the wand chooses the wizard | |
maîtrise de la magie (82%) | |
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Que pensez-vous de la Ministre de la Magie ? Est-ce que vous pensez qu'il gère bien la situation ?C'est un mépris non dissimulé que Remus ressent envers le Ministère de la Magie. S'il n'y avait que l'incompétence pour le justifier, peut-être qu'il serait amoindri. Cependant, les préjudices et l'inaction en ses rangs ne font que l'accentuer. Les meurtres et disparitions se multiplient à une vitesse fulgurante et rien n'est fait. L'Ordre du Phœnix est le seul réconfort des sorciers opposés à Voldemort et ses
Death Eaters, des nés-moldus qui craignent pour leur vie et celle de leur famille, des sang-mêlés qui sont menacés chaque jour un peu plus. Au fond, l'Ordre est le
seul espoir qu'il reste à la société qu'ils connaissent.
I solemnly swear I am up to no good.blood family. D'abord, ils furent deux. Deux âmes rencontrées par hasard, perdues au milieu d'une dense forêt où sommeillait la plus grande peur de l'une d'elle : un homme aux traits familiers qui la réveillait parfois la nuit. C'est l'horreur qui les a liées, les cris apeurés et les cauchemars devenus réalité qui ont fait naître un amour aux flammes impossibles à éteindre. C'est le courage soudainement éveillé et la magie au bout d'une baguette qui les ont sauvées d'une solitude grandissante.
D'abord, ils furent deux. Une union entre deux mondes distincts qui n'a pas plu à tout le monde. Une évidence qui tut toutes les médisances autour de leur amour désapprouvé et mariage précipité.
Puis ils furent trois. Surprise inattendue, mais accueillie avec joie dans un foyer qui manquait de folie enfantine. Remus, qu'ils l'appelèrent. Fils unique et chéri, dorloté par une douce mère et adoré par un père à l'allure brut et au cœur tendre.
Puis ils furent trois. Ils auraient dû se douter, s'attendre à la chute inévitable et à l'éclat de leur famille née dans la peur. Des attaques nourries par l'ignorance, suivies par des représailles menées par la rage animale. Une pleine Lune et une morsure pour tout faire s'effondrer.
Ils furent trois et perdirent les autres. abandonnés par le reste de leurs deux familles respectives. Seuls au milieu des décombres.
big bad wolf. Crocs acérés, brillants presque dans la pénombre de cette chambre à peine illuminée par les rayons de la Lune. Remus l'avait observée, à jamais intrigué par sa majestuosité.
Beautiful, beautiful Moon. Il s'était endormi en y pensant, loin de s'imaginer qu'elle serait la dernière qu'il admirerait avec curiosité et adoration.
Isn't she perfect, mam? Dans un sens, elle le fut, peut-être même plus que toutes les autres avant elle. L'ironie fut telle que c'est elle qui détermina le reste de son existence. Elle qui se trouva témoin des hurlements de cet enfant de cinq ans, condamné par un père ignorant que les conséquences de sa haine détruirait la vie de son fils unique.
Beautiful, beautiful Moon. Céleste Lune qui refléta dans les yeux effrayants du
grand méchant loup. Une minute ils furent sur lui, la seconde ils disparurent dans la blancheur des nuits de pleine Lune. Comme un mirage. Comme un cauchemar. Une minute ils furent sur lui, la seconde il n'y eut plus que la douleur assourdissante. Puis plus rien. Dernier instant de paix avant que ses paupières ne s'ouvrent et que la réalité éclate brutalement.
They're beasts, que son père disait,
monsters. Et ce pauvre enfant était désormais l'un des leurs.
first full moon. CW gore / I don't want to be alone, dad. Don't leave me alone in here. Il y eut les pleurs avant les cris d'agonie.
Mam, please. It hurts. Il y eut les plaintes avant les hurlements à la Lune.
Jamais la douleur n'avait été si forte, si intense.
