Son visage qui hante tes pensées. Depuis quelques semaines, ou depuis quelques années. Le visage de Myrcella qui se fond dans celui de Tara, les souvenirs qui refont surface. Tout s’entremêle dans ton esprit depuis un moment déjà et c’est de plus en plus difficile de prétendre que ça ne t’affecte pas, que ça ne t’affecte plus. Tu as passé tellement d’années à faire disparaître l’image de Tara de ton esprit, tellement de temps échappé à haïr ta sœur pour l’avoir fait disparaître, trop d’heures passées à te demander si elle est réellement morte ou si elle a pu refaire sa vie, loin de toi et de vos sentiments interdits. De rencontrer Myrcella, de voir son visage aux traits ressemblant trop à ceux de Tara, ça t’a viré à l’envers. Ça t’a ramené sept ans en arrière, des démons que tu croyais contrôler qui refont surface, qui t’empêchent de penser correctement, de te concentrer sur ce que tu as à faire, sur celle que tu es aujourd’hui. Ça prend de la place, trop de place dans ta tête. Ça crée une fissure encore plus profonde entre celle que tu parais être et celle que tu es réellement, celle que tu voudrais être caché quelque part au fond de ton coeur de glace parce qu’on te rappelle constamment qu’il n’y a pas de place pour les sentiments dans cette vie. Better luck next time.

Alors quand tu l’aperçois marcher dans l’entrée du ministère de la Magie, il y a deux options qui s’offrent à toi. L’ignorer et espérer qu’elle ne te remarque pas ou te mettre directement dans son chemin et attirer son attention. Tu sais quel choix est prudent et quel choix risque de te faire mal. Tu devrais apprendre de tes erreurs, mais sans grande surprise, tu continues de te mettre les pieds dans des situations risquées. Ne serait-ce que pour le thrill. Mais surtout parce que tu ne peux pas t’en empêcher. Tu attrapes une pile de parchemins non classés et tu te mets en direction de la jeune femme. Elle semble distraite et ne regarde pas ou elle va, c’est donc sans difficulté que tu prétends une légère collision entre vous. Les parchemins s’étendent légèrement autour de vous deux, et tu échappes un soupir, trop long et trop faux, alors que tu ramasses le tout avant de te relever, faisant face à Myrcella. « Ça te disait pas de faire attention? » que tu dis, mi-amusée, mi-agacée alors que tu prétends ne pas te souvenir d’elle. Un piètre mensonge puisque tu ne penses qu’à son nom depuis cette soirée ou tu l’as croisé avec Astor.