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looking back -- mattei.


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MessageSujet: looking back -- mattei. looking back -- mattei. EmptyMar 2 Juin - 22:51

Elle avait quitté la clinique un peu plus tard que d'habitude. Le ciel d'un bleu nuit, et la pénombre pour la bercer alors qu'elle avance tranquillement. Les pas sont déterminés, rapides. Les pensées ailleurs, pas vraiment organisées. À juste se rendre chez elle par le même chemin que d'habitude, jetant tout de même un oeil nerveux par-dessus son épaule. Londres n'était pas sécuritaire, ces temps-ci. Mais elle ne peut qu'avancer, Eíreen. Se remémorer les événements de la journée, essayer de détendre ses muscles fatigués. Elle avait l'habitude, mais se tenir debout toute la journée finissait toujours par tirer dans son dos. Le souffle qui se perd dans la nuit qui s'installe, Londres qui ne s'arrête pas autour d'elle. Un vieux couple qui prend un promenade, un joggeur qui promène son chien. La vie qui tourne, simplement, lentement. Une vie banale, une vie sans histoire. Elle se demandait souvent comment ça aurait été différent, si elle était restée à Killiney. Si elle n'était pas venue vivre ses rêves, si elle était restée sous les nuages irlandais. Elle n'aurait pas tout ça. Car même si Londres était solitaire, elle n'y était jamais vraiment seule.

Elle rajuste la sangle de son sac sur son épaule, son appartement pas bien loin. Quartier familier, depuis les années. Puis, un mouvement attire son regard à sa gauche. Elle plisse des yeux, observant avec stupéfaction ce qu'elle voyait là. Un renard. Un renard ? Au milieu de Londres ? Impossible. Et pourtant, elle ne rêvait pas. Il était là, au pelage mal brossé, et boitant à chaque pas. D'où venait-il ? S'était-il échappé d'un refuge ? Dans tous les cas, il était blessé. Eíreen l'observe, le coeur serré. Elle se sentait plongée en plein rêve. Mais elle ne pouvait pas simplement laisser l'animal comme ça - qui sait ce qui pourrait lui arriver ? « Hey. Look here. » Elle attire son attention, la voix douce. Étonnamment, le renard se tourne vers elle. Les yeux presque trop intelligents, comme s'il la voyait vraiment. « You're hurt, poor thing. » La patte qui peinait à se poser, qui flanchait à chaque pas. Alors elle tend la main, Eíreen, et le renard se laisse faire. Se laisse attraper, dans ses bras. L'irlandaise se dépêche de fermer la distance entre elle et son appartement, se glissant à l'intérieur avec l'animal dans les bras.

« I'm just gonna put you down here. Don't move, ok ? » Un sourire, pour l'animal. Juste le temps d'enlever son manteau, et d'aller chercher une trousse. Il était trop tard pour l'emmener à la clinique, mais elle pourrait le faire au matin. Ou peut-être devrait-elle appeler les services. Hésitante, elle lâche un soupir, et revient vers l'animal. D'où tu viens, toi, hein ? Mais alors qu'elle veut l'approcher, il n'est plus là. Elle a rêvé, ou quoi ?



Dernière édition par Eíreen Kearney le Mar 9 Juin - 20:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: looking back -- mattei. looking back -- mattei. EmptyJeu 4 Juin - 2:43

( looking back / @EÍREEN KEARNEY )
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T'as mal. Un miracle que tu te sois échappé, et que tu aies réussi à sortir suffisamment de leur champ de vision pour finalement te transformer. Ils sont passés en courant à côté de la voiture moldue sous laquelle t'étais terré. Les yeux brillants, la patte avant en sang. Ça n'a pas l'air cassé, mais ça ne change rien : c'est ouvert et ça te fait un mal de chien.

T'aurais pas dû revenir dans le coin. C'était imprudent, inconsidéré, prétentieux, mais t'en avais besoin. T'avais laissé passer l'anniversaire de la mort de ton père avec une boule au fond de la gorge. Amertume qui ne s'était pas dissipée, et qui avait fini par te pousser à revenir là où tout s'était terminé. Là où ta nouvelle vie avait commencé.

