HRP a écrit:

Merci beaucoup @Rosamund Malfoyet @Medea Graves pour ce rp aléatoire, @Ayleen Carter, j'espère que ça te plaira de rp avec moi.

Septembre 1987

Faire garder ses enfants pouvait parfois relever du parcours du combattant quand on les élevait seule (ou presque), mais cette fois-ci, tu étais parvenue à faire coïncider tes projets avec l'emploi du temps d'Aiden. Ainsi, temporairement libérée de la responsabilité maternelle, tu avais pris le bus pour te rendre au district Piccadilly circus en ayant un simple objectif en tête : trouver des cadeaux pour l'anniversaire d'Aliénor. Tu t'y prenais avec un peu d'avance Alyeen, presque deux mois à vrai dire, cependant, ce qui s'était produit cet été t'avait prouvé que l'impossible pouvait avoir lieu et qu'il valait mieux y être préparée.
Il était dommage que le temps ne soit pas en harmonie avec ton cœur, des nuages s'amoncelaient au-dessus de ta tête depuis bientôt une heure mais tu venais à peine d'entamer ton parcours du combattant dans les innombrables boutiques qui fleurissaient dans ces rues. Les poches que tu avais apportées avec toi s'emplissaient petit à petit de plantes, vêtements et de jouets, présents qui viendraient égayer la maison ainsi que le cœur de leurs futurs propriétaires. Cette noble quête dût néanmoins s'interrompre lorsqu'une invitée imprévue s'invita : la pluie. Tu trouvas refuge dans un café à l'apparence rustique qui suffirait amplement pour t'abriter jusqu'à la fin de l'averse et obtenir un peu de chaleur. Tu n'aurais vraiment pas dû écouter la météo et te contenter d'une simple veste. Malheureusement Ayleen, il apparaissait que tu n'étais pas la seule à avoir été surprise par le mauvais temps et les tables semblaient toutes occupées. Optant pour d'abord commander une boisson, tu attrapas d'une seule main tous tes sacs et jonglas entre les clients pour arriver au comptoir. « Bonjour, je souhaiterais un chocolat chaud s'il vous plaît. Est-ce qu'il vous reste encore une place pour que je puisse au moins poser mes affaires ? » Le serveur eut probablement pitié de toi, car il désigna sans rechigner la seule et unique table encore libre. « Ici, mais vous aurez de la compagnie. » Peu importe.
Les mains encombrées, tu fis le chemin en sens inverse et découvris les traits de plus en plus nets de celle à qui tu allais tenir compagnie. Elle avait visiblement des origines asiatiques et paraissait être jeune. Le sourire que tu arborais s'atténua légèrement en constatant qu'elle utilisait la magie pour faire planer son marque-page à ses côtés. Toutefois, tu ne pouvais pas te permettre d'être pointilleuse actuellement et il était temps pour toi de te montrer plus tolérante. Toussant légèrement pour signaler ta présence, tu clignas plusieurs fois des yeux en découvrant un visage dénué de rides, mais quelque peu couvert de mousse blanche. Te mordant les lèvres pour ne pas rire, tu répondis à la jeune femme : « Bonjour, j'aimerais pouvoir m'installer ici. » Tu désignas des yeux la chaise en face d'elle. « Toutes les autres tables sont occupées. » Pause. « Ne vous inquiétez pas, je ne resterai que le temps que la pluie s'apaise. » Tu agitas légèrement ton bras chargé de paquets. « Je suis loin d'avoir terminé mes achats. »

hrp:

