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funeral pyre — poppy.


Ophélia Rosier
membre · as cute as aragog.
Ophélia Rosier

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emploi : obscure apothicaire, receleuse de potions et poisons rares et interdits à nox atra, allée des embrumes. commerce malfamé au coin d'une ruelle où criminels et mangemorts s'enchaînent.
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MessageSujet: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyJeu 13 Aoû - 5:50

AUTOMNE 1980, ENGLAND

funeral pyre

@poppy bullwark & @Ophélia Rosier


Bien loin des regards désapprobateurs, des sinueux corridors qui ne mènent qu'au silence, plus personne ici pour leur dicter une conduite si pristine, si parfaite. Ici elles sont enfants, gamines, ici elles brisent toutes les règles qu’on leur a jamais apprises en espérant que personne ne s’en rende compte. Au beau milieu des ruines d’un manoir sorcier, calfeutré dans les mornes sapins d'une maigre forêt, il n’y avait plus qu’elles, elles deux, comme il semblait en avoir toujours été.

« Je croyais qu'on était venues ici pour se battre », lâche Ophélia en croisant les bras, la moue moqueuse. L’arrogance jusqu'au fond des iris, et tant d’autres vices qu’elle ne laissait que Poppy entrevoir. C'était si facile avec elle, si pardonnable, sans convenance ni mensonge. « Ce doit être le pire sortilège jamais lancé par une Lestrange. » Elle provoque, les doigts fermement enroulés autour de sa baguette. Un jeu malsain, dangereux sûrement, auquel elles s’adonnaient depuis déjà si longtemps : à qui se montrerait la plus sournoise, à qui mériterait le plus d’estime. S’amusant là, dans les débris, à lancer les sorts les plus sombres et pervers qu’elles connaissaient, la magie lui semblait si malléable et si infinie. Rien d’autre qu’un passe-temps sans conséquence, jamais la moindre. Mais la prudence habituelle s’en était allée en même temps que la compétition était née, cet orgueilleux besoin de remporter tous ces prix invisibles et qu’elle savait incontrôlable. Impossible d’abandonner là, impossible de faire marche arrière, Poppy l’en aurait taquinée jusqu'à la fin — mais il y avait aussi qu’elle n’en avait pas vraiment envie, sourire électrique figé sur ses lèvres.

Dix-huit ans à peine et elles voulaient déjà refaire le monde à leur image, s’infiltrer dans les fissures et y bâtir leur royaume d'ombre et de vice. Elles y étaient bien vouées, leurs noms de famille comme ancrés dans la chair. Loin des bancs de l’école, livrées à elles-mêmes face à l’avenir, rite de passage pourtant insignifiant qui laissait souvent l’impression à Ophélia que rien ne serait plus pareil. Alors même qu'elles s’étaient fait la malle quand personne ne regardait, elles avaient l’air de s'accrocher à cette fausse innocence tout en rêvant de plus. Plus grandes, plus puissantes, plus dangereuses.

Elles en avaient l’air presque insouciantes, à provoquer un énième duel alors que la nuit commençait à tomber, le ciel gris et sombre, soleil comme disparu pour convenir à leur danse. Des rires étouffés tandis qu’Ophélia esquive un sort sorti de nulle part, Poppy si rayonnante à l'idée d’en sortir vainqueur. La joue brûlante d’avoir senti l’éclair la frôler, le cœur battant, parce qu’elles ne sont pas ici pour faire semblant, pas ici pour perdre. Il n’y aura personne à qui s’en vanter, mais elles s’obstinent quand même, l’adrénaline si délicieuse qu’elles en oublient même qu’elles doivent rentrer. Ça n’était plus tant des incantations, plus tant de démonstrations scolaires — et toujours un peu plus de cette part d’ombre qu’elles ne maîtrisaient encore que trop mal, lançant à tout va les sorts les plus tordus et déconseillés qu'elles étaient capables d’imaginer. Les briques derrière elle éclatent en morceaux et un nuage de poussière s'élève en silence. La surprise. Ironiquement, il fallait s'y attendre. « C’est petit, Poppy », qu’on nargue à la tentative ; pour elles gagner à la déloyale c'était gagner quand même.

La baguette brandie bien droite, les yeux fixés sur celle de Poppy, piétinant nerveusement en attendant de voir qui lancerait la première offense. L'impatience dans la peau, Ophélia tente sa chance, décharge électrique du poignet jusqu’à la baguette en priant pour que son sort fasse effet. Pas de formule, pas de précaution, et une étincelle bleue jaillit de sa baguette dans la direction de Poppy, les murs derrière elle à moitié détruits des dégâts précédents.



