people say I am emotionally unavailable. (narcissa)

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manoir lestrange, the white lady, londres
1er juillet 1987
@narcissa malfoy

Impossible d'échapper à la surveillance maladive de Rodolphus. Quelques heures à peine après la découverte glaçante, Bellatrix, les yeux grand ouverts au fond du lit conjugal, peine à dormir. Insomnie angoissante. Rodolphus, lui, s'est endormie la main sur son ventre. Déjà protecteur. Heureux. Elle pas encore remis. N'y croyant pas. Enceinte de déjà trois mois. Impossible. La nouvelle l'avait laissé sans voix, abasourdie. Perdue. Temps précieux gâché. Elle est coincée. Elle voudrait hurler, se tordre de douleur, s'infliger les pire maux. Tout pour que cela cesse. Pour qu'il disparaisse. Retrouver son corps. Être maîtresse d'elle-même. Pas l'esclave d'une créature non voulue. La respiration douce et régulière de Rodolphus ne suffit pas à l'apaiser. Pire encore, il l'agace. Lentement, sans gestes brusques, elle se dégage de l'étreinte pour rejoindre la tour où se réfugié chaque nuit sa chouette aux yeux sombres. Elle s'empare d'un morceau de parchemin, griffonne quelques mots et missionne l'oiseau qui s'envole presque immédiatement.

L'attente interminable commence. Elle tourne en rond, tantôt dans les cuisines, tantôt à la salle à manger. Le silence de la nuit l'accable. Les ombres s'allongent tandis que les bougies brûlent. Passage constant du temps. Elle s'affale dans son large fauteuil avec pour seule amie l'horloge grandiose qui égrène les secondes de son tic tac régulier. Elle pose ses mains sur son ventre, sourcils froncés. Pas de réponse, aucune réaction. Peut-être ces stupides médecins s'étaient ils trompés après tout ? Le ventre pas plus rebondi que d'habitude, elle ne voit aucun changement Bellatrix. Il y a bien eu les nausées, son irritabilité quotidienne. Son dégoût pour certains aliments. Comme ce whisky pur feu qu'elle se sert, incapable de rester loin d'un verre alors que son monde s'écroule doucement. Le liquide ambré tourne au fond du verre quand enfin Gurki apparaît. "Maîtresse Narcissa est là." De mauvaise humeur, la langue pâteuse, l'elfe ne fait aucun effort. "Enfin !" qu'elle s'exclame en se redressant dans son fauteuil. "Laisse nous Gurki.". L'elfe congédiait sans cérémonie. Ils ne s'apprécient pas franchement. Sa loyauté allant plus volontiers à Rodolphus. "Il me semblait avoir précisé que c'était urgent !" Le contenu de son verre termine sa course au fond de son gosier et Bellatrix se lève déjà pour se servir à nouveau. "Tu en veux ? Il va me falloir la bouteille." Elle écoute a peine la réponse, sert déjà deux verres. "Crois-moi tu vas en avoir besoin toi aussi." Humeur massacrante. Première insomnie d'une longue lignée. Elle n'entrevoit aucune solution. Pas la moindre issue de secours.

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Aucune quiétude ne semble possible pour Narcissa. Les songes embrumés aux teintes fuligineuses, les rêves troublés l’empêchant de trouver le sommeil. Morphée, le marchand de sable, ou quiconque, peu importe, aucun ne semble détenir un semblant d’affection à l’égard de la poupée de glace, la laissant en proie à des nuits agitées, à de rigoureuses insomnies persistantes creusant des cernes sur sa peau diaphane. La tranquillité lui file entre les doigts, concept désormais inconnu. Elle déambule dans les couloirs du manoir imposant tel un fantôme errant sans but précis, s’arrêtant ci et là, observant son fils happé par quelconques rêves merveilleux - du moins l’espère-t-elle - avant de refermer doucement la porte de la chambre d’enfant derrière elle. Elle soupire de lassitude, l’agacement grandissant peu à peu, massant ses tempes du bout de ses fins doigts. Elle ne comprend que trop mal sa situation actuelle. Tout ne va pas mal. Tout ne va pas bien. Peut-être est-ce l’appréhension qui nourrit ses profondes insomnies. La crainte de voir son existence basculer dangereusement. Pourtant, elle manipule les apparences à la perfection, véritable marionnettiste, si ce n’est même illusionniste. Du moins, jusqu’à ce que le château de cartes s’écroulent avec fracas.