Septembre 1987

Un soupir de soulagement franchit la barrière de tes lèvres en entendant l'acceptation de la jeune femme. Honnêtement, tu ne sais pas ce que tu aurais pu faire si tu t'étais vu refuser la seule place encore libre. La pluie qui tombait sur Londres et que tu avais préféré fuir paraissait terrible et rappellerait peut-être à certains leur mois d'août confiné chez eux. Il faut dire que même si le mauvais temps était une des caractéristiques de votre pays, rien ne vous avait préparé au déluge auquel vous aviez fait face et ce mois enfermé avait laissé des traces chez quelques uns de tes compatriotes. Enfin, pour le moment, tu n'avais pas à affronter cette intempérie et pouvais apprécier la douce agitation du commerce où tu te trouvais, tout en te reposant. « Merci. » Le plus élégamment possible (c'est-à-dire pas du tout), tu déposas les sacs remplis de présents à ta gauche, ta boisson chaude sur la table et t'installas rapidement en te débarrassant de ta veste qui trouva sa place sur le dossier de la chaise. « Je vois, je suis navrée d'avoir interrompu votre lecture. » Profitant du regard jeté par la demoiselle vers l'extérieur et de l'espace qu'elle avait libéré, tu apportas le chocolat chaud à tes lèvres et souris légèrement lorsque tes yeux se posèrent à nouveau sur la moustache de lait qui décorait le visage face à toi. Tu ne répondis pas immédiatement au compliment de la jeune asiatique, préférant retrouver ta sérénité avant. De toute manière, tu n'échapperais visiblement pas à une conversation puisque son livre venait d'être clos et qu'elle te fit la proposition d'entamer une discussion tout de suite. « Cela ne me pose pas de problème. » Demi-mensonge ; force était de constater que tu ne parvenais pas encore à être à l'aise lorsque l'individu disposait de magie, mais tu t'étais promis de faire des efforts, alors c'était le moment. « Mais avant de continuer... » Tu tapotas légèrement ton philtrum et tendis une des serviettes que l'on t'avait donnée. « Vous avez quelque chose ici. » Avalant une autre gorgée du breuvage, tu poursuivis. « Je suis justement soulagée de ne pas avoir hésité à faire plusieurs achats d'un coup. Avec tout ce qui s'est passé récemment, je préfère désormais anticiper les potentielles catastrophes ou soucis de la vie quotidienne. »

septembre 1987

Cela t'avait manqué finalement, ce genre de rencontre normale dans des circonstances banales. Cela t'avait manqué également de ne plus avoir à calculer la moindre de tes paroles. Les heures sombres qui touchaient le pays et les deux mondes qui y cohabitaient t'avaient inculqué la méfiance et réduit un temps ta bienveillance en peau de chagrin. Heureusement pour toi et ton entourage, tu avais retrouvé depuis quelque temps ta joie de vivre. Bien sûr, ton optimisme s'était considérablement amoindri, et tu ne te dévoilais plus autant face à des inconnus. Cependant, tu n'oubliais pas les valeurs auxquelles tu croyais : la bienveillance, la tolérance et l'honnêteté. Alors, tu admettais volontiers que tu avais peur, mais que pour autant tout le monde n'était pas comme ces spectres que tu avais affronté. Ton propre fils allait devenir un sorcier. Tu ne pouvais pas conserver éternellement tes craintes, au risque de voir votre relation se détériorer petit à petit. De plus, c'est parce qu'il y avait des personnes comme la demoiselle face à toi que s'éveillait en toi une étincelle d'espoir. La maladresse, tout comme l'embarras de la jeune femme réduisait tes barrières et faisaient naître dans ton cœur une certaine tendresse à son égard. « Je vous en prie. » Tu engageas ensuite la conversation, et obtint une réaction loin de tes attentes. En effet, ça n'avait pas été ton intention d'assombrir l'humeur de ta camarade ; si tel avait été le cas, tu ne te serais pas contentée d'une simple allusions aux déboires rencontrés par l'ensemble du pays. Pourtant, c'est ce que tu paraissais avoir accompli et tu t'en voulais. Tu te promis de ne plus évoquer le sujet, à moins qu'elle ne le fasse en premier. « Enchantée, Alyeen. » Tu penchas la tête comme la jeune femme avant d’enchaîner. « Pour ma part, je tiens un salon de thé à Notting Hill depuis un an. L'ancien propriétaire a eu la gentillesse de me prendre comme apprentie lorsque j'ai dû effectuer un changement de carrière. » Tu souris légèrement. « Magicozoologiste ? Je n'avais jamais entendu parler de ce métier... Y-a-t-il un rapport avec les animaux ? » Avoir un sorcier dans la famille imposait d'avoir quelques connaissances sur le monde magique, mais en ne faisant pas partie d'un tel univers, il était impossible de tout savoir.