Jamais n'avait-il ressenti son corps se disloquer, ses organes se déplacer, ses os s'allonger. Sous les rayons blancs de cette Lune cruelle, heureuse de voir ses enfants se plier à ses désirs, un loup remplaça le chérubin. La terreur se transforma en faim impérieuse. Sens soudainement décuplés et l'envie, le
besoin, d'attaquer et dévorer les proies à l'apparence humaine. À travers l'épaisse porte, il les sentait. Les entendait.
It's alright, baby. You're alright. Incapable de les atteindre, peu importe les charges contre la porte et les murs, le loup se retourna contre lui-même. Lorsque le Soleil prit la place de la Lune, l'enfant s'effondra sur le sol, le corps ensanglanté et la voix étouffée de sa mère résonnant à ses oreilles.
It's alright, baby. You're alright. Vilain mensonge répété à chaque pleine Lune. Comme une mélodie enraillée. Comme un appel à l'aide vers les cieux.
Jamais n'auraient-ils pensé que cela deviendrait leur réalité. Et pourtant, les années leur apprirent à l'accepter.
childhood. Enfance volée à l'aube de ses cinq ans. Amis envolés, famille décomposée.
Promise me you'll stay away from the other children, que son père lui répétait.
Don't go near any of them, qu'il lui interdisait. Fatalité vite acceptée par un chérubin qui fut forcé à écouter. C'est seul qu'il grandit, entouré d'une mère inquiète et d'un père anxieux. C'est seul qu'il joua, le cœur lourd à la vue des enfants qui s'amusaient dans sa rue et à l'entente de leurs rires traversant les fenêtres pourtant fermées de sa maison. Il ne s'attacha à aucune d'entre elles, obligé de suivre ses parents de village en village de peur que son secret soit découvert. Que l'on apprenne qu'un lycan vivait dans la maison d'en face ou celle au coin de la rue. Qu'on le pourchasse et le tue comme beaucoup d'autres avant lui. Du haut de ses cinq ans, il savait déjà ce qu'être un lycanthrope signifiait. Ce que sa vie entière était vouée à être.
hogwarts. Du jour au lendemain, il n'y eut plus de récits sur Poudlard, d'histoires loufoques racontées avant qu'il ne s'endorme.
Please, dad, tell me more about Hogwarts. Il y eut un temps où son père lui répondait, les yeux pétillants et nostalgiques.
I want to know more. Please, tell me more. Ses demandes n'étaient plus rencontrés que par un regard assombri dans lequel se bataillaient rage et tristesse. Que par un soupir lassé, presque douloureux. Un soir, il comprit pourquoi son père restait désormais dans le silence. Il n'y aurait pas de Poudlard, ni de magie. Il n'y aurait rien d'autre que la solitude dans laquelle il était déjà plongé. Cette nuit-là, l'enfant pleura jusqu'à ce qu'un sommeil tumultueux l'emporte. Il accepta rapidement son sort, terminant par enfouir sa déception au plus profond de son être jusqu'à en oublier son amertume.
There's nothing we can do, Remus. Et il n'y eut rien à faire d'autre que d'attendre qu'un mystérieux personnage apparaisse sur le pas de la porte. La peur, incessante dans les cœurs des trois Lupin, gronda comme un coup de tonnerre dans le ciel, s'abattit comme un éclair sur la Terre ferme. Puis elle disparut, chassée par les quelques mots d'un sorcier aux iris brillant d'ingéniosité et de bienveillance. Un jeu de
gobstones remporté de justesse par un Remus d'à peine onze ans et une question surprenante, d'abord considérée comme une mauvaise blague.
Would you like to go to Hogwarts, Remus? Un froncement de sourcils.
I can't. Un sourire énigmatique.
