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Sujet: Ouch, I have lost myself again (Idriss) Lun 20 Juil - 19:22
Ouch, I have lost myself again
Agatha & Idriss
Ouch I have lost myself again, lost myself and I am nowhere to be found. Yeah I think that I might break, lost myself again and I feel unsafe - Breathe Me, Sia
Cela faisait plusieurs jours que Londres était plongée dans le noir. À en croire les informations dont je disposais, l'ensemble du pays était concerné. Je m'étais déplacée personnellement à la maison de Falmouth pour m'assurer que les intempéries n'avaient pas fait trop de dégâts. Falmouth, bien qu'elle soit une des villes principales des Cornouailles, avait l'allure d'un patelin paumé au fin fond de la cambrousse à côté de la grouillante Londres. Comme il fallait s'y attendre, les habitants de ma ville natale se sentaient plongés dans un état de déréliction sans précédent. Les informations mettaient des jours avant de parvenir jusqu'ici, et pour cause, les hiboux ne pouvaient pas délivrer le courrier dans de telles conditions. Comment pourraient-ils savoir ce qui se tramait vraiment dans l'ombre, alors même que nous autres, qui vivions à la capitale, l'ignorions nous-mêmes ? L'acrimonie grondait parmi le peuple magique qui, comme d'habitude, blâmait la Ministre tant pour ses actions que pour son impuissance face au ciel qui se déchaînait. Pour une fois, j'avais de la compassion pour elle : à l'évidence, elle n'était pas Dieu et par conséquent elle n'avait aucun impact sur la météo, nonobstant les rumeurs qui accusaient les Mangemorts d'être à l'origine de cette débâcle. Cette présomption était cependant loin d'être irréfragable, il manquait des preuves concrètes pour pouvoir accuser avec certitude les responsables de ce chaos. Quant à moi j'étais comme tout le monde, j'attendais des nouvelles de mes proches, tout ce qui m'importait ces jours-ci était de savoir s'ils se portaient bien.
Je décidai de rentrer à Londres lorsque j'en eus assez de relire pour la énième fois les Catilinaires de Cicéron et autres ouvrages sur l'art byzantin. à Falmouth, ma présence était superfétatoire, aussi serais-je plus utile si je me rendais au 12, Square Grimaurd pour prêter main forte à mes camarades de l'Ordre du Phénix. Même s'il n'était pas certain que l'Ordre ait des réponses, Dumbledore étant toujours aux abonnés absents, c'était toutefois mieux que de rester chez moi, à tourner en rond. L'Ordre, d'ailleurs, ne tarda pas à nous convoquer pour une réunion de crise. Naïvement, j'ai cru qu'à l'issue de cette petite assemblée j'obtiendrais quelques réponses, mais force est de constater que les autres étaient tous aussi paumés que moi. Alors, je prenais mon mal en patience, prenant des notes sur mon calepin, armée de ma plus belle plume. J'interrompais parfois les conversations pour poser une question – plus par déformation professionnelle que par réel intérêt, il fallait bien l'avouer - ; ou réagir à un propos tenu par un autre camarade. Le temps passa ainsi, sans que je me sente soulagée pour autant. Selon mes prévisions les plus pessimistes, nous n'allons pas sortir de cette crise de sitôt. Je gardais cependant mes prédictions apocalyptiques pour moi et me contentais de griffonner sur mon carnet, l'air concentré. Au bout d'un moment qui sembla durer une éternité, je levais mon nez de mes notes pour regarder tout autour de moi. Mes prunelles inquisitrices s'attardaient sur les visages émaciés et fatigués de mes compagnons d'armes. Je n'étais pas sans savoir que certains d'entre eux avaient vécu quelques galères dont il fallait à présent se remettre. Je laissais mes yeux papillonner quelques instants puis, ce fut la tignasse brune d'Idriss qui attira mon attention.
