stand by me.

If the sky that we look upon, Well should tumble and fall, And the mountains should crumble to the sea - I won't cry, I won't cry, no I won't she'd a tear, Just as long as you stand, stand by me. --- @marlene ainsworth

Incapable de trouver un repos pourtant bien mérité, il est debout, face à la fenêtre de ce petit studio, se laissant doucement emporter par le bourdonnement de l’activité, le monde qui dehors, n’a pas cessé de tourner. Ça devrait l’apaiser, Ruben, de constater que la communauté magique demeure, fermement sur pieds, malgré les secousses, les tourments causés par ce groupe qui amène dans son sillage terreur, chaos et trépas. Ça devrait lui donner le courage, l’espoir, que l’obscurité ne l’emportera pas, mais il voit encore beaucoup trop nettement les images de la veille, ce moment qui aurait dû être synonyme d’allégresse partagée et qui a si rapidement viré au cauchemar. Cette rage sourde gronde dans le coeur du lion, dirigée contre eux, qui se croient au dessus du reste, qui pensent que le pourpre dans leur veine vaut mieux que ceux des autres. Son poing se crispe, en repensant à elle, vipère au sang froid, sa lâcheté sans pareille; d’avoir choisi Marlène comme cible, la bassesse dans tout ce qu’elle a de plus noir. Il a un sourire déterminé aux lèvres, et le serment silencieux, envers elle et sa raison vacillante, elle à la chevelure d’ébène dont les traits sont inscrits au fer rouge dans l’âme. You’ll be sorry Bellatrix Lestrange. Il secoue la tête, pour chasser l’écho dément de ce rire glacial.

Dans la grande salle de ce château désert et froid, à l’abandon depuis tant de siècles, ils sont réunis. Les visages sont marqués par la défaite, le goût de la poussière et du sang mais la détermination dans tous les regards. L’inquiétude pèse sur l’assemblée, et peu ont le coeur à la conversation. Ruben ne sait pas qui d’autre doit encore arriver, il se mordille nerveusement la peau du pouce, l’estomac au bord des lèvres, incapable d’avaler ne serait-ce que le sacro saint café matinal. Qui d’autre a dû encore payer de sa vie, la folie de quelques un? Pitié, pourvu qu’elle soit saine et sauve. Il avait son visage avec lui en songes, Marlène. Il ne sait pas s’il supporterait d’apprendre qu’il lui est arrivé quelque chose, surtout pas maintenant qu’elle s’apprête à donner la vie. Le destin ne peut pas être si cruel. Il regarde par la fenêtre, guette les arrivées successives. Rosen n’essaie même pas de lui dire que tout ira bien, il a la mine sombre lui aussi. Idriss? Peut-être a-t-il des nouvelles? Sans savoir ce qui se passe, la porte s’ouvre et aussitôt, cette voix qu’il redoutait de ne plus entendre. Et enfin, il respire mieux, l’espace de quelques secondes. - I was so worried about you. Ils s’étreignent, grignotant quelques instants de répit dans ce quotidien trop maussade. Ils s’examinent du regard, tendresse toute fraternelle au fond des yeux. - I’m ok, I’m ok. Don't worry about me, she only scratched me, that bitch. Morsure du sort de la vipère, les chaires du bras et du flanc lacérées, mais il est trop soulagé de la voir en vie et en un seul morceau pour se préoccuper du reste. - Got to admit, your brother kinda saved the day too. Niven et son timing parfait, heureux hasard dans une cohue de mort. - Are you well? Baby marlie too? Il passe le bras intact autour de son cou, embrasse le front de la plus fidèle alliée.

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If the sky that we look upon, Well should tumble and fall, And the mountains should crumble to the sea - I won't cry, I won't cry, no I won't she'd a tear, Just as long as you stand, stand by me. --- @marlene ainsworth

Après le chaos qui s’était installé dans la plaine, et dans les heures qui avaient suivi, au plus noir de la nuit, il avait gardé son visage souriant en tête, lorsqu’elle l’avait entraîné vers l’une des scènes, déterminée à passer un bon moment, encore relativement imprégné d’insouciance. La mémoire pleine de ces sourires solaires qu’il n’oublie pas, il s’était refusé à s’abandonner à l’inquiétude, à imaginer le pire. Il refuse de penser qu’il ait pu lui arriver quelque chose, de voir la silhouette froide et décharnée de la faucheuse s’approcher, la prendre par la main…. Toute la nuit, cette pensée affreuse avait paradé à l’arrière de son crâne, elle l’a taraudée, moqueuse face à cet espoir fou auquel il se raccroche, parce que l’idée de la perdre, lui est insupportable, son phare, celle qui, peut-être sans le savoir, est devenue une partie de lui-même.
Elle a le regard fatigué, les yeux cernés. Son sourire est faible, parce que, comme lui, elle sait que la confrontation de la veille leur a coûté cher, a coûté la vie de beaucoup de leurs compères, de ceux qui se battaient avec eux pour un monde plus juste, plus tolérant. Ils ont mordu la poussière, malgré les informations qui étaient en leur possession, et ça a un goût très amer.

