Il relit les lignes, encore et encore, jusqu'à ce qu'elles deviennent floues devant lui. Les mots perdent vaguement leur sens au fil des relectures mais la peine n'en est pas amoindrie pour autant. Il ne comprend pas. La colère de sa mère, vibrante et nullement dissimulée, l'étrangle. -
Hey, what's wrong ? You've got bad news from home ? - Sirius dresse la tête, son attention brièvement détournée de la missive adressée par sa mère. Il lève les yeux vers Remus Lupin qui viens de l'interpeller. -
No, I.. - -
Mom ? Dad ? Whatever. You look haunted. - James Potter se penche vers eux, installé à la droite de Remus. Il pourrait leur en parler, Sirius. Leur dire que sa mère est folle de rage, que l'idée de le savoir vêtu de rouge et d'or lui est visiblement parfaitement insupportable. Mais il ne le fait pas. Ils ne comprendraient pas, pas plus que Sirius d'ailleurs. Peut-être que ça lui ferait du bien de discuter de ça, mais il s'y refuse. C'est privé, et puis il s'agit tout de même de sa mère... Il finit par secouer la tête, enroule le parchemin avec des gestes fébriles avant de fourrer un peu à contre coeur un bout de pain dans sa bouche. -
Nothing's wrong. I'm fine. - Remus et James échangent un regard au dessus des restes de leur petit déjeuner. Ils ne le croient pas et Sirius s'en fiche. Il a d'autres choses auxquelles penser. Il se lève sans un mot de plus, sa lettre toujours à la main et jette un regard à la ronde, son attention portée à l'autre bout de la salle, à la table des serpents. Quelques instants s'écoulent avant qu'il ne repère la chevelure blonde qu'il recherche. Sans plus attendre, le corps tendu et les oreilles un peu bourdonnantes, Sirius se met en route, décidé à adresser deux mots à sa cousine. Car ça viens d'elle, forcément. Elle a dut faire part de sa répartition à ses parents qui ont ensuite transmis l'info aux siens. Non pas que ça revête une réelle importance, ce n'est pas comme si Sirius aurait été capable de cacher ça de façon indéfinie. Mais il est contrarié et il a besoin de savoir de source sûre ce qu'il s'est passé. Il sent une masse de regards le suivre alors qu'il atteins la table décorée de vert et d'argent et cela ne va qu'en s'intensifiant quand il atteins la place où est installée sa cousine. Quelques Serpentard lèvent les yeux sur lui alors qu'il se poste derrière Narcissa qui tourne à son tour la tête dans sa direction au bout de quelques secondes. -
I need to talk to you. - Sans être chargée de colère, la voix de Sirius est tendue et il serre le poing, écrabouillant un peu le parchemin incriminant qu'il tiens toujours. Narcissa ne réagit pas de suite, la confusion froissant son joli visage. Heureusement, elle finit par acquiescer au bout de quelques secondes et c'est avec elle qu'il gagne rapidement la sortie de la salle pour s'accorder un cadre plus intime. Ils ne vont pas bien loin, une fois en dehors de la salle, prenant racine dans le premier couloir désert qu'ils trouvent. Sirius ne perd pas de temps, tendant le parchemin à Narcissa qui laisse sa main pendre dans le vide quelques instants avant de se saisir de la missive. -
What's going.. - -
It was you ? Did you tell them ? - Des tremblements agitent ses mains et il serre les deux poings dans une bien maigre tentative pour cacher son trouble. Il sent le regard de sa cousine qui pèse sur lui. -
Did I tell them what ? - -
That I wasn't been sorted in Slytherin. That I failed. - Car là est le ressenti de sa mère, ça ne fait pas de doute. Ses mots accusateurs. C'est comme s'il l'avait trahie, de toutes les façons possibles. -
Sirius.. - -
Read the letter! Read her words! She hates this! -
She hates me. Quelques instants périlleux s'écoulent encore avant que Narcissa déroule la lettre et se lance dans une lecture rapide. Il se force à attendre pendant qu'elle prend connaissance de la situation et essaie de ralentir les battements de son coeur. -
It's not... She's disappointed, sure, like she should be, but it's gonna be alright. - Il secoue la tête en portant une main à sa nuque.
It's gonna be alright. Ils sont creux ces mots en cet instant. -
You don't know that. - Et sur ce il se détourne. Il ne récupère même pas sa lettre, laissant volontiers sa cousine en faire ce qu'elle veut. Il se respecte assez pour ne pas se laisser l'opportunité de relire ça.