Niffleur:

septembre 1987

La conversation prenait une direction plus légère, faisant ainsi s'éloigner temporairement le trouble apporté par les récents événements. Remède passager qui avait au moins le mérite de lénifier la situation. Tu n'avais eu aucun mal jusqu'à présent à parler de toi, car tu étais de nature plutôt volubile, mais désormais tu taisais volontairement certaines données à ton sujet.
Même si tu ignorais beaucoup de choses sur ce qui se tramait dans le monde sorcier et au sein même de Londres, depuis l'incident au festival, ton petit frère partageait davantage d'informations sur la situation. Ses conseils pouvaient paraître oppressants, mais étant mère de deux enfants, tu n'avais pas le droit à l'erreur. Il était possible qu'un jour ton incurie mette en danger la vie de tes proches, alors non, tu ne prenais pas de risques, même en faisant face à une demoiselle qui semblait respirer la joie de vivre et la bonté. Aiden serait là, tu entendrais certainement un commentaire sur le fait que tous ceux qui s'occupent d'animaux ne pouvaient être que du bon côté. C'est ce que tu espérais, mais prudence était mère de sûreté.
Pour le moment, la discussion portait sur le thé, un sujet que tu connaissais bien et qui avait le mérite de ne présenter aucun danger. « Ça n'a rien de bateau ne vous inquiétez pas. » Tu souris et continuas.  « Vous seriez étonnée du nombre de personnes âgées ou jeunes qui ont la même préférence que vous. » Pause. « Il me semble en avoir commandé il y a quelques mois. Cependant, la quantité dont je dispose ne me permet pas de le vendre, il vous serait plus simple de venir en consommer directement. » Tu aurais pu lui expliquer que le coût du transport était considérable et que peu d'anglais étaient prêts à sortir de leur zone de confort pour essayer des produits étrangers, mais tu craignais d'ennuyer la jeune femme. De plus, tes employés subissaient déjà tes monologues sur la nécessité d'offrir des thés plus originaux et de faire des économies... Tu ne pouvais pas te mettre à torturer une inconnue innocente. Autant rediriger votre échange sur le métier de ta camarade.
Les gens habités par une passion avaient tous ce petit quelque chose qui rendait leur discours intéressant, voire fascinant. En écoutant Seojin présenter son travail, tu avais l'impression de revoir ton petit frère lorsqu'il t'avait parlé du Quidditch pour la première fois. Tu te rappelais encore parfaitement de lui, trémulant, et les yeux de plus en plus brillants à mesure que sa carrière sportive décollait. Un sourire attendrit orna tes lèvres à ce souvenir et face à l'enthousiasme de la demoiselle. Il se fana bien vite. « Il y en a beaucoup qui savent se rendre invisibles ou tout simplement qui se cachent si bien que leur existence ressemble à un mythe. » C'était justement ça le problème. Les moldus étaient bien souvent les victimes d'un monde inconnu et parallèle au leur. Ignorants, ils enduraient les conséquences de créatures ou de sorts lancés et devaient les accepter comme faisant partie de la vie. À moins de vivre dans une thébaïde, il était impossible de fuir cette condition. Penchant la tête pour observer l'animal que te présentait la magizoologiste, tu devais admettre que le nifleur était plutôt adorable. Tu ne te souvenais pas en avoir déjà vu dans l'animalerie d'Aiden, ainsi tu suspectais qu'il ne soit pas domesticable. « Il n'y a pas de soucis. Votre passion est captivante et c'est une bonne chose que vous ayez pu réaliser un de vos rêves. » Elle te posa ensuite une question sur ton passé et un voile de tristesse assombrit ton visage. « Non, c'est simplement un peu douloureux d'en parler. » Parce que c'était replonger dans un passé heureux qui avait fini briser par les tourments de la vie. Parce que tu souffrais chaque fois que tu voyais d'anciens rivaux être célébrer pour leurs écrits, tandis que toi, tu bridais ton imagination en échange de revenus plus stables. Désormais, tout avait un prix. « J'étais auteure et illustratrice de livres pour enfants. J'aime croire que j'apportais un peu de magie dans la vie de ceux qui n'en ont pas justement. Certains livres vous auraient plu je pense... Encore que, les différences avec la réalité pourraient vous ennuyer. » Tu regardas la pluie tomber et avalas une autre gorgée de ton chocolat chaud. « Peut-être connaissez-vous des créatures qui ont un lien avec la pluie ? Il y a beaucoup de légendes à ce sujet dans notre mythologie. »

Tes questions paraissaient susciter l'intérêt de Seojin et vous permirent de passer le temps de manière ludique.
La pluie s'atténua au bout de plusieurs minutes, t'offrant la possibilité de reprendre tes achats. Après un dernier sourire, tu annonças ton départ à la demoiselle et quittas le café avec la promesse de la revoir un jour, lorsque les choses se calmeraient à Londres.

terminé