Bien sûr qu'ils t'avaient repéré. T'étais pas discret. Sale, habillé comme un sorcier plus qu'un moldu, et deux baguettes dépassant des poches de ton pantalon. T'avais encore du mal à croire que tu t'en étais tiré. Tremblant, boitillant sur le pavé et laissant derrière toi quelques petites gouttes de sang. Ils avaient pensé t'avoir perdu, et avaient disparu. Mais tu te refusais à reprendre ton apparence humaine pour le moment. Tes vêtements et ton sac planqués sous une voiture, en espérant qu'elle ne partirait pas pour tout dévoiler. T'as juste besoin d'un peu de temps pour te relever. Ce serait plus facile quand tu serais sur tes deux pieds, sans besoin de t'appuyer sur ton bras pour marcher.

Une ombre, non loin. Tu repères la cachette la plus proche, une autre voiture, files vers les roues. Trop lentement, cependant. Ralenti par ta patte blessée. Et alors, les mots doux t'appellent. Directement, tu le sais. « Hey. Look here. » Sa voix t'est familière. Tu relèves la tête, l'observes. Tu la connais. Un moment t'est cependant nécessaire à la replacer. « You're hurt, poor thing. » T'as la patte instinctivement levée dans les airs, l'air hirsute. Le sang formant une petite flaque, une goutte à la fois. Et alors qu'elle se penche vers toi, tu la reconnais. C'est miss Kearney.
Elle appartient à une autre vie. À un autre monde.
Mais quand elle tend la main, tu tends le museau pour la renifler.
Quand elle passe ses doigts le long de ton cou, tu t'y appuies.
Et quand sa paume se glisse sous ton ventre pour t'attraper, tu fermes les yeux et te laisses porter.

Tu ne sais pas où elle t'emmène, mais tu sais que ce sera toujours moins dangereux que la rue. Tu sais que tu la mets en danger, en faisant ça — elle va abriter un fugitif. Mais si tu ne te retransformes pas, si elle ne te voit pas, y a aucune raison qu'il lui arrive quoi que ce soit. Bientôt, le froid de la rue laisse place à un peu plus de chaleur. La lumière, autour de toi. T'as les yeux plissés, le coeur battant de ne pas savoir où tu vas. T'es pas gros, dans ses bras. Tu ne bouges pas. « I'm just gonna put you down here. Don't move, ok ? » Déposé au sol, dans un coin. Elle disparaît pour enlever ses chaussures, son manteau, et tu sais que c'est le bon moment pour filer. Incapable d'aller loin sans ta baguette ou tes vêtements, c'est un fait. Mais elle en a peut-être qui traînent, qui sait. Peut-être un copain qui aura des fringues pour te dépanner. Quoi que ce soit pour t'aider. Un numéro de téléphone, ou même le téléphone lui-même. N'importe quoi. Mais à cette hauteur-là, et sur trois pattes, t'es incapable de chercher.

T'as pas beaucoup de temps, et tu décides de ne pas en perdre. Dès que tu entends qu'elle est assez loin dans l'appartement, tu reprends forme humaine. Ignores l'inconvéniente nudité, et commences à scruter autour de toi, à hauteur humaine, et sur tes deux pieds. Ton bras blessé contre toi. Petites taches de sang sur le plancher, que tu laisses sans réellement le remarquer. Un téléphone. Un téléphone. Pas dans l'entrée. Pas dans le salon. Dans la cuisine, peut-être. Ça vaut le coup de tenter. T'as qu'un numéro à appeler, une dette à invoquer, et quelqu'un viendra te chercher. Après, tu devras fuir. Encore et toujours. À jamais. Mais ça vaudra toujours mieux que de jouer les renards blessés pour les beaux yeux de miss Kearney. Pas question de finir à la fourrière pour si peu.