You can, if you want to. Quelques mois plus tard, c'est dans le Poudlard Express qu'il se trouva. Dans la grande salle que le choixpeau batailla entre Serdaigle et Gryffondor, finissant par crier son dernier mot sous les applaudissements de ceux qui portaient fièrement les couleurs de la maison de Godric Gryffondor. Dans le dortoir partagé avec James Potter, Peter Pettigrew et Sirius Black qu'il découvrit ce que voulait dire le mot
amitié. Dans la salle commune qu'il ne cessa de se faire battre aux échecs par Peter. Dans les gradins du terrain de Quidditch qu'il termina plusieurs livres, mimant de s'intéresser à l'entraînement de l'équipe de Gryffondor à chaque fois que James et Sirius le regardaient. Dans la bibliothèque qu'il passa le plus clair de son temps à étudier, à lire, à s'isoler. Dans le
Shrieking Shack qu'il passa les pires et meilleures pleines Lunes de son existence. Dans l'infirmerie qu'il fut forcé de rester, le corps orné de nouvelles cicatrices. Dans les couloirs qu'il trouva les passages les plus insolites, accompagné de ses trois meilleurs amis.
So, Remus, would you like to go to Hogwarts? Question dont ils connaissaient déjà tous deux la réponse.
Yes, que Remus avait répondu sans même y réfléchir. Décision hâtée qu'il regretta parfois, mais qui a fait de lui celui qu'il est aujourd'hui.
chosen family. La vie le voulut différent. Solitaire par obligation. Renfermé par peur de se donner de
trop. Ses premières semaines à Poudlard se passèrent dans un coin de la bibliothèque, entouré de bouquins bien souvent trop avancé pour un élève de première année, mais qu'il prenait tout de même plaisir à lire. Volontairement esseulé, il évita les trois garçons qui partageaient sa chambre comme on chercherait à s'éloigner de personnes contaminées. Assis à l'autre bout de la classe et couché avant qu'ils ne reviennent dans leur chambre, rares étaient leurs discussions. Pourtant, malgré les multiples tentatives déjouées par Remus, ils ne semblèrent pas vouloir lâcher l'affaire. Il lui arriva de regretter qu'ils ne l'aient pas fait, l'empêchant ainsi de s'attacher à eux et d'en souffrir à bien des reprises. Cependant, sans ses trois garçons excentriques, vite devenus les meilleurs amis de cet enfant à qui on avait interdit de véritablement en être un, les jours auraient été plus maussades et les nuits plus obscures. La pleine Lune aurait continuée d'être la pire des tortures. En eux, il trouva une seconde famille. En eux, il trouva des frères. En Sirius, il trouva la vulnérabilité. En James, la protection. En Peter, la sensibilité. À eux quatre, ils refirent le monde à leur image. Maraudeurs des couloirs de Poudlard, ils laissèrent leur marque ineffaçable.
moony. Jeunes et indestructibles, ils enchaînèrent les farces, n'ayant que faire des répercussions de leurs actions. Elles se multiplièrent au cours de leurs années à Poudlard, toujours signés de leurs quatre mains. Chacun y laissait sa trace ; Sirius par son excentricité, James son imprudence, Peter sa discrétion et Remus sa méticulosité. Ce ne fut pourtant qu'à trois qu'ils se lancèrent dans la plus grande des folies, agacés et fatigués de leur impuissance face à la souffrance de leur ami. Remus n'apprit leurs intentions que trop tard, la machine déjà lancée et ses meilleurs amis plus déterminés qu'ils ne l'avaient jamais été. Il aurait souhaité les arrêter, trop effrayé par l'idée de les blesser, de les mordre ou les tuer. Mais il n'en fut rien. Les pleines Lunes devinrent soudainement supportables, le loup trouvant une meute en ces trois animagi apparus comme par magie.
We're going to call you Moony, que s'était exclamé Sirius le lendemain. Remus n'avait eu ni la force, ni l'envie de le réprimander. Il n'y eut qu'un sourire fatigué pour s'étendre sur ses lèvres. Ils l'avaient fait. Ils avaient tout risqué
pour lui. De là naquirent les surnoms
Moony,
Wormtail,
Padfoot et
Prongs, très vite adoptés comme leur marque de fabrique.
prefect. L'année de sa cinquième année, Remus ne reçut pas seulement une lettre de livres et fournitures. Au creux de sa main atterrit un badge en argent qui le laissa un instant sans voix. Sa première réaction fut d'essayer de le cacher à ses parents qui, malheureusement pour lui, le vit avant qu'il ne puisse le faire. Remus eut le droit à des félicitations qui n'en finirent pas et furent loin de le réconforter. Lorsqu'il se coucha cette nuit-là, il imagina la réaction de ses trois amis.