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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyVen 14 Aoû - 8:07


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Vous ne devriez plus être là, depuis quelques heures déjà même si on se fiait à la lune qui brillait hautement dans le ciel, entouré de nuages gris, rendant le moment encore plus mystérieux, dangereux. Avec Ophélia, il n’y a pas de non-dits, pas de demi-mesures. Il n’y a que le besoin d’aller encore plus loin, de repousser les limites, de se montrer la plus vicieuse, la plus sournoise, la plus puissante. Le manoir abandonné est un de vos endroits de prédilections, un point de rencontre lorsque le besoin de s’échapper se fait ressentir, lorsque l’ambiance dans vos manoirs respectifs se fait trop lourde, trop toxique. De ton côté du moins, il était désormais impossible de ne pas ressentir le poids des attentes du paternel s’alourdir jour après jour. Ton temps à Poudlard désormais derrière toi, il semblait impératif que tu te concentres sur tes responsabilités en tant que Lestrange, un nom qui venait avec lot de concessions et de demandes, toujours un peu plus lourdes à porter sur tes épaules soudainement trop frêles. Ici, avec Ophélia, tu n’avais pas besoin d’être Poppy Lestrange. Tu n’avais pas besoin de penser à ce mariage qui se dessinait sous tes yeux, le nom d’Astor se faisant de plus en plus récurrent dans la bouche de ta mère, les rencontres entre vos deux familles plus fréquentes. Tu sais pour l’avoir vu arriver à tes sœurs que les prochaines étapes sont la bague au doigt et un héritier et tu ne te sens pas prête ni pour un, encore moins pour l’autre. Mais baguette à la main, ton regard perdu dans celui de ta meilleure amie, tu peux oublier tout ce qui est attendu de toi. Tu te concentres sur les sortilèges qui jaillissent de ta baguette en direction de la blonde. Ton visage se referme légèrement alors qu’elle fait mention de ton nom, coup de baguette dans sa direction qu’elle esquive comme elle sait si bien le faire, ton sort rebondissant contre le mur derrière elle. Éclats de briques alors qu’une partie d’un des murs de ce manoir abandonné s’écroule sous ton sort, un sourire de fierté sur tes lèvres alors que tu en redemandes, encore un peu. Self destruction.

« Tu penses que tu peux faire mieux peut-être? » que tu lances à la jeune Rosier, défiance dans les yeux alors qu’un sourire charmeur ne quitte pas tes lèvres. Le jeu est exaltant, enivrant. Tu te perds dans cette danse qui vous transporte toutes les deux. Il n’y qu’elle et toi et le besoin viscéral de se prouver continuellement que vous valez mieux. Personne pour juger, vous êtes les seules spectatrices de votre démence. La baguette d’Ophélia qui s’agite en ta direction, c’est à ton tour d’esquiver le sortilège de justesse, le fracas se faisant entendre de suite alors qu’il termine sa course contre le mur à moitié ouvert derrière toi. Ton rire résonne dans ce manoir trop grand pour vos si petites personnes. Tu te retournes rapidement pour constater l’étendue des dégâts avant de retrouver les yeux foncés de la blonde qui te fait face. « C’est tout? C’est que tu me déçois Oph. » Se pousser constamment l’une contre l’autre, c’est ce que vous faites de mieux. Tu plisses les yeux légèrement, semi-persuadée qu’une réplique de ton amie va bien vite arriver, mais tu décides à la dernière seconde de jeter un autre sort, un jet rouge vif s’échappant de ta baguette. La magie que vous utilisez est forte, bien plus puissante que vous ne l’êtes réellement alors que des flammes se mettent à danser non loin de la jeune Rosier. Si la plupart des gens commenceraient à angoisser devant la tournure de vos sorts, tu jubiles devant ce que tu te sais capable de faire. Les flammes disparaissent trop vite sous tes yeux. « Careful not to burn yourself, darling. »
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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptySam 15 Aoû - 10:10

funeral pyre

@poppy bullwark & @Ophélia Rosier


« Bien, je vois », ricane Ophélia en s’écartant des flammes jusqu’à ce qu’elles ne s'étouffent en silence. « C’est des flammes, que tu veux ? Il suffisait de demander. Poliment. » La baguette se brandit dans un rictus amusé, le summum de la délivrance quand elles se laissent aller à leurs défis, leurs jeux, leurs provocations incessantes. Toujours critique et alliée à la fois, l’encouragement sournois que personne d'autre ne leur donnait, l’élan dont elles avaient besoin pour devenir plus. Celles qu’elles voulaient être, brillant parmi les pairs, trop vives pour être ignorées. La réalité en était encore tout autre, mais dans ces moments brefs et irréels, Ophélia s'imaginait déjà la marque apposée sur son bras de fillette, témoignage indéniable de ce qu’elle était capable de faire.

