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good blood cannot lie (ophélia)


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MessageSujet: good blood cannot lie (ophélia) good blood cannot lie (ophélia) EmptyMer 19 Aoû - 9:01


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crédit/ (gif. valruna / malibu) ✰ w/ @ophélia rosier

Il y a tellement de pensées distinctes qui se bousculent dans ton esprit sans arrêt depuis plusieurs semaines déjà. Depuis cette rencontre imprévue avec Idriss à Ste-Mangouste. Comme si de revoir le jeune homme après toutes ces années était venu secouer les bases de cette vie que tu t’étais construite dans un anonymat des plus complets, ne te mêlant jamais à la foule, passant la grande majorité de ton temps libre seule, Tu t’étais fais croire pendant tellement longtemps que tu te plaisais dans cette solitude que soudainement, d’être confrontée à ce que ta vie aurait pu être si tu avais pris de différentes décisions, ça te chamboulait. Ça te travaillait l’esprit sans cesse, ça te gardait réveiller la nuit, ça t’empêchait de faire ton travail aussi de manière complètement efficace. Parce qu’il y avait son visage partout. À chaque tournant de rue, dans chaque chambre d’hôpital, même dans ton appartement ou il n’avait jamais mis les pieds, tu trouvais un moyen de trouver son visage. Dans ses vieux vêtements dont tu ne t’étais pas débarrassée lorsque tu étais revenue de la Bulgarie comme une voleuse, disparaissant de la carte pour ne jamais être revue ou retrouvée, que ce soit par le jeune Ainsworth ou par l’un des nombreux membres de ta famille. Clan Rosier maintenant renié, ton nom que tu devines murmurer sur les lèvres de tes parents, de ton frère, de ta sœur aussi peut-être. Sur les bouches de tes cousins et tes cousines qui eux doivent dire haut et fort qu’ils ont toujours su que tu n’étais pas comme les autres, une honte à la famille et à ton sang. Si tu évitais le plus souvent possible de leur accorder la moindre attention, tu ne pouvais t’empêcher dernièrement de te demander si tout allait bien pour eux. Comme si une part de toi, profondément enfouie ne pouvait s’empêcher d’éprouver quelconque compassion pour ses gens qui étaient pour la plupart froid, distant. But family is family, and you only get the one.

Il y a tout ça qui bourdonne dans ta tête alors que tes pas te guident vers la fin du chemin de traverse pour finalement te retrouver du côté de l’allée des embrumes. Il y a plusieurs regards qui se posent sur toi, différents sorciers et sorcières aux allures plus louches les uns des autres alors que tu gardes la tête baissée à la recherche de cette boutique à la réputation qui se fait de plus en plus bruyante dans les temps qui courent. Spécialisé en poisons et différentes potions, c’est plutôt diverses herbes rares qui attirent ton attention. Tu es consciente que la majorité de ce qui est offerte dans cette dite boutique est à but plutôt malsain, mais tu es à bout de ressources à Ste-Mangouste. Incapable de trouver tout ce dont tu as besoin, tu te réduis à te tourner vers quelque chose de plus sombres dans l’espoir de trouver des plantes rares qui pourront t’être utile pour soigner, sauver des gens. Maybe it’s wishful thinking, but you’re running out of ideas. Tu arrives finalement face à la dite boutique, ses allures sombres qui n’inspirent rien de bon, tu te décides tout de même à franchir la porte, prête à tout. L’ambiance est à la limite du morbide dans la boutique, les différents artefacts offerts ne t’inspirent rien de bon, mais tu continues de regarder jusqu’à ce que tu mettes la main sur différentes herbes offertes, bien que tu n’en trouves pas une dont tu connais l’utilité première. Tu jettes un coup d’oeil vers le fond de la boutique, espérant peut-être pouvoir demander de l’aide au propriétaire, même si une partie de toi te cri qu’il est probablement mieux que tu fasses tes recherches par toi-même. Tu finis par croiser le regard d’une jeune femme. Un regard que tu connais. Un regard qui te ramène pratiquement une décennie en arrière. Un visage familier, des traits communs que tu retrouves sur ton propre visage. La panique dans les yeux, il est trop tard pour disparaître, elle t’a vu aussi. « Ophélia. » que tu souffles finalement, trop peu trop tard alors que ton passé te rattrape enfin.
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Ophélia Rosier
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Ophélia Rosier