I'm screwed, fut sa première pensée. Et elle ne fut pas loin de la réalité. Cependant, malgré les taquineries incessantes dans le Poudlard Express et les suspicions de Sirius et James, les maraudeurs trouvèrent leur compte dans le nouveau rôle de Remus. Lui aussi trouva le sien, se découpant en deux entre ses amis et leurs farces de plus en plus farfelus et Lily, avec qui il passait le plus clair de son temps à vérifier que les élèves n'enfreignaient pas le couvre-feu ou n'étaient pas en train de s'embrasser derrière les
greenhouses, apprenant d'autant plus à la connaître au grand dam de James, et ses nouvelles responsabilités. Ce n'était pas si déplaisant, au final.
boys like boys. CW (internalized) homophobia / Avant la réalisation, il y eut l'incompréhension. Regards discrets, mais persistants. Frissons à travers son cardigan. Détails jusqu'alors ignorés, soudainement découverts et appréciés. Avant la réalisation, il y eut
ses yeux noisettes, changeant de couleurs à chacune de ses humeurs. Il y eut la proximité de leurs deux corps dans un lit qui devint vite trop petit. Il y eut les heures passées à discuter, à se confier la pénombre, les iris fixés sur une Lune presque pleine. Il y eut
sa détermination,
son refus d'être celui que ses parents ne lui laissaient pas le choix d'être. Il y eut
son rire bruyant et
ses sourires bien trop souvent effacés par la mention de
sa famille. Avant la réalisation, il y eut
Sirius. Il eut fallu plusieurs mois à Remus pour comprendre. Pour se rendre compte que son cœur battait plus fort, plus vite, pour une raison qui l'effrayait et l'horrifiait. Après l'incompréhension, il y eut la honte. Dans une époque où l'homosexualité était encore interdite dans plusieurs pays du Royaume-Uni, où les attaques homophobes étaient banalisées et encouragées, il se réfugia dans la haine de lui-même. Comme si sa lycanthropie n'était pas assez difficile à porter, fallait-il qu'il soit attiré par un autre garçon — qui plus est l'un de ses meilleurs amis. Remus n'eut d'autre choix que d'enfouir ses sentiments, espérant les faire disparaître à force de les ignorer. Si son attirance pour Sirius ne fut qu'éphémère, les autres garçons, eux, ne disparurent pas de ses pensées. Il les étouffa un temps avec sa première et seule petite amie, une Poufsouffle du nom de Carmen. Leur relation ne dura que quelques semaines, assez pour que Remus prenne conscience que son attirance pour les filles étaient, malgré tout, toujours intactes. Il en était heureux, comme si cette réalisation effaçait les mois et années à se questionner, à observer Sirius et être embarrassé par les commentaires de James à cet égard, à s'attarder sur les bras musclés de Benjy Fenwick et sur à quel point les cheveux de Frank Longbottom faisaient ressortir la couleur de ses yeux. Après la honte, il y eut l'acceptation. Nouvelle fatalité qui obscurcit son existence — jusqu'au jour où les bras de Benjy se retrouvèrent autour de son cou et ses lèvres sur les siennes. Tout n'était plus si noir lorsqu'ils se retrouvaient dans des salles de classe vides ou dans des passages seulement connus des Maraudeurs, la carte dont ils étaient tous si fiers discrètement et soigneusement glissée dans la poche arrière du pantalon de Remus. De leur histoire, il ne reste aujourd'hui que des souvenirs douceureux, à l'image des fleurs qui se fanent avec les jours qui passent. Il ne reste plus que le fantôme des lèvres de Benjy posées sur les siennes et de son corps blotti contre le sien.
sirius' mistake. CW strong language / C'est seul que Remus affronta cette pleine Lune, le regard rivé vers la trappe par laquelle passaient habituellement ses amis — jusqu'à ce que la transformation commence et lui fasse perdre pied. La même douleur fit trembler son corps, les mêmes cris d'agonie remplirent le
Shrieking Shack. Cette nuit-là, tout fut plus intense. Le loup sentit la chute arriver avant même que les pas de Severus Snape ne résonnent dans le tunnel. Agité par les bruits extérieurs et attiré par l'odeur humaine, Moony tenta de s'échapper de sa cage et d'atteindre sa proie.