Le téléphone est dans la cuisine. Tu le vois. Te figes à mi-chemin, pourtant. Une main descendant instantanément pour te cacher. T'as pas entendu que ses pas étaient revenus si près de toi. T'espères qu'elle ne te verra pas, mais t'es trop grand pour te cacher. Tu fais de l'ombre jusque dans le couloir, et quand elle relève les yeux vers toi, tu sais que t'auras sacrément du mal à t'expliquer. Mais tu peux toujours essayer. « Hum... Hey, miss Kearney. » Sourire en coin. Gêné. Ce ne sera pourtant pas suffisant à t'en tirer. « ... Can I use your phone ? » Bras contre toi, la sale plaie. En sang, ça te fait mal, elle a dans ses bras de quoi te soigner. Pourquoi pas.
Mais va déjà falloir que tu lui expliques où est le renard,
Et c'que tu fous là.

par non uccidere.
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MessageSujet: Re: looking back -- mattei. looking back -- mattei. EmptyMar 9 Juin - 20:20

Ce n'était sans doute pas très prudent. Pas du tout, même. C'était très fort probablement très, très imprudent et stupide de ramener un animal sauvage dans son appartement. Mais c'était plus fort qu'elle, le petit renard était blessé, et elle n'était pas de nature à juste passer son chemin en ignorant les choses. C'était son métier, ce à quoi elle avait dévoué sa vie ; elle n'aurait pas su vivre avec elle-même, de passer son chemin. De toute façon, un renard blessé ne lui ferait pas de mal. Elle pourrait simplement l'apporter à la clinique le lendemain, et trouver d'où il venait, comme ça. Elle n'avait certainement pas prévu passer sa soirée de cette façon, Eíreen, mais la vie était pleine de surprise. Le nécessaire entre les mains, et l'esprit tout de même préoccupé, à essayer de comprendre comment un renard avait pu se retrouver en plein centre-ville de Londres, elle retourne à l'endroit où elle l'a laissé.

Sauf que quand elle revient, ce n'est plus un petit renard qui se trouve là.
C'est quelqu'un.
Elle lâche un cri, strident, échappant tout ce qu'elle tenait entre ses mains.

Puis, elle reste paralysée, Eíreen. Son esprit qui ne veut pas enregistrer les faits, qu'il y a un type complètement nu qui se tient à quelques pas, le sourire embarrassé sur les lèvres. Elle se dit qu'elle doit rêver, qu'elle a dès à présent définitivement perdu la tête, ou alors que quelqu'un s'était immiscé chez elle. « Hum... Hey, miss Kearney. » Il parle. Elle déglutit. Bien sûr qu'il parle. C'est un être humain, nu comme un ver, planté dans son couloir comme si elle l'avait invité. Elle le fixe avec des énormes yeux, ne comprenant pas pourquoi il connaît son nom, et finalement, elle le reconnaît. « M... Mattei ? » Ça sort comme un couinement d'entre ses lèvres, alors qu'elle étire ses mains pour recouvrir la partie sensible, comme si ça lui permettait de l'habiller un moindrement. Elle ne comprend pas. Où est le renard ? Et comment Mattei est entré chez elle ?
Et surtout, pourquoi est-ce qu'il est... nu ?

« ... Can I use your phone ? » Elle le dévisage, la gorge sèche, et le coeur qui bats si vite qu'elle en aurait peur de faire une crise cardiaque. « My-my phone ? » Qu'elle répète. Elle doit être en train de rêver. Aucune autre explication. « How did you... » Qu'elle commence, avec une voix qui tremble, et qui perd de sa vivacité en cours de route. Le renard n'est nulle part en vue. Tout ça ne fait pas de sens. « Where is the... » Elle s'arrête. Ferme les yeux. Ressent un léger vertige. « Why are you naked ? » C'est la seule question qui parvient à lui échapper correctement. Un rire nerveux lui échappe, et elle secoue la tête. Prenant une longue inspiration, elle rouvre les yeux. Voit le sang par terre. Le regard qui attrape la plaie à son bras. « You're bleeding. » Au bras.
À la patte.
Comme le renard.


Un autre rire nerveux lui échappe. No, Eíreen, you're definitely losing it. « I'll - I'll get you something to wear. » Qu'elle marmonne, attrapant la trousse de premiers soins pour la placer sur la table du salon, et lui jetant une couverture au passage. « You didn't see a fox, did you ? » Qu'elle souffle, passant une main nerveuse dans ses cheveux. Let all of this be a dream.
A really, really weird dream, but still a dream.


