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MessageSujet: (OS) Seeing stars (OS) Seeing stars EmptyJeu 20 Aoû - 0:34

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L'obstination n'est pas toujours une bonne chose. Être têtu, en opposition à être déterminé. Savoir quand s'arrêter, et savoir quand dépasser ses limites. Chuter ou s'élever. Ce jour-là, la gravité a eu raison de ma stupidité.

Lors de la première année, Poudlard dispense des cours de vol sur balais. Une compétence que tout sorcier se doit de maîtriser, au moins assez pour pouvoir se déplacer. Comme une jeune adolescent a appris à rouler à vélo, et apprend plus tard à monter à moto, puis à conduire une voiture; un jeune sorcier apprend à voler sur un balais. Tout le monde était excité, impatient. Moi le premier. Voler. Je n'avais jamais pris l'avion. La seule expérience de vide que j'avais jamais pu expérimenté était cette nuit, à l'Orphelinat, quand j'avais oublié dormir dans le lit du haut. Le carrelage froid et dur m'avait rattrapé, sans douceur. La réalité m'avait rattrapé de la même façon, lorsque mon balais avait décidé de piquer vers le sol. Chute brutale, heureusement sans casse. Dés lors, l'impatience s'était faite plus posée. L'excitation... anticipation.

Savez-vous ce qui a changé avec les années? Pas la moindre petite particule de quoi que ce soit. Ou, si. La réalisation absolue que ma présence sur un balais résultera toujours en une catastrophe. Après plusieurs cours, même le professeur m'avait pris en pitié et relégué à la tâche de ranger le matériel pendant que les autres flottaient maladroitement dans les airs. Pourtant, en grandissant, mon opiniâtreté n'avait fait que gagner en puissance. L'égo, non pas par la fierté de réussir mais par la honte d'échouer. Chaque année je recommençais le même manège. Chaque année, je prenais un balais et montais dessus. Et chaque année je rejoignais le sol comme une vulgaire pierre stupidement lancée du haut de la tour d'Astronomie en espérant que cette fois, miraculeusement, elle s'envolerait. Oh, elle s'envolait, la pierre, et elle tombait avec force et conviction.

En ce début de sixième année, pourtant, les choses s'étaient faites différentes. Oh, ne vous méprenez pas, mon vol avait été parfait jusqu'à l'impact, dans la fontaine de la cours, mais tout ça n'avait plus d'importance. La douleur, la gêne, même la sensation d'être trempé jusqu'aux os. La fraîche humidité ne m'avait pas fait frissonner. Seulement son regard quand il s'était approché pour m'aider à sortir de là, abandonnant les restes d'un balais abîmé qu'il me faudrait justifier. Sourire timide. Rougissement gêné. La force de sa main sur mon avant-bras avait des airs d'une souffrance qui fait du bien. Un frisson m'avait secoué, en réponse à son contact. À la proximité douloureusement inconfortable. Cette sensation de flottement, je n'y étais pas étranger. Adolescent comme un autre, j'avais déjà eu à faire à ces émotions. Aux regards fuyants qui se veulent discrets. Aux boucles féminines qui font déchanter. C'était pourtant la première fois que mon regard se heurtait aux angles saillants de la silhouette masculine. Et mes lèvres en brûlaient.

C'était la première fois, oui. J'étais conscient que les autres fois étaient biens réelles, mais celle-ci était spéciale. Différente. L'espace d'un instant, le monde s'était simplement arrêté de tourner et il ne demeurait que lui et moi, dans cette danse immobile. Ce balais des regards qui se cherchent et se refusent. Une fraction de seconde trop longue pour n'être qu'un hasard, mais pas assez pour qu'on la remarque. Et il m'avait laissé-là, un peu précipitamment. Il est retourné à ses affaires aussitôt avais-je balbutié n'avoir rien de cassé. D'aucun aurait pensé que c'était les pas hâtifs du professeur de vol qui se ruait dans ma direction qui l'avaient fait fuir, mais pas moi. Sans être capable de le formuler, je savais. Sans être capable de parfaitement m'en souvenir, j'avais vu le rose glisser brièvement sur ses joues. Confusion impromptue d'une faiblesse fugace. Faille grandissante dans les épaisses murailles.

Son visage s'était ancré dans mon esprit comme une maladie. Un virus s'infiltrant dans mes remparts comme les racines tortueuses d'un filet du diable. Le son de sa voix si puissante qu'elle m'en faisait perdre mon équilibre. Parfois, il suffisait d'un regard pour que je m'enfonce sur ma chaise. Curieux mais incertain. Intrigué, mais angoissé. Pendant des semaines j'avais subis sa présence, jusqu'à réaliser qu'il jouait avec moi. Il s'amusait de mes failles. Se riait de ma timidité. Alors j'avais ressentis une colère douce, chaleur brûlante qui saisit la gorge et corromps les sens. Je comptais lui faire répondre de ses actes. Confronter son sadisme. Énervé, la timidité s'était absenté et je me surprenais à soutenir son regard. Je n'aurais probablement jamais osé autrement, mais c'est là que j'avais réalisé ce que j'avais peiné à voir: il s'enfonçait sur sa chaise. Il détournait les yeux. Pire, il blêmissait sous mes yeux.

Silencieux et quelque peu solitaire, je n'étais pourtant pas du genre à succomber à la timidité du quotidien. J'étais décidé à le confronter, mais lorsque je l'eu coincé à la sortie d'un entrainement de Quidditch, ce n'est pas la colère qui articulait mes gestes. Seulement la conscience d'une réciprocité. Le tremblement discret de ses doigts. La pâleur de ses mains et la veine saillante de son cou. Pour une fois, pour la première fois, nos regards refusaient de se lâcher. Je n'eu pas besoin de prononcer le moindre mot. Là, derrière les vestiaires, à l'ombre des toiles colorées, nos lèvres se sont capturées. Et si ça n'avait pas été pour ces brailleurs de l'autre côté de la tente, je pense que nous aurions continué. Il a rompu le lien le premier mais a refusé de me lâcher tant que je ne l'ai pas souhaité. Quand il est parti, mes yeux ne l'ont pas lâché. C'est seulement lorsqu'il s'est retourné une dernière fois, pour un simple regard, qu'un sourire bête m'a surpris. Communicatif, alors qu'un même air niais venait trôner sur son beau visage.

À ce instant, je ne pensais plus. Mon cerveau était noyé par les hormones et les émotions bouillonnantes de l'adolescence et du premier véritable béguin. Notre petit secret, multipliés tout au long de l'année. Des rencontres discrètes, baisers à la dérobée entre deux cours, à l'abris des regards indiscrets. Une amourette grandissante, interrompue à grands coups de rumeurs. Si mon lien avec les Lestrange n'avait pas envahi ma vie, je ne sais ce que nous serions devenus, mais ce n'est pas ce qui est arrivé. À la fin de l'année, déjà la pente glissante de l'éloignement nous hantait. Durant l'été, j'ai laissé ses lettres sans réponse, bien trop occupé par les démons de la vérité. À la rentrée suivante, au fond de mon mal-être, je ne saurais dire s'il a essayé de m'atteindre. Je sais juste qu'il ne m'a plus adressé la moindre parole, seulement quelques regards tristes avant l'indifférence.
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