Ses proies. Une deuxième présence humaine se fit sentir, son odeur si familière et étrangère à la fois. Le reste n'est qu'un souvenir évaporé, envolé vers des cieux se moquant des malheurs et de la faiblesse de cet enfant de la Lune. Ce réveil fut l'un des plus douloureux de sa vie. Ses yeux à peine ouverts, Remus chercha ses amis dans la pièce délabrée. Ils n'étaient pas là. Pour la première fois depuis qu'ils étaient devenus des animagi, ils l'avaient laissé se transformer seul.
Something's wrong, qu'il pensa en essayant de se lever, utilisant le bras qu'il n'avait pas disloqué pendant la nuit et grimaçant lorsqu'il sentit un élancement intense dans sa jambe gauche.
Something's wrong, qu'il se dit lorsque Madame Pomfrey, pour la première fois depuis qu'il avait treize ans, vint le chercher.
Something's wrong, qu'il se répéta lorsque la sorcière le déposa sur le lit le plus éloigné de l'infirmerie, ses yeux aussi fuyants qu'inquiets.
Something's wrong, que James et Peter finirent par lui confirmer. Il se sentit soudainement exténué, des milliers d'émotions se battant à sang à l'intérieur de lui et lui donnant le tournis.
Sirius, he —, qu'avait commencé James, une main perdue dans ses cheveux indisciplinés.
He what, James? What the Hell did he do? Remus aurait préféré ne jamais le savoir. Ne jamais à avoir à affronter le fait que son meilleur ami, le garçon qui le réconfortait lorsque ses nuits étaient trop noires et à qui il se confiait avec une facilité déconcertante, celui qui lui avait fait réaliser qu'il appréciait autant la compagnie des hommes que des femmes, avait manqué de faire de lui ce qui l'effrayait le plus. Un monstre. Un tueur. La lassitude fit vite place à la haine. De toutes les personnes que Remus aurait un jour pensé détester, Sirius était le dernier. Et pourtant, pendant des semaines, sa simple vue lui donna envie de vomir. Ses excuses, présentées plus par peur de perdre un ami que par réels regrets, étaient rencontrées par des regards méprisants. Parfois, Remus l'ignorait simplement, connaissant assez Sirius pour savoir que l'ignorance était ce qui le toucherait le plus. Ce n'est qu'après plusieurs semaines, lorsqu'ils embarquèrent dans le Poudlard Express pour retrouver Londres, qu'il lui adressa la parole pour la première fois depuis l'incident.
You know what, Sirius? Fuck you, qu'il lui avait craché au visage avant de quitter le compartiment dans lequel se trouvaient les quatre amis. De cette distance imposée de lui-même, Remus en souffrit, regrettant parfois son comportement avant de se rappeler ses raisons. Ce mal-être le poussa cependant à se rendre chez les Potter après avoir appris par James que Sirius avait quitté
Grimmauld Place. Bien que l'inquiétude ait poussée Remus à rejoindre James et Sirius, la fierté le retint momentanément de faire le premier pas.
Prongs fut obligé d'intervenir, les réveillant tous les deux.
There's no point in hating someone you love. I mean, really love, qu'il dit à Remus, connaissant les sentiments qu'il eut autrefois ressenti pour Sirius.
