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in the end ; kingsley.


Lily Potter
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Lily Potter

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emploi : ECRIVAIN ; l'existence tranquille, des ouvrages de botanique et de jardinage pour occuper les heures.
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MessageSujet: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptyDim 3 Jan - 20:32

in the end.
If you could only know -- I never let you go ; And the words I most regret Are the ones I never meant to leave Unsaid.
une figure de pantomime, qui se découpe sur les rayons échappés d'une masure dans la nuit -- la valse désordonnée de rires dérobés, un écho ruisselant dans le faible rythme de basses à peine audibles, alors qu'elle virevolte dans leur salon, l'enfant calé contre sa hanche, cavalier juvénile de sa danse. il a les yeux brillants d'une joie à peine refoulée, harry, ne retient les gloussements alors qu'elle le fait tournoyer plus encore, l'hilarité mêlée à la sienne. la parenthèse a quelque chose d'un tableau trop utopique, trop doux -- une inspiration d'insouciance dans un univers trop âpre, qui avait trop pris, trop arraché à une carne laissée exsangue de tragédies. combien de noms, déjà accrochés à la liste de ses fantômes? combien d'amis tombés pour une guerre dérobée à leur conscience même, des victimes qui laissaient le cœur un peu plus vide, les doigts un peu plus maculés de cendres.
mais l'angoisse se tait, le deuil reste muet -- une force à prétendre, pourvu qu'ils le soient aussi, un appui à leur offrir, alors même que le sol se dérobe toujours un peu plus, qu'elle vacille, lily. et pourtant, elle danse, le garçonnet à ses bras -- des rires en défiance en monde, les murs mordus de trop de couleurs, là où s'étalent les élans créatifs, l'atmosphère marquée du fumet des beignets de citrouille au four. qu'importaient le froid à l'extérieur, la nuit qui s'était trop étirée -- ne demeurait que l'instant volé, la paix éphémère.
alors elle plante un baiser sur le crâne de l'enfant, se perd un instant dans l'odeur familière des cheveux sombres, comme un baume au cœur de mère -- et elle se fait figure théâtrale, une fausse moue placardée sur les traits rieurs, une autorité feinte dans les iris. 'alright, mr potter, time for bed.' aux molles protestations, c'est de claquements de langue amusés qu'elle répond -- trop incapable de jamais réfréner le sourire qui coule sur ses traits. 'no, no, no. big boys go to sleep. you wouldn't want to be tired when daddy returns, would you?' les doigts profitent de la diversion des mots, glissent sous le haut de pyjama du bambin -- et ce sont des gloussements hystériques qu'elle lui dérobe de ses chatouilles, alors qu'il se tortille entre ses bras, et qu'elle ne sait se retenir de rire, elle aussi. 'imagine falling asleep when daddy comes home. who would trap him into building that model rocket, then?'  un sourire doux, alors que la scène se dépeint à sa psyché -- le myocarde douloureux à la poitrine, alors, gonflé d'une affection trop profonde pour seulement se contenir. et c'est le manque qui s'invite, nostalgie de lui -- condamnée à attendre, patienter à un retour qui ne venait jamais assez vite, crevée d'une solitude et de fantômes que son absence ne savait repousser. it's for the best. the right thing to do. it's harry he's doing it for -- we're doing it for. so that he never has to. les yeux se closent un instant, dans un soupir. he's coming home soon. a matter of days. 
les lèvres se posent sur le front du bambin, et c'est de son étreinte qu'elle l'enveloppe un peu plus. 'bed, now.'  il ne proteste plus, l'enfant, blotti contre son sein -- et dans la chaleur du regard posé sur les traits façonnés de sa propre chair, de sa propre sang, c'est l'infini de son amour qui se dépeint, de ces abstraits trop tangibles qui ne se formuleraient jamais de mots, jamais d'encre, si ce n'était celle de ses veines. rien, qu'elle ne ferait pour le bambin -- rien, qu'elle n'affronterait pour les iris en reflet des siens. alors elle le serre un peu plus -- de quoi puiser quelque courage, plutôt que d'en offrir ; et l'arrache à la pièce, le trajet familier vers la chambre imprimé aux pas, comme un réflexe, comme une habitude. harry, glissé sous les draps, le front caressé d'un baiser, comme chaque jour de sept années, glissées entre ses doigts comme du sable fuyard dans un sablier. des vers érodés  de la fountain of fair fortune, elle ne prononce que quelques mots, avant qu'il ne glisse à morphée, le garçonnet épuisé.
et c'est immobile qu'elle demeure, le contemple -- une minute, deux, mille ; elle ne sait plus, n'est égarée que dans l'instant, la mélodie de sa respiration régulière.
c'est mécaniquement qu'elle fait siffler la théière, se blottit dans l'étreinte du canapé vaguement difforme, l'espace disputé aux milliers de livres qui s'y étalent, alors qu'elle laisse glisser les doigts sur l'encre d'un vélin dont les mots lui demeurent aveugles. et un son bref sur le chêne de la porte, pour tirer un hoquet surpris à sa poitrine, la dérober à sa transe -- un regard glissé vers l'horloge murale, l'heure tardive, et dans un réflexe, elle vient refermer la paume sur la ligne familière de sa baguette, les muscles tendus dans une appréhension qui fait pulser les veines d'adrénaline. et la tension meurt, brutalement, alors que les traits chers se dessinent derrière le judas -- la porte ouverte avec énergie, un sourire large déployé au visage alors qu'elle le détaille, la chape rassurante de sa présence déployée à ses épaules. de ces effets qui accompagnaient chacun de ses pas, chacun de ses mots. 'kingsley.' d'un geste habile, elle repousse du pied le chat vers l'intérieur de la masure, écarte une pile fragile de livres qui encombrent l'entrebâillure, une moue embarrassée accrochée aux traits.  'i'm sorry, i wasn't expecting any visit. it's so good to see you, though. please, come in. don't stay out here in the cold. james is not here, he --' but you knew that already. he told me he'd be with you. une terreur qui glisse dans les veines, gèle l'être de ses doigts mortifères -- et les iris s'accrochent à la haute silhouette, cherchent à lire à l'encre de ses yeux, l'angoisse pour figer les mots ; tous, si ce n'était son nom en écho hésitant dans le silence. 'kingsley?'
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Kingsley Shacklebolt
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MessageSujet: Re: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptyJeu 14 Jan - 19:42