Je remarquai, non sans me sentir chagrinée, que mon ami n'avait pas l'air dans son assiette. Nous étions tous à côté de nos pompes, il est vrai, mais allez savoir pourquoi j'étais beaucoup plus sensible à la tension d'Idriss que celle de n'importe quel autre membre de l'Ordre. Mon imagination, dès lors, se mit en branle. Avait-il été blessé, récemment ? Est-ce que tout allait bien avec Marlene – je connaissais assez bien mon ami pour deviner qu'il y avait quelque chose de louche dans cette affaire. Comme pour bon nombre de nos connaissances communes, ce mariage express avait été une surprise, et pas des moindres. Était-ce plutôt le bébé ? Bien que je n'aie à titre personnel aucune velléité de devenir mère un jour, je pouvais envisager que cette situation puisse être une source de stress pour tout futur parent qui se respecte. Aussi me promis-je d'aller parler à mon ami dès la fin de la réunion, ne serait-ce que pour prendre de ses nouvelles. Il faut dire que le temps filait à toute allure, et plus les mois avançaient, plus les occasions de se voir se faisaient rares, même si mes pensées ne s'éloignaient jamais vraiment de lui. Finalement, la réunion s'acheva et si la plupart des participants s'étaient dispersés pour retourner vaquer à leurs occupations habituelles, d'autres firent le choix de rester un peu pour discuter – ce qui était également mon cas. Je jetai un bref coup d'oeil au grand brun, ne serait-ce que pour m'assurer qu'il ne me file pas entre les doigts puis, lorsque je fus certaine que nous ne serons en aucun cas dérangés, je m'approchais de l'ex-Gryffondor pour venir l'enlacer doucement.
« Hey ! » saluai-je le plus chaleureusement possible, malgré les circonstances, avant de venir embrasser sa joue, comme j'avais l'habitude de le faire. « J'ai vu que tu avais l'air assez préoccupé, tu es sûr que tout va bien ? »
Bah quoi ? C'était certes une approche quelque peu maladroite mais en attendant, il n'y avait pas trente-six façons de prendre des nouvelles d'un ami que l'on avait pas vu depuis quelques temps. Bien entendu, lorsque je demandais s'il allait bien, je me fichais bien de savoir comment il vivait cette tempête – ou tout du moins, cela m'intéressait dans une moindre mesure. Je voulais juste savoir comment il allait vraiment.
Sujet: Re: Ouch, I have lost myself again (Idriss) Jeu 30 Juil - 19:51
Personne n'y comprend rien. Vraiment rien. Rien de chez rien. Quelle est donc cette malédiction qui s'abat si soudainement sur Londres, plongeant ses habitants, sorciers comme moldus, dans une obscurité écrasante ? D'un regard, Driss balaye l'assemblée autour de lui. Il peine à compter le nombre de blessés parmi ses camarades du Phénix : lui-même le bras entouré d'un bandage serré, la respiration encore courte de cette automobile percutée quelques temps auparavant alors que le chaos s'emparait de la capitale. Un poumon endommagé, qu'on lui a dit à Ste Mangouste. C'est qu'il devrait presque avoir un abonnement à l'hôpital, maintenant.
Ses méninges s'échauffent. Muet, il écoute à peine ce que disent les autres résistants autour de lui, ne se mêlant ni des conversations importantes, ni des commérages inintéressants. Son esprit est tourmenté par les évènements. Pour la première depuis ce qui lui semble une éternité, il a peur. Et rien que cette idée réussit à le figer sur place. Driss l’indomptable, le téméraire, le casse-cou. Il doit se ressaisir. Et vite.
La réunion se termine sans réellement répondre aux questions qu'ils se posent tous. Bien que tous partagent de gros soupçons sur les auteurs de cette anarchie, un point d'interrogation subsiste et ils ne sont visiblement pas près de démêler le vrai du faux. Les suppositions et hypothèses fusent ; à l'évocation des Mangemorts, l'échine de Driss se dresse et son regard se voile d'une colère enfouie. Une rage démoniaque sommeille en lui. Et il suffirait qu'un seul des leurs se retrouve en face de lui pour qu'il déchaine tout son courroux.
Une voix le sort de ses sombres pensées. Agatha. Le visage de son amie réussit à lui arracher un mince sourire. Évidemment, elle s'est toujours souciée de lui. Bien qu'il se soit efforcé d'être exemplaire et de prendre des nouvelles régulières, à la vue de cette fissure dans les iris de la belle, il ne peut s'empêcher de se blâmer : a-t-il toujours été à la hauteur ? « Agatha, content de te voir. » Souffla-t-il en lui passant une main dans le dos alors qu'elle vient affectueusement lui embrasser la joue. « Ça va, c'est juste que... tout ça est très éprouvant. Ne t'inquiète pas pour moi. » Il montre son bras dans un clin d'oeil. C'est un dur à cuire, il s'en sortira. Il s'en sort toujours. « Et toi, comment te sens-tu ces derniers temps ? J'imagine que ce n'est pas facile non plus... » Au fond de lui, il espère que cette question n'apportera pas son lot de mauvaises nouvelles...
