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The ballad of Cleopatra - Astor

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Salma Anstruther
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Salma Anstruther

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MessageSujet: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyJeu 18 Juin - 15:54

the ballad of Cleopatra
I was Cleopatra, I was young and an actress when you knelt by my mattress, and asked for my hand ☽☽☽ @Astor Bullwark

La routine qui passe, trépasse dans la vie qui fait masse, les heures, et les secondes doucement, lentement avancent. Tu pensais, encore, et encore à lui, à eux, à ce qu’ils pourraient faire, construire, vivre, dans cette vie, calme, faisant de cette routine une continuité délicieuse, envoutante, chemin de lumière, doucement, déambulant, main dans la main. Toi, obnubilée, par ses mots, par sa voix dans ton crâne, dans ton cœur, un autre, des souvenirs, un cœur qui ne t’appartient finalement pas, jamais, toujours à lui, lui qui t’a tout pris, lui qui hantera toujours tes pensées, qui sera toujours là, au croisement des chemins et Ruben, se retrouvant au sillon, te lâchant la main, sûrement pour partir dans une autre direction, avec lui, ou toi tu ne seras pas, toi, seule, toujours seule. Tu aimais être là, là dans ce monde qui t’appartient, ou les odeurs, te rappellent les rires, les moments de cette enfance qui te semble si lointaine, de lui et son odeur d’épice, et son accent d’orient, Salma et Zahra courant dans les allées, essayant de faire des potions en cachette dans l’arrière-boutique. Le retentissement de la cloche, brisant le silence, brisant ce moment d’enfant, claquant la porte et lui qui apparait, et le monde qui se suspend, et ton cœur qui bat, parce que tu le sais, tu le sens.

Tu souris, professionnelle, le cœur battant, toujours, et lui qui te regarde. Tu ne sais pas combien de temps tu es restée là, Salma, à le regarder, tout qui reste suspendu, sans aucun bruit. « Bonjour, puis-je vous aider ? » Tu entames un nouvel acte, une nouvelle scène. Pauvre fiancée malheureuse, éconduite, pauvre garçon, amoureux, regardant chacun l’homme qu’ils aiment avancer un pas vers l’un, un pas vers l’autre, aucun des deux n’étant vraiment parfait pour lui, ni lui, ni toi, vous, vous imparfaitement imparfait, et lui qui a besoin de lui, de toi, pour avancer, pour continuer, pour être heureux. Tout les trois, vous balançant, à deux doigts de tomber, de basculer dans un abysse noirci, ne sachant pas avancer sans l’autre. Tu devais le rencontrer, c’était votre destin, là, lui, l’épée de Damoclès, flottant au-dessus de ta tête, prête à te tuer, brisant enfin, cette douloureuse agonie.
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Astor Bullwark
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Astor Bullwark

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emploi : (contrebandier) marchand de tout, de denrées précieuses, d'herbes mystérieuses, le gars qui trouve ce que les autres cherchent, passeur des corps et des matières, fournisseur de secrets et d'objets quelconques.
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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyDim 21 Juin - 14:12

the ballad of Cleopatra
I was Cleopatra, I was young and an actress when you knelt by my mattress, and asked for my hand ☽☽☽ @Salma Shafiq


Les badauds clabaudent dans les rues bondées, multitude qui épuise le dipsomane des grands espaces, du ciel infini. Ses pas le mènent, dans les méandres du Chemin de Traverse, l’égarent ici et là entre les vitrines, dédales alambiqués où les ombres fuligineuses se cachent pendant le jour, petite pensée grinçante dans le fond de sa caboche, qui se fait plus décisive à chaque enjambée. Ratiocination décadente de l’enfant curieux, comprendre, savoir, pourquoi, pour rien, pour dessiner les traits d’une inconnue qui ne l’est pas tant. Déraison des amours ratés mais des amours toujours vivants, de ce cœur qui revoit la lumière, ébloui par le soleil de son adolescence. Pour le bélître aux rêves empoisonnés les ténèbres n’ont plus la même saveur, elles ne sont plus si familières maintenant que la chaleur a frôlé son âme, chatouillé les sens jusqu’alors engourdis d’avoir vécu sans lui. Il se souvient. De tout, de rien. Du temps qui passe. Des baisers volés. Des serments tronqués. De tous ces chuchotements. Ô comme le cœur vacille. Comme la tête se perd. Il ne sait plus. Il ne sait pas. Le temps change. Ils ont changé. Et pourtant là, ça cogne dans le fond de son crâne, toutes les promesses devenues les infâmes glossolalies de ses songes. Curiosité malsaine de l’amant d’autrefois, il descend la rue les mains dans les poches, le palpitant au bord des lèvres.