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emploi : obscure apothicaire, receleuse de potions et poisons rares et interdits à nox atra, allée des embrumes. commerce malfamé au coin d'une ruelle où criminels et mangemorts s'enchaînent.
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MessageSujet: Re: good blood cannot lie (ophélia) good blood cannot lie (ophélia) EmptyDim 30 Aoû - 1:58

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@Eleonora Rosier & @Ophélia Rosier


Les journées se faisaient longues et éreintantes, comme un fil distendu qui menace d’éclater au moindre geste. Il fallait bien avouer que s’affubler d’une telle tâche n’était pas de tout repos : nombreux étaient ceux qui pensaient avoir besoin de poison, de venin, traversant mont et merveille pour venir les trouver ici. Avec le temps, Ophélia n’en avait cure, de ces clients malintentionnés, les capuchons relevés, les yeux baissés ; une valse vaine pour garder leur anonymat, de peur que quelqu’un ne les y reconnaisse. S’approvisionner à l’allée des embrumes n’était jamais bien vu, par quiconque – après tout, c’était là qu’on allait quand on complotait dans l’ombre, quand il ne manquait plus ce que seuls les gens comme Ophélia pouvaient vous donner. Les gens sans morale, les gens à la conscience tranquille, ceux qui savaient mais qui s’en fichaient quand même. Qui était-elle pour leur dire d’utiliser ces choses à bon escient, elle-même empoisonneuse de cœur ? Certes, les murs hurlaient sous le poids de la vieille bâtisse, et le parquet grinçait, mille nuages de poussière à chaque pas – mais en cet endroit, nul ne jugeait, car tous étaient pareils. Du moins, presque tous.

Une silhouette entre du coin de l’œil, mais Ophélia ne regarde pas ; rares sont ceux qui viennent ici pour parler, pour être vus. Chaque âme vient ici en silence et fait son emplette dans l’ombre, les yeux méfiants seulement quand l’une d’elle s’approche d’un peu trop près aux bocaux typiquement onéreux. Le mal a un prix, surtout quand il est subtile – et le poison est un art, selon elle. Au fil des mois, les liens tissés avec tous fournisseurs de babioles, remplissant son stock des choses les plus difficiles à trouver, et les plus difficiles à payer. L’argent, peu lui importait, c’était simplement la seule chose pour laquelle elle était bonne, pour laquelle elle excellait, le nom des herbes et des infusions au bord des lèvres comme les ayant trop souvent répétés. Les livres lui avaient tout appris, mais c’était la passion qui avait fait le reste, un intérêt obscur et indescriptible pour ces milles ingrédients tous plus dangereux les uns que les autres, certains par nature, d’autres mal utilisés, tant de façons différentes d’infliger souffrance et inconfort, d’obtenir ce qu’on veut, ce qu’on cherche. Et quelque part, il y avait une certaine solitude, distillée dans chaque bouteille, un art solitaire et minutieux auquel elle s’adonnait sans le moindre bruit, enfouie dans l’arrière-boutique, où mille chaudrons et flacons encore vides attendaient d’accueillir ses méfaits. C’était une fierté, au fond, et elle savait que ceux qui osaient s’aventurer par ici sauraient lui être reconnaissante, même si le seul merci que l’on prononçait se disait avec les yeux, quelques gallions glissés sur le comptoir.

Elle aurait dû sentir que la cliente n’était pas ici pour la même chose que les autres. Qu’elle cherchait quelque chose que, de nature, Ophélia n’était pas à même de donner. Pourtant nombreuses étaient les herbes qui, utilisées de la bonne façon, pouvaient offrir bienfaits et miracles magiques, mais elle seule en détenait tous les secrets. Alors l’inconnue s’avance, s’approche des fioles, examine avec soin comme de la plus grande importance, et Ophélia daigne à peine lever les yeux quand elle la sent faire volte-face en direction du comptoir. Un doigt glisse le long de la page comme pour s’en souvenir, puis le grimoire se ferme, cristaux de poussière s’envolant à la suite. « Que puis-je – » commence la chanson, désintéressée, machinale, mais on la coupe avant qu’elle ne puisse finir son petit refrain. « Ophélia. »

Son nom retentit dans la boutique, alors même qu’il n’était qu’un bref murmure. Il lui semble que cette voix bourdonne dans ses oreilles comme un vieux souvenir, l’enlace de la plus vicieuse des façons, perdue entre nostalgie et froideur. Mais il n’y a pas de place pour la méprise : les yeux qu’elle croise aussitôt sont ceux de sa cousine, celle qui s’en est allée, celle qui a fui sa famille sans un seul regard en arrière. Ophélia sent sa gorge se serrer, sans trop savoir pourquoi. Elle est ici chez elle, dans sa propre échope, et pourtant Leo ramène avec elle une atmosphère qu’elle n’avait plus sentie depuis déjà des années. Était-ce parce qu’elle lui avait manqué ? Peu importe, Ophélia chasse la pensée avant qu’elle ne prenne racine et demande réponse, offrant à Leo ses yeux les plus froids.