I forgive you, Sirius, but I can't forget what you did. La vérité est qu'après des années, Remus est toujours incapable d'oublier, mais qu'il refuse leur amitié de nouveau se briser.
order of the phoenix. Lord Voldemort comme un frisson d'horreur, d'abord murmuré, puis complètement tut par peur d'attirer les démons peuplant le monde des sorciers. Ce qui n'était qu'un bruit de couloir devint vite une réelle menace. Les disparitions se multiplièrent, les décès allant de pairs. Remus vit trop de ses camarades endeuillés, lut trop d'horreurs dans le
Daily et
Evening Prophet pour se taire. Issu de l'union entre un sorcier et une moldue, Remus n'a pas considéré avoir le choix — même si cela avait été le cas, il n'aurait pas changé d'allégeance. Dès qu'il apprit pour l'Ordre du Phœnix, il sut qu'il devait les rejoindre avant qu'il ne soit trop tard. Il n'attendit que son départ de Poudlard pour le faire.
brutal reality. CW discrimination / La haine des lycanthropes ne fut pas un mythe inventé par son père. La peur prédomine l'existence de certains d'entre eux — plus précisément de ceux qui choisissent leur vie d'
avant à celle que leur condition les incitent à avoir. Remus, pourtant déjà conscient des difficultés que lui apporteront sa lycanthropie tout au long de sa vie, se retrouve face à la dure réalité à sa sortie de Poudlard. Les lycans détestés bien avant l'ascension de Lord Voldemort le sont d'autant plus dans le climat de terreur instauré par ce dernier. Les portes du monde sorcier fermées avant même que Remus n'ouvre la bouche, c'est vers celui des moldus qu'il se tourne. Cependant, sa condition l'empêche de se stabiliser, l'obligeant à changer constamment de job pour ne pas éveiller les soupçons sur ses absences mensuelles. Il ne trouve sa place qu'au sein de l'Ordre, là où sa lycanthropie est parfois nécessaire.
hope's death. CW grief / Fraîchement diplômé, Remus voit tous ses fins espoirs s'effondrer et ses mensonges le rattraper.
I am ill, baby. La chute est brutale. Sa première réaction est de fuir au lieu d'affronter la réalité. Il y a un temps où il se questionnait, seul sur un lit d'infirmerie.
What would you do if mam was ill? Une réponse, il n'en avait pas trouvé, encore moins réellement cherché. Sa mère n'était pas malade. Elle ne le serait jamais, s'éteignant de vieillesse aux côtés de son père. Malgré sa fuite momentanée, Remus revient. Il revient et, entre deux missions, prend soin de sa mère dont l'état de santé se dégrade vite. Le cancer prend du terrain. Le pronostic vital est engagé quelques mois plus tard, deux semaines après le décès d'Euphemia et Fleamont Potter. Remus ne dit rien à ses amis, encore moins à James qui vient de perdre ses propres parents. Dorcas est la seule au courant, venant parfois visiter Hope dans la maison familiale et hébergeant Remus lorsque le poids de la maladie de sa mère est trop difficile à porter. C'est sans grande surprise qu'il se réfugie chez elle après l'annonce du médecin.
You can't stay here, Rem. You need to be with her. Il secoue la tête. Peut-être qu'il le fait, du moins. Il n'est pas bien sûr car tous ses membres tremblent à cet instant.
I can't. I can't see her like that. I can't, Dorcas. I can't do it. Avec son aide, il termine par y arriver. Remus refuse les quelques missions qu'on lui donne, défiant Moody avec une confiance qui n'a jamais été la sienne. Il ne faut que trois semaines pour que Hope lâche prise, que son corps devienne froid sous les doigts tremblants de son fills. Remus veut pleurer, hurler, simplement laisser son chagrin s'exprimer d'une façon saine et nécessaire. Cependant, quoiqu'il fasse, il en est incapable. Lorsqu'il annonce son décès à Sirius, James et Lily, il n'y a rien d'autre que du vide dans sa poitrine. Il est comme anesthésié. Son eulogie, écrite maladroitement le soir précédant l'enterrement de sa mère, semble plate, presque désintéressée. Il quitte les lieux sans laisser le temps à son père, ses amis ou des inconnus de lui parler. À dix-neuf ans, Remus se retrouve orphelin d'une mère, abandonné de la plus cruelle des manières. Et dans cette épreuve, il perd aussi un père. Lyall cherche d'abord à reprendre contact, puis abandonne lorsqu'il prend conscience que toutes ses tentatives seront ignorées. Sur la dernière lettre qu'il reçoit de lui, son père écrit :
I love you, son. And I'm sorry. Sorry for not having be a better father to you, a better husband to your mam, a better man to the world. I failed you and I'm sorry. Remus déchire la lettre, à l'image de ce cœur déjà trop endommagé dans sa cage thoracique.