Intrusion dans l’antre de la beauté de l’orient, terrain vaguement connu mais qui soudain lui semble hostile sans le vieux qui d’habitude hante les lieux de son aura cacochyme. Le cartomancien connaît l’arrière-boutique, loin des éclats solaires, mains serrées pour conclure le pacte idoine, pour le profit, l’accord secret pour conforter les zélateurs des remèdes sorciers, il procure les mercuriales récoltées aux confins du monde connu, lui l’aventurier, contrebandier à la peau brune qui disparaît avant que l’on puisse le voir. Audace soudaine après les tergiversations, oblativité au nom d’un amour depuis longtemps abandonné, cœur brisé à force de logomachies cruelles, abruti par la force des sentiments retrouvés, jamais vraiment perdus, dissimulés là dans l’obscurité de ses souvenirs tus. La silhouette magnifique se compose entre les lumières. Salma. Il voudrait la vilipender, la détester, parce qu’il lui appartient, parce que la bague autour de son doigt est un vœu d’éternité, et comme ça lui mal au cœur, à Astor, comme ça le brise, et il ne peut que s’en vouloir, parce qu’il pensait choisir la vie en partant mais qu’il n’a trouvé que la nuit. Son anamnèse murmurée aux cieux qui ne l’écoutent plus, il espère discerner les contours, apercevoir en elle les raisons qui font vibrer Ruben, qui l’ont fait s’agenouiller et lui offrir son toujours. Jauger la concurrence, cesser de se l’imaginer, la regarder, la faire vraie, la faire humaine. Comme ils l’aiment, si seulement ils savaient, comme ils se ressemblent dans leurs différences. « Bonjour, puis-je vous aider ? » Indifférence ou ignorance, comédie et tremblements, les deux qui se regardent dans la solitude toute relative, un instant partagée, cœurs qui vibrent à l’unisson pour le même homme. Jalousie qui gronde en dedans. Elle est belle, si belle, et la douceur se décline sur les traits majestueux, petite déesse qui est son futur alors qu’Astor n’est que le fantôme d’un passé ombrageux, éclaté par ses propres erreurs. « Il me faut des feuilles d’aconit et une fiole de millepertuis. » Jouer le jeu, les ingrédients comme un message subtil, tu sais pourquoi, tu sais pour qui, pour la tester, savoir si elle sait, si ça lui importe. Le comptoir pour seule distance entre les forces en présence qui s’étudient d’un œil méfiant, défiante lueur dans le regard noir. Prêt à tout pour son soleil.
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Salma Anstruther
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Salma Anstruther

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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyJeu 9 Juil - 12:38

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Le cœur qui bat encore et toujours, pour lui, pour eux, pour vous, lui et toi et vos palpitants battant dans un unisson qui dégomme pour le loup qui sommeille, pour l’homme qui ne sera jamais entièrement à vous, la possession qui nuit, qui détruit et toi, qui ne sait pas le regarder avec bienveillance, lui qui a tout gâché, lui, lui que Ruben aime, qu’il aime plus que toi, parce que tu seras toujours à la seconde place, parce qu’on ne peut pas remplacer un premier amour et toi, tu n’es celui de personne. Tu n’as que ton annulaire qui brûle, souillé par une bague qui ne vaut rien, par une demande vide, dénuée de tout sens. Tu ne mérites pas ça Salma, et pourtant, tu le sens que c’est ta damnation, pour ton silence, pour ces meurtres, dont tu es liée, pour ça que l’on te brise le cœur, parce que tu n’as pas vengé ceux qui ne battent plus. Tu aimerais lui demander de sortir, oser, avoir le courage de tout affronter, de te battre, pour Ruben, mais tout cela ne vaudrait rien, du temps gâché, de l’énergie gâchée, contente-toi de ce que tu as Salma. Tu as la bague, lui a son cœur, sois heureuse Salma, tu l’auras un peu, dans ton lit il dormira, sa descendance tu enfanteras, mais son myocarde, lui ne t’appartiendras pas, jamais, pas complètement. Une chance, donne-toi une chance, les mots de Ruben dans ta tête ne sont plus que des effluves face au feu qui anime, face à lui qui te nargue, qui t’observe, lui qui te taraude, qui te juge comme tu es occupée de le faire.

Tellement près, si près de toi, cet adonis qui te vole ce qui t’es de plus cher, cet homme qui voudrait te prendre ce qui est à toi, ta possession, ton homme et te voilà dansant, lascive dans une folie amère, dans une jalousie acide, lui pour qui tu pourrais tout donner, tout faire, tout dire, lui, ô lui qui ne t’aimera jamais comme il peut l’aimer lui, Astor. Les images floues, de ton inconscient, imaginant les deux amants viennent te hanter et tu n’arrives déjà plus à le regarder en face, tremblante, prête à hurler, à le tuer, à jouer de milles folies mais à quoi cela servirait, ô Salma, tu as gagné, victoire amère, sans joie, gagnante de superficialité, n’ayant pas eu le cri du cœur. Tourne autour, un message qui te fait comprendre les choses, tue-loup, il te nargue, il te fait comprendre, il marque son territoire et tu ne cilles pas, jamais, tu ne le laisseras pas gagner, prendre ce qui t’es de plus cher, tu ne le laisseras pas te déchirer le palpitant, il n’en a pas le droit. « Je vois. » Tes yeux ne sont que flammes, ne pouvant pas cacher cet éclair jaillissant, cette haine qui grandit. Devenant une autre, un double, ne reconnaissant plus la Salma, qui jadis, se cachait dans les allées pour l’observer, lui, qui avait déjà gagné ton cœur avant qu’il ne se rende compte des nœuds qui s’enroulaient déjà autour de vos poignets, vous liant, à jamais, contre son gré. « Une potion tue-loup, c’est quelque chose que je prépare quotidiennement moi aussi. » Pour lui, toujours pour lui, parce que toi aussi tu es là, les deux flancs de la pyramide qui se déchire pour garder ce diamant, ce soleil qui les anime, deux arêtes du triangle qui s’élargisse, pour lui, le sommet, le graal, la consécration de cet amour qui vous dévore, qui vous détruit, autant lui que toi. « C’est pour Ruben, n’est-ce pas ? » Tes yeux se plongent dans les siens. « Astor. » Tu lui souris, féline, vicieuse, serpent qui crache son venin, et toi qui te transforme, n’étant plus l’aimable Poufsouffle que tu pouvais être autrefois, le choixpeau dans tout ses états, en voyant ce mal qui te ronge depuis si longtemps, ses jugements sûrement faussés, n’ayant pas pu voir dans les profondeurs de ton âme. « Tu ne manques pas d’impudence pour venir te présenter comme ça chez moi. » Tu es là, dure, froide, cruelle, sur tes positions, pour lui, toujours pour lui.