« Je ne pensais plus te revoir. » Elle a changé, mais pas vraiment, ses traits toujours aussi doux, toujours aussi beaux. C’est la même qu’avant, c’est simplement qu’Ophélia n’avait pas su la voir, elle qui avait joué le jeu jusqu’au bout, hoché la tête sans rien dire, le mouton noir de la famille en qui Ophélia avait jadis trouvé tant d’affection. Mais cette époque était révolue. « Alors qu’est-ce qui t’amène ici ? » qu’elle demande. Ici, dans ma boutique, à l’allée des embrumes, qu’elle semble demander, mais au fond c’est ici, dans ce pays qui est le tien, sans nous avoir un jour laissé savoir, qu’elle veut comprendre. Il n’y aura aucune pitié pour les déserteurs, pour ceux qui abandonnent leur propre sang.
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MessageSujet: Re: good blood cannot lie (ophélia) good blood cannot lie (ophélia) EmptyMer 2 Sep - 11:13


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crédit/ (gif. valruna / malibu) ✰ w/ @ophélia rosier

T’es à court de ressources, à court d’idées. Ta magie traditionnelle qui ne semble plus suffisante pour faire le travail auquel tu es formée. L’impression d’être de moins en moins efficace, de moins en moins utile dans la seule sphère de ta vie ou tu réussissais normalement. C’est que tu n’es pas prête à baisser les bras sans au moins te battre. Tu as grandi Rosier après tout, dans une famille aux idéaux bien arrêter, ou la réussite était la seule possibilité possible. Et tu ne pouvais échouer une fois de plus, c’était trop, trop pour une seule et unique personne. Le travail était le seul endroit ou tu pouvais encore faire une différence, toi qui avait renié famille pour le prix d’un amour que tu ne pouvais même pas avoir, perdante dans tous les scénarios. Tu y as songé, à retourner auprès des Rosier, à reprendre ta place au sein de ta famille, mais tu n’as jamais osé le faire. Par peur sans doute, mais aussi parce que tu n’avais pas envie d’être une transaction de plus dans les dossiers de tes parents. Une alliance de plus à un tel pour préserver le sang-pur de ta lignée. C’est que tu ne t’imaginais pas être mère, sachant que ton premier garçon était enterré dans un cimetière moldu anglais, là ou personne ne pourrait jamais le trouver. Garçon né sans le souffle. Garçon dont tu es la seule à connaître l’existence. Garçon dont tu es la seule à faire le deuil, toujours incomplet, sept ans plus tard. Tu dois chasser les images de ton esprit. Images encore trop douloureuses. Tu dois te concentrer sur ce que tu peux encore faire. Sur les manières dont tu peux aider. C’est quelles sont limitées, ces manières. Si limitées que tu te retrouves sur l’allée des embrumes, à emprunter un chemin qui est à des années lumière de cette vie que tu as pourtant choisi. Tu l’ignores encore, mais de l’autre côté de la porte de cette boutique se trouve la vie que tu aurais dû avoir, si tu avais su t’y faire. S’il n’y avait pas eu Idriss. Si tu avais accepté ta destinée plutôt que de la repousser depuis ton plus jeune âge.