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Tout s’est passé tellement vite. Une seconde, à peine un souffle. James riait encore, un instant avant l’éclair. Il a fallu d’une seconde, d’un rien, d’un pas sur la droite plutôt qu’un pas sur la gauche, un regard en arrière, et de l’éclat de malice dans l’coin de ses yeux il ne reste rien, rien que le vide, rien que la mort. Tout s’est passé tellement vite puis le temps s’est arrêté, soudainement, pendant un moment l’éternité s’est accrochée à leurs corps suspendus au bord du monde qui continue d’exister sans eux, alors que la faucheuse enveloppe son ami de ses bras glacés, cruelle, intransigeante, elle s’en fout de dérober un autre compagnon d’armes, un mari, un père. Elle s’en fout de rompre l’espoir, d’ajouter une autre existence gâchée à la pile de ses victimes enlevées trop tôt, encore gavées d’espérance, encore prêtes à se battre, à tout donner, pour offrir à ceux qui viendront après un monde meilleur, une chance d’exister autrement que sous le joug de la violence et de la peur. Dernier face à face avant que la gravité ne l’arrache à son regard voilé de sel et d’horreur. Le temps d’un battement de cœur qui s’étire à l’infini. Puis plus rien. Le silence. Comme un ultime refuge pour ne pas affronter cette chienne de réalité.

Transplanage maladroit, son dos s’écrase contre le mur alors que le corps sans vie pèse sur le sien, qu’il refuse qu’on le lui prenne, qu’il essaie de protéger, encore un peu, défense absurde et si terriblement humaine, le géant écroulé, l’échine courbée, le faciès ravagé par la détresse. Il n’entend pas les bruits autour de lui, les voix se confondent, étouffées par le sang qui pulse violemment dans ses tempes, il perçoit à peine un murmure, presque une prière. Kingsley, let him go. Les minutes s’égrainent, il reste là, la dépouille immaculée dans ses bras, pas d’sang, pas de traces, s’il ne le fixait pas de ses opales fardées du voile diaphane de la mort, il se dirait simplement qu’il dort. Kingsley. Il lève les yeux vers le directeur dont la figure imposante masque le reste de la pièce. Il voudrait hurler, rugir sa colère et son chagrin, demander pourquoi, exiger des explications, pourquoi étaient-ils seuls ? comment une simple mission de reconnaissance puisse tant mal tourner ? pourquoi lui ? pourquoi comme ça ? Ses doigts se défont lentement du vêtement alors qu’il réalise que sa peine n’est rien, qu’il y a quelqu’un qui l’attend, qui ne sait encore rien des douleurs qui s’impatientent d’être délivrées. Ses paumes tremblantes se posent sur son visage, ses pensées volées par le reflet de ses cheveux roux. Lily.