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Astor Bullwark
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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyMar 14 Juil - 22:02

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Palpitant dévasté par le charme d’orient. Déesse au niveau des vivants qui se tient là dans le calme de cette fin d’après-midi, tête à tête improbable entre les étales mordorées, cœur vacillant sous le coup de cette réalité violente. Jalousie coincée en travers de la gorge, amour intouchable de l’ange brun, elle se dessine sous les traits divins de l’orient. Il ne la gratifie pas d’une réponse, elle sait. Il n’est pas capable de reproduire le salut pourtant, il ne peut qu’être le baume du lendemain, entre les derniers éclats de l’aube, lorsque la bête lui rend l’humain jalousé. Démon qui le possède, à qui jamais il n’échappe alors qu’eux deux, fous amoureux, essaient en vain de saisir l’insaisissable, l’âme capable d’en aimer deux, l’incompréhensible fardeau et l’ineffable douleur. Son prénom roule sur les lèvres carmines, dédain perceptible dont le venin ne cherche qu’à blesser. La lippe perfide du serpent s’étire au coin, régal de se trouver une adversaire de taille, crainte soudainement balayée par l’attrait de la fureur, dans les mots, dans les r’gards, dieux dévastés à la lisière du monde, fracassés par la férocité des sentiments communs, ce feu ardent qui dévore les entrailles et ravage la raison. Duel splendide entre les ombres qui se haïssent sans se connaître, par principe, pour la beauté du geste. Les opales voraces s’attaquent et se comprennent sans l’savoir, putain si tu savais comme on l’aime, on l’aime si fort, on l’aime à deux, à s’en défaire du genre humain, prêts à tout, même à s’détruire, même à s’faire mal.

Verve cinglante qui claque, colère émanant des pores, palpable, morsure dans l’âme du froid délétère. Il hausse les sourcils, un brin amusé, la vipère, les mots se lient doucement autour de la langue acérée, volonté de s’esquinter, au nom d’une passion brutale, viscérale. Vague pensée pour l’aimé qui hante leurs caboches déchaînées et qui n’approuverait ni de l’affront ni de la honte, lui qui partage les corps et les draps, vogue de l’un à l’autre sans qu’ils ne puissent rien lui en redire, bienheureux de l’avoir pour eux, rien qu’un peu, même pour quelques heures. Le voyant envieux cependant, des promesses qu’ils se tiennent, Salma et le soleil, de l’éternité terrestre, vies entremêlées par les serments, au moins aussi puissants que ceux briser par la bêtise d’un adolescent peureux. – Appelle ça d’la curiosité morbide, dit-il simplement, de l’index pointé la bague de fiançailles détestée, avant que ses doigts ne s’aventurent, désinvoltes, sur quelque article posé sur le comptoir qui les sépare. – Je suppose qu’il était temps que l’on se rencontre. Jauger la compétition. Comparer les futurs ; le sien déjà rongé, le leur infini. Ne rien laisser paraître, de l’injustice ressentie, de son droit à elle de l’avoir pour toujours, de sa peine à lui d’avoir tout gâché avant même que ça ne commence. Lecture fictive des noms des herbes exposées, fausse indifférence dans le seul but de l’agacer, écorcher un peu plus la surface de cette rage lancinante.

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Salma Anstruther
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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyVen 17 Juil - 14:37

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Violence de l’âme qui bouscule, les coups encore et encore dans ce palpitant qui ne sait plus battre correctement. Tu pourrais te couper les ailes, capturer ces démons qui te dominent, te possèdent, quand il est là, près de toi, tout oublier, tout laisser, pour lui, pour que son sourire illumine le monde. Tout éclaterait pour toi, devenant une mendiante, une perdue qui cherche son monde, sur ce chemin de rocaille, les genoux qui se dégomment et lui, lui qui ne te regarderait plus, son souffle qui ne se poserait plus sur tes joues. Tout tourne, tout ne devient que brouillon, embrume qui aveugle ton cœur, et lui, Astor, et son nom qui ne cesse de déchirer, de creuser un trou encore plus profond dans ton abdomen, où la lumière se niche, laissant place à cette part d’ombre, à cette Salma que tu arrives à dominer, la plupart du temps, qui sort, que pour lui, comme un loup, parce que toi aussi, ô Salma tu as cette part d’ombre, cette noirceur qui aveugle, pour ça, probablement que tu arrives à passer au-dessus de la lycanthropie. Animale, brutale, comme lui, finalement, te reconnaissant plus dans cette face cachée, de la lune, argent qui nappe, les secrets qui brûlent, empoisonnés, il serait mieux que toi, pour lui, toi, qui l’emmènera vers le bas, toi et tes fourberies, toi, qui n’a jamais eu assez de courage, lâche, au point de laisser sacrifier tes amis, au point d’accepter, presque d’imprégner ta peau, douce peau épicée, d’un reptile, des vices corrompus. Fidélité qui détourne, amitié, qui agonise. Oxygène commençant à se rarifier dans cette pièce, qui avance, qui écrase, et toi, qui manque de tout, trop petite, trop exposée aux blessures du cœur, à cette jalousie mordante, fourbe, acerbe qui englobe ton myocarde, plus vite, battements qui cadencent, dans une danse victorieuse, pour lui, l’amant, l’amour, l’homme de votre vie, vous battant, lion, rugissants, dans une courtoisie monocorde, les regards viles, acides, meurtris, de vos deux âmes, colère à peine voilée, deux êtres, individus, se liant d’une corde lénifiante, tellement semblable, tellement pareils, vous noyant dans la même eau, dans la même douleur, de cet amour qui n’aurait jamais du exister, toi qui n’aurait jamais du faire parti de l’équation, dénaturant la perfection, le théorème adéquat, la pyramide, prête à s’effondrer à tout moment, la base de tout, vacillante, ne sachant choisir entre la lune et le soleil, entre toi et la stabilité, toi et ta douceur, et cet amour sans faille, entre lui et la passion, lui et cet amour qui n’en finit jamais, lui, lui, qui sera toujours au-dessus de toi, peu importe ce que tu peux faire Salma, tu viendras toujours en seconde position, le second choix.