werewolf colonies. La mort de sa mère oblige Remus à enchaîner les missions, la tête trop emplie de ses démons pour la laisser au repos. Ce sont dans des colonies de lycanthropes que Dumbledore décide de l'envoyer. Il découvre un mode de vie différent, une culture éloignée et pourtant si similaire de celle des sorciers. Les lycans mettent longtemps à l'accepter, parfois jamais. Les premiers jours sont toujours les plus difficiles. Remus encaisse les coups, en rend assez pour se faire doucement respecter par quelques loups influençables. Les missions peuvent durer des mois et si ses amis et Benjy lui manquent, il réfléchit parfois à rester. À ne plus jamais retourner dans ce monde où il ne sera jamais accepté. Ses pensées ne sont jamais avouées à haute voix — ni à Benjy et encore moins aux Maraudeurs. Il lui faut près d'un an pour tomber sur Greyback, lors d'une mission dans les
Highlands. Ce que ressent Remus n'est descriptible qu'au delà des mots. Il a ce sourire carnassier que le jeune lycan a vu sur tous les posters de recherche et la même lueur dans ses iris que celle qu'il avait
ce soir de pleine Lune. Il prend le temps de l'observer, puis de laisser son regard voyagé de visage en visage. Ce qui le frappe en premier, c'est la jeunesse des traits qu'il rencontre et il n'y a besoin de rien d'autre pour que la rage dans ses entrailles ravage la raison. Prisonnier pendant un mois, Remus gagne assez la confiance de ses semblables pour que la pleine Lune se passe à leurs côtés. Malheureusement, lorsque l'agonie de la terminée et que le loup perd entièrement de son humanité, les membres de la meute se retournent contre lui. Le lendemain, Remus atterri sur le porche des Potter et s'évanoui dans les bras de James. D'autres missions lui sont données au fil du temps, d'abord par Dumbledore, ensuite par Moody. Remus les accepte toutes sans se fatiguer à argumenter. La plupart sont des échecs, mais certaines le sont moins et lui apprennent bien plus sur sa nature que des années d'études à Poudlard.
fallen soldiers. CW grief / Les réunions de l'Ordre sont ponctuées de ces annonces que chacun et chacune redoute. La liste des noms ne cessent de s'agrandir, mais les pleurs se font rares. Comme anesthésiés, les membres de l'Ordre font hommage à leurs morts avant de reprendre leurs activités. Remus fait partie de ceux qui s'habituent vite, trop vite peut-être, à cette nouvelle normalité. Dans la fausse sécurité de son appartement délabré, il fixe le plafond fissuré, le cœur serré. Les personnes décédées sont le plus souvent étrangères à Remus, seulement connues de nom ou de vue. Aujourd'hui, cependant, les décès le touchent au plus profond de ses tripes.
Fabian and Gideon Prewett have been killed. Un fragment de l'âme de l'Ordre se détache avec eux. Un fragment de son âme à lui semble vouloir se détacher. Remus n'avait parlé que rapidement avec Fabian, mais avait passé assez de temps avec Gideon pour l'appeler
ami.
One friend down. Seul entre ces murs minables, Remus pense à ses autres amis. À Sirius dont les rires sonnent souvent faux. À James et Lily qui jonglent entre responsabilités parentales et missions pour l'Ordre. À Peter, où qu'il soit, et au triste choix qu'il a fait il y a des années déjà. À Benjy qui a perdu de sa joie de vivre. À Dorcas qui semble désormais ne sourire que par réflexe. Remus ne se pose aujourd'hui qu'une question :
who's next? Sa réponse arrive quelques semaines plus tard.