Le bruit sourd d’un volatile s’acharnant contre la vitre l’extirpe de ses propres tergiversations à la saveur on ne peut plus âcre. Elle tire la moue tandis qu’elle repère la bestiole à l’allure pour le moins négligée et farouche. Bellatrix, qui d’autre ? Il semblerait désormais que la nuit appartienne aux sœurs Black. D’un geste rapide, elle ne manque guère de récupérer la missive, n’évitant cependant pas la morsure fatidique alors qu’un râle passablement énervé s’échappe de ses lèvres. « Foutu oiseau de malheur. » peste-t-elle à l’encontre du maudit volatile au regard ombrageux, digne représentant de sa détentrice, tandis qu’elle s’efforce de passer la lettre au crible. Simple et concis, aucune perte de temps, un ordre griffonné à la va vite d’une écriture débraillée. La curiosité à présent à son paroxysme, la nuit s’annonce soudainement bien plus mouvementée. Narcissa n’est pas vraiment certaine que cela soit une bonne chose. Le bout de papier trouve rapidement le chemin de la corbeille alors qu’elle s’efforce d’enfiler quelques vêtements convenables. Que peuvent bien dissimuler les mots de son aînée, pourquoi ce soudain empressement ? Crise passagère, habituelle, ou véritable cas de force majeur ? Les questions l’assaillent alors qu’elle transplane finalement.

Le dédain rivé au visage tandis que l’elfe de maison l'accueille la mine mauvaise, comme s’il exécrait sa présence en ces lieux, les reproches de Bellatrix ne manquent guère de fuser rapidement, amabilité magistrale. « Excuse-moi de ne guère demeurer à ta disposition, la prochaine fois je te rejoindrai vêtue d’un simple déshabillé. » Puisqu’il semblerait qu’elle ne puisse supporter l’idée qu’elle ne soit guère à sa disposition immédiate, bien qu’en réalité elle le soit, malgré qu’elle n’en ait que trop peu conscience. L’agitation ne manque pas le moins du monde. On dirait que la terre est sur le point de s’arrêter de tourner. « Non, merci. » La réponse passe à la trappe alors que Bella s’empare d’un second verre. La voilà soudainement perplexe, observant précautionneusement son aînée. « Calme-toi, Bella, tu me donnes le tournis. » Elle s’inquiète tout à coup, Narcissa, bien qu’elle ait pertinemment conscience que sa soeur dispose d’un goût prononcé pour la dramatisation. L’humeur revêche, massacrante. Elle décèle pourtant autre chose derrière cette attitude hargneuse. Serait-ce du désespoir, de la résignation ? « Que me vaut cette injonction nocturne ? Le monde est-il sur le point de s’effondrer ? » Le sien, le leur. Elle ne sait trop pourquoi l’idée qu’elle ne soit guère la seule à voir sa vie prendre une tournure indésirable pourrait presque la réconforter. Ce qui est sacrément puéril. Non, bien sûr que non, elle ne souhaite pas le malheur de Bella. Elle se sent ridicule d’y avoir songé, Narcissa est la première à sans cesse tenter de réparer ce qui peut l’être dans l'existence de son aînée, elle ne veut que son bien.

@bellatrix lestrange

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manoir lestrange, the white lady, londres
1er juillet 1987
@narcissa malfoy

Elle n'écoute pas Bellatrix. Prise dans le tourbillon de sa propre folie. Angoisses mal dissimulées. Elle cale un verre entre les mains de sa sœur, lui accordant à peine un regard, reprenant déjà sa danse effrénée. Elle ne sait pas quoi faire. Comme si tourner en rond dans le salon aiderait à résoudre l'abominable situation. Elle s'arrête pourtant un instant pour admirer encore les photos trônant sur la cheminé. Souvenir d'un passé révolu. Il suffit d'un mot de sa sœur pour la ramener vers le présent. Affreuse réalité au goût amer. C'en est trop pour la Lestrange. "Tu crois vraiment que ta tenue m'importe ? Tu es toujours parfaite. Cissy et ses robes impeccables ! Cissy à qui toutes les couleurs vont. Rouge, bleu, vert ! Tout colle toujours parfaitement à sa peau d'ivoire." Jalousie dégueulasse. Elle s'emporte Bellatrix, dégoutée par sa propre condition. Ce ventre qui grossira sans qu'elle ne puisse rien y faire. Élément incontrôlable. Plus rien pour épouser ses formes. Aucune soierie pour mettre en valeur ses hanches. Dégoût palpable. Bien loin de se calmer.