Des mots qui ne sortent pas, des phrases toutes faites, des sortilèges douloureux à lui infliger, le tuer, ô un seul sortilège et tout serait différent, le faire disparaitre, ne devenir qu’un duo, facile, limpide, et rien qui ne sort, parce que tu l’aimes, parce que tu ne veux que son bonheur, et que la lumière lutte, encore, toujours, face à l’abysse, aux volutes de fumées souillées. « Tu apprécies le masochisme malsain ? » Tu souris à peine, douce, le masque de porcelaine se craquant, brûlant, fondant, et toi qui tient le coup, campée sur tes positions, sans qu’il ne puisse voir tes ongles, s’empalée dans la peau tendre, de tes paumes torturées. « Ruben a fait son choix, Astor. C’est moi qui porte la bague, pas toi, alors ne te mets pas en travers tout ça, je t’en prie. » Tu soupires, hésitant à le supplier, fierté qui ravale, cœur qui chavire, sans qu’il ne puisse comprendre, que toi, tu ne pourras pas vivre sans lui, lui qui est tout, pour toi, l’homme que tu aimes, et pourtant tout bascule pour lui, lui et le charme qui te manque, lui et la vie qu’il pourrait lui offrir, trépidante par rapport à la tienne, à toi ne lui offrant que ça, que cette vie, que cette boutique, ne lui offrant pas le monde. « Tu n’es qu’un souvenir Astor, une partie de sa vie, arrête de te battre pour raviver quelque chose qui n’est plus. » Tu lui montres ta main, dégommée, tremblante, avec cet anneau, qui représente tout. « Je lui ai proposé de la reprendre, de rompre nos fiançailles, pour faire sa vie avec toi. » Tu le regardes, avec peine, sachant, que ce refus de Ruben n’était que la réponse raisonnable, que s’il avait écouté son cœur, il serait parti, loin de toi, t’abandonnant, à ton triste sort. « Il a refusé, alors accepte son choix, s’il te plait. » Tu n’arrives pas à le regarder dans les yeux Salma, sans te fixer sur ces lèvres, qui se sont posées tellement de fois sur les lippes de tout tes désirs. Désir qui dévore, cœur qui s’évade, loin de toi, toi qui finalement te retrouve perdante, à tout les coups.
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Astor Bullwark
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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyDim 19 Juil - 23:21

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Réalité balancée au visage comme un coup d’poing, qu’il peine à encaisser, la bague comme un affront, preuve irréfutable de l’amour scindé en deux, de l’homme qui se perd dans la géhenne des âmes vagabondes. Salma et Astor, cœurs sacrifiés à l’autel des sentiments olympiens, dévastateurs. Lui qui voit tout ce qu’il n’est pas, une lame en travers de la poitrine, la peine vivace qui l’étrangle à la pensée du temps perdu, des erreurs provoquées par sa propre connerie. Salma à qui l’avenir appartient, pour laquelle les promesses se sont faites éternelles. Ça l’tue, lui a qui a connu les murmures des serments inconditionnelles à l’accent du nord. Il voudrait la supplier, de le lui laisser, juste pour quelques temps, juste assez longtemps, le temps qu’il lui reste, il le veut tout entier, rattraper les chimères, se mentir, se conforter dans ses bras, respirer enfin, respirer encore, se faire humain à nouveau, avoir seize ans et oublier la mort, se défaire de l’oubli, pleurer s’il le faut. Dans ses bras, tout dans ses bras, même la corde autour du cou, juste un peu, pour se souvenir de vivre, loin des ombres, près de l’astre, s’il te plait.  Il ne veut que ça, Astor, du temps, du temps qu’il n’a pas, du temps qu’il n’a plus, sort scellé aux lèvres rencontrées, sa dévotion trop forte pour s’en séparer encore, prêt à mourir pour un peu de lui, exposé aux dangereuses conséquences et aux vils caprices du destin.  

