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no one will win this time (oreste)

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MessageSujet: Re: no one will win this time (oreste) no one will win this time (oreste) - Page 5 EmptyJeu 10 Sep - 2:39

Oh ça pour l'avoir, il l'a eue. Il l'a soufflée, raflée, volée sans lui laisser la moindre chance, et maintenant elle est perdue parce qu'elle sait que c'est déjà trop tard. Que rien ne sert plus de lutter quand il l'observe avec ces yeux-là, une lueur étrange dans le regard, comme s'il voyait le monde en couleurs pour la première fois. Et il est bien trop beau pour son bien -- pas dans ce sourire narquois qui séduit sans mal, mais quelque part là, dans ses yeux, dans sa voix, dans la chaleur de son corps duquel elle sait qu'elle devrait s'éloigner. Bâtir ces barrières à nouveau, mais plus solides, s'assurer que plus jamais il ne les détruise. C'était si facile, si rapide, c'en est presque pitoyable. Un instant la panique lui prend aux tripes parce qu'elle n'a jamais réellement fait face, parce que c'est bien la première fois qu'un amour pareil la frappe en plein cœur. Et ça fait mal. Mal, parce que ça semble si bon, si naturel. Comment faire sans ? Comment faire semblant ? Le rire ivre qui la prend quand il la cogne en devient triste, fondu dans le silence comme si elle n'avait plus la force de rire. Et pourtant elle est heureuse, là, tout de suite, ses tracas coincés dans une autre vie. Et tant qu'il reste ici à la regarder elle aura l'impression que plus rien ne peut l'atteindre, qu'elle est enfin en sécurité après toutes ces années. Mais il y a quelque chose dans les yeux d'Oreste, comme si elle se convainquait qu'elle ne pouvait pas l'avoir lui, que jamais elle ne le mériterait. Pas parce qu'il CONQUER toutes les filles en battant bêtement des cils, mais parce qu'entre ses mots acerbes elle a presque l'impression qu'il serait prêt à tout pour elle. C'est sûrement l'alcool, n'est-ce pas ? Parce qu'il la déteste. Il la déteste si fort qu'il ne s'en cache même pas, que tout le monde s'en amuse. Une rivalité publique qui laisserait tout le monde bouche-bée si elle venait à s'éteindre rien qu'une minute. Parce que ça n'aurait pas le moindre sens.

Tu pourrais quoi, qu'elle se dit, le supplie en silence de lui donner la permission de mettre fin à la brûlure qui ronge ses lèvres. "Tu aimerais bien," elle lui souffle pour le plaisir de voir son rictus satisfait de casser rien qu'un peu. Abîmée, elle ? Elle est brûlée. Cassée. Abandonnée. Elle ne sait pas où est sa maison, où est son monde, elle n'a jamais su -- et les cicatrices qui couvrent sa peau, de vol et de dragons, ont toutes gagné leur place. Sûrement que la plus grande, la plus profonde vient de ses mains, lui éraflant le cœur pour y graver son nom. Oreste. Oreste Wood, le détestable.

Du plat de sa main elle vient repousser la tête d'Oreste en appuyant sur son front. Pas pour l'éloigner, mais pour l'ennuyer comme elle le fait si bien, d'une nonchalante déroutante, parce qu'ils ont fait ça toute leur vie. Elle a l'impression d'avoir grandi à ses côtés, d'avoir découvert le monde et sa cruauté avec lui. Ils n'étaient que des gosses, au début. Et au fond ils le sont encore.