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Sujet: Re: Ouch, I have lost myself again (Idriss) Jeu 6 Aoû - 19:45
Ouch, I have lost myself again
Agatha & Idriss
Ouch I have lost myself again, lost myself and I am nowhere to be found. Yeah I think that I might break, lost myself again and I feel unsafe - Breathe Me, Sia
Tandis que le chaos se déchaînait au dehors, nos existences se poursuivaient tant bien que mal. Comme tout le monde, nous essayons, tout à chacun, de garder la tête hors de l'eau. Il était parfois difficile de tout concilier, de savoir exactement quand faire passer l'intérêt général devant ses intérêts strictement personnels. Quand nous mêmes étions au plus bas, comment pouvions-nous soutenir les causes qui nous tenaient à cœur ? Comment trouvait-on l'énergie de se battre contre un ennemi, quel qu'il soit, alors même que le simple fait de sortir de son lit demandait un effort surhumain ? Voilà les questionnements qui me taraudaient ces temps-ci et je n'avais toujours pas trouvé la réponse. Dans ces moments où tout partait en vrille, on pouvait toujours espérer que nos camarades nous rattrapent et nous empêchent de sombrer totalement. Sur ce point là, j'ai toujours pu compter sur Idriss. Il était là, souvent, quand j'avais tant besoin d'une main tendue, et la moindre des choses est que je lui renvoie l'ascenseur moi aussi. Je le devinais, je le sentais, mon ami n'allait pas bien, et peut-être qu'il avait besoin de moi à son tour, même s'il ne m'a rien demandé, tout du moins de façon explicite. Aussi pris-je l'initiative de lui poser directement la question, lui laissant ainsi l'occasion de s'exprimer s'il le souhaitait. Je ne l'obligeais à rien ; après tout je n'étais personne pour l'obliger à se confier. J'étais peut-être animée par une curiosité maladive, presque morbide, j'avais un talent sans égal pour dénicher les ragots bien juteux, mais je savais tout de même respecter les limites des autres, encore plus lorsqu'il s'agissait de personnes que j'aimais. Ce n'était qu'une question toute bête et pourtant, de cette façon, je lui proposais mon soutien. La nuance était très subtile, mais j'étais ainsi : je ne m'imposais jamais là où on ne voulait pas de moi. C'était à prendre ou à laisser ; period.
Par chance, l'ancien Gryffondor ne me claqua pas la porte au nez – enfin, façon de parler, puisque aucune porte ne se dressait entre nous. Je souris tout doucement en sentant sa main frictionner gentiment mon dos. C'était rassurant de voir que, même si le temps passait, certaines choses ne changeaient pas. La tendresse a toujours été de mise entre nous et elle demeurait, même si entre temps nous étions devenus adultes. Nos gestes d'affection ne dissimulaient aucune ambiguïté, de quelque manière que ce soit. Nos rapports ont toujours été purement fraternels, à dire vrai, je considérais davantage Idriss comme un grand frère que ma propre fratrie, fratrie qui par ailleurs a sacrément grincé des dents lorsqu'ils ont eu vent que j'étais beaucoup trop proche de nés-moldus et autres traîtres à leur sang. Mes fréquentations plus que douteuses, tout du moins à leurs yeux, furent sans doute la raison principale pour laquelle ma famille de sang décida de me blacklister. Cela faisait des années que je ne parlais plus à mes aînés et je ne m'en portais pas plus mal. Je les vis pour la dernière fois lors du procès qui mena mon cousin tout droit à Azkaban pour collusion avec les Mangemorts. Je cillai un peu en songeant à cette histoire. Même si elle appartenait au passé, les cicatrices restaient bien visibles. J'en subissais encore les conséquences aujourd'hui, tant ces révélations ont failli faire exploser tout ce pour quoi je m'étais battue toutes ces années, jusqu'à remettre en cause mon engagement au sein de l'Ordre. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous étions en pleine tourmente et j'enviais presque Alice qui ne subissait pas trop les remouds de cette affaire pour la simple et bonne raison qu'elle n'était plus une Travers, désormais. Je songeais parfois non sans cynisme qu'il suffirait que je me marie pour enfin changer de nom et ne plus être associée à ces gens-là et sans me vanter, ce n'était pas les demandes en mariage qui manquaient, mais j'étais beaucoup trop fière et surtout beaucoup trop indépendante pour ne serait-ce qu'envisager de céder à la facilité. Même à l'époque actuelle, faire valoir ses droits en tant que femme dans une société patriarcale était un exercice périlleux mais je tenais bon, faisant fi de tous ces prophètes du chaos qui prétendaient que ma propre vanité me perdra.