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Allongé dans son lit, il observe le plafond noyé dans l'obscurité en silence. Cela fait une bonne heure qu'il s'est couché en prévision de son réveil du lendemain mais il n'est pas encore parvenu à s'assoupir. Il a trop de choses en tête. C'est l'impatience qui l'anime à l'idée de regagner Poudlard pour une seconde année. L'été a été long, trop long. Amusant comme il ne se sent plus vraiment chez lui dans la maison qui l'a pourtant vu naître et grandir durant onze ans. Amusant aussi comme il a des difficultés à rester seul avec sa mère alors même qu'elle n'est pas rentrée particulièrement en conflit avec lui. Il ne s'agit pas tant de mots qu'elle aurait envers lui. C'est plutôt son regard qui est différent d'avant. Pas vraiment accusateur pourtant. Plutôt soucieux, nimbé de tension. Elle s'inquiète, mais il n'y a pas de quoi. Quoi qu'il en soit, ça le pèse. Il l'aime, elle reste sa mère, sa famille, mais qu'est-ce qu'il a hâte de lui dire au revoir à la gare avant de s'engouffrer dans le train. Sur cette pensée, Sirius se retourne dans son lit, présentant son dos à la porte à l'instant où cette dernière s'entrouvre doucement. Il se fige et fait mine de dormir. Il tend l'oreille, attendant que la porte se referme, mais ça ne viens pas. Quelques instants s'égrènent finalement avant qu'une voix hésitante ne s'élève. -
Sirius ? -
Reg. -
Sirius, are you asleep ? - Au bout de quelques secondes, Sirius se retourne à nouveau, histoire de pouvoir entrevoir la silhouette de son petit frère à l'entrée de la pièce. -
You're okay ? - Reg ne bouge pas, encore planté sur le palier et visiblement désireux d'entrer. Cela fait sourire gentiment Sirius même si l'obscurité ne permet pas à son frère d'en prendre connaissance. -
Yes. I just... I can't sleep. - Sans qu'un mot de plus soit nécessaire, Sirius soulève un peu ses draps en une invitation muette à le rejoindre. Reg ne perd pas de temps à s'exécuter. Se poussant pour laisser de la place son cadet, Sirius le regarde grimper sur le lit avant de s'allonger à ses côtés. Après ça, le silence retombe un petit moment, les deux frères s'observant l'un l'autre, couchés ensemble. C'est Sirius qui finit par prendre la parole. -
You're scared ? About tomorrow ? - Sentiment qui n'aurait vraiment rien d'anormal. -
I don't know. A little, yes, maybe. - -
Don't worry, Reg. It's great, there. You're gonna love it. - Et il sait que son frère le croit. Regulus a confiance en lui et vice-versa. -
If I'm not sort in... -
Hu. Le sujet qui fâche. -
You'll be fine no matter what. - Sirius s'en assurera. -
Yes, and I'll be with you. -
Always. -
Sure. I'll be there for you all the time. - Il n'envisage même pas qu'il puisse en être un jour autrement. -
Good night, Siri. - -
Sleep well, Reg. -
---
Il a beau tourner dans son lit, encore et encore, le sommeil ne l'emporte pas. Il essaie bien de convoquer des pensées paisibles, susceptible de l'aider à se reposer, mais en vain. Une situation qui n'a rien d'inédit ou de surprenant. Il dort tout le temps mal les nuits de pleine lune, nuits dont il passe toujours une bonne partie avec ses amis pour assurer la sécurité de Remus (et surtout celle de tous les autres), sous sa forme animale. Il se réveille toujours épuisé au lendemain de ces soirs là, non pas qu'il le regrette le moins du monde. Certaines personnes valent bien largement le sacrifice de quelques heures de sommeil. Sirius laisse une dizaine de minutes s'écouler encore avant de se rendre à l'évidence : le repos ne viendra pas le cueillir de si tôt et rester allongé à l'attendre ne parviens pour l'heure qu'à l'énerver. C'est sur ce constat qu'il repousse en silence ses couvertures. Il quitte rapidement son lit, soucieux de ne réveiller personne. A travers les rideaux à moitié tirés des lits à baldaquin, il devine les silhouettes assoupies de James et de Peter, mais pas celle de Remus. Ce constat lui arrache un sourire instinctif et il quitte le dortoir sans encombre. Une fois dehors, il file droit vers la salle commune tout en nouant à la va-vite sa tignasse emmêlée en un chignon brouillon. Conformément à son pressentiment, en atteignant le point de ralliement de la maison Gryffondor, il trouve les lieux vides, à l'exception d'une seule personne. -
Sleeping issues, Moony ? - Sa voix troue le silence sans encombre, attirant l'attention de son ami. Sirius va le rejoindre de sa démarche tranquille sur le canapé où il a pris place, devant l'une des cheminées. Une fois assis, il laisse son regard se perdre brièvement dans les flammes avant de le poser sur le visage de son ami. -
