespérée. Si inattendue qu’elle se retient de l’envoyer balader, dents serrées, en entendant sa question idiote. La mangemort n’a pas le temps de demander à sa sauveuse d’aller chercher sa baguette tombée plus loin. Abasourdie, elle la regarde se glisser sous le tronc pour essayer de le soulever de ses bras frêles. L’arbre ne bouge pas d’un cheveu et Caitriona lève discrètement les yeux au ciel juste avant que la brune ne revienne vers elle, enfin décidée à utiliser sa meilleure arme. « Allez-y, je suis prête.» Caitriona se dresse sur ses avants bras, du mieux qu’elle peut au moment où le sort frappe le tronc. Doucement l’arbre s’élève dans les airs et sans attendre elle se traîne sur le sol, les bras enfoncés dans la boue pour s’extirper de là. Le piège retombe là où elle se tenait quelques secondes auparavant. La pression sur le genou a disparu, le sang afflue à nouveau, circulant dans chaque cellule et intensifiant l’insupportable douleur. « Crottes de goules ! » Caitriona s’allonge et ferme les yeux le temps que la vague passe. « Merci... » Ce n’est pas le moment d’être ingrate, elle va avoir besoin de la sorcière pour se sortir de là. Une nouvelle bourrasque balayent les deux femmes. « On ne peut pas rester là. Vous pouvez m’aider à me lever ? »

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Ses mots sont sourds, comme un vague écho qui se fane dans les bruits nocturnes. Il y a encore les cris, qui forcent l'alerte alors que l'ichor semble retrouver peu à peu sa place. Lentement, pour mieux se déverser. Les efforts du sorcier ne suffisent pas. Et lorsque le derme semble enfin décidé à se fermer, c'est pour mieux s'ouvrir et dévoiler ses chairs, dans des râles qui peinent à être retenus. Je pose lourdement ma main sur sa jumelle, abaisse sa baguette. « T'en fais pas, Tobias. » La tête tourne, la nausée guette mais les cris poussent l'adrénaline. Prenant appui sur la hache pour me relever, je regarde sa cheville et adresse un léger sourire pâle à l'ami avant de m'engouffrer dans la forêt. « Ils viennent de la même direction. Reste sur tes gardes, on est pas seuls. » Le loup-garou, qui pouvait revenir à tout moment et c'était sans doute ce qui m'inquiétait le plus, de ne pas être sa seule victime ce soir.

Au loin, des voix s'élèvent et guident jusqu'à leur port. Deux femmes, que je ne reconnais pas. On parle de partir, de ne pas rester là. Le pas lourd, prenant appui toujours sur cette hache, je m'avance. « On a.. un endroit. » Je me rends compte alors de l'effet à faire. Avec cette arme moldue, le teint livide et les chairs visibles, l'ichor comme nouvel habit. « Y'a une cabane, pas loin. Vous, ça va aller ? » Je regarde mon ami et l'invite à sourire d'un air aussi rassurant et rassuré que possible. Pourtant mes lippes sont crispées et, à part avoir l'air encore plus louche qu'il n'y parait, c'est bien le seul effet que j'arrive à faire. « Y'a un loup-garou, faut pas traîner. Je vous signe tous les autographes que vous voulez une fois dans la cabane. » Présomptueux, d'humeur mutine, ou simplement l'adrénaline qui finit par me faire dire n'importe quoi, je saisis fermement la hache et guette le moindre bruit suspect, à la limite de la paranoïa.

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T'en fais pas, Tobias. - Me dit pas de pas m'en faire. - Il est celui en train de se vider de son sang. Il se tait et il me laisse faire, mais bien sur cet imbécile inconscient se rebelle et me force à reculer. Il se lève et je lui en collerais bien une autre juste pour le garder tranquille, mais je serais capable de l’assommer, on serait d'autant plus coincé-là. Me résignant à l'achever plus tard, j'identifie la direction à prendre et le laisse passer devant. Je préfère couvrir nos arrières, et l'avoir dans mon viseur en cas de chute.

Quelques minutes suffisent à rallier les voix qui hantaient les vents. La pluie refuse de se calmer, même si les feuillages aident à nous protéger un peu. Je suis tout de même trempé jusqu'aux os, quoi que la froideur humide a le don d'anesthésier ma cheville. Deux femmes, dont une à la jambe quelque peu amochée. Phineas parle, respectant notre dynamique habituelle. Il est la bouche, et les bras; je suis le cerveau, et un peu les bras aussi. - Y'a une cabane, pas loin. Vous, ça va aller ? - Il me lance une grimace et je lui réponds d'un air perplexe. Qu'est-ce qui lui arrive? La douleur? Ou alors un anévrisme? Pendant qu'il parle, baguette en main, je lance un sortilège de détection pour vérifier que rien ni personne n'est à proximité. Une façon de détecter autant le danger que d'autres potentielles victimes en perdition. Rien. Tant mieux.

Y'a un loup-garou, faut pas traîner. Je vous signe tous les autographes que vous voulez une fois dans la cabane. - Ignorez le mourant. Il se trimbale avec une hache pour compenser sa stupidité. - Lancé-je en regardant Phineas d'un air agacé. D'un geste de la baguette je conjure une petite sphère lumineuse au halo discret. De quoi ne pas attirer l'attention. - Si jamais on est séparé, suivez cette lumière. Elle vous mènera jusqu'au chalet. Nous y serons à l'abri.

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