Au ballet des condamnés, Astor est soliste étoile, rompu par l’effort des heures de vide, des années de rien, du palpitant qui s’engage aux rythmes de la guerre, pour se convaincre d’exister, pour se donner une raison, pour s’dire que la vie pour être pleinement vécue doit être longue, sans comprendre que des décennies de néant ne valent pas la ferveur de leurs souvenirs adolescents, gavés de bonheur et de frissons. Il n’est pas qu’un souvenir, pas encore, pas maintenant. – Je n’serais pas là si la flamme était morte, Salma. Défiance cruelle dans l’fond des yeux, tu m’montres la bague, j’te suggère l’infidèle, d’un sourire mesquin la pique vise le cœur. Le feu d’un baiser encore bouillant sur les lippes jamais rassasiées. La bataille court sur la langue vipérine pendant que la tête dure se refuse à la simplicité des aveux, à la demande, à cette prière qui lui vrille les entrailles, cette envie de lui, de son corps, de son rire, de ses yeux dans les siens. – Tu baisserais les bras, toi ? Tu n’te battrais pas pour la lumière, dis moi ? Dis moi Salma, après dix ans de nuit, tu tournerais l’dos ? Elle se défend, pourtant, tremblante mais vorace, prête à lui faire mal, statue d’un marbre céleste au cœur de miel, et Astor au fond ne déteste pas ça, il s’dit qu’au moins elle ferait pour son soleil n’importe quoi, comme lui. Elle boue sous la surface, tonnerre grondant qui menace le voyageur, beauté porteuse des lendemains, des toujours qui durent vraiment. La jalousie perfide se glisse dans la gorge serrée, il l’envie, Salma, tant que ça l’tord en dedans, qu’il préfère en devenir fourbe, rester fidèle à lui-même. – Tu trouves qu’il a l’air de savoir ce qu’il veut vraiment ? Dis moi franchement, entre toi et moi, t’y crois qu’il nous aime tous les deux, ça ne te fout pas la haine de t’dire qu’on ne peut l’avoir qu’à moitié ?
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Salma Anstruther
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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptySam 25 Juil - 15:08

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Les étoiles qui éclatent, les cendres qui s’étiolent sur votre peau, tremblante, dans cette guérilla, sans réelle échappatoire, de deux âmes amantes, pour lui, pour ses lippes, pour ces taches de soleil, que vous avez embrassés, pour ce corps qui vous a fait frissonner, tout les deux, concordant, sortant des retranchements, animale, qui se bat pour cet Eden, pour ce paradis perdu, pour ces rosées dont tu ne peux te passer, parce que tu ne pourrais vivre, en te perdant encore, en n’ayant pas ses mains sur ta peau, ses iris se posant sur ton cœur, apprenant à vous connaitre, à vous dompter, tu ne peux pas le perdre maintenant que tout commence. Ta peau qui se consume, toi, lui, trop près de l’astre, le luminant qui vous brule, et vous, tenant le coup, suicide des âmes, communion des cieux qui s’accomplit, en lui, en toi, pareils dans vos sentiments. Tout pour lui, tout pour elle, sans savoir se dompter, et finalement, êtes vous ce qu’il lui faut, lui qui se brise face aux rocs de pierre, se noyant dans les doutes, dans les remords de sa peau, dans les regrets de briser ton cœur. A en devenir fous, trio qui se déséquilibre, et cette lutte qui tue, qui étiole les quelques pétales de ces deux roses fanées, s’étant trop battus, cassées, dans un dernier coup de vent.

Tu aurais pu tout lâcher, tout abandonner, si ton cœur n’était pas perdu, dans le sien, si tu n’avais pas tout perdu en lui donnant tout, à lui qui ne t’aime pas assez, qui aurait préféré mêler sa vie à la sienne, à lui. Tu essaies de ne pas y penser, douce Salma, aux autres chemins, à tout ce qui aurait pu se passer, si ... Finalement n’aurait-il pas été plus heureux dans les bras d’adonis, loin de toi, et de tes faux-semblants, à caresser la peau chaude d’un homme aimant, au lieu de la porcelaine craquelée de ce personnage que tu crées, peaufine, encore et encore depuis tellement longtemps. Tu te traines dans la boue, douce Salma, à essayer d’attraper le sceptre d’or, sans jamais y arriver, et puis tout part, tout s’étiole, dans un mirage, et lui, lui, tellement présent, sa voix te hantant, à jamais. « Qu’est-ce que ça change Astor ? » Tu souris, mesquine, les vipères qui se défient, crachant leur venin. « Tu viens te pavaner alors que tu n’as rien, tu n’es qu’un souvenir, pas palpable. » Tu ne sais pas quelle est la meilleure place finalement, la tienne, stable, mais sans amour ou la sienne, passionnante, mais vouée à s’écrouler, d’un moment à un autre. « Tu l’as peut-être encore dans ton lit, quelques heures, mais sache qu’il revient toujours vers moi, c’est avec moi qu’il passera sa vie. » Tu tritures cette bague, dorée, vous liant, ô, cette seule échappatoire, ton seul argument dans cette bataille, ta seule victoire, le lien, alors qu’Astor a tout le reste, tu aimerais avoir tout le reste, ô Salma, bouffée de jalousie. « L’amour passionnel c’est comme un arbre, ça change avec le temps. Tout ça finira par faner, lentement, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. » Tu soupires, ayant presque pitié, parce que tu le comprends, mieux que personne, parce que tu sais, ô, toi aussi, à quel point on peut s’enflammer pour un loup, à quel point on peut se battre pour ce que l’on aime. « Je me battrai tout autant que toi pour lui, sûrement. » Un sourire qui s’échappe, infime, une, deux, trois secondes avant de revenir dans ce personnage, douloureux, inconnu, qui n’est pas toi, qui se bat, courageuse, pour ce qu’elle aime, toi, Salma, petit être apeuré à l’intérieur. « Il ne sait pas ce qu’il veut, un jour c’est toi, l’autre c’est moi et nous, on est là, comme deux idiots, essoufflés à force de lui courir après. » Ton regard se jette dans un autre univers, brisé dans un abyme profond. « Notre amour pour lui va finir par nous tuer … » Les mots qui sortent tout seul, comme si c’était un ami, comme si toutes tes confidences, il pouvait les entendre, les comprendre. « Sauf si on s’entretue avant. » Légèreté qui revient, légèrement, doucement, à peine palpable.
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Astor Bullwark
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Astor Bullwark