D’infliger.

La souffrance comme fin, une motivation plus qu'obscurs que pourtant les siens ne pointaient pas du doigt. C'était normal, pour elles : comme si elles étaient nées pour ça. Faire mal, détruire, piétiner sous leurs pieds trop comme le poids d'un empire de fumée et d’émeraude.

Elle détourne le regard un instant, tente de réunir l'énergie qu'il lui reste pour réussir son énième sort. Quelque part, les enjeux étaient bien plus grands avec Poppy : l’envie de se prouver quelque chose mutuellement, de s’affirmer, de dire, regarde, je mérite ton respect et je l’aurai toujours. Une preuve qu’elles savaient inutiles mais qu’elles fournissaient quand même, chaque jour, sans cesse. Alors elle puise en elle, visualise les flammes lécher les débris tout autour d’elles, tout emporter avec elles dans un crépitement presque doux. Son bras se crispe et l'éclat en jaillit, plus qu’attendu -- mais qu'importe si Poppy esquive, il fallait simplement faire mieux. Et elle, elle n’avait jamais trop méprisé le feu, puissance si brute et arrogante qu’elle s'était toujours tournée vers celles qu’on ne soupçonne que trop tard. Elle était bien amoureuse des poisons, après tout.

L’éclair s'écrase contre la brique, sans surprise, étincelles jaillissant sur le papier peint qui subsiste, sur les papiers laissés là, la poussière et l’oubli. À qui avait appartenu cet endroit elle ne savait plus, mais il ne ressemblait plus à grand chose, et chaque fois qu’elles en avaient fini avec la chose s’apparentait bien plus à un cimetière de trésors cassés et de souvenirs laissés derrière, symbole d'une autre vie. Sans doute qu'on leur reprocherait de saccager le foyer de quelqu'un d'autre, de saccager tout court, mais que pouvaient ils bien attendre de deux filles comme elles ? C’est tout ce qu'on leur avait appris.

« Non, attends », s’empressa Ophélia alors même que ses flammes s'éteignaient. « Ça n’est pas ça. » Le bras tendu devant elle, le sourire se fige à nouveau. « Ta baguette, Poppy. Il vaudrait mieux que tu sois prête cette fois. » Provocation immature, mais pourtant presque douce, trop soucieuse de ce qui pourrait mal tourner si Poppy venait à baisser la garde. Elles ne jouaient pas avec de la fumée, après tout, et il suffisait d’une seule faute pour que tout vire au cauchemar. Ophélia ferme les yeux un instant, imagine les flammes crachées pour le bout de sa baguette comme de la gueule d’un dragon, dévorant l'espace entre elles comme pour venir toucher Poppy du doigt. Puis les yeux se rouvrent, braqués sur Poppy alors qu’elle tente un sort qu’elle se savait peu capable de maîtriser. C'est de vraie magie, qu’elle entend son père lui murmurer à l’oreille comme pour l’en dissuader. Mais c’est pour ça qu’elle était là, pour la vraie magie, celle que personne n’apprend sur les bancs d’école, celle qui se susurre quand personne n'écoute, qui se jette sans retour possible.

Alors les flammes s’échappent de sa baguette et un nuage de feu éclate bruyamment, si épais, si large qu’elle distingue à peine Poppy à travers. Le sort est puissant, mais il la draine, le bras fragile tremblant de la force qui en jaillit. Elle noue sa deuxième main autour de la baguette, serre jusqu’à ce que ses doigts virent au blanc, incapable de dire ce qui se passe à l'autre bout de la pièce.