Cependant, ce n'était pas encore le moment de parler de moi. Je n'avais pas demandé à Idriss comment il allait pour m'épancher longuement sur mes propres problèmes. Je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils lorsque le trentenaire me montra son bras blessé. Aussitôt, l'envie de le gronder comme un gamin turbulent me prit, mais je me mordis le bout de la langue pour me taire. À la place, je la fis claquer sur mon palais en signe d'impatience, mes lèvres esquissant une moue hautement réprobatrice. Mon impatience atteignit des sommets lorsqu'il détourna mon attention en me demandant moi comment j'allais. Cette fois, je ne pus m'empêcher de réagir, posant ma main valide sur ma hanche, droite comme un I et l'air sévère – mon côté préfète-en-chef ne m'avait jamais réellement quitté.
« Idriss Ainsworth ! » grondai-je, coulant un regard féroce du visage de l'ancien Gryffondor vers son bras blessé. « Dans quelle galère t'es-tu encore fourré ? J'espère que tu ne t'es pas mis en tête de m'imiter, ici, l'estropiée, c'est moi ! »
Je faisais bien entendu référence à mon bras paralysé, devenu presque inutilisable depuis ma chute de balai, plusieurs années auparavant. Je ne m'épancherai pas non plus sur les difficultés que cela me causait au quotidien , y compris pour les petites choses de la vie courante telles que manger, s'habiller ou se laver. Toute ma vie durant, j'aurai besoin d'aide pour accomplir ces tâches, et je ne souhaitais cela à personne, pas même à mon pire ennemi – de toute façon je n'en avais pas, comme ça, c'est réglé. Je me mordis la lèvre inférieure, regardant mon ami bien en face.
« Il n'y a pas que ça, n'est-ce pas ? » Je l'inspectais toujours de mon regard implacable, l'air pincé. « La situation...est compliquée pour tout le monde, mais je te connais, Idriss, et je sens que tu me caches quelque chose en plus. » Tant pis pour ma résolution de respecter la vie privée, les limites, tout ça. Je venais de mettre les pieds dans le plat et pas qu'un peu. Je posais doucement ma main sur son bras, comme pour présenter mes excuses de l'avoir trop brusqué. « Est-ce qu'il y a un souci avec Marlene ? Ou le bébé ? Ou...autre chose ? Écoute, je n'ai pas une très grande expérience sur ces sujets là, je dirais même que je ne serai pas d'une grande aide, mais si tu as besoin, n'hésite jamais à venir m'en parler, tu sais que je serai toujours là pour toi, quoiqu'il arrive. »
Me sentant soudainement très bête, je laissais mon propre bras retomber le long de mon corps, reprenant ma posture initiale, bien que j'avais toujours l'air inquiet, et savoir que mon ami s'était blessé ne me rassurait guère, bien au contraire.
Sujet: Re: Ouch, I have lost myself again (Idriss) Lun 10 Aoû - 9:14
Les plaisanteries d'Agatha arrache un sourire au Ainsworth. Il oublie parfois que si le handicap de la rousse n'est pas particulièrement visible, il n'en reste pas moins présent ; et ce pour toute la vie. Contrairement à lui, bras plâtre, mais qui se remettra rapidement grâce aux interventions magiques. Cette idée lui met égoïstement un peu de baume au cœur ; bien que celui-ci s'emplisse d'une immense compassion pour son ami. Il est temps de dédramatiser, peut-être s'angoisse-t-il un peu trop. « Difficile de ne pas vouloir te ressembler ! Tu es une légende, que veux-tu. » Ricane-t-il à son tour dans un geste théâtral pour détendre l'atmosphère. Dans un sourire et un regard échangés, une certaine nostalgie s'empare de son esprit et il repense à toutes ces années aux côtés de la belle, tous ces bons moments partagés, toutes ces confidences avouées, cette compétition adolescente sur le terrain de Quidditch, cet amusement à l’embrigader dans des mauvais coups qui auraient pu ternir son image de préfète. S'il n'a hérité que d'une grande sœur ; Agatha est ce qui se rapproche le plus d'une petite protégée. Et dans l'obscurité qu'ils sont en train de traverser, un peu de soutien d'une amie lui fait le plus grand des biens.
