flicker, août 1987
(@marlene ainsworth)

Gone. She's gone. chaque pensée, chaque regard, chaque douleur est tournée vers une seule personne. Disparue, blessée, tuée. Les genoux du garçon se sont écrasés contre le sol froid de l'appartement, les mains crispées de constance sur ses épaules, pleurs soulevant sa cage thoracique en torrent.

Oh he can't be strong,
the real word is way to scary,
shaking his bravery to pieces.

Une seule envie : disparaître, oublier, renier, abandonner. Encore et encore et encore, fuir la noirceur du présent. Et si la douleur lancinante dans sa jambe gauche est là pour lui rappeler chaque jour les horreurs passées, niven n'arrive plus à s'y habituer. and as the time go, the darkness take from him everything he love. His brother, at first, now Thalia. La panique emballe son crâne alors qu'il ne veux pas penser à qui disparaîtra ensuite, incapable de resister, encore, à la pression, les horreurs, la réalité.

Les heures défilent et le corps de Niven s'ankylose alors qu'il refuse de bouger. Le soleil poursuit lentement sa course dans le ciel et les pleurs cessent. Le coeur pourtant, s'y noie. Regard rivé au sol, il laisse la peine briser ses barrières, laisse la réalité faire son chemin dans ses veines, riant de ses piètres tentatives, naïves, d'un monde plus doux.

Quand enfin il relève les yeux, l'appartement est vide, silencieux, mort. Il n'a pas entendu les filles partir, n'a pas voulu prévenir Neve, a été incapable de bouger. Jusqu'à maintenant. L'urgent besoin d'être rassuré, conforter.  La suie de la cheminée le laisse indifférent alors que d'une voix cassée, il prononce les quelques mots qui le font apparaître dans le salon de la vaste maison. Assises sur le canapé, sa mère fronce de suite les sourcils en lisant la détresse sur son visage. "Niven?" Relevant lentement la tête, les larmes perlant à nouveau au coin de ses yeux alors qu'il constate la présence de sa soeur. "She's dead.... Tha-thalia's dead."

Et le prononcer à haute voix perce le peu de force restant au sorcier pour retenir ses sentiments, rage et douleur se mélangeant dans un cocktail explosif, ses poings se serrant à en faire blanchir ses phalanges. "She..."

Un instant, juste avant que la vue ne se brouille totalement, il observe Marlene se relever, incapable de fixer son regard sur ses prunelles. Il cherche en elle la réalité, attend, attend qu'elle ne lui dise que non, qu'elle va bien, qu'elle est en sécurité. Il attend le déni, attend la colère, attend la claque d'une mauvaise blague.

Qui ne vient jamais. Le hoquet de surprise de leur mère sur le canapé, qui les regarde sans être capable de se relever, parle sans que Niven n'entende, regard accroché aux pupilles de sa sœur, la supplie presque de lui mentir, la supplie de l'engueuler, comme avant, encore et encore. Mais les gestes sont doux sur ses épaules et la douleur dans le salon explose la bulle dans laquelle Niven avait voulu se plonger. Il sent le regard dur d'Abraham, dans le cadre sur la cheminée, appuyer sur sa nuque, impuissant -lui aussi, envolé. « We're here, Niven »

Le câlin lui arrache un hoquet, le ventre de sa sœur appuyant sur le siens alors qu'elle se penchait en avant. Niven enfouit son visage dans le creux de son cou, incapable de résister à l'appel du réconfort tant désiré. « she's... » Ses bras finissent par agir d'instinct, emprisonnant sa sœur contre lui, les doigts agrippant le tissu dans son dos, « We're here, you're not alone », hoquette en sentant le toucher maternelle caresser sa nuque, entend le baiser embrasser sa tempe sans pour autant sentir la chaleur, trop enfoncé dans son malheur. « What happened ? »

Se remémorer, savoir pourquoi, comment, où, et qu'est-ce qu'il foutait ? Niven se dégagea brutalement de l'étreinte, son regard fou s'appuyant sur sa sœur, puis sa mère, avant de dériver vers la cheminée. « I shouldve been there ! I... I failed, again, I wasn't here for protecting her- » Sa voix saccadée se perdait tantôt en murmure, tantôt en cri alors que les boucles brunes dansaient sur son crâne, ignorant la douleur lancinante de sa jambe, n'entendant pas le mécanisme grincer, son manteau laissant apparaître ses jambes défoncées.

Le soleil dans son cœur s'était éteint, loin les sourires, loin les blagues, l'amour qu'il devait représenter. Ce soir, il comprenait l'ampleur de sa bêtise, qu'aussi loin qu'il se cachait, le malheur le rattraperait. « she was on a mission... She was alone, she didn't want a new partner afte-... , she-... I don't know what happened exactly, I... » Le salon tournait autour de lui alors qu'il essayait de rattacher son esprit sur terre. (@marlene ainsworth)