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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyVen 21 Aoû - 4:17


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Provocation. Toujours un peu plus, pour se prouver continuellement. Aucune limite que vous ne vous permettez pas de franchir, c’est bien plus amusant quand le danger se fait sentir, quand les risques sont gros, grands, coûteux. Certains diront que vous êtes chanceuses d’être encore en un morceau, de ne pas vous êtes fais prendre, de n’avoir rien détruit – de façon permanente du moins – mais vous clamez haut et fort que ce n’est pas de la chance, plutôt un talent. Un talent pour filer entre les craques, faire porter le blâme à d’autres, se retrouver douces et innocentes même devant les faits accomplis. Ophélia veut jouer avec le feu elle aussi et ça t’arrache un énième sourire. C’est ce que vous faites de mieux après tout, vous suivre dans les folies de l’une, continuellement pousser les limites de l’autre. Jusqu’à vous faire mal, ne serait-ce qu’un peu. Le genre de douleur dont tu te délectes silencieusement, les diverses cicatrices sur ta peau rien d’autre que les marques de tes apprentissages, de ces moments dont tu as le contrôle le plus complet. Personne pour venir te souffler quoi dire, quoi dire. Personne pour t’imposer une présence que tu ne veux pas, personne pour te modeler selon les coutumes et les besoins des apparences. Les cicatrices qui sont tiennes, et tiennes seules, une bien triste réalité que de réaliser à quel point tu ne contrôles pas grand-chose de ton univers. Il y a l’éclair qui jaillit de la baguette de la Rosier et tu parviens à faire dévier le sort à la dernière minute alors que les flammes finissent leur trajectoire sur un mur de briques déjà à moitié détruits à quelques mètres seulement de l’endroit ou tu te trouves. Ses flammes sont plus fortes que les tiennes, mais de peu. Le crépitement est petit mais présent, douce musique à tes oreilles alors que les flammes diminuent avant de disparaître complètement, laissant seulement l’odeur de la fumée comme signe qu’elles furent autrefois.

Elle te met en garde, la jolie blonde et tu l’as défies du regard. « Bring it baby. » que tu chantonnes alors qu’elle se met en position. T’es prête toi aussi, mais ce n’est pas suffisant. Le sort qui jaillit de la baguette de la Rosier n’a rien à voir avec les petites flammes que vous vous jetiez à la tête il y a de à quelques minutes à peine. Non, c’est bien plus grand maintenant. La chaleur se fait sentir alors que les flammes trouvent des points d’appuis partout dans le manoir. Le papier peint qui crépit, de vieux meubles délaissés qui s’enflamment avec une facilité déconcertante. La chaleur se fait sentir alors que tu parviens seulement à empêcher les flammes de te toucher, incapable de les faire disparaître, le contrôle des flammes qui semble vous échapper à toutes les deux. « Ophélia! » que tu cris au travers des flammes qui dansent sous tes yeux, camouflant complètement ton amie. Le feu continue de se propager alors que tes différents sortilèges de défense ne change absolument rien, pire même tu as l’impression que ça ne fait qu’empirer la donne. Tu te concentres du mieux que tu peux et parvient finalement à créer un chemin entre Ophélia et toi. Tu es tellement concentrée à garder le chemin ouvert entre vous deux que tu ne peux te défendre adéquatement contre les flammes qui t’attaquent, venant brûler ta chaire au passage. Tu commences à tousser alors que l’oxygène diminue, l’air pleine de cette fumée qui ne t’excite plus autant. Tu parviens difficilement à parcourir les quelques mètres qui te séparent de la blonde. « Il faut qu’on sorte d’ici. » que tu annonces avec une panique dans la voix, panique qui ne te ressemble pas pourtant. Tu essayes de créer un champ de force contre les flammes qui vous entourent toutes les deux, mais tu ne réussis pas à le garder en place assez longtemps, ta magie n’étant pas aussi forte que tu voulais sans cesse te le faire croire. Tu ne sais plus de quel côté se trouve la sortie et tu n’oses pas prendre le risque de transplaner de peur de finir dans le coeur se ses flammes cruelles et potentiellement mortelles.
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Ophélia Rosier
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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyDim 30 Aoû - 6:46

Ça ne devait pas finir comme ça, qu’elle se dit en regardant les flammes tout avaler. Bientôt il ne reste dans la pièce démolie que la chaleur étouffante et la lumière aveuglante des flammes, et Ophélia se crispe de peur que l’une d’elle ne l’atteigne. Jamais encore elle n’avait fait face à un tel brasier, et il était entièrement de son fait – mais là où elle se serait attendue à se sentir fière de sa destruction, elle réalisait qu’elle n’avait pas prévu les retombées. Ni même comment les empêcher de tout détruire sur leur passage, Poppy et elle avec. « Ophélia ! » qu’on l’appelle après ce qui lui semble une éternité, la voix de Poppy retentissant dans le chaos qu’elles avaient provoqué. Et si pendant un instant Ophélia se perd dans la beauté des flammes, les regarde avec de grands yeux, les sentant brûler ses rétines, c’est lorsqu’un chemin de flammes court jusqu’à la porte que la réalité réapparaît, bien moins attrayante qu’elle l’aurait cru.