Combien de temps est-il resté en bas de l’allée, à regarder le théâtre des ombres et des lumières dans la maisonnée encore paisible, combien de mots, de tournures de phrases, combien de pardon, se sont bousculés contre les parois de son crâne, au bord de ses lèvres crispées ? Une fenêtre à l’étage est plongée dans le noir et son myocarde se tord. James espérait être rentré à temps pour border son fils. Il comble le vide entre lui et le porche baigné de cette chaleur qui ne s’explique pas, les mots toujours vrillés en travers de sa gorge. Il parvient à rassembler le courage de frapper à la porte, son poing sur le bois usé résonne comme une sentence, un point de non-retour. Elle apparaît. Et ça lui arracherait un sourire, d’habitude, il serait tellement heureux de la voir, il rougierait sûrement un peu sous sa barbe naissante, l’amour dissimulé qui ne se manifeste qu’au creux de son ventre, où tous ces papillons se débattent à chacun de ses regards. Ce soir en dedans c’est le néant. Il voudrait se souvenir d’elle comme ça, juste avant la nouvelle, juste avant qu'elle croise ses yeux et qu'elle comprenne, rayonnante, épouse et pas veuve, pas encore. - Lily, I… Lippe inférieure torturée, Kingsley qui se métamorphose en oiseau de mauvaise augure, annonciateur du pire, pourquoi n’a-t-il pas laissé Alastor être porteur du terrible flambeau ? - I am so sorry. Il baisse la tête, incapable de la regarder en face, incapable d'en dire plus, de formuler l'inévitable.
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Lily Potter
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MessageSujet: Re: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptyDim 17 Jan - 20:59

in the end.
If you could only know -- I never let you go ; And the words I most regret Are the ones I never meant to leave Unsaid.
un instant, avant que l'univers se fracasse ; un instant, pour faire basculer les réalités, exploser le tout à l'existence, un fracas d'atomes éclatés dans le néant. un instant, pour que se signent les changements les plus abrupts, renversements de tout, réalités déchirées dans leur étoffe même ; un instant, pour réécrire les livres d'histoire, faire basculer les avenirs dans le fracas d'autres horizons.  un instant. un regard, noyé aux abysses d'ébène liquide de ses yeux ; un souffle, exhalé des lèvres familières où avaient si souvent glissé la poésie et les vers -- un silence, où tout s'exprime, où tout se brise, une parenthèse scellée à l'éternité, figée dans le néant. un instant. un seul mot, qui tombe des lèvres mortes alors que le séisme fracasse la réalité sous ses pas, qu'elle vacille, manque s'effondrer. 'no.' déni de l'irréel, déni de l'inconcevable, déni de l'impossible ; de ces réalités qui ne font même pas de sens, déchirent la chair de leurs griffes impitoyables, fracassent le cœur à la poitrine en cendres sur le tapis.
il ne ment, pourtant, kingsley -- l'évidence inscrite à ses yeux, inscrite à ses traits, évidence qu'il n'aurait prétendu. et ne demeure que l'implacable réalité, à ingérer, assimiler, accepter dans tout ce qu'elle était d'inacceptable -- l'évidence d'un trou béant laissé en cratère au cœur, d'un manque laissé dans une existence où il ne serait plus. he's gone. la pensée est poignard enfoncé implacablement au cœur et elle suffoque, étoile mourante, alors qu'une longue plainte s'échappe des lèvres, étouffée d'une paume qu'elle abat sur ses propres labres, parce qu'elle ne sait taire l'agonie. harry. l'enfant à préserver de la perte du père, à préserver du monde, parce qu'il ne restait plus que lui. persistait seulement l'interdiction de s'effondrer -- un besoin d'avancer encore, alors même que le fatum fracassait les jambes, fracassait le myocarde, que ne restait que l'envie de dormir et d'oublier, comme si ce n'était qu'onirisme abject. forcée de tenir, pourtant, parce qu'il y avait harry -- qu'il avait perdu un père, ne saurait tolérer de perdre la mère aux ténèbres rongées à l'âme, rongées au cœur.
mais il dort, l'enfant, et elle n'a pas la force ; plus rien, pour seulement inspirer encore, pour simplement persister. elle attend l'éveil qui ne vient pas ; attend qu'il pousse la porte, les cheveux en bataille, la mine débraillée, de ces plaisanteries douteuses qu'il faisait sans cesse, avant, qu'elle honnissait de tout l'être. mais il ne reviendrait pas, l'époux, l'aimé, ne reviendrait plus -- ne resterait que le vide, un froid insufflé aux veines, et la tragédie de l'avoir connu. de ne l'avoir connu assez longtemps. تقبرني. may you bury me. l'ironie des mots d'amour, des vœux maritaux qui ne laissent qu'amertume sur les lippes. you had to win this one, james. you had to be the first to go. le supplice que d'être celui qui restait -- loin des rivières d'un léthé salvateur qui baignait les âmes défuntes de sa bénédiction, rien de l'oubli éternel dans lequel ils s'abandonnaient. rien, si ce n'était la tragédie de continuer à vivre, la tragédie de rester.
until death do us part. les iris tombent sur l'anneau marital, or des fous qui étreint l'annulaire, et elle suffoque, un bref instant, dévorée du trop d'un univers qui se pétrissait de cruauté.  alors les yeux coulent sous les cils trempés de larmes, glissent vers la silhouette immobile, autre victime d'une tragédie qui avait tout morcelé. elle entrouvre les lèvres, alors, ne trouve de mots ; un simple croassement rauque, qu'elle tait, parce qu'il n'y a rien à dire, plus rien à seulement exprimer encore. rien, si ce n'était le vide. l'élan étreint les muscles, alors -- et elle comble l'espace, s'échoue contre la stature comme à un roc, hoquette de souffrance contre le torse solide, alors qu'elle s'y accroche, comme pour s'empêcher de dériver. un port d'attache, pour ne pas se noyer.  mais elle n'est plus, déjà ; un pan d'âme morte avec lui, restée en fragments de verre éclatés contre le sol froid. le visage s'enfonce dans les vêtements de l'ami, comme pour y oublier le monde, trempe les étoffes des larmes qui dévalent en déluge. 'i'm sor -- i'm sorry.' des excuses, lâchées dans le vide ; navrée de se montrer faible, fracassée, navrée de faillir. incapable de le lâcher, pourtant, les poings refermés sur le tissu de ses vêtements comme pour s'ancrer à la réalité, alors qu'elle pleure l'époux, se laisse mourir aux bras de l'ami. 'th -- thank you.' for being here. la fin de la phrase s'étouffe dans un hoquet douloureux ; et ne demeure plus que le vide, ne demeure plus que kingsley en bouclier au néant, et un désir que tout s'efface, que tout s'achève.
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Kingsley Shacklebolt
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MessageSujet: Re: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptyMer 27 Jan - 13:16