Elle s'étale de tout son long sur le canapé, expirant bruyamment. Elle n'hausse pas le ton. Peu désireuse de voir apparaître la tête endormie de Rodolphus. Surprise malvenue. "Mon monde s'est effondré il y a quelques heures Narcissa." Terriblement sérieuse. Elle nage dans d'épaisses ténèbres. Perdue dans une tempête de sentiments. Elle se redresse pour plonger ses yeux dans ceux de sa cadette. Miroir déformé. Plus beau. Plus pur. Quelques secondes. Des battements de cœurs qui s'unissent. Elle le sent au fond de ses tripes. Et à nouveau la nausée monte. Elle grogne avant de boire le contenu de son verre, déjà prête à s'en resservir un. "Il ne peut pas s'en empêcher tu sais." qu'elle lâche. Exaspérée, dégoutée. Ses bras retombent mollement le long de ses hanches. Position de faiblesse. "C'est un Lestrange." Elle part d'un rire triste, dément. De ces rires qui vous donne des frissons. Et à nouveau elle enrage, le liquide ambré débordant du verre qu'elle agite dans tous les sens. "J'ai été stupide de me croire à l'abri ! Des années sans que rien ne grandisse. Il s'était fait une raison je crois. Même si parfois il y avait dans ses yeux cette étincelle... Il pouvait me faire vraiment mal tu sais ? Pour peu que ça fonctionne." Elle a l'air résignée à tourner en rond encore et encore. La voix étrangement posée. Tristesse et dégoût mélangé dans un ton laconique. " Ça a finalement marché. Il a réussi." Elle s'affale à côté de sa sœur pour finir les quelques gouttes survivantes de son whisky. Ses derniers espoirs définitivement noyés. Elle n'ose même pas affronter Narcissa.

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L’attaque est inattendue, quoique d’une certaine manière prévisible. Il faut toujours se méfier de Bellatrix Lestrange, c’est une évidence. Elle tire la moue, Narcissa, serrant les poings pour mieux contrôler son agacement palpable. Être ainsi attaquée par sa propre sœur au beau milieu de la nuit ne lui est que très peu appréciable. Elle qui se révèle déjà bien assez troublée au crépuscule tombé, la voilà désormais à supporter l’acidité de son aînée, la jalousie mordante. « Merci pour ton tact. Je vais prendre cette soudaine animosité envers ma personne tel un compliment. » Il vaut mieux. Elle aurait pu s’avérer tout aussi piquante que son interlocutrice, hausser le ton et tourner les talons, ce n’est cependant guère dans sa nature, quoique Bella ait cette furieuse tendance à la pousser bien trop loin, presque à bout de nerfs. Elle conserve cependant toute sa superbe, son inébranlable froideur. Elle ne supporte plus réellement les conflits pour l'instant, son existence n’est actuellement qu’un enchevêtrement de disputes stériles et de regrets amers. Bellatrix comme unique pilier, alliée. Alors, autant éviter d’attiser quelconque affrontement futile, bien que l’irritation soit perceptible. Narcissa n'est guère un banal sous-fifre sur lequel il est aisé de passer ses nerfs, il faut qu'elle en demeure consciente. Après tout, elle n'est pas obligée d'être ici, pourtant elle l'est, envers et contre tout.