We've found Fenwick's remains. Ce jour-là, Remus se laisse noyer par le chagrin. Il coule, coule, coule jusqu'à toucher le fond de cet océan appelé regret.
Promise me you'll come back. Cette nuit-là, allongé dans un lit soudainement glacial, il ne trouve pas le sommeil.
Promise me, Remus. Amourette de jeunesse, n'ayant eu lieu que dans le secret le plus total. Début d'histoire d'amour en temps de guerre, gardé caché entre les murs de leurs habitations respectives.
I can't. Et la fuite pour préserver celui qu'il aime. Remus aurait souhaité avoir le courage de Benjy, s'autoriser à l'aimer et être aimé en retour. Avec le temps, peut-être qu'il y serait arrivé. Cependant, le temps était ce qu'il leur manquait. Et aujourd'hui, il n'y a plus que les regrets et la culpabilité pour emplir son cœur malade. L'enterrement a lieu deux jours après l'annonce de Moody, le cercueil presque vide. Remus n'écoute qu'à moitié, son regard posé sur les planches de bois entre lesquelles se trouvent les restants de l'homme à qu'il ne s'est jamais autorisé à dire ce qu'il ressentait.
I promise, Benjamin Fenwick. C'est ce qu'il lui répond dans sa tête, le film rembobiné. Manquant soudainement, il quitte précipitamment la cérémonie.
I promise, I promise, I promise. Une main se pose sur son épaule et Remus se réfuge dans ces bras si familiers. Dorcas le serre contre elle, ses doigts perdus dans ses cheveux en bataille. Et il pleure. Il pleure jusqu'à n'en plus pouvoir. Lorsqu'il trouve le courage de lever la tête, il croise le regard déterminé de Dorcas.
Don't you dare blame yourself, Remus, qu'il l'entend encore dire, même des années plus tard. Remus, incapable de répondre, resserre son étreinte. Aucun d'entre eux n'aurait pensé que ce serait la dernière et pourtant, moins d'une semaine après, Dorcas est tuée à son tour, laissant Remus avec la certitude qu'il finira par envoyer tous ses proches à la mort. Cette fois, il ne pleure pas. Il affronte. Il encaisse. Il enterre ses émotions aussi profondément que les restes de Benjy et le corps de Dorcas dans la terre. Soudainement, tout est vide. Tout est de nouveau noir.
falling apart. CW alcoholism / Après la mort de Benjy et Dorcas, le monde semble s'effondrer sous ses pieds. L'alcool devient rapidement son seul réconfort, à l'image d'une maîtresse qui le connaît par cœur. Comme il sait si bien le faire, Remus se contente d'encaisser les coups de la vie, tout en se battant pour une égalité qui semble de plus en plus s'éloigner. Les années s'écoulent et de plus en plus de membres de l'Ordre disparaissent. Des sœurs, des frères, des mères, des pères, des amis, des amants, des connaissances qu'on s'est habitué à croiser au QG. Un jour, c'est le nom de Dumbledore qui est annoncé et beaucoup de membres restants perdent pied. Remus affronte la nouvelle, la tête et les épaules hautes. Peu importe. Beaucoup sont morts avant lui et les fondations de l'Ordre ont toujours été assez solides pour qu'ils puissent se relever. Remus pense aux enfants qui attendent la libération du monde sorcier — à Harry, à Neville, aux enfants Weasley, à tous les nés-moldus qui vivent dans la peur de se coucher une nuit et de ne jamais se réveiller. Il pense à Benjy, Dorcas, Fabian et Gideon Prewett, Edgar Bones et sa famille entière, à tous ceux qui ont donnés leur vie pour l'Ordre. Et malgré sa peine et son malheur, il se promet de ne jamais abandonner.
mischief managed.
pseudo, prénom PIPE DREAM, océane.
âge vingt-et-un ans.
lieu de résidence bretagne, france.
personnage personnage des livres.
avis sur le forum je suis absolument conquise
dernier mot love.
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je l'aime Remus. 
remuuuus
bon courage pour ta fiche, si tu as des questions, n'hésite pas 