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Sa détresse n’est qu’un reflet de verre brisé face aux éclats qui se fracassent dans le regard de Lily. Il se sent tellement impuissant, géant dont les pieds d’argile sont éclatés à coup de sanglots. Le visage de poupée d’habitude si lisse, teinté de sourire, se fissure en tout ce qu’il y a de plus destructeur, il aperçoit dans les cassures les reflets d’une toute autre humanité, brisée, à genoux, qui ne supporte pas le poids de l’horrible nouvelle. Nouvelle qu’il n’a même pas pu prononcer, pas par manque de courage mais parce qu’il ne peut pas l’affronter non, parce qu’il y a encore cette petite voix au fond de lui qui crie non, qui refuse l’évidence, parce qu’il sent encore dans ses bras le corps lourd de James, fauché trop tôt, fauché pour rien, parce qu’il sent encore sa chaleur, qu’il entend encore ce rire, comme un écho qui s’accroche, impertinent, dévastateur, ce rire, dernier pied de nez à la mort, ultime souvenir pour l’ami étranglé par la culpabilité et le chagrin. Il retient les larmes, il n’a pas l’droit, pas devant elle, il ne peut pas, s’il commençait à pleurer il ne s’arrêterait plus, il continuerait, pour tous ceux qui ne sont plus là, pour tous ceux qui ont vu la fin d’la guerre, pour tous ces autres qui manquent et qui ne partent jamais vraiment, qui laissent un peu d’eux dans chacun des survivants, ce morceau qui fait mal, qui fait saigner, sans cesse, tous les jours, le deuil ne connaît pas de fin, pas pour lui, il a trop peur que le reste du monde les oublie.

C’est lorsqu’elle se réfugie contre son torse qu’il réalise qu’il avait cessé de respirer. La nuit autour d’eux les étreint, l’infâme nuit noire, glaciale, qui s’insinue sur leurs peaux frappées par l’affliction, silhouettes courbées qui frétillent dans la pâle lumière qui s’échappe de la maisonnée, dernier rempart face à l’obscurité. L’auror est désarmé, paralysé, il n’a pas les mots pour la conforter, il n’a rien à offrir pour soulager sa souffrance, rien à donner à la femme qu’il aime et qu’il sent mourir un peu dans ses bras, elle aussi. Il a le cœur qui dérape, qui s’égare et sa tête qui tape, les pensées valdinguées en dedans comme en pleine tempête. Messager du pire, pas capable de trouver les paroles qu’il faut, il accuse le coup de chaque plainte, de chaque larme, et enfin ferme ses bras autour de la figure soudainement si fragile de Lily, la soutient sans vraiment l’étreindre, comme s’il avait peur de la casser. Merci ? Merci pour quoi ? Pour avoir échoué, pour ne pas avoir su le protéger ? - Don’t, please. Ne me remercie pas, oh je t’en pris ne me dis pas ça, pas alors que je l’entends encore, alors que j’aurais pu faire quelque chose, n’importe quoi, pour le sauver, n’importe quoi pour que tu n’aies pas à affronter ça, n’importe quoi… Sa tempe rencontre ses cheveux alors qu’il courbe la nuque, qu’il plie sous la force de ses propres accusations. - I couldn’t do anything. Sa voix mutée en murmure, en excuses, et les mots se défont difficilement de leur prison, s’échouent dans l’air autour comme une lamentation. - It all happened so fast I.. I didn’t do anything. Les paupières se ferment, il ose resserrer un peu son étreinte. It should’ve been me.
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Lily Potter
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MessageSujet: Re: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptySam 6 Fév - 19:21