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MessageSujet: Re: looking back -- mattei. looking back -- mattei. EmptyJeu 2 Juil - 3:00

( looking back / @EÍREEN KEARNEY )
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« M... Mattei ? » Au moins, elle te reconnaît. Bon début, comme qui dirait. T'aurais préféré que ça vienne plus vite, mais elle n'a au moins pas profité de ce temps d'incertitude pour te balancer tout ce qui lui passait à portée de main. C'est un début, et tu t'en réjouis. Une petite victoire, c'est mieux que rien. « Hi. » que tu réponds à ça avec un sourire. Et, immédiatement, tu lui demandes son téléphone. Ne perds pas le nord. Si tu profites du choc, tu pourrais peut-être lui tirer un peu n'importe quoi. Des vêtements, aussi, pourquoi pas. Mais pour ça, faut agir vite. Avant que les questions s'accumulent, et que tu n'aies plus nulle part où te cacher.

« My-my phone ? » Le point d'interrogation tombe au fond de ton tympan — et t'aimes pas vraiment ça, faut bien avouer. Tu sens que ça va vite devenir compliqué. Mais faut encore que t'essaies : « Yes. » Le regard droit. Petite hésitation au fond de la voix, malgré ça. Please, Miss Kearney. Mais ça marche pas. Tu vois la conscience de la situation débouler dans ses yeux, les interrogations s'y éparpiller, et tu sais que t'es foutue. Elle a tendu les mains pour te cacher, dès le début, et ça montre qu'elle a bien conscience d'où elle est, que tu y es aussi, et que tout cloche ici.

« How did you... Where is the... » Ça commence. Tu soupires doucement, tes épaules s'affaissent, et tu t'appliques à en cacher le plus possible de tes deux mains croisées. Regardez pas.
Même si, rendu là, j'm'en fous bien.

« Why are you naked ? » C'est la première vraie question, complète, qu'elle te balance. Une moue qui te passe sur les traits, tes sourcils qui se froncent pour accuser le coup de la question et préparer une réponse que tu es incapable de trouver assez solide pour tout expliquer. « Well... » T'as aucune idée de comment t'expliquer. T'aurais pas dû te retransformer. T'aurais dû attendre qu'elle te soigne sous ton autre forme. Qu'elle aille se coucher. T'aurais été libre te reprendre ton apparence humaine, après ça. Y aurait eu que le bandage pour vraiment te serrer le bras.

T'es pas capable de continuer. Elle a un rire nerveux, et tu te dis que tu devrais peut-être te lancer. Trouver quelque chose à répliquer. L'aider à se faire à la situation. Mais t'en es pas capable. Ça t'échappe, à toi aussi. T'avais pas ça de prévu pour ta nuit. « You're bleeding. » Ça te tire de tes pensées, de ta confusion. Tu jettes un coup d'oeil à ton bras, toujours dégoulinant, mais t'es trop sous adrénaline pour vraiment ressentir la douleur. Ça viendra. « ... Yes. » Un autre rire nerveux. Et comme ça, juste comme ça, elle semble revenir à elle.

« I'll - I'll get you something to wear. » Trousse de soins posée, elle te balance une couverture. Tu l'attrapes d'une main, t'y enroule et tentes de ne pas trop y saigner. « Thank you. » Murmure bref. Tu fais quelques pas jusqu'au canapé, où tu t'assieds par réflexe. Fais comme chez toi, hein. La paume pressée sur ta plaie, dès que tu t'es installé. « You didn't see a fox, did you ? » Question piège. T'as pas envie de lui mentir, mais tu sais qu'il n'y a pas d'autre moyen de tout lui expliquer d'un bloc. Elle te croira pas. Mais tu peux toujours essayer. Après tout, elle te connaît depuis longtemps. Vous n'avez jamais eu aucun travers à déplorer dans votre relation simple. Pourquoi ça commencerait ? « ... I'm the fox, miss Kearney. » T'as la voix la plus douce possible, et le ton presque trop bas. Le coup de la gêne, de la folie que tu sais qu'elle t'attribuera. But that's the truth. « You asked. I'm sorry. I don't wanna lie to you. I know you're not gonna believe me, but... » Et ça explique tout. Pourquoi t'es là, pourquoi le renard ne l'est plus. Pourquoi t'es nu. « Y'can follow the blood trail if you want. » C'est d'une douceur inestimée. Comme si, soudainement, t'arrêtais de penser à toi. Comme si tu voulais la protéger, tout en l'encourageant vers la vérité.
Suivez le sang, et vous verrez.