« Poppy ! » qu’elle s’écrit alors que le crépitement des flammes l’assourdit. Elle entend vaguement Poppy s’agiter, puis apparaître de nulle part, baguette tendue devant elle. Ses yeux croisent les siens mais elle n’y voit que panique et surprise, comme si jamais, de toutes leurs mésaventures, elles n’avaient songé qu’une d’elles pourraient mal tourner. Pourtant c’était à prévoir, mais Ophélia n’avait jamais été très portée sur la prudence quand Poppy était dans les parages. Une notion soudainement disparue, au profit d’un amusement vicieux que seul le danger pouvait satisfaire, elles comme deux gamines qui pas une fois ne prenaient le temps de réfléchir aux conséquences. Maintenant les flammes semblaient tout autour d’elles, gagnant du terrain centimètre après centimètre, le papier peint qui fond, les murs qui grincent comme s’ils s’apprêtaient à tout lâcher. « Il faut qu’on sorte d’ici. » Mais Ophélia n’écoute plus, plus vraiment – il n’y a plus qu’elle et les flammes, comme dans une arène sans sortie. Sa main vient attraper la main de Poppy, et elle la tire vers elle sans réaliser qu’elles ne font que céder du terrain aux flammes.

Dans un geste désespéré, Ophélia se tourne vers ce qu’elle sait être la sortie, baguette en main. « Aguamenti ! » Le sort est faible, et elle tellement peu concentrée, trop peu pour réussir à étouffer les flammes comme elles en auraient besoin. Et elles, trop occupées à apprendre comment insuffler le chaos, qui n’avaient jamais appris comment l’éteindre ; piégées par leur propre stupidité. Mais le jet d’eau, si peu puissant, suffit pour leur donner une chance, et Ophélia attrape Poppy à sa suite pendant que le chemin est encore dénué de flammes, le parquet couvert d’une petite flaque.

« Viens, ça ne tiendra pas longtemps ! » qu’elle crie à Poppy, se précipitant vers la porte qu’elles avaient laissée entrouverte. L’escalier est à quelques mètres, et elles entendent déjà les murs menacer de s’effondrer dans un grincement presque glauque ; mais Ophélia s’arrête à la marche la plus haute quand des voix s’écrient quelque part dans la maison.
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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyDim 6 Sep - 11:35


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T’as jamais eu peur de rien, Poppy. Du moins, c’est ce que tu proclames haut et fort quand on te le demande alors que ton visage de poupée parfaite s’habille d’un rictus malsain. C’est que les apparences ont toujours été grossièrement trompeuses avec toi, et Ophélia, elle est la première à le savoir. Mais ce soir, alors que les flammes causent des ravages dans ce manoir abandonnée, il y a une peur nouvelle qui grandit dans le fond de ton ventre alors qu’elles dansent vigoureusement, les flammes. Tu brandis ta baguette mais tu ne connais aucun sortilège pour calmer le jeu, tu n’es bonne que pour attaquer, très peu pour te défendre. Une faiblesse que tu aurais nier si tu ne t’étais pas si maladroitement retrouvé dans cette situation oh combien dangereuse. « Poppy! » Tu tournes la tête, tente de savoir de quelle direction vient la voix alors que tu te protèges contre les flammes avec bien peu d’aisance, laissant la chaleur mordre la peau nue de tes bras et de tes jambes. Tu échappes un soupir de soulagement lorsque tes yeux croisent finalement ceux d’Ophélia. Vous êtes encore coincées, mais au moins, vous allez bien, toutes les deux. Ophélia est sans aucun doute la personne qui t’est la plus chère sur cette terre, tu ne te serais jamais pardonnée si quoique ce soit devait lui arriver. Il y a de la panique dans ta voix alors que tu peines de plus en plus à respirer au travers des crépitements qui se font de plus en plus sourds. Elle tente un sort, la Rosier, et si l’espoir naît, il disparaît rapidement alors que le jet d’eau qui sort de la baguette de ton amie est bien mince devant les flammes qui semblent prendre de l’envergure seconde après seconde. Le karma prêt à vous brûler.