Les iris de Driss se perdent à l'évocation de Marlene. Il se sent perdu en ce moment, n'arrivant pas à mettre de mots sur les sentiments qu'il ressent, et ayant l'urgent sentiment que là n'est pas la priorité. Mais difficile d'ignorer la tornade émotionnelle en lui. S'il a toujours réussi à tout contrôler, l'arrivée de Marlene et du bébé dans sa vie ont été une source d'excitation, d'angoisse, de bienveillance, d'amour peut-être. Il n'en sait trop rien. Et s'il aimerait porter son attention sur la guerre qui se profile devant eux, force est de constater qu'il a d'abord une guerre interne à régler. « Marlene ? Oh, oui, tout va bien. Tu sais, les femmes enceintes ! » Souffle-t-il avec un mouvement de poignet vers l'arrière, clin d’œil complice adressé à la journaliste. Il n'est peut-être pas encore temps de partager ses doutes avec son amie ; s'il fait confiance à Agatha, il ne se sent pas à l'aise avec l'idée d'étaler ses sentiments sur le parquet. Une bonne dose d'humour et de malice font toujours une parfaite carapace aux ennuis. « C'est que, tu sais, tout ça fait beaucoup d'agitation et je n'aimerais pas me retrouver dans une situation ou je ne peux plus la protéger. Ni elle ni mes proches. Dont toi. » Ajoute-t-il d'un ton plus sincère en posant son regard sur la rousse, chiffonnant affectueusement le haut de son crâne. « Agatha, je sais que je n'ai pas toujours été des plus présents pour toi. Et aujourd'hui, je veux me rattraper. » Souffle-t-il alors qu'il lit une certaine émotion dans le regard de la belle. Il sait qu'elle n'a pas une vie facile, et qu'il n'a pas toujours été présent en tant qu'ami, vagabondant dans des contrées inconnues et fascinantes. Il n'a pas manqué d'envoyer des lettres, de la tenir informée de son périple. Mais quelque volatile ne comblera jamais le vide d'un ami dans le cœur<. Et ça, Driss le sait très bien.
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Sujet: Re: Ouch, I have lost myself again (Idriss) Dim 30 Aoû - 19:46
Ouch, I have lost myself again
Agatha & Idriss
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Si aujourd'hui je pouvais avoir la prétention d'être une légende, comme Idriss le disait si bien, c'était bel et bien parce que j'avais travaillé très dur pour me hisser à la place que j'occupais. Contrairement à ce que mes détracteurs prétendaient, mon seul nom ne suffisait pas. On pouvait être bien né et sans aucun talent, pour quoi que ce soit. Je savais de quoi je parlais puisque depuis ma plus tendre enfance, j'étais entourée par des fils et filles à papa qui pouvaient obtenir n'importe quelle place dans n'importe quel Ministère rien qu'en évoquant quelques noms prestigieux figurant parmi leurs contacts. En ce qui me concerne, cela faisait longtemps que j'étais persona non grata au sein de ma propre famille. Dès que j'ai été en âge de penser par moi-même et de prendre mes propres décisions, j'ai mis un point d'honneur à suivre ma propre voie. Mon culot exaspérait autant qu'il suscitait l'admiration de mes pairs ; après tout, il fallait oser, d'être une Travers et de dire merde aux Mangemorts. Je ne regrettais pas un seul instant d'être restée droite dans mes bottes, fidèle à mes convictions. Quand le scandale ayant éclaboussé ma famille a éclaté, j'aurais pu faire volte-face et rentrer au bercail, la queue entre les jambes, pour répondre à l'appel de mon père qui voulait donner au monde entier l'image d'une famille unie. J'aurais pu choisir la facilité et renier mes compagnons d'armes pour mieux revenir dans le rang mais j'avais tenu bon, envers et contre tout, même si c'était difficile, même si parfois je me sentais seule pour affronter mon propre passé. Cela dit, je n'étais pas tout à fait seule non plus, puisque quand j'étais face à Idriss, quand je prenais en considération l'Ordre, je réalisais que j'avais une famille, une famille que je m'étais choisie.