in the end.
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elle n'a plus rien ; des univers qui s'effondrent, de la cendre maculée aux doigts, des souffles gelés dans la poitrine. arrachée vers les enfers, lorsque c'était l'ultime instant qui s'était exhalé à ses lèvres -- le cœur mort sous le sternum, un pan d'âme tombé en poussières sur les échos de ce qui avait été, ne serait plus jamais. et plus rien, qui ne fasse encore sens ; plus de lois, plus de logique, plus qu'un néant qui avait tout emporté, des limbes où se perdre d'errance à l'éternité. rien, pour seulement affronter cette tragédie-là ; rien, pour persister à la folie d'une vie sans lui -- comme si toute l'encre qui avait ruisselé sur le vélin, ichor de dramaturges laissés exsangues à l'agonie de maux faits mots, n'était jamais que vague présage que la réalité immonde, de tréfonds d'une souffrance qui ne semblait jamais connaître d'issue. rien d'une morale, au point final de cette histoire -- rien, si ce n'était l'ignominie d'une souffrance infinie, tragédie vapide qui rongeait les entrailles, déchirait l'esprit à ses séismes. pas d'orphée, pas d'eurydice, à leur histoire -- ne viendrait que la fin, l'immortel supplice d'une condamnation à perpétuité, sentence de vivre, de lui survivre.
he's gone. les mots résonnent en fracas sous le crâne, sonnent comme un inéluctable glas, une réalité qui ne se fuit. déjà, elle suffoque, ne sait plus vivre, vivre pour deux, vivre pour lui, vivre pour harry -- étouffe, dans des hoquets erratiques, qui s'essaient désespérément à capter des bribes d'air, un autre souffle pour une vie qui ne fait plus de sens. dérape, dans un univers, qui la fait vaciller, s'ébranle sous les pieds, fracassés en crevasse ouverte à des enfers qui la rongent sans merci.
mais le soutien, qui transparaît à la nappe de nuit, une ancre pour l'attacher au monde, la soustraire aux griffes d'erinyes plantées à sa chair, des fragments de verre dans chaque inspiration peinée qui glisse à la poitrine morte. kingsley -- kingsley, phare perdu à la tempête, agrippé de désespoir, comme pour s'éviter la dérive, s'éviter la noyade ; et l'étreinte qui se referme, comme un havre à l'univers, refuge où elle s'échoue, abandonne, se laisse à une faiblesse qui ne se révèlera à la face du monde.
et les mots qui vibrent, ne sont que flous dans l'écho absurde de la tempête qui rugit à ses tympans, un déluge où se troublent les syllabes -- et pourtant, les basses de son timbre résonnent contre la peau, apaisent un instant la dérive erratique des souffles qui suffoquent à ses lèvres. un rocher contre les déferlantes -- un havre contre l'apocalypse qui avait laissé l'univers en ruines. des balafrés à la vie, la chair déchirée à l'évènement ; et dans un instant de déni, elle s'offre le luxe de refuser de croire, penser encore que tout n'était qu'imbuvable cauchemar, rien d'une tragédie plus cruelle encore, rien de l'intolérable de cette existence qui ne faisait même plus sens.
aux bras de l'ami, c'est l'époux qu'elle pleure ; le visage enfoncé aux plis des étoffes, comme si le monde pouvait s'étouffer autour, comme si ne pouvait demeurer que son souffle chaud perdu dans le tissu, l'odeur exhalée du corps chaud, le tangible de l'instant. et pourtant, elle rouvre les paupières empesées de larmes ruisselantes sur les cils, se force à affronter le froid qui gèle les veines, se force à faire face à la réalité d'un monde où il n'est plus -- plus déchirée, encore, dans l'instant, de l'agonie empreinte dans les tonalités du monde, d'une souffrance qui lui lacère la chair sans jamais de pitié.
une paume, qui se pose la joue de l'auror, suit des doigts les traits familiers dans un témoignage de réconfort qu'elle ne possède, offre malgré tout, alors qu'elle contemple les yeux clos, doit se forcer à plusieurs articulations pour enfin émettre les mots rauques qui déchirent son pharynx de larmes brûlantes. 'don't. don't say that.' un hoquet douloureux, qui lui échappe, dans un sanglot qui tait les mots quelques instants de plus, alors qu'elle suffoque, ne parvient à vivre dans un monde sans lui. 'you were there. you --' elle halète, encore, sur des mots qu'elle ne parvient à prononcer, la poitrine déchirée de leur culpabilité. 'thank you for being with him. i wasn't, i --' une plainte, qui glisse hors des labres alors qu'elle étouffe, secouée de tremblements qui courent erratiquement sur l'épiderme. 'i should have been there. i --  i promised.' til death do us part. les mots, jamais plus qu'ironie cruelle, vides de sens, lorsqu'ils n'étaient plus que serment parjure. lorsqu'elle était là, et qu'il n'était plus.
qu'il ne passerait plus la porte. ne porterait plus le fils. ne verrait le bambin grandir. n'illuminerait plus les jours d'un sourire. n'imposerait plus à sa vue la vision de sa silhouette débraillée. ne l'accompagnerait plus au crépuscule d'une existence où ils auraient dû vieillir ensemble.
plus rien, des mots d'avant, des ambitions perdues ; ne demeurait que le vide et le froid. alors, front appuyé sur celui de l'ami, c'est au déluge des larmes qu'elle s'abandonne, yeux clos, laisse les rivières lacrymales couler sur ses joues, tomber sur sa peau, sur ses vêtements. un styx, pour emporter james. he's gone.
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MessageSujet: Re: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptyLun 22 Fév - 14:32


