Inintéressante journée qui lui avait paru durer une éternité. Les minutes s’étaient écoulées avec une lenteur qui surpassait tout ce que Jane avait connu jusqu’alors. Par deux fois, il lui avait fallu réfréner un bâillement, tandis qu’un quelconque moldu lui adressait la parole. Ces créatures manquaient clairement d’intérêt. Comme elle l’avait toujours constaté. Aussi, la Nott se questionnait sur le bien fondé de cette mission. Elle avait accepté les consignes du Lord sans protester, peu désireuse d’attirer l’attention. Pourtant, tout cela lui semblait être complètement désuet. Un traitre était dans leurs rangs, l’urgence était de le retrouver au plus vite afin d’éviter que l’histoire ne se reproduise. Prendre le thé avec des moldus ne les aiderait en rien à avancer. Jane savait que son mari partageait ses idées. Elle avait d’ailleurs hâte de le retrouver et ne s’attarda pas bien longtemps après la fin de l’évènement moldu. La Nott avait rapidement transplané, regagnant le couloir menant à leur logement. Clé rapidement tournée dans la serrure pour enfin embrasser ce cocon dans lequel elle aimait vivre. Pourtant, lorsqu’elle pénétra le seuil de l’appartement, une sensation désagréable vint lui étreindre l’estomac. Il n’y avait pas d’éclats de rire, pas de chuchotements qui parcouraient le loft. Aucun bruit de jeu, pas de musique. Elle ne retrouvait pas ce sentiment de vie qui imprégnait l’ensemble du loft, chaque fois que son mari et son fils se retrouvaient ensemble. « Marius ? » Silence froid pour toute réponse. « Théodore ? » Jane fronçait les sourcils tandis que ses pas l’amenaient un peu plus loin dans le loft. Noms répétés une nouvelle fois tandis qu’elle s’arrêtait au centre de la pièce. Son souffle se faisait saccadé et sa poitrine se soulevait à un rythme anarchique. « Marius ? Est-ce que tu es là ? » L’adrénaline commençait à s’emparer d’elle. Ses pieds s’activaient alors qu’elle passait l’appartement en revue. Le mangemort aurait dû être là avec Théodore. Ils n’avaient pas prévus de sortir – et s’ils l’avaient fait, le Nott aurait écrit un mot à son attention, qu’il aurait abandonné sur le meuble de l’entrée, comme à son habitude. Le loft restait pourtant silencieux. Il n’était pourtant pas désert. Alors qu’elle montait les escaliers en colimaçon menant à la mezzanine, la sorcière ne tarda pas à percevoir une présence. Un homme se tenait dans un coin de la pièce. Individu qu’elle connaissait bien pour son importance au sein des mangemorts. Rodolphus. Passé la surprise de le voir là, le regard de Jane se tourna vers la masse étendue à ses pieds. Le corps sans vie de son époux se tenait là. Vision macabre, presque irréelle sur l’instant. « Marius ! » Hurlement de douleur. Son cœur se déchirait à la vue de son mari étendu sur le sol. Etat de choc complet qui la fit tomber à genoux face au cadavre encore chaud. Elle le regardait sans le voir. Son esprit était déjà ailleurs. Focalisé sur la colère qui montait en elle. Ses prunelles vinrent se vriller sur la silhouette de Rodolphus. Personnage rendu flou par les larmes qui envahissaient ses yeux. Peu importait. « Qu’est-ce que tu as fait ? » Ce n’était pas une véritable question. Sa voix était teintée de reproches, de dégoût. Cet homme aurait dû être son allié. Il n’en était rien. Trahie par son propre camp, Jane était complètement dévastée.