Le plus jeune des McKinnon, témérité la plus pure, la fierté dans ce sourire entendu qui transparaît, au moins, tout n’a pas été anéanti, il reste encore, ça et là, un peu d’espoir, une lueur qui n’a pas encore été soufflée par la violence qui gangrène ce monde. - Well, he sure gets his courage from somewhere. A true Gryffindor.

Une étrange agitation règne, dans la pièce, comme une sorte de bulle de soulagement, malgré la peur qui demeure dans les coeurs. - you make it sound so much grander than it is. You saved my life. - I just bought you a bit of time... lance-t-il avec cette indulgence dans la voix. Il ne se voit pas comme le héros, il a juste fait la seule chose qui s’imposait dans l’instant. - That’s a relief. Getting ready to see the world, it would seem? Le miracle de cette vie qui se renouvelle dans une atmosphère si moribonde que l’interrogation rappelle, sans le dire, ce mot sans retour qui ne franchit pas la barrière des lèvres. - No. Haven’t seen anyone since... then. L’idée que certaines figures familières manquent à l’appel est glaçante, une sombre perspective que de découvrir les noms de ceux qui ne reviendront pas. - I thought he’d be with you? Idriss. L’inquiétude qui serre la gorge, même s’ils se sont quittés sur des paroles sans doute plus dures qu’ils ne l’auraient voulu.

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If the sky that we look upon, Well should tumble and fall, And the mountains should crumble to the sea - I won't cry, I won't cry, no I won't she'd a tear, Just as long as you stand, stand by me. --- @marlene ainsworth

Il s'accroupit face à elle, qui s'est tassée sur sa chaise. Le visage affaissé, les traits tirés par la fatigue et l'angoisse, cette soirée du festival a laissé des traces qui ne s'effaceront pas de si tôt. Certains collègues, amis, ne reviendront jamais, et l'idée commence tout juste à s'installer dans l'esprit de Ruben, et ça lui fait un pincement au coeur, de penser qu'Idriss pourrait être l'un d'eux. Il se refuse à admettre la défaite pourtant, celle-ci en tout cas, il ne croira à sa mort que lorsqu'il verra le cadavre de son ami, il s'en fait le serment silencieux. Puis, la véhémence de la lionne, énergie qui se fait de nouveau virulente, lorsqu'elle assène qu'il lui a sauvé la vie. Le sourire naît sur les lèvres du loup.. - Fine, fine.. not going to argue with a mother to be. Maigre tentative pour alléger un peu l'atmosphère glacée qui règne entre les murs du QG.

Elle lui fait par de sa crainte, les doutes qui l'assaillent au sujet de cette maternité imminente, l'arrivée de ce petit morceau de vie, si pur, si nouveau, l'innocence incarnée dans une noirceur ambiante qui donnerait du vague à l'âme à la faucheuse elle-même. Il n'a pas vraiment prévu d'être père, Ruben, du moins, pas dans l'immédiat, il y a trop d'incertitudes dans sa vie, trop d'obstacles à surmonter. - Is there such a thing a being ready? Réflexion plus lancée à l'aveugle, sans vraiment y penser, tentative maladroite de réconforter celle qui au fil des années est devenue la soeur qu'il n'a jamais eue. - don't worry too much, you'll do a great job, it's all the thinking and overthiking that fucks us up. . Ça lui va bien de dire ça, Ruben; lui qui n'a pas cessé de ruminer et cet amour en lambeaux, et le drame de Marta et Angel. Ironie.

La chaise sur laquelle Marlie était assise a basculé quand elle s'est levée, en proie à une panique terrible, une détresse qui étreint le coeur et qu'il ne comprend que trop bien. Il n'y avait pas vraiment pensé jusque là, mais tout d'un coup, ça le frappe de plein fouet. Et si Astor avait été dans la mêlée, s'il avait été blessé, voire même tué? Il blêmit rien qu'à l'idée, même s'ils n'ont pas vraiment eu de contact, en dehors de cet échange un peu étrange à la nuit tombée, même si presque une décennie s'est immiscée entre eux. Le coeur bat furieusement dans la poitrine, pour l'enfant des routes et comme Marlène, l'incertitude le tue. - When we're done here.. il jette un regard circulaire à la pièce qui ne semble pas se peupler d'avantage, aux autres âmes en peine. - We're going to St Mungo's.. perhaps he's being treated there, but well find out, I promise. Il la prend dans ses bras, avec cette tendresse toute fraternelle. Il voudrait lui dire que tout ira bien, mais ce sont des mots qu'il n'ose pas prononcer, parce que ces choses là ne se disent pas à la légère.