Elle ne comprend que trop mal le charabia de son aînée, véritable casse-tête chinois. Les méandres sinueux de l’esprit de Bellatrix ne font que devenir de plus en plus sombres et énigmatiques. Le monde s’effondre donc à nouveau. En quel honneur ? Elle aimerait en saisir les nuances. Narcissa ne sait jamais exactement quel taux de pertinence accorder aux mots de sa soeur dont la tendance à l’exagération se révèle être tout un art, une passion chérie et adorée. Elle fronce les sourcils, perplexe, saisissant qu’il s’agit encore d’un problème dont Rodolphus fait bien évidemment partie, comme souvent. Énième dispute stérile ? Suspicions douteuses ? Fabulations ? Tromperie ? Les possibilités sont en vérité colossales. Et, la benjamine des Black exècre les devinettes et les paroles détournées. Elle s’impatiente mais demeure silencieuse, l’attitude impassible, trônant élégamment au cœur du canapé. Dans ces moments-là, elle sait à quel point Bella à ce besoin fou de s’épancher plus que de raison. Du moins, jusqu’à ce que les mots se meurent soudainement. Il a réussi. Constat tragique dans la bouche de son aînée. La fureur semble tout à coup s’amoindrir, cédant place à une certaine affliction teintée de dégoût. « Je n’arrive pas à comprendre où tu souhaites en venir exactement, chère sœur. » Elle soupire, l’esprit embrumé par le manque de sommeil. Peut-être aurait-elle pu saisir les allusions si elle n’était guère elle-même aussi troublée par sa propre vie, ses propres maux. « Tout ce que je constate c’est que Rodolphus à réussi à te mettre dans cet état second inexpliqué. » Elle sent bien qu’il y a anguille sous roche, que Bellatrix ne veut pas prononcer les mots supposés exposer la douloureuse vérité. « Tu sais, s’il t’as trompée, il te suffit d’ôter la vie à la principale concernée et de le castrer ensuite. » Elle hausse les épaules, Cissy, prononçant ces quelques paroles avec une évidence certaine, même pas surprise par sa propre violence, sa radicalité. Ce serait du Bella tout craché après tout. « Qu’est-ce qui peut bien se révéler plus grave que l’adultère et la trahison, Bellatrix ? » Parce qu’elle ne comprend que trop bien qu’il ne s’agit pas que de cela, mais de bien plus. Elle craint le pire.

@bellatrix lestrange

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manoir lestrange, the white lady, londres
1er juillet 1987
@narcissa malfoy

Elle exècre la perfection de Narcissa, jalouse sa droiture, les traits qui sont ceux de leur mère. Bellatrix jamais assez bien, toujours de l'autre côté de la ligne. Gamine étrange au-delà de toute manipulation. Devant ses yeux parade la poupée Black. Celle qu'on aime sans concession. Et même son cœur gangrené ne peut s'empêcher d'éprouver de l'amour pour cette petite sœur. Seul être à rester. Toujours. Malgré ses humeurs, ses colères et ses doutes. Deux mains qui se rejoignent et ne se lâchent pas. Deux gamines différentes devenues femmes. Deux entités liées par la même force. Et si elle s'acharne sur Narcissa de la sorte c'est pour éviter de retourner le miroir sur elle. Voir ses propres défauts, ses faiblesses qu'elle tente si fort d'effacer. En vain. Et Narcissa lui rappelle combien elle est humaine. Loin d'être immortelle. Et la douleur rebondit au fond de son crâne, résonne dans ses os, fait bouillir son sang. Elle réagi de la seule manière qu'elle connaît Bellatrix. Avec rage. La colère s'exprimant dans chacun de ses mots. Et derrière, l'angoisse bien dissimulée. Pour tous. Mais sûrement pas pour la belle Narcissa qui connaît les recoins sombres de l'esprit belliqueux de son aînée.

Elle marmonne des mots incompréhensibles, un rire triste lui échappant parfois. Et, régulièrement, son regard se porte sur le plafond. Comme si d'un instant à l'autre il allait en tomber. Ruiner le moment. La pointer du doigt alors que l'horrible vérité s'échappera de ses lippes. Elle ne peut pas s'en empêcher. Le liquide ambré disparaît au fond de son gosier et elle ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine forme d'amusement. « Il est un peu tard pour ça. » Mais l'idée demeure charmante. Elle a perdu tout espoir, finalement résigné. Consciente que son monde s'était bel et bien écroulé. Pas de retour en arrière possible cette fois. Elle se sent piégée. L'étau se resserre autour d'elle, vient exercer une pression douloureuse sur sa poitrine, l'empêche de respirer. Elle pourrait mourir dans l'instant. « Plus grave je ne sais pas. » L'adultère se plaçant de toute évidence en tête de liste pour Narcissa. Elle devenue si familière avec ce pêché. Et Bellatrix sait déjà que la cadette n'a que faire des problèmes du couple Lestrange. Problèmes qui pour elle n'en sont pas. « Ce n'est pas seulement Rodolphus tu sais. » L'énigme reste entière. Elle a au moins baissé les armes. Plus docile. Moins encline à élever la voix. Comme si le murmurer ferait tout disparaître. Comme si continuer à nier son existence contribuerait à le tuer. « C'est lui et sa foutue progéniture qui me mettent dans cet état. » Elle se serre un énième verre, ignorant sa cadette. « Tu sais qu'il n'arrêtera jamais. Il doit faire mieux que Rabastan. Alors évidemment, lui aussi veut un fils. Et moi ? Oh moi on ne me demande pas la permission ! » Conscience exacerbée de sa condition. Femme dans un monde d'hommes. Ça la dégoûte. « Dans six moi il aura tout et moi mon monde s'écroulera pour de bon cette fois. » Parce qu'il ne la regardera plus. Parce qu'elle devra le partager. Parce qu'elle ne sera plus le centre de son monde.

