“you’re a monster” he hissed; she laughed and said, “better a monster than an arrogant god”. (the monster in me loves the one in you) @NARCISSA MALFOY

Il sait dès le moment qu’il revient du ministère, que sa soirée est foutue. L’air est glacial, le silence est de plomb et il n’y a que les babillages de Draco qui résonnent entre les murs de la demeure. Lucius se positionne entre l’amusement et l’agacement face aux réactions de Narcissa, envers ce qu’ils sont devenus ces derniers temps. Sauf que par chance et non par pur hasard, car au fond, il sait ce qui la remonte à ce point, le sorcier est dans ses pensées. Mange en silence, pense à la dernière réunion des mangemorts, les ordres qu’il avait reçu et celles qu’il exécuterait. Il ne porte qu’à peine attention aux deux têtes blondes à ses côtés, réponds vaguement à des interrogations de la part de son fils puis une fois l’heure du supplice achevée, il regarde Cissy emmener Draco afin d’aller le border dans son lit. Le blond soupire, exaspéré par le laxisme appliqué par sa femme pour ce fils qui à ce train, n’aura pas les épaules afin de porter le nom Malfoy. Elle le surprotège, ce n’est pas nouveau et il remet son irritation dans un coin de sa tête; il ne changerait pas Narcissa, ni cette façon qu’elle avait de couvrir leur fils comme s’il ne pouvait pas respirer par lui-même. Ils en sont là désormais, s’il est toujours aussi fier de son fils, de sa femme, il ne peut s’empêcher de constater comment il appréciait jadis l’esprit de maman-lion de Cissy et ce qui l’agaçait désormais aujourd’hui.

Il aura apprit avec le temps à accueillir les sautes d’humeurs de son épouse d’un amusement mutin. Appuyé contre le cadre de porte, Lucius croise les bras et fait face à la blonde. Qu’elle parle. Il est impatient de savoir ce qu’elle a à dire, les motifs pour l’un des repas les plus glacials que ce manoir ait vécu, curiosité perverse pour ce qu’il en avait franchement rien à foutre. Ces derniers temps, le thé aurait pu être trop froid qu’elle en aurait fait une montagne et c’est donc effronté à souhait qu’il la laisser déverser sa colère froide sur lui. Lui ? Leur éviter un si beau moment en famille ? “Te connaissant, j’en doute.” Hautement désagréable. Pas tout le temps, mais souvent ces dernières semaines pour ce qui s’était révélé être une autre facette de la personnalité de son épouse qu’il n’avait jamais décelé en treize ans de vie commune. Narcissa est de ces femmes à l’aura mystérieuse et le trentenaire n’aurait jamais assez de toute leur vie pour la découvrir totalement, ce qui faisait partie de l’attrait, de son charme. Il se targue toutefois être de ceux qui la connaissait le mieux, suffisamment pour savoir lorsqu’elle n’était pas tout à fait honnête avec lui. Il n’en dit rien, sait qu’elle viendra vers lui le moment opportun et la laisse lui faire la gueule à bon va. Il n’ose même pas prétendre que la question est stupide pour ce qu’il sait sa femme être brillante, bien plus que la plupart des sorciers qu’il connaissait, et de loin. Lucius observe sa femme se servir un verre, sourit parce qu’elle ne lui en offre pas un, puis affiche un air suffisant pour les beaux yeux de cette divine créature croisée démon. “Tu n’as jamais voulu de la marque, ça ne te concerne donc pas, Cissy.” Le même ton condescendant qui se retourne vers l’instigatrice de ce qui s’annonce être une énième querelle dans le couple, Lucius signifie clairement qu’il n’avait jamais eu l’intention de lui en parler, sans équivoque. Il poursuit sa tirade, doucereux. “Et puis ma chérie, à quoi bon te reporter mes faits et gestes quand ta cinglée de soeur le fait si bien à ma place, hm ? Ce n’est pas comme si le résultat aurait été différent. ” Il n’était qu’une question de temps avant que Bellatrix ne perde la boule pour de bon, il ne le savait que trop bien -ou du moins s’en doutait fortement- et tous les arguments étaient bons pour agacer son adversaire le plus coriace; l’amour de sa vie. Il la met au défi de le contredire. Comme si le fait qu’il lui annonce lui-même aurait changé la réaction disproportionnée qu’elle avait à l’instant. Les arguments seraient différents, le résultat ? Le même. Lucius se redresse droit dans ses bottes, puis fait quelques pas en direction de Narcissa, pointant vaguement le verre de vin qu’elle a dans les mains. “N’en bois pas trop, tu sais comment tu es.” Afin de pousser le vice un peu trop loin, toujours. Elle n’a aucun problème, Cissy n’est jamais moins que parfaite, mais dépendant de l’humeur un verre de vin de trop pouvait les emmener bien loin ; de l’indécence aux larmes, à la passion ou la rage.