Kinda. I just feel like I can't stop thinking. - A ces mots Sirius acquiesce en calant l'une de ses jambes sous lui. -
Seems familiar to me. - Sur ces mots un silence retombe entre les deux adolescents de quinze ans. Sirius est familier aux silences. Les silences trop longs et parfois étonnamment assourdissants. Le genre qui lui donne envie de parler pour mettre fin au supplice alors même que les mots refusent de lui survenir. Les silences qu'il partage avec Remus, toutefois, n'ont jamais rien eut de franchement inconfortable. C'est presque apaisant en fait, de pouvoir être auprès de quelqu'un sans ressentir le besoin de la bouche, sans éprouver la moindre pression. -
It was good. Tonight, I mean. - -
Good ? -
It wasn't bad. Sirius se fend d'un haussement d'épaules. -
Well, nobody saw us and you ate no one. Sounds like a victory to me. - Il se fend d'un sourire mordant et éprouve de la satisfaction à voir les coins de la bouche de Remus se soulever. On est loin du fulgurant éclat de joie, mais c'est tout de même pas trop mal. -
I wish I could know what lies ahead. - Là encore, le sentiment est familier à Sirius. Il est plus divisé, toutefois. D'un côté il voudrait savoir ce qui l'attend et de l'autre... Il se pourrait bien qu'il n'y ait rien de bon devant lui. -
I can't even say what tomorrow will be. - Et il n'a même pas envie de s'y essayer. -
Are you okay ? - La sollicitude qui perce librement dans la voix le fait sourire. Un sourire un peu voilé, gâché par quelques pensées amères. Un sourire fort et sincère et tout de même. -
I'm fine. Like I say, it was a good night. -
---
-
WHAT'S WRONG WITH YOU?! - La voix de sa mère se fait si aiguë qu'elle lui en agresse les oreilles. D'un autre côté, tout l'agresse chez elle, ces derniers temps. De son attitude invariablement guindée, à son faciès trahissant à chaque instant de chaque jour la contrariété, en passant par ses crises de colère qui frisent l'hystérie. Faut dire qu'il ne la ménage pas, Sirius. Il la pousse encore, toujours. Jusqu'au point de rupture. Pour l'heure, c'est contre les murs de sa chambre qu'elle s'indigne. Elle brandit sa baguette encore et encore dans l'optique de débarrasser la tapisserie des images accrochées par Sirius, en vain. Tout reste bien en place, à la grande satisfaction de ce dernier. -
In other circumstances, you will be proud. I have improved a lot, even you can't break my spell. - Il tire une joie mauvaise à la voir confrontée à un problème qu'elle n'est dans l'immédiat pas apte à résoudre. -
Take these things away, Sirius! Right now! - Elle se retourne vivement vers lui, sa baguette toujours tendue et cette fois-ci dans sa direction. Sirius se fige, son sourire disparaissant au profit d'une mine plus sombre. -
No, it's my room, if you can't stand what you're seeing, then go away! - Il se refuse à fléchir, à lui céder. Il est déjà coincé dans cette saleté de maison à chaque vacances alors il est hors de question qu'il lui laisse en plus la main sur la décoration de l'endroit où il passe la majeure partie de ses journées. -
I don’t understand you, what you say, what you do… - Walburga Black laisse retomber le bras qui tiens sa baguette et, le temps d'un instant, elle a l'air plus perplexe, désabusée, que furieuse. Ça ne durera pas. La tempête finit invariablement par se lever de plus belle quand un conflit oppose Sirius à sa mère. -
Why, Sirius ? Are you only trying to upset me? I don't see any other explanation for you putting up these disgusting photos everywhere… -
Disgusting. -
It's not disgusting, mother. There’s nothing wrong in these photos. These are women, just like you. Actually, I can't imagine them being worst than you… - Il l'insulte, usant de mots dont il sait qu'ils redoubleront sa colère. Des mots qu'il prononce et qu'il pense car cette vérité lui assèche la gorge. La réaction est immédiate. Délaissant sa baguette, c'est son autre main que sa mère brandit avant de lui administrer une gifle. Le coup s'abat bruyamment avant d'accueillir un lourd silence. La joue de Sirius le brûle, mais il ne courbe pas l'échine. A défaut d'avoir grand chose en commun avec les gens qui partagent son sang, au moins a-t'il leur fierté. Il affronte le regard couleur d'orage sa mère, la tête bourdonnante et le coeur en proie à une vive colère.