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Amour brisé sur les digues des combats, les enfers se manifestent autour de leurs figures dessinées en clair-obscur dans la nuit noire, enfers qui les bouffent tous les deux et les flammes qui lèchent leurs carcasses sont composées de démons qui ne se ressemblent pas, qui se ressemblent trop, à la fois reflets et contraires, entre la perte et le chagrin et les paupières qui finiront par ne plus vouloir se fermer, de peur d’affronter les spectres, de réaliser qu’ils ne sont plus là, eux et toutes leurs chances de croire au bonheur, à un monde meilleur, eux dont il faut pleurer la perte, mais ses yeux à lui ne peuvent plus ruisseler, ils sont séchés d’avoir trop sangloté dans la solitude de ses insomnies, il a l’âme épuisée par la fourberie des moires, il n’est plus capable de jurer vers les cieux qui n’écoutent rien, de placer sa foi en une thémis aveugle et sourde,  -- how do you live with your survival ? how is it fair for one to be left on earth when others are gone ? Il a peur de se retourner un de ces jours et d’être seul, et il ne supporte plus les cercueils ni les oraisons qui sonnent faux, répétitives, qui n’ont plus de sens que pour ceux qui ne connaissent rien des combats, de tous ces espoirs rompus avant même d’être totalement formés. Comme James qui pensait voir grandir son fils, qui s’voyait vieillir aux bras de sa femme, de cette femme extraordinaire que Kingsley aime aussi, en silence, entre le parfum des livres et l’odeur du thé, cette femme dont les sanglots sont étouffés par la laine de sa veste. Le fantôme de sa main sur sa joue, tendresse qu’il n’a jamais espérer, dont il n’a jamais osé rêver, maintenant s’accorde aux pires instants, à son silence qui transpire les regrets, à ses prunelles tavelées de perles funèbres. Lily au cœur d’un millier de songes, vision de ce que le monde a créé de plus beau, Lily qu’il n’a pas le droit d’aimer, pas comme ça, plus maintenant. Lily qui ne mérite pas ça, et ça le tue qu’il ne puisse rien faire pour l’apaiser, oh comme il voudrait la défaire d’une part des chagrins, les porter pour elle, et qu’importe s’il s’y noie, qu’importe la rançon tant qu’il puisse essuyer les torrents, partager le fardeau. - don’t do that to yourself. Conscience de l’ironie qui ne freine pas les mots, il refuse qu’elle s’afflige les fléaux des alternatives, des et si, tous ces maux qui le hanteront, lui, qui n’a pas su voir le sort venir, qui n’a pas pu s’interposer, spectateur muet et impuissant. La morsure de l’hiver jusqu’alors ignoré s’insinue sous le mohair et il saisit instinctivement les pans de son manteau pour y abriter la jeune femme. - let’s get you inside, shall we. l’antre familiale lui serre le palpitant, organe qui dérape et qui n’sait plus, qui panique, alors que des griffes s’accrochent à sa trachée, que les réalisations le tassent au niveau du sol, mortel mais vivant, il se sent imposteur, coupable, chaque pas comme un aveu, une excuse misérable. Il l’entraine vers le salon encore bercé de cette douce chaleur de l’avant, de ces quelques secondes d'avant le désastre qui rend l’atmosphère presque insupportable, il suffoque, Kingsley, son corps contre le sien qu’il espère vainement protéger, comme si son aura aussi lacérée que la sienne avait une chance de repousser les ténèbres. Il la guide jusqu’au sofa où sont échoués quelques bouquins, - can i get you anything, do.. anything ? accroupi face à elle, l’oiseau de mauvaise augure est désarmé. Anything, I’d do anything if it meant easing your pain, I'd make it all mine if I could.