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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyMar 28 Juil - 15:14

the ballad of Cleopatra
I was Cleopatra, I was young and an actress when you knelt by my mattress, and asked for my hand ☽☽☽ @Salma Shafiq


Dix ans. Presque dix ans. Et dans ses bras pourtant l’adolescence encore du bout des doigts, le bonheur et le frisson et l’improbable tendresse, se retrouver entier, se retrouver un, malgré les années. Le manque comblé auquel, il sait, il n’est plus capable de faire face, drogué à la chaleur de sa peau, sevré trop longtemps pour s’en défaire encore. Faire le choix d’écouter l’existence plutôt que de vivre de nouveau sans lui. C’est un combat perdu d’avance. Il le sait mais il ne peut pas se retenir, il ne peut pas faire un pas en arrière et céder du terrain sur le temps qu’il lui reste, l’horloge résonne à son oreille, chaque heure de chaque jour, mortelle, implacable, elle lui rappelle qu’un jour, bientôt, trop tôt, la faucheuse viendra cueillir son dû.

Elle attaque, vicieuse, ses craintes les plus fertiles, elle vise juste, Salma, parce qu’elle connaît leur histoire, parce qu’elle a conscience de la douleur que ça fait, de perdre Ruben, de renoncer à lui, pour les mauvaises raisons, même en se disant qu’il n’y a rien d’autre à faire. Elle, au moins, a tenu bon, elle s’est accroché à lui quand il a refusé d’être abandonné. Il l’admire, malgré la sournoiserie et le dédain qui brille dans l’fond de ses prunelles, il l’envie. Chaque mot comme un coup d’poignard, chaque parole comme un affront, claque après claque, ils s'appartiennent, bientôt pour le meilleur et pour le pire et lui ne peut qu’être spectateur, violenté par les vœux d’éternité qu’il ne prononcera plus jamais pour lui. Dans ce monde où il ne peut que profiter des lambeaux du temps passé, il grimace face à la réalité et les vérités qu’elle crache avec un venin qui font douter son appartenance passée aux aigles majestueux. – Ce n’est qu’une bague tu sais, à peine un morceau d’métal, ça se reprend des promesses. J’suis bien placé pour l’savoir. Qu’il réplique, vénéneux. Elle s’est abaissée à son niveau, se battre pour Ruben vaut même le sacrifice des idéaux. Il la regarde, blessé, alors qu’elle continuer de remuer le couteau dans la plaie béante de ses espoirs perdus. – Ça n’meurt pas un arbre, Salma, se venge-t-il doucement, à demi-mots, ça trouve toujours un moyen de survivre. Parce que la vie et l’amour luttent, sans cesse, dans un combat où ils n’ont jamais été vaincus, pas encore, pas tout de suite. Parce des cieux ou de la terre, qu’importe les saisons, un arbre ça s’nourrit de tout, de l’air et du sang, de cette sueur entre leurs mains dévastées qui se tiennent et qui se tordent. Sauf qu’elle, elle est la bourrasque, violente, celle capable de déraciner la force de leur passion.

Surprenante analogie dans la tempête, les âmes qui se regardent un instant, se jaugent sans broncher, alors qu’elles comprennent, qu’elles saisissent la grandeur des sentiments et le pourquoi derrière la détermination farouche des deux humains qui s’bouffent du regard pour l’amour d’un seul. – Tu n’crois pas si bien dire. Murmure-t-il, plus pour lui même que pour la jeune femme qui se tient en face de lui, les yeux ailleurs. Comme un éclair, la réalisation lui tombe sur les épaules. Ils s’affrontent violemment, à coup de ces mots qui blessent, et c’est si facile de se faire mal l’un à l’autre parce qu’ils ont l’même mal être au fond du cœur, les mêmes doutes, les mêmes peurs. Ils l’aiment, ils seraient prêts à tout, à blesser, à tuer, à mourir même, tout pour lui, pour être sien. – Deux idiots… ricane-t-il en réponse à la mutinerie qui brille dans l’œil de la princesse d’orient. – Ce qu’il veut bien nous donner... c’est tout ce qu’on a, n’est-ce pas ? Toi et moi ? On est assez cons pour s’en contenter, parce que c’est mieux de n’avoir même qu’un peu de lui plutôt que rien du tout… L’aveu coule, malgré lui, le long de sa langue salée de regrets. Pendant une seconde, il la sent, cette compassion, cette affinité, compréhension des gosses paumés dans le labyrinthe des émotions, de cette chose partagée sans le vouloir, ce poison merveilleux qui leur encercle le palpitant et dont ils préfèrent s’abreuver plutôt que d’en oublier le goût, même s’il fait mal, même s’il érode la raison et la bonté.