Erzsi lui offre un regard brillant, celui-là même qu'elle n'avait jamais osé lui donner. Dans ses yeux toute la vérité des mots qu'elle se garde bien de dire, tous les battements effrénés de son cœur qu'elle seule peut sentir. Elle réalise qu'elle se fiche bien de ce qui ne se passera pas ce soir. Parce qu'elle sait, maintenant, et que même si elle aura oublié au petit matin, tout est bien plus clair dans l'instant. Elle remercierait presque le whiskey pour l'avoir poussée dans ses retranchements, pour lui avoir donné le courage de déverrouiller la porte quand elle avait si peur de le faire entrer là, dedans. Elle se sent presque noble à l'observer comme ça. Un peu comme si plus rien ne comptait, qu'elle avait atteint ce stade final d'insouciance et de rêverie, Oreste comme seul paysage, comme seul début et comme seule fin. "Tu es beau," qu'elle dit en laissant sa tête couler un peu plus sur le côté, confortablement. "Et je te déteste." Deux vérités, l'une d'elle un peu bancale, un peu mauvaise. Même si elle le déteste vraiment, qu'elle aurait presque envie de serrer ses mains autour de son cou pour lui faire ravaler cet air satisfait qu'il arbore sans même s'en rendre compte. Mais quelque part la haine a fait un peu de place au reste, à cette tendresse dégoûtante qu'elle ne garde que pour lui, et les deux ont fini par cohabiter dans une harmonie insoupçonnée. Peut-être qu'au fond elle le déteste parce qu'elle le jalouse -- de tout de ce qu'elle aurait du avoir et qu'il a lui, de tout ce qu'elle n'a pas et qu'il n'a jamais cherché à avoir. L'équipe de Quidditch, une famille, des gens pour scander son nom même s'il sait qu'ils ne comptent pas. Et malgré ça il y a de la solitude dans ses yeux, et soudainement elle s'en rend compte, voudrait chasser l'univers entier pour apaiser son âme. Elle pose deux mains lasses et paresseuses sur ses joues, attrape son visage comme on attrape celui d'un enfant qui pleure ; caresse sa peau de ses deux pouces. Pourquoi tu es si triste ? qu'elle voudrait demander. Mais au lieu de ça elle laisse un bout de sa curiosité maladive prendre le dessus, gamine inoffensive pour la nuit. "Est-ce que tu me détestes ?" Elle demande presque sans penser aux réponses possibles, sans s'en faire. Quoiqu'il dise ça ne changera rien, rien à ce qui brûle en elle, rien à ces moqueries coupantes qu'ils se lanceront déjà au matin. Ou... ? Non, peu importe. Elle l'observe sans jugement, sans défiance, seulement chercheuse d'un peu de vérité dans cette nuit plus que déroutante. Ils en ont fait des conneries, des trucs absurdes. Mais ça c'est bien le pire. Elle tourne son corps vers lui pour mieux tenir son visage, laisse sa méfiance et sa fierté de côté pour lui révéler une douceur qu'elle se savait à peine posséder. Et tant s'il la déteste. Parce qu'au moins elle sait qu'il la déteste de toutes ses forces et ça personne ne peut le leur prendre. C'est presque comme si elle avait gagné.
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MessageSujet: Re: no one will win this time (oreste) no one will win this time (oreste) - Page 5 EmptyJeu 10 Sep - 12:22



no one will win this time

I'm having a panic attack you inconsiderate ass.

◊ ◊ ◊

Ça devient trop. Trop de tout, et en même temps, trop de pas assez. Trop de ses mains sur ses joues, pas assez de son corps contre le sien ; trop de chaleur qui chauffe les coeurs, pas assez de peau qui accueille le besoin. Ils sont à la lisière de ce monde que leurs doigts peuvent se promettre, mais restent bien derrière la barrière de sécurité ; celle entre les palpitants, et sous les ceintures aux boucles fermées. Alors qu’il a mal à la tête, à cause de l’alcool et du coup donné, que ses mains ont quitté les cheveux de la belle pour frotter la bosse qui naîtra sur son crâne une fois le soleil levé. Il ferme les yeux, parfois trop longtemps, si bien qu’il croit qu’il ne pourra pas les rouvrir ; mais il se force. Il n’a pas envie de dormir, pas alors qu’il a déjà l’impression de rêver. Il veut s’épargner les cauchemars qui le hantent lorsqu’il s’assoupit. Il veut rester là, dans ce propre produit de son ivresse qu’il agrémente de conneries. Elle le repousse, et il se laisse faire, voire tombe bien plus à la renverse qu’il ne l’aurait fait si son centre de gravité n’était pas tant déréglé. Il manquerait presque de passer par-dessus bord, de chuter du canapé pour trouver le sol ; au moins, il ne tomberait pas plus bas. Mais il se rattrape à l’accoudoir, fait tomber un coussin par hasard, manque de donner un coup de pied dans une bougie allumée. Manquerait plus que ça, un réel incendie pour copier leur brasier. 