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Lily Potter
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MessageSujet: Re: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptyJeu 11 Mar - 19:38

in the end.
If you could only know -- I never let you go ; And the words I most regret Are the ones I never meant to leave Unsaid.
plus de mots, plus de souffle, plus rien -- l'instant, figé sur l'impossible, informulé, de ces réalités qui ne prennent sens, frappée de force d'aberration, le déni scellé à la chair face à l'intolérable. elle étouffe, sur les syllabes qui ne parviennent à s'échapper, bouffée de non-dits, bouffée des instants perdus, des lendemains qui glissent entre les doigts, fuyards. de l'avenir, ne demeure que néant ; le gouffre abyssal de jours qui ne se conçoivent, de l'éventualité refusée de toute la force de l'être. qu'elle puisse vivre, alors qu'il n'était plus -- qu'elle puisse respirer un souffle qui ne sinuerait plus à ses poumons, ne s'évaderait plus dans l'ébène des cheveux désordonnés. qu'il puisse n'être plus qu'un souvenir, un fantôme -- jamais qu'un spectre de plus pour s'accrocher à son sillage.
qu'elle doive être, sans lui.
alors elle exhale un soupir qu'il ne volera plus à ses lèvres, se noie au torrent de larmes qui ruissellent en cocyte sur les joues, emportent l'époux plus loin, toujours plus loin, là où elle ne saurait le suivre, là où elle ne peut plus l'atteindre. elle ici, lui là-bas, et l'inacceptable en cratère béant pour séparer ceux qui n'auraient dû l'être. jamais que la mort qui avait repris son dû, frappé d'ironie un serment qui s'était scellé devant les cieux, scellé dans l'or qui avait étreint les annulaires.
d'eux, ne restait que des cendres, des rêves fracassés en bris de verre sur le sol. et rien, si ce n'était un chemin étiré à l'infini vers une fin qui ne saurait plus venir assez vite, route laissée solitaire dans une existence bouffée d'injustice. de l'avant, ne survivent que les engrammes désordonnés, une valse chaotique d'images dans le crâne, kaléidoscope d'émotions brutes dans un cœur réduit en poussière. et le souffle d'une culpabilité, dans la tourmente, un vague écho d'altruisme comme filin pour se refuser aux ténèbres -- ne serait-ce qu'encore un instant.
bouffée de la contrition que d'imposer son fardeau à celui qui avait été là -- d'ajouter à la peine que, atlas, il portait en faix à ses épaules, condamné à l'éternité du souvenir. et pourtant, elle ne sait taire les sanglots qui grondent à la gorge, ne peut que se blâmer plus encore -- s'accrocher de plus de force à la silhouette solide, comme pour se dérober à la gueule béante d'enfers ouverts sous ses pieds, s'empêcher de dériver à l'océan infini d'un chagrin qui ne se qualifiait de mots. à l'odeur rassurante, c'est sécurité qui s'associe ; à l'étreinte robuste, quelque chose d'un éphémère abri contre la réalité d'un univers aux règles intolérables. un moment perdu, il est tout ce qui existe, kingsley -- tout ce à quoi elle s'accroche, à la dérive, pour repousser le monde. et la voix de basse vibre contre la joue, tait un instant les spectres hurlants sous le crâne, insuffle un bref instant d'apaisement.
alors, elle s'abandonne à l'étreinte solide, parce qu'il n'est plus rien qui ne fasse seulement encore sens, parce qu'il n'est plus une pensée qui se formule encore sur l'écran vide de sa psyché abattue de chagrin -- se laisse entraîner vers l'intérieur d'un foyer qui n'en a plus que l'âpre souvenir, sans plus rien de la fougue qu'ils louaient à son nom, avant, la flamme éteinte sous le sternum. sans plus lutter.
ne reste que le froid, insufflé aux veines, brièvement chassé par la silhouette gardienne d'un kingsley dont l'évocation aurait l'arôme de l'aigre-doux, souverain au cœur mort, dès lors que se dérobe la chaleur du corps, le poids rassurant de la laine qu'il portait en armure. et il n'est rien qu'elle sache encore dire -- les iris égarés dans ceux de l'homme agenouillés, en quête de réponses qui ne viendraient pas, comme s'il pouvait seulement révéler que tout n'était que cauchemar, irréelle illusion qui se tairait au matin. trop consciente, pourtant, que ce n'était là qu'espoir vain -- le silence laissé dans le myocarde, comme preuve indéniable de l'âpre vérité.
mais l'envie de supplier persiste -- d'implorer qu'il lui mente, l'empoisonne au venin de tromperies qui seraient moins intolérables que la réalité dont elle ne veut plus, pas alors qu'il n'est plus là. tell me he's not gone, kingsley. tell me he's coming back. tell me he's coming back. les mots se taisent, cependant, étouffés de conscience -- et dans une clarté fugace, c'est le ridicule qui apparaît, souverain au tourbillon d'émotions qui hurlent de chaos dans l'âme ; et elle laisse échapper un rire mêlé de sanglots erratiques, essuie de la manche les larmes qui continuent à ruisseler inlassablement en rivières infernales sur les joues. 'i should -- i should be the one offering, i'm -- my home.' my home. not ours. not anymore. 'worst host, i'm --' les mots s'étouffent dans un sanglot qui écrase la poitrine, et elle inhale plusieurs fois, comme pour tenter de respirer, dans un monde qui la tue. accrochée à l'idée de kingsley, pour s'éviter de réaliser, s'empêcher de déraper --   et elle se redresse, s'arrache au sofa avec l'intention floue de s'affairer dans la cuisine, faire siffler la bouilloire, s'interdire de se focaliser sur son âme qui se délite. un geste maladroit, pourtant, et la tasse de thé encore trop chaud abandonnée au milieu des livres s'accroche à la trajectoire de sa main, se déverse en morsure amère sur la peau, jamais aussi douloureuse que celle qui bouffe le cœur -- une digue, qui cède finalement, en torrents lacrymaux, alors qu'elle retombe sur le canapé, enfonce le visage dans ses paumes comme pour s'arracher au monde, s'arracher au regard trop bienveillant, s'arracher à l'horrible évidence que les yeux de james ne s'égareraient plus aux siens. 'i'm so sorry, i should --' be better. be stronger. have been there. une œillade qui s'échappe vers l'ami, enfin, le pardon imploré dans les lacs verts qu'elle pose sur lui, comme une supplique muette écrite à leur encre.  'i shouldn't keep you there, i -- it's so late, you must be so tired, you should be home, i --'
le cri qui ne se formule, pourtant prière seulement coulée d'un regard implorant qui se perd à ses yeux comme à une vague chaleur, à un vague réconfort.
please don't leave.
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Kingsley Shacklebolt
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MessageSujet: Re: in the end ; kingsley. in the end ; kingsley. EmptySam 1 Mai - 16:46