“you’re a monster” he hissed; she laughed and said, “better a monster than an arrogant god”. (the monster in me loves the one in you) @NARCISSA MALFOY

“ Ah, je vois. Très bien. ” Ce qui est de mise pour l'un ne l'est pas pour l'autre. Exclure Narcissa n'était pas tant l'idée que de s'éviter un mal de tête, mais soit. Elle est vexée, retranchée dans un rôle de spectatrice qu'elle n'apprécie guère - sans vouloir pour autant y participer, s'entend - ça exaspère le mari, ça le fait rire. Lucius ne rajoute pas d'huile sur le feu, choisi ses combats et n'insiste pas plus. Il attend son moment, attend d'avoir plus d'indices avant de charger les armes. Ce qui la concernait le regardait également, mais il semblait y avoir un oubli de ce côté, comme la mauvaise volonté  qu'ils ont en communs, ces sorciers de familles pures. L'aisance et l'impatience de ceux qui obtiennent tout ce qu'ils veulent, tout le temps. “ Ne me donne pas d'ordres, Narcissa. ”   Le ton s’élevait. À peine, presque rien, mais il était aussi agressif que s’il s’était trouvé devant quelqu’un qui n’était pas elle - lui donnant ainsi l’honneur d’oublier qui ils étaient l’un pour l’autre le temps de tout mettre au clair. “ Je n'ai aucun intérêt à te cacher quoi que ce soit, pas même de m'éviter une migraine apparemment. De plus, ce que je fais ne t'importe que très peu ces derniers temps et si ta vile soeur ne t'avait rien dit, aurais-tu seulement remarqué ma sortie ? ” L’intention n’était pas de se montrer en victime, jamais, mais lui remettre sa propre hypocrisie au visage de la plus doucereuse façon, ne pas oublier que tout dans leur relation règne désormais dans le chaos. Il sait qu’on ne lui dit pas tout, mais n'a pas assez d'informations en main, pour en faire quoi que ce soit et s'il aura toujours été séduit par le côté mystérieux de sa femme, celui qui se pense mieux que lui à tout les niveaux commence à le gonfler plus que de raison.

Lucius n’acceptait l’autorité de personne, outre le seigneur des ténèbres. Pas même celle de Narcissa - pas dans ses décisions concernant le mage noir ou ses affaires, étant toutefois beaucoup plus laxiste au lit, dans le choix de ses robes de sorciers ou a peu près tout le reste de sa vie. Il n’avait pas prit la tête d'une des familles sorcières les plus puissantes pour entendre sa propre femme lui dire 'non' et ainsi entraver sa volonté, ou du moins tenter de le faire et fièrement. La directive est claire, ses ordres sont données et déjà discartées par un Lucius effronté qui affiche encore un sourire, qui ne considère même pas l'option de ne pas participer à cette attaque. “ D'accord et comment crois-tu pouvoir m'en empêcher ? ” Le blond se rapproche de sa femme, le regard perçant, mais pas furieux, dans la provocation. Il est encore joueur, parce qu'il sent que la mascarade craque, mais pas assez. Il est si proche d'elle, sa main effleure la clavicule de son épouse, son parfum l'encense. Si proche d'elle, mais si loin à la fois. “ Tu comptes défier la volonté du seigneur des ténèbres, Narcissa ? ” Sa voix n'est plus que murmure, alors qu'ils sont bien plus à proximité qu'ils ne l'ont été depuis longtemps. La question, si donnée sur le ton de l'humour est sérieuse; l'ordre a été donné par Voldemort et on ne lui disait pas non aussi facilement. Sa bouche s'approche de l'oreille de Narcissa, alors que les doigts de sa main droite tracent la joue de la jeune femme, provocant des frissons contre son échine au passage. “ Me demander de le faire pour tes beaux yeux, peut-être ? ” Ce qui ne s'avérait pas plus intelligent de leur part. Lucius croyait dur comme fer à l'idéologie, bien plus qu'en une entité propre. Voldemort lui importait bien moins que la pureté du sang, que sa femme, que son fils, mais il n'était pas assez idiot pour le montrer, pour le prouver et risquer d'en payer les frais. “ Tu es somptueuse Cissy, mais pas à ce point. ” Si, elle l'est, tout le temps pour lui, mais pas comme ça, pas lorsqu'on parle de survie, de ce en quoi il croit, de l'action dont il a cruellement besoin, de ce qui le définit. Lucius ricane, comme si l'idée était ridicule, puis recule de deux pas, prend la coupe de sa femme pour y boire une gorgée de vin qui goûtait étrangement amer, mais aussi comme la victoire.