Ophélia, elle est l’emblème même de ce que tu aurais pu être. Dans cette boutique aux allures douteuses, tu comprends sans même poser la question qu’elle est puissante, ta cousine. D’une puissance aux allures sombres. C’est que tu es figée sur place alors que son regard croise finalement le tien. Des années de silence ont pris place entre vous depuis l’époque ou vous étiez actuellement amies, comme la petite sœur que tu n’avais pas, cette petite sœur que tu aurais tellement aimé avoir en grandissant. C’est que tu n’avais jamais réellement trouvé ta place, auprès de tes aînés. Ces derniers qui étaient si compatibles l’un avec l’autre, tu n’avais jamais été en mesure de créer ce lien dont tu rêvais tant. Mais il y avait eu Ophélia et finalement, tu avais eu l’impression d’avoir une alliée dans cette famille aux allures trop froides. Mais Ophélia était bien plus comme tes aînés que tu ne l’aurais imaginé au départ et vos différences eurent raison de votre relation, comme de fait. Et de la voir devant toi, ça ouvre des blessures qui n’ont jamais complètement guéries. Ça ouvre une faille sur ton passé, sur tes secrets. Les Rosier ne pouvaient pas savoir que tu étais en Angleterre et voilà que l’une d’entre eux te faisait face. « Je ne pensais plus te revoir. » Tu déglutis difficilement, les mots te manquant. Tu ne croyais pas la revoir un jour non plus. Il y a tellement de sentiments contraires qui t’envahissent alors que tu tentes de garder ton sang froid. T’es drôlement tentée par l’idée de sortir de cette boutique et de faire comme si de rien était, mais tu as bien trop peur qu’elle alerte tes parents de ta présence si tu ne dis rien. « Alors qu’est-ce qui t’amène ici? » Elle ne parle pas de la boutique, pas vraiment. Tu laisses un long soupir s’échapper de tes lèvres alors que tu joues nerveusement avec le paquet d’herbes entre tes doigts. « Ça fait longtemps que je suis revenue en Angleterre. » que tu avoues platement, n’ayant tout simplement pas le courage de t’aventurer dans encore plus de mensonges. « Après le meurtre de Tim, je suis revenue. Sans le dire à personne, comme tu sais. » Huit ans à vivre dans l’ombre. Huit ans à prétendre ne pas être celle que tu es réellement. Huit ans et tout pourrait te glisser entre les doigts à cause d’une malheureuse décision. Piètre décision. « Je ne veux pas de problèmes Ophélia. Alors dis-moi, quel est le prix de ton silence? » Tu connais assez bien la réputation de la jeune sorcière pour savoir que tu ne sors pas d’ici sans une très grosse dette à payer.
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Ophélia Rosier
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MessageSujet: Re: good blood cannot lie (ophélia) good blood cannot lie (ophélia) EmptyDim 13 Sep - 20:48


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@Eleonora Rosier & @Ophélia Rosier


Longtemps, qu’elle dit. Longtemps, parce qu’elle ment aussi bien que tous les autres Rosier, le vice aux lèvres, à emmêler les mots pour qu’on y voie plus la vérité. C’est presque pire qu’elle n’ait rien dit du tout. Au final, peut-être qu’Ophélia aurait aimé savoir ce qu’elle faisait là-bas alors que plus rien ne la retenait, que sa famille l’accueillit à bras ouverts, même si dénués de toute chaleur. Pourquoi elle n’avait pas l’air de rentrer chez elle, et qu’elle, même en l’ayant repoussée de toutes ses forces, ne pouvait s’empêcher de se demander si elle allait bien. Et ce mépris qui avait grandi en la voyant s’écarter de sa famille sur les bancs de l’école, trahir cet honneur figé dans leurs sourires, elle est immense, si immense – mais de temps en temps Ophélia y aperçoit une fissure minuscule et regarde à travers. Elle y voit Eleonora, loin, très loin, comme si au fond elle n’avait jamais vraiment été là.

L’amertume lui serre la gorge et il lui faut déglutir pour enfin s’en débarrasser. Mais le goût persiste, désagréable, rappel acerbe que sa cousine a tout abandonné. Si lâchement, comme une voleuse, sans même oser leur dire non. Et si c’était Ophélia qui l’avait poussée la première, alors quoi ? Ça ne voulait rien dire, qu’elle se rassurerait presque, soulignant le nom de Leo d’une encre rouge sang, comme pour lui attribuer toute la culpabilité du monde. « Comme je sais maintenant », qu’elle corrige, parce qu’il n’y a rien eu. Pas de lettre, pas de murmure, aucun signe. Longtemps Ophélia l’avait pensée morte, tuée par un funeste tournant du destin, abandonnée à même un fossé comme la vulgaire carcasse d’un animal renversé. Mais plus les semaines passaient plus elle avait fini par comprendre qu’il n’y avait personne à pleurer dans l’histoire – que Leo allait bien, où qu’elle soit. Qu’elle n’avait tout simplement pas envie de rentrer chez elle. Chez eux.