« I'm sorry. Didn't want to startle you like that. » T'es con, Mattei. Y aurait eu mille et une manières d'être sûr que tu ne lui ferais pas perdre la tête comme ça.
Mais comme d'ordinaire, il a fallu que tu ne penses qu'à toi.

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MessageSujet: Re: looking back -- mattei. looking back -- mattei. EmptyLun 3 Aoû - 21:34

Y'a qu'une seule explication - elle a complètement perdu l'esprit. Le sourire nerveux aux lèvres, et le rire qui ne veut pas cesser de s'échapper. Parce que tout ça, ça doit être dans sa tête. Y'a des moments qu'elle a pas vu, des choses qu'elle sait pas additionner, et pourtant tout semble parfaitement logique dans la manière que c'est absolument impossible. Car c'était un petit renard blessé qu'elle avait emmené chez elle, un renard blessé qu'elle avait déposé là, et à présent y'avait Mattei, nu comme un ver, et blessé lui aussi. Coïncidence. Non. Impossible. Et pourtant, y'avait pas d'autres possibilités. Non ? Elle ne le laisse pas parler. Les demi-questions s'enchaînent, mais on dirait qu'elle ne veut pas vraiment de réponse. Préfère simplement lui tendre la couverture, et le laisser s'installer dans le canapé. « Thank you. » Elle a un petit sourire timide, peut-être même apeuré. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Est-ce qu'elle perds la tête ?

Question presque rhétorique qu'elle lui demande, même si elle la regrette rapidement. Ça serait sans doute mieux de ne pas parler du renard du tout. Renard qui avait disparu.
Ou pas.


« ... I'm the fox, miss Kearney. » Elle le toise, impassible. Restant debout dans l'autre coin du salon, à dévisager le jeune homme qu'elle croisait de temps en temps. Le cousin de Russell. L'envie de rire, et pourtant y'a juste la peur dans ses yeux. « You asked. I'm sorry. I don't wanna lie to you. I know you're not gonna believe me, but... » Elle secoue la tête. Les mots lui manquent. C'est impossible. C'est impossible, Mattei. Voyons. Ne te moque pas de moi, s'il te plaît. « Y'can follow the blood trail if you want. » Ses yeux glissent vers les traces de sang par terre. Elles ne s'éloignent pas vraiment. Pas vers la porte, pas vers la fenêtre. Alors le renard ne s'est pas éloigné. Le renard n'est jamais parti. « But it's impossible. » Qu'elle lâche, sans que ça invite une quelconque réponse. « I'm sorry. Didn't want to startle you like that. » Elle hausse les épaules, se laissant retomber dans son fauteuil. Tout le reste de sa journée effacée, et tout ce qu'elle avait prévu pour le reste oublié. « It's... It's fine. » Un soupir tremblant passe ses lèvres. Elle ne cesse de jeter des coup d'oeil furtifs à Mattei. « So you're the fox. You - you transform into a fox. Is that right ? » Elle voudrait rire. Elle voudrait pleurer. Mais y'a rien d'autre à part le vide, face à cette impossibilité. « You know what ? I think I'm just gonna... » Elle inspire profondément, ferme les yeux. Se recentrer. « I'm just gonna get this back and take care of your wound. How does that sound ? » Le sourire un peu vacillant, les yeux un peu vides - et elle se relève pour attraper la trousse qui avait atterit au sol, pour venir s'installer aux côtés de Mattei. « How did that happen, then ? » À toi, pas au renard.
Parce que c'est impossible, Mattei.
C'est impossible.

La magie n'existe pas.


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