Mais elle revient. Elle revient, et il rigole, manque de noyer les mots qu’elle lui adresse dans sa triste hilarité. Tu es beau, qu’elle lui dit. Et il arrête de sourire, il arrête de rire, il arrête de respirer - il ne sait pas pourquoi ça fait mal, qu’elle le lui dise. Parce qu’il a toute la pourriture et tout ce qu’il y a de plus laid au fond de lui qui a envie de bondir pour la contredire. Non, Erzsi, je suis pas beau ; c’est juste une impression. Enlève les rictus et les regards, détache mes boucles et mon arrogance, tu verras - sous tout le masque, y’a quelque chose de cassé. Quelque chose de brisé, quelque chose qui a abandonné, quelque chose qui se décompose. Il le sait, parce qu’à chaque fois qu’il croise son reflet dans le miroir, il voit par-delà l’apparence qu’il renvoie. Il voit son teint qui devient blafard, les cernes qu’il cache d’un sortilège, le noir qui grignote ses veines et pulse dans la poitrine. Il voit tout ce qu’il y a de plus moche, de bon à jeter, tout ce qu’il serait impossible à donner pour être aimé. Il n’est pas beau, Oreste. Ou alors, comme quelque chose de retapé. Quelque chose qu’on mettrait en vitrine, mais qu’il ne faudrait pas toucher - sinon, ça s’effrite. Et la poussière apparaît. 


Mais elle pose les mains sur ses joues, et il n’ose plus bouger. Entrouvre les lèvres pour pouvoir mieux respirer. Elle lui pique son oxygène, mais il pourrait lui donner ses poumons qu’il s’en moquerait. Elle en ferait meilleur usage que lui, il le sait. Elle lui dit qu’elle le déteste, et il la croit, parce que ça a toujours été comme ça. Ils se haïssent. Il en a la preuve sur le haut de la joue, avec cette fine cicatrice - ils ont commencé dans la douleur, ils finiront dans la souffrance. Et dans le milieu, il y aura tout ce petit monde de coups bas et d’insultes qu’ils se lancent. Mais elle lui demande s’il la déteste, et la réponse n’est pas encore si évidente. « Est-ce que je te déteste, Erzsi ? Tu devrais le savoir, non ? » Oui. Non. Evidemment. Je ne sais plus. « Je te déteste… » Tout se bouscule et tout bascule. Alors que derrière eux, par-delà les fenêtres, la pluie tombe et le ciel s’écroule, c’est lui qui a l’impression de se transformer en averse. Il se déverse, se décompose en centaine de milliers de gouttelettes qui viennent s’écraser. Il se liquéfie. 


« Un peu. » Qu’il souffle en levant le poignet. Un peu, qu’il la déteste, quand elle fait la fière. Quand elle fait la fausse. « Beaucoup. » Les doigts effleurent son épaule, d’où il dégage une mèche de cheveux. Beaucoup quand elle parle trop fort, quand elle cogne, quand elle tape du pied façon gamine. « Passionnément. » L’autre main s’est glissée sur le genou de la blonde. Il pianote sur la rotule, n’ose pas vraiment saisir ; il a peur de la voir s’enfuir. Passionnément quand elle ment, quand elle lui parle d’autres hommes et d’autres filles, quand elle lui laisse comprendre qu’elle ne lui appartient que dans ce monde de mensonges qu’ils se laissent pour eux. « A la folie. » Il est proche. Si proche qu’elle doit sentir son souffle, chaud et brûlé de vin, contre ses yeux, jusqu’à lui faire fondre les cils et pleurer son mascara. Elle sourit comme elle le fait quand on a envie qu’on l’embrasse. C’est pour ça qu’il la déteste autant - parce qu’il arrivera jamais à s’en convaincre entièrement. Et qu’il y a le pas du tout qui mord plus fort que le reste. 


L’orage gronde. D’un coup. La pièce est plongée l’espace d’une seconde dans la lumière aveuglante d’un éclair, et Oreste sursaute vers l’arrière. Ils se séparent, et finalement, c’est mieux comme ça. Parce qu’il l’aurait fait. Sans l’ombre d’un doute, il l’aurait fait - il aurait cédé. Tant pis pour les principes, il l’aurait embrassée. Mais ils sont revenus au point de départ, chacun d’un côté de cette nécessaire distance de sécurité. Et finalement, il se lève, manquant déjà de s’écrouler. « J’ai soif. Tu m’excuseras, je vais… mh. » Je m’enfuis, Erzsi. J’y peux rien. J’suis obligé, sinon j’resterai là à vie. Il quitte le canapé, quitte la pièce, sans vraiment savoir où il va. Prendre l’air, prendre l’eau, prendre peur. Les trois à la fois.
 