I hate you. -
DON'T YOU EVER TALK TO ME THAT WAY AGAIN! - Une furie, le visage rougeaud et l'air d'être aux portes de la folie. Elle porte une main à son visage le dissimulant brièvement, comme pour recouvrer un semblant de calme loin de lui et de son regard noir. Il a envie de foutre le camp. De partir, loin, n'importe où même si tant est que ce soit ailleurs. Il ne la supporte plus. -
You owe me respect, and I'll make sure to get that from you. -
Good luck.---
Le temps n'est pas plus à la réflexion qu'au sentiment. Peu importe qu'il ait le souffle court, le cœur qui lui remonte dans la gorge et les mains qui tremblent. Fébrile, il arpente sa chambre, récupérant des affaires de ci de là avant de les fourrer vertement dans un bagage en cuir. Il n'emporte pas grand chose. Il s'est déjà attardé suffisamment dans les parages et il y a finalement peu de choses qui comptent pour lui dans cette maison. Il est en train de rassembler une poignée de photographies quand une voix s'élève derrière lui. -
You can't do that. - Il reconnaît la voix chancelante de son frère et ne se retourne pas dans sa direction. A la place, il continu de rassembler les clichés ensorcelés de ses amis et lui en un tas grossier. -
Leave me alone, Reg. - La voix veloutée de Sirius, sans être véritablement hostile, tiens en cet instant plus du grognement. C'est suffisamment pénible comme ça. Il veut juste partir. Il a déjà perdu de trop de temps. Regulus ne réplique pas, pas plus qu'il ne part. Sans même lever les yeux en direction de son frère cadet, Sirius devine sa silhouette nerveuse et son expression contrariée. Sans un mot ou une œillade de plus l'aîné des frères Black achève de rassembler ses affaires et de les fourrer dans son bagage. Il n'accorde pas à sa chambre un dernier regard circulaire. Il s'autorisera à fléchir sous le poids de l'émotion plus tard, une fois en sécurité. Pour l'heure, il lui faut juste filer. Il attrape donc le sac et file vers la porte de la pièce et vers son frère qui attend là. Une fois arrivé à la hauteur de son frère, Sirius darde son regard foncé dans celui semblable de Regulus. En silence, il lui demande de lui délivrer le passage. De le laisser partir sans faire d'histoire. Cette situation ne devrait pas le surprendre, non ? Ca ne devrait surprendre personne. Cela fait des années que la place de Sirius ne réside plus entre ses murs. Quelques instants s'écoulent dans un silence étourdissant sans que Regulus ne s'écarte dans l'embrasure de la porte. Sirius finit par lâcher un soupire irrité. Il se passerait bien d'un conflit supplémentaire, mais qu'importe. S'il lui faut en passer par là il le fera. -
Get out, I have to go. - Regulus secoue la tête. Il ne faiblit pas, ne cède pas, même si Sirius le connaît suffisamment pour le savoir fragile, friable. -
You can't do that. - Qu'il lui répète comme un maudit perroquet. -
Reg.. - -
You can't leave. - Sirius secoue la tête, sa patience de plus en plus mise à mal. Il parviens tout de même à réfréner l'envie de bousculer son frère pour passer, de la même façon qu'il se retiens depuis des années de le secouer jour après jour comme un prunier. -
Then we have a problem cause I can't stay either. - Sur ces mots, il avance, fait mine de vouloir passer mais Regulus ne bronche pas, campant sur ses pieds avec une persévérance exaspérante. -
You've got nowhere to go. - C'est faux et il le sait, son cadet. Ça se ressent dans sa voix, dans l'incertitude qui perce ses mots. -
She'll let you stay if you ask for it. If you say you're sorry and make it feel like you mean it. -
He doesn't want to be alone. La vérité heurte Sirius et son expression s'adoucit un peu. Une part de lui, étranglée, douloureuse, aspire à rester pour lui. Car Reg en formule la requête. Car il en ressent le besoin. Mais ce n'est pas si simple. Il ne peut pas choisir Regulus au détriment de lui-même, même si ça fait de lui un égoïste et un grand frère indigne. Il a besoin de se choisir, pour une fois. -
I won't do that. -
I'm sorry. Durant un long moment, Regulus reste immobile. Il digère la nouvelle, ou du moins tâche de s'y employer. Sirius ne le brusque pas, même si chaque seconde supplémentaire lui pèse lourdement. Il ne sait pas à quoi il s'attend à partir de là. A une retraite de Reg. Peut-être à une étreindre fraternelle pataude et maladroite qui n'aura rien de comparable à celles qu'ils avaient coutume de partager dans l'enfance. Son frère n'est pas taillé pour les éclats de voix, pas contre lui. Alors Sirius, il s'attend juste à une résolution satinée de rancoeur, mais ça lui passera. Il ne perdra pas Reg ainsi. C'est ce qu'il se répète. Encore. Encore. Encore. Le silence s'étire et quand c'en est assez pour Sirius, il fait mine de tendre la main vers l'avant bras de son frère mais Regulus ne lui en laisse pas l'occasion. Il desserre enfin les lèvres alors que son regard se fait plus accusateur et plus noir. -
You're choosing them. That's what you always do. -
Them. C'est vaste, ça veut tout et rien dire à la fois mais Sirius comprend de suite, bien sûr.