“you’re a monster” he hissed; she laughed and said, “better a monster than an arrogant god”. (the monster in me loves the one in you) @NARCISSA MALFOY

L’image de sa femme perdant peu à peu son calme l’encense plus que de raison, la vision l’amuserait presque si ce n’était pas des propos qu’elle tenait à son égard et ce qu’au final, elle pensait vraiment de ses agissements. Lucius n’avait pas à s’expliquer, encore moins justifier ce qu’il faisait - encore moins à sa femme. C’est ce qu’Abraxas lui avait inculqué dans ses jeunes années, mais tout comme son père avant lui, le blond avait auprès de lui une femme bien trop intelligente pour être ignorée, pour être placée au beau rang d’accessoire. Narcissa n’était rien de tout cela, bien que cela rendrait sa vie bien plus facile à gérer si c’était le cas. Plus facile, mais incroyablement ennuyant. Il sait qu’il a raison, qu’au final, elle n’interrogeait ses agissements que lorsque ça lui semblait opportun, ignorer les dernières semaines, voir les derniers mois où le manoir était devenu plus que silencieux, seulement entre-coupé de querelles serait hypocrite de sa part, Lucius se sachant pas totalement innocent, mais pas l’unique coupable non plus. Il ne reconnaissait plus leur dynamique, même s’il ne l’avait jamais remis en doute pendant plus de treize ans.

Interpellé par son nom de famille, Lucius se raidit, stoique. Il avait toujours été joueur, mais s’approcher de sa femme ainsi lui avait laissé un goût d’inachevé, de trop peu. La douche de colère froide qui se déverse sur lui a raison de ce sentiment toutefois, l’homme incrédule, qui garde toujours un sourire mutin. Ils sont loin l’un de l’autre, se toisent avec animosité, mais il y a plus que cela. Bien plus. “Tu sembles penser que Draco et toi ne comptez que très peu pour moi.” C’est ce qu’il retient de l’échange, refusant l’idée d’un revers de la main. Ils sont ceux qui comptent le plus pour lui - alors d’où venait l’idée absurde qu’il préférait le seigneur des ténèbres à sa propre famille ? L’idéologie, le mouvement qu’il supportait bien plus que le mage noir, cette détermination à participer à cette attaque, tout n’était motivé que pour le monde du lendemain; un monde où sorciers purs seront maîtres, là où le pouvoir sera omniprésent et un monde où les sang-de-bourbe n’existent plus afin de menacer les sorciers qui méritent leurs places. Ses bras se croisent sur son torse, puis finalement se délient afin de se passer les mains dans les cheveux. Lucius soupire et finalement offre un peu plus à la blonde face à lui “Tout ce que je fais, je le fais pour nous. Pour l’avenir de notre fils. Ne doute jamais de mon affection, Narcissa, je ne pensais pas devoir me réitérer.” Ne pensait pas devoir la convaincre que ce qu’il faisait, il le faisait pour le bien de tous, de leur fils en premier, pour les années à venir. Il est évident qu’il est amoureux de sa femme, il n’en a pas regardé une autre depuis l’époque de Poudlard et encore.