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La complexité des Black demeure intacte, solide, immuable. Bellatrix à court de mots, seule la rage semble déformer ses traits de prime abord, une colère sourde dissimulant de nombreux troubles sur lesquels Narcissa n’arrive guère encore à mettre le doigt. L’idée de l’adultère est émise, péché capital. L’aînée ne semble pas réellement s’animer face à cette proposition peu reluisante. Ce n’est donc pas cette faute sournoise qu’elle s’obstine à reprocher à Rodolphus. L’affront se révèle tout autre, Narcissa le devine. Elle en veut la confirmation, n’ose émettre l’hypothèse à voix haute. Elle sait ce sujet délicat, si ce n’est inabordable. La maternité. Une bénédiction tout autant qu’une malédiction. Narcissa n’imagine guère son existence sans Draco, cependant elle se révèle désormais indubitablement liée à Bellatrix, l’idée de revivre une seconde grossesse lui nouant les tripes. Maux partagés. Secret qui n'appartient qu’à elles deux. Alors, est-ce cela ? Bellatrix future mère ? L’impensable se produit ainsi donc, aussi inattendu que sournois.

L’horreur prend ainsi vie pour son aînée, réalité foudroyante. Narcissa percute, s’accroche au silence encore quelques secondes, l’esprit assimilant l’information. Elle comprend Rodolphus, tout autant qu’elle comprend Bellatrix. Mais, le parti est pris, bien entendu, sa soeur prime, bien qu’une infime partie de son être espère encore que cette maternité puisse finalement se révéler bénéfique pour cette dernière, véritable miracle n’ayant aucune foutue chance d’être. « Il est donc au courant cette fois. » En voilà une complication effroyable. Et, d’un autre côté, laisser une chance à ce nouvel être ne lui semble pas aussi abominable que cela. Bien évidemment, elle dissimule cet état de fait. Elle sait ce que représente cette grossesse aux yeux de Bella, une finalité épouvantable. « Les hommes sont tous identiques tu sais. Une progéniture à leurs yeux fait partie du lot, une case à cocher dans le contrat de mariage. » Un mariage, un bébé. Fatalité quasi constante. Il paraîtrait que leur rôle est d’assurer la continuité du sang pur. Plutôt réducteur. Bellatrix est passée entre les mailles du filet, du moins jusqu’à maintenant. « Est-ce qu’il connaît tes états d’âme vis-à-vis de la situation ? » Elle se doute de la réponse. Non. Enfin, Narcissa est plutôt persuadée que son beau-frère joue parfaitement à l’autruche, intérieurement il a pertinemment conscience que cette grossesse est indésirable aux yeux de son épouse. Rodolphus n’est pas stupide, il fait abstraction des sentiments de Bella, ni plus ni moins. « Tu comptes… remédier à la situation ? » Un accident est si vite arrivé… Bien que cette solution déplaît à la benjamine des Black, elle ne s’opposera guère à la décision de son aînée, ce n’est guère le fruit de ses entrailles bien qu’elle ressent déjà cet élan protecteur envers la mère et l’enfant se trouvant face à elle. « Je serai toujours là pour toi peu importe ta décision, tout ne s’écroulera pas. » Paroles rassurantes, qui peuvent sembler futiles, mais ces dernières se révèlent pourtant réelles. Elle sera toujours présente pour sa famille, toujours. Et, plus encore lorsqu’il apparaît que l’on a besoin d’elle. Concept sacré aux yeux de Narcissa. Elle s’en fait la promesse, le monde peut bien s’écrouler, elle en restera un pilier. Principe immuable.