Et, comme dans toutes les familles normales – ma famille de sang n'étant certainement pas une référence -, on se protégeait, on s'inquiétait des uns des autres. Parce que nos liens reposaient sur un respect mutuel et la solidarité, il y avait toujours un frère ou une sœur pour nous rattraper en cas de chute. Seulement, comment étais-je censée aider si on ne me disait rien du tout ? Jusqu'à preuve du contraire, je n'étais ni devin, ni légilimens alors je posais des questions, m'attendant – peut-être à tort – à ce qu'on me réponde de manière la plus honnête possible et non en fonction de ce que l'on pensait que je voulais entendre. La réponse qu'Idriss me fournit alors m'arracha une moue dubitative, une moue qui signifiait oui, mais encore? Se fendre d'un vague Tu sais, les femmes enceintes n'était pas, à mes yeux, une réponse convenable. Justement, c'était parce que je ne savais pas que je posais la question. Me retrouver un jour enceinte était synonyme de cauchemar absolu, aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais voulu avoir d'enfants, malgré tous celles et ceux qui me serinaient à longueur de temps que je changerai d'avis. Ce genre de réflexions avait le don de me faire rouler des yeux si fort que je pouvais voir l'intérieur de ma propre boîte crânienne. Comme si tous ces gens savaient mieux que moi ce qui se passait dans ma tête et dans mon corps. Bref, ce n'était pas la question. La question, c'était Idriss qui me fournissait des réponses très évasives et je n'aimais pas ça. Comment pouvais-je lui faire comprendre que mes questions n'étaient pas un caprice, ou un interrogatoire visant à assouvir ma curiosité malsaine, mais je les posais parce que j'étais bel et bien inquiète pour lui ? La suite me fit davantage froncer les sourcils. Certes, j'étais dans la panade, mais j'étais capable de m'en sortir. Je m'en sortais toujours, quoiqu'il arrive. Ce n'était pas pour rien que beaucoup de sorciers tremblaient rien qu'en entendant mon nom.
« Idriss... » soupirai-je, non sans lassitude – puisque d'habitude j'étais tellement loquace, pourquoi soudainement je me mettais à chercher mes mots ? « Je sais qu'il y a tout un tas de merdes qui me sont tombées dessus dernièrement, mais aujourd'hui, j'aime penser que tout ceci est derrière moi. Je sais que vous vous inquiétez pour moi, cela me touche, mais je suis une grande fille et je suis parfaitement capable de remettre mes affaires en ordre. D'ailleurs, il se trouve que j'ai déjà un plan. »
Je n'étais pas une ancienne Serdaigle pour rien, après tout. Déjà à Poudlard, mon ingéniosité nous a sortis de bien des mauvais pas. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'étais le cerveau de la bande, l'intellote qui savait tout sur tout, mais...presque. Je me mordis la lèvre inférieure.
« Suite à cette histoire, j'ai décidé de m'éloigner de ma famille quelques temps. » Il savait à quel point ils pouvaient être toxiques pour moi, jusqu'à même entacher ma crédibilité au sein de l'Ordre. « Pour l'instant, je n'ai pas reçu de beuglante m'informant qu'ils me reniaient officiellement alors...je prends ça comme un sursis qu'ils m'accordent. » Mes ongles vernis de rouge s'enfoncèrent légèrement dans ma paume, signe évident de mon anxiété. « Alors tu vois, la situation n'est pas si catastrophique qu'elle en a l'air. Il me faut juste un peu de temps pour contre-attaquer. »
Voilà. J'avais fait ma part. J'avais donné à mon ami quelques informations qui, je l'espérais, sauront apaiser son inquiétude. À présent, j'espérais qu'il me rende la pareille en s'ouvrant un peu lui aussi. Je venais en quelques sortes de montrer l'exemple.
Sujet: Re: Ouch, I have lost myself again (Idriss) Mar 29 Sep - 0:29
Théâtrale, comme à son habitude, Agatha ne manque pas de charmes et de ruses pour convaincre Idriss que tout va bien. Elle a le don de lui remonter le moral, de lui redonner le sourire. Un instant, alors qu’il l’observe rouler des yeux (oh, c’est presque comme s’il pouvait lire dans ses pensées – faites des gosses !), pincer du nez et froncer les sourcils à l’écoute des inquiétudes du trentaine, il oublie la peur. Il oublie la guerre. Il oublie l’obscurité qui les entoure. Il oublie tout. Parce qu’elle a ce don, Agatha. Celui de délier les langues et les esprits (quelle aubaine pour une journaliste !), d’apaiser les tourments et de forcer le sourire. Elle lui a manqué. Comment a-t-il la délaisser ?