Le meurtre de son ex-mari ne lui fait ni chaud ni froid. Elle ne l’a pas connu, pas apprécié, le cœur las de tous ces noms étrangers à ses yeux. Elle n’accorde même pas une petite seconde pour s’imaginer tout ce qu’a pu ressentir Leo quand c’est arrivé – de la peur ? du soulagement ? Qui sait. Ophélia prétend que ça lui est égal, balaye la chose d’un revers de main égoïste. « Mais apparemment tu ne m’as pas tant oubliée que ça, n’est-ce pas ? » soulève-t-elle quand Leo parle de chantage. Une dette à payer, un prix conséquent, quel qu’il soit. C’est comme ça qu’ils marchent tous, dans leur petit monde sombre et marbré, à coups de mensonges et de menaces. C’est le plus fort qui s’en sort, et bien souvent le plus rusé. Et Leo, elle n’a jamais vraiment eu le cœur à être mauvaise – elle l’a bien vu, Ophélia, quand elle l’observait depuis le banc des Serpentards, se mêler à un univers qui jamais n’avait été le sien. Le sourire presque pur placardé sur le visage comme une vile propagande, même s’il n’en était rien. Elle était sincère, et elle riait, oh comme elle riait. Et sans doute qu’Ophélia l’en a détestée, pour ça – de connaître une sincérité qu’elle n’avait jamais pu qu’effleurer.

Ses mots l’écorchent mais elle accueille les coups avec un sourire aussi froid que celui du patriarche. Vide, menaçant. Parce qu’elle a mal d’avoir été balayée de sa vie sans une seconde d’hésitation, même si c’est elle qui l’avait gardée à bouts de bras, insistant pour qu’elle se tienne loin, loin d’elle, Rosier ingrate qui l’avait blessée plus profondément qu’elle n’aimait l’admettre. L’humiliation publique pour quelques sangs impurs, pour des gens qui n’étaient même pas sa famille. Comment comprendre ? « Une faveur… » qu’elle fait mine de réfléchir. Mais l’idée est trop tentative, même si offensante – la vengeance bat à la place de son cœur, pompée après pompée, vicieuse comme jamais. Elle voudrait voir Leo plier sous ses mots, s’excuser jusqu’à ce que sa voix s’éteigne, lasse et brisée. Et c’est cruel, et elle le sent bien dans ses tripes, elle qui se souvient encore trop bien des moments où elles semblaient presque sœurs, solidaires dans leur solitude – mais c’est si difficile de lutter. « Tu me dois bien ça, ça ne fait aucun doute. » Rien ne lui vient, les pensées tout à fait éparpillées sans ordre ni logique. Qu’est-ce que Leo pourrait bien lui apporter ? Elle n’en sait rien, pour dire vrai. Elle ne sait même plus ce que Leo pourrait apporter à un Rosier, ni même à quiconque, la femme plantée devant elle prenant des airs d’étrangère à mesure qu’elle l’observe. Ce sont ses traits, et c’est sa voix, mais ça n’a pas l’air de sa cousine – trop secret, trop brisé, trop à vif. « Et c’est en moi que tu places ta confiance ? » Pas qu’elle ait le choix, Leo. Elle rit jaune, tourne la page du vieux manuscrit qui les sépare, comme si elle avait décidé d’oublier qu’elle était là. « Les mensonges c’est plaisant jusqu’à ce qu’ils soient découverts. » Elle ne lève pas le regard, trop amère pour lui offrir cette satisfaction. « Mais en tout cas pas besoin, ne rien dire c’est tellement plus facile. » Comment la blâmer, au fond – elle qui fait pareil, piètre menteuse face à la facilité qu’elle a depuis toujours de manipuler les secrets et le silence à son avantage, convaincre par l’omission la plus naturelle du monde.

« Le moment venu, tu sauras. » Parce qu’elle ne mérite pas une dette pensée sur le champ, imaginée sans effort. Ce que Leo lui doit, c’est quelque chose de précieux, quelque chose qui en vaille la peine – une vengeance sans en avoir l’air. « Ce serait si fâcheux que ça, qu’ils sachent que tu es de retour ? » qu’elle demande quand même, sans trop pouvoir retenir les mots. Les mots ont l’air acerbes mais ils sont plus curieux que tranchants – elle veut savoir, comprendre ce qui l’a retenue là-bas, ce qui l’a plongée dans un silence que rien n’a plus briser. Qu’est-ce qui valait tant le coup de laisser sa famille derrière elle pour une vie solitaire, loin de son sang ?



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