@bellatrix lestrange

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manoir lestrange, the white lady, londres
1er juillet 1987
@narcissa malfoy

Elle déverse à nouveau le contenu de son verre au fond de sa gorge. Priant le liquide brûlant de lui arracher la vie qui grandit au fond de ses entrailles. Affront qu'elle ne supporte pas. L'aveu fait ne prend pas la chose plus facile. Enfin l'avouer à Narcissa ne l'aide pas à accepter. Il n'y a aucune allégresse, pas de sourires ni d'étreintes. Rien qu'un froid glacial. Une fatalité partagée. Elle savait que venir auprès de sa sœur immédiatement était la meilleure des solutions. Il n'y a qu'elle pour comprendre, ne pas la juger. "Les stupides médecins de Sainte Mangouste sont formels." Il sait. Et il se réjouit Rodolphus. Loin d'imaginer l'horreur qui anime son épouse. Loin de soupçonner le mal qui prend possession d'elle. Ses paupières lourdes de fatigue s'arrêtent sur sa cadette qu'elle jauge. Bien sûr qu'elle a raison Narcissa. Comme souvent. Une case de plus. Une énième victoire pour le sexe fort. Comme si son corps était à sa disposition. Comme si tout lui appartenait. Ce simple oui je le veux qui lui a ouvert les portes de son âme, son cœur et son corps. Pour le meilleur et le pire. Ils se sont tout promis. Mais Bellatrix a laissé les secrets gangrener une part de leur amour fragile. Un amour qui avait dû lutter pour naître. Un amour pas toujours palpable, bien souvent invisible. Mais un amour bien réel. Quelque chose d'unique. Un amour rien qu'à eux. Et maintenant elle devait le partager. Céder sa place pour quelque chose qui n'était pas encore là.

"Il ne doit rien savoir. Jamais, tu m'entends?" Elle se fait à nouveau brutal Bellatrix, presque animal. Prise par la panique. Angoissée à la simple idée qu'il puisse tout savoir de ses travers. Secrets bien gardés. Elle devra s'ouvrir à eux aussi. Ces hommes qui sont entrés dans son monde pour lui arracher un bout d'entrailles. La force lui manque tout à coup et elle se laisse aller dans les coussins du canapé. A bout de nerfs. L'âme à vif. "La question ne se pose même pas Cissy. Je n'ai pas le choix cette fois." Fatalité dégueulasse. Sa porte de sortie s'est violemment fermée. Elle est complètement désemparée Bellatrix. A bout de souffle. Piégée. "Il l'aura sa descendance." Elle le maudit lui et ses grandes idées. Lui et son besoin irrationnel de laisser une trace. "Je le déteste !" Mensonge. Elle l'aime à en crever.

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Le mariage n’a jamais été chose aisée, du moins au sein du cercle familial Black, exception faite d’Andromeda et de son union controversée qui lui apparaît soudainement comme la seule et unique alliance pure et dénuée d’intérêt persistant honteusement parmi leurs rangs. Pour ce qui est de Bella et de Rodolphus, d’elle-même et de Lucius, bien qu’elle soit persuadée que les sentiments se révèlent amplement présents, bien que enfouis sous une couche de colère, de jalousie ou encore de dédain et de peur, il s’agit avant tout d’une transaction. Le terme est dur, pourtant voilà la stricte vérité, ni plus ni moins. Unir deux puissantes familles, maintenir la pureté du sang, faire fructifier leurs ambitions, assurer la pérennité d’une lignée, autant de devoirs inhérents à leur statut de femme, de sang-pur, de Black. Elles n’échappent pas à la règle, encore moins Bellatrix, l’aînée des sœurs liée aux Lestrange, à Rodolphus, dont l’impatience d’obtenir une descendance digne de son nom perdure depuis des années, des lustres. La formalité de la nouvelle tel un couperet sous la gorge de Bella ruminant face à cette réalité glaçante. Narcissa comprend le désarroi, malgré la froideur apparente retranscrit sur son visage, l’irrévocable fatalité résonnant au creux de ses entrailles, ainsi donc personne ne se soustrait aux exigences des alliances entre familles de sang-purs, pas même l’aînée des Black.