Them. James, Remus, Peter. James, surtout. -
I'm choosing myself. - Mais il ne l'entendra pas ça aujourd'hui, Regulus. Sirius le perçoit dans ses yeux, dans tout le ressentiment et l'amertume qui affleure à vive allure dans son regard. -
That's where you going ? To his house ? - Les traits de Sirius retrouvent leur dureté, la sollicitude cédant face à une vive montée d'agacement. -
It doesn't have anything to do with James, leave him out of this! - -
Yeah, you're right, it's about you, not him. You are selfish and you are going to destroy our family... - -
THIS IS NOT MY FAMILY! - Son pic de patience a atteins son sommet et son cri tranche vertement l'air, réduisant vivement Regulus au silence. Les bruits s'effondrent et leur absence n'en deviens que plus étouffante. Rattrapé par les remords, Sirius reprend la parole pour amoindrir l'impact causé par ses mots. -
She's awful with me, they all are and you... - -
You disgust me. - C'est au tour de Sirius d'être figé, pétrifié par les paroles de son frère. Les mots de Reg lui font l'effet d'une claque monumentale. Plus que tous ceux que sa mère a pu avoir à son regard, les paroles de son frère tintent dans les oreilles de Sirius. Et il se dit que ce n'est pas vrai. Que Regulus ne le pense pas. Qu'il s'emploie simplement à rendre des coups qu'il ne mérite pas non plus de recevoir. -
Reg - sa voix est étouffée, un brin essoufflée, comme s'il venait bel et bien d'être ciblé par une attaque physique. Mais déjà son frère se détourne, libérant finalement la sortie. -
I'm done with you. -
---
-
His head! Watch out, Black! - Le cœur de Sirius s'emballe et il resserre sur le champ son étreinte sur le minuscule bébé qu'il tiens dans les bras. La tête d'Harry va bien, toutefois. Rien à signaler. Détournant passagèrement son attention de son filleul, Sirius lève la tête et décoche un regard noir à Marlene qui viens de lui faire frôler la crise cardiaque. Perchée sur le bras d'un fauteuil couvert de tissu, elle lui adresse un sourire rayonnant depuis l'autre bout de la pièce. -
Watch out to yourself, Mckinnon! The moment I won't hold this little one in my arms anymore will be the one my foot gonna find your ass. - Son regard s'attarde sur la blonde quelques instants encore avant de revenir se poser sur le nouveau né qu'il continu à tenir fébrilement. Il n'est pas fier Sirius, là, tout de suite, même s'il se gardera bien de l'énoncer à voix haute. Il est si petit, Harry, si fragile. Et ça parait toujours un peu fou en fait, de se dire que James est désormais le père de quelqu’un. Ça ne rajeunit aucun d’eux, même si, jeunes, en l’occurence, ils le sont encore complètement. Sirius porte une main au visage d’un nouveau né, caressant l’une de ses joues avec un doigt. En réponse, son filleul ouvre de grands yeux verts. Ceux de Lily. -
Lucky you, Harry, you've got your mama's looks. Let's hope you'll get her brain too. - Marlene le vanne et il vanne James. Rien de bien nouveau en somme. En parlant de son meilleur ami, ce dernier viens justement se poster à côté de lui. Le sourire de Sirius se fait plus prononcé à l'idée que le fait qu'il porte encore Harry est la seule raison pour laquelle James ne lui a pas encore asséné un coup dans les côtes en représailles. -
Stop barking and gives me my boy back! - Sirius ne met pas longtemps à s'exécuter, transmettant soigneusement le nourrisson de ses bras à ceux de James. Après ça un silence s'installe qui n'a rien de gênant ou de désagréable. Il se repaît juste du moment, Sirius. Harry dans les bras de James. Lily et Marlene discutant ensemble, l'air serein. Et Remus. Remus dont il accroche le regard tirant comme toujours un. vif bien être de sa présence. Pour un moment, rien qu'un petit moment,
tout va bien.