Lucius ne bouge pas d’un centimètre, refuse de faire le premier pas vers sa femme quand même bien les paroles qu’il venait d’avouer le faisait par elles-mêmes. Ils sont terriblement têtus, fiers, orgueilleux, mais le blond plus que bien d’autres. “Ne m’appelle plus Malfoy. Si l’envie me prend de retrouver l’emmerdeuse du temps de Poudlard, je t’aviserai.” Le ton est froid, mais ses yeux racontent une autre histoire, bien plus espiègle, alors que la colère s’estompe dans son myocarde pour laisser place à de l’amusement. Il a comprit - pas en autant de mots - qu’elle tenait férocement à lui et que son attitude désagréable résultait d’une réelle inquiétude. Il passerait l’éponge cette fois-ci, parce qu’il est fatigué de se battre pour rien, parce qu’il ira qu’elle le veule ou non et qu’il le faisait pour eux, avec fierté. Il se retient de mentionner que Bellatrix n’a pas le droit à ce genre d’éclatement de la part de Cissy, mais ravale son commentaire in-extremis afin de ne pas partir un nouveau débat sur sa belle-soeur de l’enfer. Un sourire perce sur les lippes de Lucius, alors qui contraste avec les paroles d’avant. “Pour toi, c’est Lucius, mon amour ou idiot.” et plusieurs autres sobriquets interdits, utilisés uniquement par elle et sous le couvert du manoir, bien loin de tout témoins.

“you’re a monster” he hissed; she laughed and said, “better a monster than an arrogant god”. (the monster in me loves the one in you) @NARCISSA MALFOY

Il reste silencieux, face aux reproches masquées de sa femme. Il sait qu'il n'est pas le plus démonstratif et pourtant, il aurait cru qu'elle ne douterait jamais de son affection pour elle. Après tout, il n'est l'homme que d'une seule femme, la sienne et n'a pas même l'ambition de regarder ailleurs. Parce qu'elles ne sont pas elle, parce qu'elle est chiante, mais qu'il pourrait bouger mer et monde pour cette dernière. Lucius est toutefois, tout comme sa femme, maître de ses émotions - du moins celles qu'il n'a pas envie de faire transparaître - et reste de marbre. “Treize années plus tard et pourtant aucun regret.” Une emmerdeuse, la sienne. Son regard est teinté d'un bref éclair d'admiration, parce qu'elle n'était évidemment pas que ça. Oh, il en a des regrets, mais pas face à son union, pas face au choix qu'il avait fait il y a tant d'années et qui auront pu se réaliser grâce aux matriarches de leurs deux familles. La famille qu'ils forment avec Draco est tout ce dont il a besoin. Il a des envies de plus parfois, d'un autre bambin blond au parfait portrait de ses parents, mais la chance ne semblait pas leur porter fruit de ce côté. Lucy, mon amour idiot Son sourire reste présent, s'élargie même face à l'agression qui tombe entre eux. Il la connait, il sait, mais parce que c'est ce qui l'énerve le plus, face à la fureur de Narcissa, il n'y a que ce sourire qui puisse envenimer ou désamorcer la situation, dépendant de l'humeur générale. Le ravaler ? “Avec un peu de détermination, il n'y a que toi qui en soit capable.” Un peu plus de provocation pour un peu plus de résultats.

Les bras de la somptueuse blonde l'enserrant soudainement, Lucius referme les siens contre la silhouette de Narcissa à son tour. Son nez trouve automatiquement la nuque de sa femme et il y dépose un baiser discret alors qu'il l'écoute d'une oreille peu attentive. La proximité fait un bien fou, plus qu'il n'est prêt à l'admettre et l'empêche de se concentrer convenablement. Tout contact avec elle était précieux et parce qu'ils se faisaient plus rares, il constate qu'il a aussi tendance à l'oublier. Lucius ricane aux dernières remarques, mais les battements de son coeur se calquent à ceux de sa femme. “Plus simple, certes. Mais tu t’ennuierais, Cissa. Et moi aussi d'ailleurs.” Le surnom est doux, la réponse l'est tout autant. Lucius se détache à peine de sa femme, seulement pour relever doucement son visage vers le sien, d'une main tendre. Geste rare. Il dépose un baiser sur ses lèvres, une fois convaincu qu'elle ne le mordra pas, puis ferme les yeux un instant avant de dire une énième bêtise. “C'est bien plus amusant de voir l'orage se former dans tes iris. Plus excitant aussi.” Moqueur toujours, mais cette fois-ci, il n'y a aucune malice dans ses airs, dans ce qu'il dit, dans ce qu'il montre. Seulement une profonde affection, alors que la colère était retombée comme la poussière. L'étreinte se resserre contre lui, il y répond avec une évidence même. Il comprend les motifs de sa femme et les raisons qui la poussait à agir ainsi, il n'y était toutefois pas vraiment réceptif. Désireux de toutefois enterrer cette hache de guerre, Lucius se montre plus conciliant, presque ouvert à la négociation. Le blond prend le visage de Cissy entre ses deux mains, observe ses traits, caresse doucement sa joue, alors que les bras de la jeune femme entouraient encore sa taille. “Et si je n'y vais pas, Narcissa. M'empêcheras-tu d'aller à la prochaine ou l'autre d'après ?” Il connait la réponse, mais doit tout de même poser la question. “Car si tes charmes ne fonctionnent que trop bien sur moi, il n'en est pas de même pour le seigneur des ténèbres, tu le sais bien.” Un peu d'humour dans une conversation qui pouvait rapidement se retourner contre lui, mais Lucius n'a plus l'énergie de se disputer, plus l'énergie de se demander ce qu'elle peut bien lui cacher, non. Il décide donc d'oser un dernier argument, pas forcément pour cette attaque, à laquelle il est désormais incertain de participer, mais pour les autres, pour le futur. “Ça n'a jamais été dans ma nature d'abandonner, ne me demande pas d'être ce que je ne suis pas. Après tout, c'est de ce sorcier dont tu es tombée amoureuse, pas d'un pauvre type qui fuit l'affrontement et ses responsabilités, un lâche.”