« Calme-toi un instant, je n’ai aucunement l’intention de révéler tes odieux petits secrets à Rodolphus. » Narcissa est une véritable tombe. Elle connaît sur le bout des doigts les squelettes dissimulés dans le placard de Bellatrix, les fantômes du passé la hantant encore indéniablement. Oui, elle conserve précieusement les secrets de cette dernière depuis ce qui lui semble être des lustres. Elle n’a jamais failli à cette tâche. Gardienne des secrets, en voilà un titre qu’on devrait lui attribuer avec les honneurs. « Il te suffit de le porter Bella, peu importe que l’idée te répugne, ensuite si l’enfant te gêne il ne tient qu’à toi d’engager une gouvernante de confiance, je m'en chargerai si tu le souhaites. » Les mots sont durs, mais la principale concernée ne veut pas entendre des conseils débiles, des paroles rassurantes et dérisoires. Elle l’admet, elle-même n’a jamais souhaité ou ne serait-ce qu’imaginé délaisser Draco. Véritable mère poule, un reproche qu’elle ignore depuis des années. Elle aime son fils, la prunelle de ses yeux. Elle sait le mal que cela fait de grandir auprès de parents froids et distants, elle ne désirait guère cela pour sa progéniture. Mais, Bellatrix, elle n’est pas comme elle, loin de là, son parfait opposé. Elle se fait la promesse de veiller sur cet enfant à sa place. « Ne te mens pas à toi-même. » Elle aime Rodolphus et, il est bien là le problème, elle ne souhaite pas partager. Jalousie dévorante, consumant le cœur et l’esprit de Bella. Elle ne fait que se voiler la face, il s’agit de sa grande spécialité. Incapable est-elle de s’avouer à elle-même la vérité. « Et, par pitié, veux-tu bien stopper cette consommation d’alcool indécente, tu n’es guère obligée d’aimer cet enfant, n’en fait cependant pas un demeuré avant même sa naissance, la lignée des Black est déjà bien assez entachée. » L’inquiétude dissimulée derrière une attitude de marbre et de glace. Elle souhaite ce qu’il y a de mieux pour Bellatrix et sa progéniture, peu importe que cette dernière accepte ou non la fatalité de sa situation. Narcissa veille au grain.

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1er juillet 1987
@narcissa malfoy

Elle est incapable de se calmer. Incapable de faire taire les battements incontrôlés de son cœur. Incapable de respirer lentement. Incapable de penser. Elle est aveuglée par la colère. Aveuglée par la peur qui lui ronge doucement les entrailles. Cette peur qui ne porte pas de nom. Elle nie son existence. Les Black n'ont peur de rien. Elle a vécue toute sa vie la tête haute Bellatrix. Une guerrière née. Reine de son propre royaume. Et voilà que tout volait en éclat. Les étincelles d'une vie dont elle ne veut pas qui viennent embraser son palais. Elle se noie dans les cendres chaudes de sa vie passée. A jamais détruite.

Elle fusille sa cadette du regard, les mots lui manquant finalement. Narcissa piquante. Narcissa terriblement juste. La cadette qui possède le don rare de toujours trouver les mots. Et même les plus blessant n'atteignent pas Bellatrix. Parce que la petite Narcissa n'a aucune pensée impure. Petite poupée parfaite. Elle ne pense jamais à elle Narcissa. Et c'est peut-être pour cette raison que leur duo fonctionne si bien. Mais les mots peuvent toujours effrayer. Piquer là où ça fait le plus mal. Elle manque de s'étrangler Bellatrix et se relève d'un bond. « Le porter ? » qu'elle crie. Fort. Trop fort. Elle n'aurait pas dû. Ses dents se plantent dans ses lèvres jusqu'à sentir le goût de ferraille de son sang. Si Rodolphus venait à se réveiller... Elle ne préfère pas imaginer la scène qui s'en suivrait. « Je te donnerais volontiers ce petit démon. » Elle lui donnerait sur le champ si la chose était possible. Elle n'hésiterait pas à donner à Narcissa sa place. L'idée de faire grandir cette chose dans son ventre la répugnait.

Elle n'a jamais voulu être comme les autres Bellatrix. Gamine toujours à part. Fillette étrange. On ne voulait pas vraiment d'elle. Elle s'est imposée Bellatrix. Encore aujourd'hui, quand toutes les jeunes mariées se rêvent mère, elle ne rêve que de se débarrasser des éventuels embryons vivants. Elle n'a rien d'une princesse. Elle ne veut pas être l'héroïne d'un conte qui finirait par et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Elle se rêve héroïne sanglante. Guerrière déterminée. Lieutenant d'une juste cause. Elle se rêve au sommet, Rodolphus à ses côtés. Conquérants. Mais le rêve s'effrite. Il disparaît pour se transformer en cauchemar.