Culpabilité qui ronge son regard alors que, contre toute attente, elle lui fait la morale. La surprise égaye son visage alors qu’il reçoit les annonces de la rousse avec soulagement. Et bien plus encore – quelle assurance ! Les rôles échangés. La grande sœur et le petit frère. Ça lui arrache un rire ironique. Il pense la connaître par cœur ; pourtant, cette énergumène arrivera toujours à le surprendre. Il se trouve que j’ai déjà un plan. « Comme c’est surprenant ! » Ironise-t-il du tac au tac en s’adossant contre le dossier de la chaise derrière lui, le velours pressé sous les phalanges douloureuses, un rire désabusé lui secouant la poitrine – aïe (mais pour la première fois, la douleur lui rappelle à quel point il est vivant, et à quel point il aime ça).
Mais malgré son optimisme apparent, il voit ses points se serrer. Malgré sa combattivité illusoire, il voit l’anxiété lui torde les iris. Malgré les sourires, il voit l’espoir que la guerre a tué dans l’œuf. Et cette vérité accablante lui rappelle à quel point ils sont tous vulnérables. Le présent peut leur accorder des moments de sursis, de douces illusions d’une utopie : passé et futur seront toujours là pour les rattraper, quoi qu’il arrive, quoi qu’ils y fassent, quoi qu’ils décident. Et s’il existait bel et bien, finalement, ce foutu destin ?
Silence. La tête d’Idriss se balance de haut en bas, les lèvres pincées. Il apprécie qu’Agatha se confie toujours à lui, c’est important à ses yeux. Au moins, ils ont encore ça. Ces bouts de complicité que rien ne pourra leur arracher. Et Driss, il sent, que c’est le moment de lâcher son cœur. « Tu as l’air confiante. C’est bien. » Il lui adresse un sourire triste, brisé. Le bras broyé, le poumon rafistolé, une condition physique à jamais ankylosée ; qu’est-ce qu’on lui prendra encore ? Sa sœur ? Déjà à moitié fait. Son épouse ? Elle ne l’est pas réellement. Ses amis ? Tant sont déjà tombés. Alors pourquoi ? Pourquoi tout ça ? « Je… Je crois que j’ai peur. » Qu’il avoue sans vraiment le vouloir, écho de ses pensées les plus profondes. Il lui semble ne jamais avoir dit quelque chose d’aussi vrai. « Je suis robuste, ces vipères ne m’auront pas facilement, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et si… » Et si je n’arrivais pas à protéger les gens que j’aime ? Dans un élan de pessimisme, il lui semble qu’au final, il ne restera plus rien d’autre que le mal. Il pense à Marlene. A leur mariage. L’aime-t-il vraiment ? Il ne sait même pas où elle est à l’heure actuelle. Est-il réellement en mesure de la protéger ? Son regard se perd sur Agatha. Elle est une de ses meilleures amies, et il ne lui a même pas dit la vérité. Peut-être qu’elle mérite de savoir. Avant qu’il change d’avis. Avant qu’il ne soit trop tard. « Agatha, j’ai quelque chose à te dire. » Il regarde autour de lui ; les membres de l’Ordre ont vidé la salle. « L’enfant que Marlene attend n’est pas le mien. Comme tu le sais, nous sommes très amis depuis de nombreuses années. Lorsqu’elle… Lorsque Sirius l’a abandonnée, elle s’est confiée à moi au sujet de sa grossesse. Je ne pouvais tout simplement pas l’abandonner à cette société cruelle. Alors je l’ai épousée. » Relation de cause à effet. La logique que personne n’aurait eu, mais la logique que lui a suivi. « Je… Je te fais confiance. J’avais besoin de le dire. » De ne plus être seul dans ce mélange de sentiments qui l’envahit, et dont il fait abstraction depuis bien trop longtemps. De l’amour ou de l’espoir, il n’e sait rien, mais une chose est sûre : peu importe ce qui lie Marlene et lui, s’il y a bien une chose qu’il compte tenir, c’est la promesse qu’il lui a faite ce jour-là, entourés de leurs proches. Jusqu’à ce que la mort nous sépare.