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MessageSujet: Re: no one will win this time (oreste) no one will win this time (oreste) - Page 5 EmptyDim 13 Sep - 23:34

Là, à ne plus savoir trop comment elle s’appelle, c’est soudain difficile de dire si elle est soulagée de l’entendre dire ça. Prononcer les mots comme une sentence, comme une vérité qu’on n’efface pas. Pourtant il n’y a rien de neuf là-dedans, le monde entier le sait, eux les premiers, après tout ça fait des années qu’ils se courent après en prétextant que c’est pour se faire du mal. Pour se blesser, se briser, voir qui abandonnera le premier, qui s’avouera vaincu et faible. Au fond elle a peur de s’attacher, pourquoi ? Trop de choses qui se bousculent dans sa tête, qui lui disent que c’est mieux comme ça. Déjà, elle est mauvaise. Pourrie jusqu’à l’os, corrompue, égoïste, celle qui a mené une innocente vers sa mort, celle qui a volé ce qu’il restait de sa vie avant de prétendre qu’elle en héritait de droit. Et puis, elle ne sait pas comment aimer, Erzsi. Pas comme il faut, pas bien, pas assez longtemps, pas assez doucement pour que les mains n’éraflent pas sur leur passage. Pas tant qu’elle aurait peur de le briser lui qui est si solide sous ses paumes, mais elle n’a pas l’impression que son affection apporterait grand-chose ; il ne laisserait que des ruines sur lesquelles on viendrait se soûler la gueule de temps en temps pour se remémorer le sombre passé. Mais à mesure qu’il énonce à quel point il la hait, et qu’elle boit ses paroles comme si jamais il ne le lui avait dit auparavant, il y a une autre vérité qui se cale là, tout contre son cœur. Parce qu’elle ne s’est jamais sentie autant elle-même que lorsqu’elle était avec lui, et que là, couverte par ses yeux, elle aurait presque la sensation d’être la personne qu’elle avait toujours voulu devenir. Pas d’artifice, pas de secret obscur, juste elle, juste Erzsi, et Oreste à côté, parce que c’est comme ça qu’ils sont censés être. Plus la force de combattre la pensée alors même qu’elle contrôle à peine ses gestes, alors elle le laisse dire, et se laisse faire, fait toutes ces choses qui lui feraient si peur si seulement elle en était consciente. Brave, un peu plus à chaque gorgée.

Elle le sent posé contre elle, quelque part. Difficile de dire où – c’est comme s’il était partout à la fois, qu’elle ne connaissait que la chaleur de ces bras dans lesquelles elle ne s’est encore jamais blottie. C’est fou, qu’elle se dit, et pourtant c’est bien réel ; tant de temps passé à piétiner la vérité pour maintenir la face des deux gamins. Au moins ils se sont amusés. Mais le temps est passé, a filé entre leurs doigts puérils, et maintenant ils ont perdu bien plus qu’ils n’ont gagné. Il en serait presque trop tard quand l’orage éclate entre eux deux et les projette loin l’un de l’autre. Elle l’observe se lever sans chercher à le retenir, parce qu’au fond elle sait qu’il reviendra, même si c’est pour lui dire qu’elle est détestable. Ses yeux le suivent jusqu’à ce qu’ils disparaissent derrière un pan de mur, et elle continue un instant comme si elle s’attendait à ce que son ombre ne se dessine dans le vide.

Sa tête tombe joue contre le dossier du canapé et elle se laisse couler, masse dénuée de muscle, noyée dans l’alcool. Demain sera une rude journée, de celles qu’on voudrait bien s’épargner, et elle ne sait même plus quel jour ce sera. S’il y aura entraînement. Si elle verra Oreste, si même elle pensera à lui, le crâne bourdonnant de cette douleur bien particulière des liqueurs mélangées. La notion du temps s’arrête et elle cesse de réfléchir, libérée de tous ces poids qui l’empêchent trop souvent de dormir. Rien n’a plus d’importance, maintenant, rien d’autre qu’elle, et lui, eux deux, eux ensemble, c’est tout. Mais il ne revient pas, et les secondes s’étalent parce qu’elle perd pied avec la réalité, un peu plus à chaque souffle qu’elle laisse s’échapper. Ses paupières se ferment une fois. Deux fois. Une troisième, qui lutterait presque.