Ses yeux roulent dans leurs orbitent tandis qu'elle repose son verre d'un geste théâtrale dédié à sa sœur. « Satisfaite ? » qu'elle ironise, visiblement agacée. « Mon seul petit réconfort et on me l'enlève. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de merveilleux à enfanter. » Tout ça la dépasse.

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Narcissa conserve un semblant d’espoir sûrement vain. Après tout, elle s’est découvert son propre instinct maternel suite à la naissance de son fils, peut-être en sera-t-il de même pour ce qui est de sa sœur. L’inattendu peut éventuellement se produire, qui sait. En vérité, elle ne se fourvoie guère, elle n’y croit pas vraiment, non. Loin d’être dupe concernant l’avis tranché de la sorcière vis-à-vis des enfants. Bellatrix n’a eu de cesse de faire en sorte que ce moment ne se réalise jamais, stoppant ses grossesses, peu importe les moyens, ôtant la vie à ses potentiels héritiers. Le crime est encore plus effrayant lorsqu’il est purement gratuit, voilà ce qu’en diraient certains. Mais, Narcissa ne juge pas, elle n’est guère en ces lieux pour enfoncer le couteau dans la plaie. Bellatrix n’a pas besoin d’elle pour ce qui est de se torturer inlassablement l'esprit. Elle est experte dans ce domaine, se lamentant, s’imaginant déjà le pire. En cette nuit interminable, elle n’est que l’ombre d’elle-même.

« Sans façon, Lucius risquerait de faire une syncope. » La benjamine des Black compte bel et bien garder un œil sur l’enfant, il est également de son sang après tout, mais pour ce qui est du rôle de mère, loin d’elle l’idée de combler ce statut. Le regard froid et assassin de son interlocutrice, furieuse, la foudroie littéralement sur place. Narcissa ne cille guère. Elle assiste au désarroi de sa sœur sans réelle solution magique à lui fournir, si ce n’est des mots. L’horreur prend vie, forme humaine, dans le ventre de son aînée. Vision dramatique, typiquement Bella. Cette grossesse n’est qu’une véritable farce aux yeux de cette dernière, tandis qu’il s’agit d’une réelle bénédiction pour Rodolphus, douce et atroce ironie. Face à son propre époux, elle porte un déguisement, un masque, brimant son propre ressentiment, sa rancune. Elle risque de suffoquer à cette allure, s’asphyxiant avec sa propre amertume, son aversion ultime pour ce qui grandit en son sein.

L’agacement se révèle à son paroxysme tandis que Bellatrix abandonne son verre d’alcool si sacré à ses yeux. On dirait presque qu’il s’agit là de la fin du monde. Peut-être est-ce le cas, la fin d’une époque, oui probablement. « Te plaindre ne te sied guère au teint, Bella. » Elle soupire, Narcissa, à la fois exténuée et démunie face à la situation de sa sœur. Qu’attend-t-elle d’elle au juste ? Question ultime. Elle ne peut remédier à ses maux, réparer son existence. « Je suis sûre que ton foie te remerciera de cette abstinence. » Piquante, oui. La fatigue la rendant légèrement irascible. Le silence s’installe, lourd de sens, tandis qu’elle s’élance doucement vers son aînée, pressant doucement son épaule d’une main, maigre réconfort. « Ecoute, je sais que tu imagines le pire, mais peut-être que cet enfant aura un effet bénéfique sur votre couple. Un mal pour un bien. Et, dis-toi que Rodolphus cessera de te bassiner avec son envie d’enfanter. » Elle n’en espère pas moins, souhaitant le bonheur de Bellatrix plus que quiconque. Peut-être que ce bébé l’aidera à garder les pieds sur la terre ferme, l’empêchera de vaciller. Elle craint cependant que le contraire se produise. « Je n’ai malheureusement pas de solution miracle à t’apporter. » Fatalité. Elle n’a que son soutien à apporter, rien de plus. Au final, elles sont seules, enlisées dans leurs problèmes.

@bellatrix lestrange

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