dans les vapeurs, l'esprit se perd ; jamais qu'un spectre pétri de chair morte, cadavre encore insufflé à une vie qui ne s'éprouve plus depuis trop longtemps. le coeur mort, l'âme aussi -- et ne reste que la carcasse prison, l'écueil de ses pensées tortionnaires où se déchaînent les émois d'autres, les échos de vies jalousées, de ce qu'elle n'aura, de ce qu'elle ne possède. plus rien, de leurs triomphes, des pulsations tranquilles sous le sternum. jamais que le vide, jamais que le néant -- et des fantômes blottis sous le crâne, leurs murmures poison glissés dans la psyché comme en des plaies béantes, la balafre ouverte de blessures anciennes offerte à la merci impitoyable de ce qu'ils suggèrent. your fault. all you. tout, perdu, dérobé à sa poigne avide -- et qu'importait, alors, qu'elle referme sur les doigts sur le matériel de trésors vapides, se satisfasse d'ambition éphémère, alors que les désirs nichés au coeur étaient des inatteignables, emportés à l'hadès, jamais conquis, jamais vaincus.
des rivières d'éthanol pour combler le vide, des fumées narcotiques pour brouiller les murmures ; et l'humanité, égarée dans le tout, anéantie à la cruauté qu'avaient laissé les tragédies en balafre, bouffée à la déraison de l'esprit malade. la paix ne reste qu'illusion, mirage éphémère qui se glisse dans les volutes asthéniques ; un idéal qui ne s'atteint jamais véritablement, troublé du chaos inlassablement déchaîné au crâne, d'une bélligérance née aux blessures. les voix sont tues, pourtant, alors que c'est à l'encre des yeux de l'homme que s'inscrivent les pensées claires, un agacement né de la présence répugné, évident au pli qui déforme les lèvres pleines. de ce qui ne s'avoue -- qu'elle n'est qu'épave qui ne se lasse d'aspirer au sombrage, à se laisser engloutir dans les marées ambre du scotch, taire le monde ; que de sa stature, c'est l'oubli qu'il repousse, l'échouement qu'il interdit. go away. get the fuck away from here. mais le poison reste à la langue, brûle de l'acide vipérin à lui cracher à la face ; plus d'amertume encore alors que ce sont les noces qui s'évoquent, les jointures blanchies sur le verre jamais assez plein, comme pour broyer l'engramme à sa poigne. qu'importait, qu'elle soit laissée seule dans l'écueil d'une existence dérobée de sens ; mais la disgrâce était relent amer sur les lèvres, rancoeur sourde qui n'appelait qu'à revanche. l'humiliation dans le rejet ; plus abjecte encore lorsque suggérée aux iris de l'homme, un désir violent de refermer le poing sur sa gorge, l'étouffer à sa fureur. pourtant, la diatribe poison se ravale de justesse, à peine remplacée de quelques mots laconiques. 'i've known worse.' les visages des aimées dansent à la rétine, un instant, valse des disparues qui gorge fugacement le sternum à l'infini d'une mélancolie jamais vraiment éteinte. mais les sentiments se taisent, étouffés, faiblesse écrasée du revers du poing, alors que c'est l'incendie d'un regard assassin dont elle le couvre, bouffée à l'envie violente de refermer la poigne à son souffle et de l'écraser à ses doigts. 'prevented me from being chained to a goddamn traitor. i'd say that fate was on my side.'
un sourcil qui se hausse, en provocation silencieuse, alors que les iris se venimeux, plantés dans leur éclat, vipère trop prête à mordre, presque divertie de la résistance de l'adversaire. trop rares, les opposants à sa mesure -- jamais que des cloportes rampants, indigents écrasés sans merci sous les talons conquérants, passades qui ne se forgeaient jamais bouclier à l'intarissable lassitude. mais le myocarde pulse de violence, en l'instant, éveillée de vie contre l'asthénie qui crevait au coeur, les veines battantes à une adrénaline soudaine, l'affrontement devenu jeu gagné d'intérêt. alors les lèvres s'étirent en rictus carnassier, expression prédatrice du fauve diverti de sa proie. 'don't owe anything to anyone. don't think you can pretend to that. or can you?' la triste réalité que de se voir détachée des liens humains, jamais que des fantômes accrochés aux pas -- des spectres qui ne demandaient rien, si ce n'étaient des rêves vapides, et la promesse d'une déchéance à venir. libre solitude, solitaire liberté -- jamais que le prix à payer. rien, qui n'avait de valeur, personne, qui ne comptait jamais ; ne demeuraient que les désirs égoïstes, les instants conquis de violence. ni de foi, ni de cause, ni de roi, ni d'aimés -- rien. rien. à son ricanement, pourtant, elle fait écho ; jamais que la symphonie d'âmes désabusées, bouffées à l'amertume, de ceux qui n'espéraient plus rien, se contentaient de ronger l'existence de leur gangrène, en l'attente d'un lendemain, du jour d'après, aussi. une noyade étirée à l'éternité -- simple dérive lente, en l'attente patiente de la fin. alors c'est un rictus amusé qui vient ombrer le coin des lippes, grimace d'ironie morbide, un éclat presque facétieux laissé aux iris, dans l'oeillade qu'elle coule sous le rideau des cils sombres. 'oh, honey. even lower.' jamais qu'allégorie charnelle de chaos niché sous le crâne, vritra assumée dans tout ce qu'elle était de déséquilibre. plus rien à perdre. pas même la raison. alors c'est à l'ombre d'un rictus carnassier qu'elle s'égare, les yeux illuminés d'une flamme amusée, de ces éclats qu'ils qualifiaient trop de folie. 'well, i'm not blind.' et l'amusement ne se fait que plus marqué, presque sincère, embrasé à l'éthanol, l'ivoire des dents fugacement dévoilé dans un sourire espiègle. 'and seems like you just did as well.' alors elle se fige un instant, vipère, le contemple comme si elle hésitait à frapper ; jamais que limaille de fer erratique, comme un peu de paix, un peu de sens trouvé inconsciemment dans le magnétisme qu'il exhale -- et elle s'écarte, enfin, lève le verre vers l'homme en une expression complice.  'lucky you. just won a few points.'