the unforgiven

La silhouette apparut dans l’allée avec un craquement sonore suivit d'un silence glacial, jusqu’au vent qui cessa l’espace d’un instant d’agiter les arbres de la rue pour accueillir la nouvelle arrivante, spectre noyé dans la nuit épaisse. Caitriona leva ses yeux sombres vers la demeure imposante des Malfoy puis laissa échapper un soupir agacé. Ce n’était certainement pas par plaisir qu’elle venait rendre visite à ses vieilles amies. La menace avait été implicite. On ne lui faisait plus confiance. La jeune femme avait fui, ni plus ni moins, laissant derrière elle ses compagnons au cours d’une soirée qui avait tourné en chaos sanglant. Une détonation, un battement cil et Caitriona s’était éclipsée dans l’ombre sans laisser de traces. Deux mois de murmures, de paroles haineuses. Les mangemorts n’étaient pas réputés pour leur pardon. A son grand agacement, il semblait que seule Bellatrix était capable de redonner ses lettres de noblesse à Caitriona. Après tout, l’attaque s’était déroulé entre les murs de sa demeure, sans compter l’enfant qu’elle avait perdu. Loin d’avoir peur, il était hors de question que la jeune femme se présente la queue entre les jambes. La fierté intacte, elle venait s’expliquer, amadouer une femme qui avait fui le domicile conjugale pour se réfugier chez sa soeur. Avec un peu de chance elle trouverait une Bella affaiblie, peut-être même conciliante. L’idée la fit rire. Non, la douleur ne rendrait l'ancienne Black que plus venimeuse.

Caitriona monta une à une les marches de pierre avant d’utiliser le heurtoir pour annoncer sa présence. La porte en bois s’ouvrit sur un elfe de maison à l’allure lugubre. Un amas de peau frippée à peine couverte par un ancien drap dont la blancheur n’était qu’un souvenir lointain. La créature salua la visiteuse avant d’annoncer que sa maîtresse était absente. Bien. Une sœur suffisait, il était préférable que Caitriona ne confronte pas Cissy en plus.  « Dit à Bellatrix que je souhaiterais lui parler. » Elle choisit ses mots avec précaution. Un mot de Bellatrix et elle serait contrainte de partir. Adieu alors le pardon si précieux.