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Salma Anstruther
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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyDim 9 Aoû - 21:07

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I was Cleopatra, I was young and an actress when you knelt by my mattress, and asked for my hand ☽☽☽ @Astor Bullwark

La vie qui s’acidule, et toi qui reste là, emprisonnée dans le temps qui ne passe pas, dans une bulle, stratosphère qui bloque, deux êtres, le myocarde bleuie, saignant, agonisant, délicieusement, encore et encore sans oser se soigner, se blessant à jamais, pour prouver leur amour, à cet adonis qui ne les regarde qu’à tour de rôle, sans jamais prendre le temps de se poser, de choisir, à jamais, la raison et les sentiments qui se lient, incontrôlables, sans que tout ne soit que d’une couleur, tout qui s’édulcore, rendant le choix cornélien. Il n’aurait qu’à passer la rivière, se blottir dans les bras de son aimé, laissant l’autre vivre, tourner la page, essayer. Tu aimerais tellement que ça soit toi, mais tu le sais, ô Salma, dans le fond de ton cœur, que le côté rose, doux, incroyable, c’est dans les mains d’Astor qu’il le ressentira. Tu ne seras à jamais que le second choix, la raison, le choix à regret. Tu acceptes pourtant tout, n’ayant jamais eu un réel caractère, n’ayant jamais réussi à t’imposer, à te vendre, comme les autres auraient pu le faire. Salma et ce côté effacé, qui t’a toujours plu, et pourtant pour lui, tu serais prête à courir des kilomètres, souriant, à en crever, dans les champs de maïs, à lui prendre la main, l’emmener dans un autre monde, que tu aurais construit, pour qu’il n’ait jamais à regretter, à regarder derrière lui, en se disant que ça aurait été mieux de l’autre côté de la berge. Tu aimerais tant partir, danser sous la pluie orageuse, hurler, vivre, avec lui à tes côtés, arriver à tout oublier, ces secrets qui te pèsent depuis tellement d’années, t’empêchant de respirer, comprimant ta cage thoracique, et simplement hurler la vie, hurler que tu as réussi, à être heureuse, voyant le sourire de tes amis, leur cytoplasme flottant près de toi, t’accompagnant à jamais, jusqu’à la fin de ton chemin, en te disant qu’ils ne t’en veulent pas, enlevant cette culpabilité qui te pèse, qui te pousse à ne pas être heureuse, à attendre le purgatoire, à accepter l’impensable, que l’être aimé s’en aille dans le sens opposé, prenant la main de quelqu’un d’autre, tandis que la tienne demeure à tout jamais vide, déambulant sur un chemin glissant, impraticable, t’emmenant vers une destination incertaine, vers le jugement dernier, et la zone sombre, brûlante qui attend les meurtriers, les gens comme toi, malsains, pourris, à tout jamais. Tu te surprends à te battre. Tu deviens lionne face à la menace, à sortir les griffes, à le regarder froidement, parce que tu ne pourrais pas supporter que tu ne sois pas le choix final, que cette bague ne soit que temporairement à ton doigt. « Ruben mérite une stabilité que tu n’es pas près de lui offrir. Tu arrives à te contenter de miettes, de quelques moments éparpillés, alors que rien n’est réellement officiel, concret entre vous. » Tu soupires. « J’ai presque pitié pour toi Astor. » Les balles qui fussent, les corps qui se blessent, agonisant, souriant encore, à attendre lequel des deux finira par flancher. « A force d’essayer de survivre, tout s’étiole, se fatigue. L’amour ce n’est pas sensé être comme ça, truffé d’embûches, se battant pour un dernier souffle de vie. » Tu restes là, si proche de lui, à le défier, comme deux amis finalement, deux égaux qui se confrontent, avec un respect palpable, que vous essayiez pourtant de cacher. « Je préfère être un rocher, moins beau en apparence peut-être mais qui ne s’étiole pas avec le temps, toujours là, pour donner ce qui est essentiel à la survie. » Tu pourrais simplement être ça, un rocher, imperceptible, qu’on ne remarque pas au premier abord mais qui donne toute la puissance au décor, sans jamais bouger, observant les brisures du temps sans jamais sourciller, permettant de se poser quand la lassitude apparait Tu accepterais de n’être que ça, ô pour lui, tu accepterais tellement de choses Salma, changer, devenir comme lui, tigresse qui se bat, qui ne lâche rien, ne plus être cette fille timide, se cachant dans les allées de la boutique, le regardant, rougissant du coin de l’œil, sans jamais oser lui dire ce que tu ressens réellement.

L’espace d’un instant, l’union des deux âmes, une trêve dans la guerre, un moment de fraîcheur, quand les cœurs remarquent qu’ils battent à l’unisson, dans le même but, pour le même homme, pour le même corps, deux vieux fous, ne sachant rien faire d’autre que d’aimer, de toutes leurs forces, jusqu’à épuisement, jusqu’à ce que toutes les forces s’abandonnent, à jamais, vous trois, liés, essayant de survivre dans cet écosystème malsain, qui pourrait devenir habituel, ô si il vous le demandait, vous seriez prêt à n’importe quoi, pour un sourire, une nuit, une caresse, une vie. « Je n’ai personne d’autre que lui Astor, je serais prête à tout donner pour lui parce que je n’ai rien à perdre. » Tu te confies, un instant, resté, flottant dans l’air, sans jamais disparaître, parce que lui aussi, âme perdue, enfant en peine, qui a trouvé la personne faisant battre son cœur. « Je me suis souvent demandé comment il réagirait si on décidait d’abandonner tout les deux … » Tu regardes par terre, osant à peine, les pensées acides s’extirpant par tes lippes craquelées. « Finalement, est-ce qu’il fera un choix un jour Astor, n’allons-nous pas mourir à force d’attendre, le cœur se brisant petit à petit en le voyant aller chez l’un et puis chez l’autre ? » Tout qui explose, et finalement l’idée qui apparait, simple, s’envolant en un instant, agréable, de le voir, de pouvoir enfin parler avec quelqu’un, quelqu’un qui finalement … arrive à te comprendre.
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Astor Bullwark
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MessageSujet: Re: The ballad of Cleopatra - Astor The ballad of Cleopatra - Astor EmptyMar 25 Aoû - 17:09

the ballad of Cleopatra
I was Cleopatra, I was young and an actress when you knelt by my mattress, and asked for my hand ☽☽☽ @Salma Shafiq


Toi et moi. On est pareil n’est-ce pas.
Toi et moi, on l’aime un peu trop.
On est prêt à tout, à lui donner le monde entier, à sacrifier nos coeurs.
Qu’importe si l’on s’y coupe, si l’on s’y fait mal.
Pour lui, tout vaut l’coup, tous les coups, tous les maux.