one could not endure the agony of consciousness, the filth of life, the loss, the loss, the loss.

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Il regrette d’être là. Il regrette d’être devenu le visage de tristesse. Il regrette de ne pouvoir rien faire à part être là, visage auquel s’associe maintenant le deuil, l’infâme révélation. Kingsley voudrait s’enfuir, retourner le temps, au moins juste assez pour accepter la pitié d’Alastor, lui qui s’est désigné volontaire pour rapporter l’horrible nouvelle -- mais le soldat n’a pas pu s’accorder avec son général, il n’a pas pu rester derrière et le laisser s’en aller dans la nuit, les voiles élancées vers cette maisonnée de Godric’s Hollow qui attendait le retour de l’aimé, qui n’a reçu que le néant, ce vide dégueulasse à la place de l’amour, de l’avenir et de toutes les promesses. Il s’en veut. Il s’en veut tant qu’il voudrait disparaître, se fondre avec le reste des fantômes qui tapissent les murs de leur réalité, devenir un de ceux qui observent, se reposer un peu, enfin. Il n’a oublié aucun nom mais a perdu le compte des enterrements, des mémoriaux, il ne sait plus, il n’a plus envie de savoir, il veut simplement un peu de paix, un brin de répit. - Eh, Lily, Lily… stop, breathe. Les doigts se posent sur la joue striée de larmes, le toucher comme un espoir vain d’inciter un élan de calme, la voix basse pour qu’elle ne se brise pas sous les griffes de la culpabilité, de son propre chagrin. Il est impuissant, géant à genoux devant l’agonie, prince de pacotilles qui ne maîtrise rien, qui ne peut rien apaiser, qui tremble face au miroir de ses opalines qui lui renvoie ses afflictions et la mémoire de son râle dans la nuit noire. Dans un coin de la pièce, le spectre de l’enfance et James qui lui tient la main, tous les deux accusateurs, les phalanges libres pointées vers l’auror imposteur. Il est spectateur, Kingsley, de l’atrocité de ce putain de destin et des déchirements qui le suivent, il porte en dedans la trace de tous les éclats, son âme presque charogne, en pâture malgré lui aux soeurs tisseuses de l’ignominie. Abîmé, blessé, plié, en deux, en quatre, en mille, mais toujours entier, toujours humain et l’abnégation l’emporte sur l’aigreur, au moins pour elle, au moins pour les autres, même si tout s’écroule dans l’antre de son esprit, même s’il ne reste dans les recoins de sa psyché que les ruines de l’homme qu’il s’était promis d’être un jour. Sa paume enferme la sienne, du bout des lèvres le sortilège pour soulager la brûlure, la seule peine qu’il peut lui dérober. Sa requête est presque un affront, elle le ferait presque bondir, sauf qu’il perçoit la litanie dans l'œil de l’amie. - I am not going anymore. Le ton se veut rassurant, déterminé, teinté d’une indéfectible promesse. You're not losing me, too. - I am not leaving you alone. Not tonight. Not ever. Les fantômes médisent silencieusement, il les regarde qui le sentencient, compagnon condamné à n’être que ça, un pilier, une force, jamais plus qu’un acolyte, un fusilier. - I’ll stay with you, for as long as you need me to.

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