Finalement elle laisse le prénom d’Oreste se murmurer sur ses lèvres comme un appel au vide, vérifier qu’il est là, qu’elle n’a pas rêvé dans ces songes alcoolisés, visions éphémères qu’elle voudrait être vraies. Et d’un coup, s’endort. Et c’est confortable, et c’est plaisant, son corps flottant, ses pensées enfin reposées. Une petite voix lui intime de rouvrir ses yeux, qu’Oreste va revenir d’une seconde à l’autre, qu’il faudra être là quand il le fera, ne pas rater la moindre miette de cette occasion qui sans doute jamais ne se reproduira. Qu’elle pourra bien dormir quand elle sera morte. Mais plus elle lutte, plus elle sombre, et finalement elle n’a plus conscience de rien, si profondément ancrée dans un rêve sans couleur qu’elle en viendrait presque à se demander si elle n’a pas inventé Oreste de toute pièce. Et tout ce qu’elle espère, dans un dernier souffle ivre, c’est qu’il sera là quand elle se réveillera, même si elle sait que c’est faux.
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MessageSujet: Re: no one will win this time (oreste) no one will win this time (oreste) - Page 5 EmptyLun 14 Sep - 12:42



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◊ ◊ ◊

Il a fui. Lâchement, salement, prenant ses jambes à son cou ; sans se casser la gueule, mais à s’en briser le coeur. Il l’a laissée là, parce qu’il savait qu’il allait aller trop loin. Que s’il saisissait l’instant, c’était l’instant qui allait le saisir. Plus besoin de réfléchir à faire semblant, la vérité exploserait - et ça fait mal, quand tout s’expose. Alors, il a titubé, avec la maladresse de l’enivré, jusqu’à ce qui ressemble à une cuisine. Posant les mains sur les coins de meuble et les parcelles de mur, il évite de trébucher sur un tapis ou une petite boite posée au sol. Il a besoin de sortir d’ici. Pas juste de cet appartement - de s’extirper de ce corps qui l’emprisonne dans ces sentiments et ce désir de les laisser s’exprimer librement. D’une main, il ouvre le robinet d’eau froide de l’évier. En penchant la tête, il vient boire à la source, lapant l’eau comme un chien assoiffé ; finalement, c’est la tête toute entière qu’il vient asperger. L’eau glacée a le mérite de le réveiller, et il espère, de le raisonner. Si seulement il y avait un miroir face lui, certainement aurait-il grimacé à la vue de son reflet. Visage rougi, quelques plaques vermeilles se sont invitées contre ses joues ; effets de l’alcool ou bien de l’embarras, il ne saurait à quoi attribuer ces nuances. 

Mais les secondes planent et soudain, Oreste craint de s’être absenté trop longtemps. Alors, il rebrousse chemin, la mine humide, retrouver les traces d’un salon désormais bien silencieux. Erzsi est là, affalée sur ce canapé dont elle peut accaparer toute la place - elle dort. Yeux reposés et respiration lente, elle a l’air si angélique quand elle ne fronce pas les sourcils. Il s’approche, le plus discrètement possible. Il se tient debout à ses côtés, la main tendue pour dégager d’un doigt ces quelques cheveux qui tombent devant son visage ; il a un drôle de sourire à la commissure. Entre attendri et amusé - il pourrait se moquer. Et maintenant, quoi ? 

Il l’entend. Juste une seconde, il croit avoir rêvé, avoir pris la lamentation de la pluie et du vent pour une voix humaine. Mais en y regardant bien, il lui semble avoir vu les lèvres de l’assoupie trembler. Elle l’appelle, épelle les lettres de son prénom dans un soupir inconscient. Est-ce qu’elle rêve de lui ? Est-ce qu’elle rêve d’eux ? C’en est trop. Trop pour sa tête, trop pour son coeur ; tire-toi d’ici avant de faire une erreur. De la réveiller pour lui demander si c’est ok, s’il peut l’embrasser, s’il peut rester, s’il peut l’aimer. 

Il récupère sa veste. Tout ceci n’a pas existé - ils auront oublié. Et sans laisser la moindre trace de lui dans cet appartement, peut-être que ce sera comme s’il n’était jamais venu. Il hésite à poser une couverture sur ses épaules, mais n’ose l’effleurer davantage ; il se bat pour ne pas lui lancer un dernier regard. Regarde ce que tu me fais, Erzsi. Même quand tu dors, même quand tu rêves, tu me détruis. 

Et il part. Sans savoir quelle heure il est, sans savoir où il va. La pluie aura peut-être l’avantage de diluer dans ses larmes les restes d’alcool qui chavirent dans ses veines. Lui remettre les idées en place, rouiller ce coeur dont la mécanique s’emballe - il fuit. Et il espère oublier, aussi. Au pire, il fera comme si. 

Au pire. 

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