“you’re a monster” he hissed; she laughed and said, “better a monster than an arrogant god”. (the monster in me loves the one in you) @NARCISSA MALFOY

La mi-temps, le semblant de paix, l’harmonie entre les deux semblait bien loin derrière. S’il s’était pensé sorti du bois, par Merlin, il n’y avait pas plus insistant qu’une femme demandant à avoir le dernier mot. Réconforté par la proximité, par la pression exercée par le corps de sa femme contre le sien. Rien ne durait éternellement. Les paroles dépassent rapidement la pensée et c’est piqué dans l’ego, sa fierté, qu’il réagit au quart de tour. “Est ce que tu me crois incapable de prendre des risques sans y laisser ma peau ? As-tu si peu foi en mes aptitudes ?” Lucius soupire, agacé. “Ta confiance en moi est rassurante, chère épouse.” ou signe que rien ne va plus entre eux. Avant, il était le plus fort, le meilleur et sous l’oeil de Narcissa, il n’aspirait à rien de moins. Force était de constater que les temps avaient bien changés et qu’il n’était plus le champion qu’il se savait être pour elle.

“Je suis mangemort. Évidemment que c’est lâche.” Ça tombe sous le sens, c’est l’évidence même de ce qu’il avance, de ce qu’il est, des idéaux qu’il sert. Lucius est plus fidèle à sa famille qu’à n’importe qui, même Voldemort et pourtant, face à Narcissa, face aux confessions qui ne quittent pas les lèvres, il est incapable d’y remédier. Elle ignore à quel point il sacrifie pour elle, ce qu’il serait prêt à faire pour elle. La distance le brûle, lui fait plus mal qu’il ne le pensait, mais surtout, c’est la colère qui prend le dessus. Malgré ce qu’il pouvait dire, malgré les arguments logiques, malgré tout, les murs de Narcissa restaient bien élevés. Avant, il s’amusait à tenter de les escalader, il n’avait plus la patience aujourd’hui. Si elle voulait être déraisonnable, soit. Il n’avait pas à rester pour en subir les conséquences. “La discussion est bien close, mais ne te fourvoie pas; elle l’est depuis un bon moment déjà.”

Le manteau de Lucius est apporté par leur elfe de maison qui savait toujours quand il était temps d’offrir une porte de sortie à ce couple sur le point d’imploser. Les paroles sont lourdes de sens, le regard l’est tout autant. Il a envie de crier, de tout jeter par terre, mais ce n’est pas dans son éducation. Le blond reste froid, détaille sa femme, comme seul témoin la douleur dans ses iris. Elle lui cache des choses et s’il ne s’était pas fait insistant auparavant, c’est qu’il pensait que remédier à la situation serait bien plus facile qu’il n’y semblait. Lucius enfile le manteau prestement et se retourne une dernière fois vers sa femme, sur le point de monter vers leur chambre. “Je ne suis pas dupe, Narcissa. Si j’ignore ce qui te ronge, je sais que tu me le cache. Je t’aime, mais ne me dépeint pas comme le seul méchant de l’histoire; les cachotteries se jouent à deux.” Un long regard, un silence. Il l’aime plus que tout, vulnérabilité divulguée sans vraiment le vouloir. Il a besoin de penser. Elle a besoin de penser. “Ne m’attend pas.” Et crac, transplanage.