Il n’a que l’goût infâme des regrets sur les papilles et le coeur qui balance, insatisfait, entre les mains de l’amant perdu. Le myocarde offert en pâture, pour lui, dans l’espoir d’un rien, pour être sien, juste un peu, le temps d’une nuit, de quelques années, le temps qu’il reste. Prend le, prend le tout entier. Fais en ce que tu veux. Ce coeur immonde qui n’a pas su faire les bons choix. Qui n’a pas su te choisir, quand il fallait, quand ça comptait vraiment. Des mots vagues, des mots égarés, pour Ruben n’importe quoi, sa vie pour la sienne, enfin, après toutes ces années, tout ce bonheur gâché, abandonné dans la fange des souvenirs macabres, où de leur amour il ne reste que des cendres. Sauf qu’on en renait, du feu fané, on s’en réveille, on se recompose, et le brasier jamais ne s’éteint vraiment, il veille, patient, comme ces battements qui vacillent dans l’fond de sa poitrine, entre les os rageurs, entre les regrets et les moments volés, là où se masquent les promesses jamais oubliées, les envies de s’appartenir, de s'apprivoiser, comme avant, comme si le temps ne valait rien, qu’un souffle, une éternité.

L’arbre et la roche, celui qui se rompt et l’implacable, l’amour à mort qui séduit entre la passion et les certitudes, entre elle qui se trace, indispensable contour de son existence à venir et Astor, planté là, mémoire vivace et brisée qui insuffle la vie, se gave des rayons, renaît d’un hiver trop long. Elle et lui, qui se ressemblent et se repoussent, aimants contraires qui se retrouvent dans le miroir des sentiments profonds, de ceux dont on ne se défait pas d’un geste de la main comme on oublie une histoire sans lendemain, de ceux qui enserrent les entrailles et ne lâchent rien, même après dix ans, avec ou sans bague au doigt, cet amour là ne se rejette pas, pas deux fois, plus maintenant qu’il a enfin compris, qu’il ne s’en lavera jamais, de ses yeux, de sa bouche, de son souffle contre sa peau, des frissons et de l’audace. “Le confort et la stabilité n’ont rien à voir avec l’amour. Ce sont des convenances, des riens auxquels on s’attache parce que c’est la chose à faire, pour ne pas finir seul, pour se consoler.” Il lui fait face de nouveau, sourcils froncés, l’étudiant, la jaugeant, admirant sans le dire l’animal qui se réveille et qui cherche à mordre, pour Ruben, pour ne l’avoir qu’à elle, pour le protéger, aussi, des ébats qui blessent. “J’ai pitié pour toi, Salma, si tu crois qu’l’amour c’est ça. Si tu penses que ça ne vaut pas l’coup de se battre, jusqu’au bout, même jusqu’à ce qu’il en reste rien.” C’est un combat de tous les instants, s’aimer, surtout dans ce monde-là, qui ne veut pas d’eux, tous les deux. Elle ne s’imagine pas la chance alors qu’Astor observe la fortune penchée au dessus de son crâne, lui offrant tout ce que lui ne peut avoir, versant sur l’ébène de ses cheveux l’avenir et l’amant qu’il désire. Il baisse les opales, frappé au coeur par la réalisation, sa bataille est perdue d’avance. But this, this love, it’s worth fighting for, until the very end.

“Moi pareil. Il n’y a jamais eu que lui.” Compassion et tristesse sur la langue amère, tous les mots qui dégoulinent de chances ratées et de fatigue. L’un et l’autre qui se comprennent. L’un et l’autre qui y croient sans oser le crier, qui croient parce qu’ils n’ont que ça, parce que malgré les cris et les coups et les fureurs, rien ne leur appartient que leurs doigts suppliants. Au grand jeu des décisions, Astor ne tient aucune carte entre ses poings, triste ironie du cartomancien qui n’a aucune main à jouer, aucun atout que celui des souvenirs partagés, des veines qui battent à l’unisson, de ces corps qui se veulent et se désirent, au delà de tout, de la raison surtout. “Sauf qu’on en est bien incapable, n’est-ce pas… d’baisser les bras, de cesser de l’attendre.” Lèvre torturée sous l’abondance des révélations, de ces poitrines ouvertes qui s’étreignent et s’embrasent, âmes jumelles qui s’adoptent et se cajolent, je connais ta peine, c’est ma peine aussi. “Je n’suis pas venu pour te le prendre, Salma. Je n’sais même plus vraiment pourquoi je suis là, mais ce que je sais, c’est que je ne vais nulle part. Qu’importe ce qu’il me donne, qu’importe si je dois me contenter de presque rien, je suis là, tant qu’il veut de moi.” Tant que la vie l’emporte, tant qu’il a sa chance, tant qu’il se donne à lui, pour des rires ou des baisers, pour sa chaleur contre la froideur de ses années perdues. “Je me fous d’attendre, tant qu’il faut, je n’peux pas pas faire la même connerie qu’il y a dix ans, qu’importe ce que ça me coûte.” Sa vie, son âme, et la faucheuse pose une main sur son épaule, mesquine, alors qu’elle égrène ses secondes.
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