Vous approchez finalement de la sortie, les marches qui semblent instables sous vos pas alors que des cris se font entendre. Tu te retournes automatiquement vers Ophélia, qui semble aussi surprise que toi par les nouveaux sons se faisant entendre au travers de l’incendie. « C’était quoi, ça? » Vous n’avez que quelques secondes pour prendre une décision. Si tu comprends qu’il y a d’autres gens dans le manoir, tu sais aussi que votre meilleure chance pour vous en sortir vivante, c’est d’agir tout de suite. De sortir sans vous retourner. De ne pas prendre aucune chance. Be selfish and save your asses. C’est ce que vous êtes après tout, des jeunes filles égoïstes, toujours prêtes à tout pour mettre vos besoins en avant de ceux de quiconque. Mais alors que les cris se font entendre de nouveau, tu hésites. « Qu’est-ce qu’on fait? » que tu demandes à ton alliée, soudainement prise d’une conscience nouvelle. « On peut pas... » On peut pas quoi, Poppy? On peut pas les laisser là, mais on peut pas les sauver non plus. Prisonnières des flammes, prisonnières de vos folies, du chaos que vous avez causé ce soir. « Cours Ophé! » que tu décides finalement, pressant ton amie à sortir du manoir alors que tu lances à ton tour de faibles jets d’eau pour vous permettre de sortir avec le moins de dégât possible.
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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyDim 6 Sep - 15:43

« Tu as entendu toi aussi ? » qu’Ophélia lâche dans un souffle après que Poppy le lui ait dit. Après tout cet endroit ressemble plus à l’enfer qu’à un terrain de jeu, désormais, et elle aurait très bien pu disparaître sans s’en rendre compte, glisser jusqu’aux abysses des enfers, et qui sait ce qui peut bien hurler dans la pénombre. Mais Poppy est là et elle est bien réelle, et sa main dans la sienne est chaude, douce, en vie -- difficile de se peindre des enfers quand c’est encore cette morne réalité qui se pavane autour d’elles, les narguant encore une fois, et Ophélia n’a pas d’autre choix que de faire face à la possibilité qu’elles n’aient pas été seules ici. Peut-être ne l’ont-elles jamais été.

Son souffle court, elle regarde autour d’elle sans comprendre. Personne sain d’esprit n’aurait l’idée saugrenue de venir ici pour le loisir, pour le plaisir – il n’y a qu’elles deux pour se fabriquer des passe-temps aussi vicieux, aussi inexplicables. Aucun doute, la propriété est abandonnée, depuis des années maintenant, la nature ayant repris ses droits, la poussière aussi. Alors quoi ? Des gamins, des vagabonds ? Mais les flammes leur courent après, avides de chair fraîche, de destruction, et la sortie semble encore trop loin pour que l’affaire soit gagnée d’avance.

« Qu’est-ce qu’on fait ? » Pourtant le manoir se couvre de cris innocents, la panique perçant dans leurs voix. Ils sont plusieurs – deux peut-être. « On peut pas… » Et ils ont peur, oh, si peur. Ophélia reste figée en haut de l’escalier, son sang battant à ses oreilles et contre la main de Poppy, crispée par l’urgence. « Cours Ophé ! » que le couperet tombe, si lourd et si laid. Taché de cette cruauté qui leur va si bien. Bien dignes des vipères, finalement, alors qu’elles causent le chaos et le laissent engloutir le monde, peu désireuses de se mettre à leur place. Mais Poppy s’élance vers les flammes pour les étouffer d’un coup de baguette, et Ophélia reste dans l’escalier, pétrifiée par la surprise. Peu importe les flammes tant qu’elles ne bouffent ni elle ni son amie – mais jamais elle n’avait prévu ça, jamais elle ne s’était dit que ses sottises pourraient atteindre, pourraient brûler, blesser, tuer. Elle tente de se souvenir qui a causé les premières flammes – sûrement elle – mais sa mémoire s’embrume de la fumée qui remplit ses poumons, et elle ne pense plus clair, plus net. Elle en oublierait même pourquoi elle se tient là sans vie alors que Poppy lui hurle de la rejoindre, de sortir d’ici avant qu’il ne soit trop tard.

La vérité, c’est que la décision est faite avant même qu’elle n’apparaisse. Parce qu’Ophélia est lâche, parce qu’Ophélia a toujours appris à sauver sa peau et seulement sa peau – et celles, si rares, si précieuses, qui en valent aussi la peine. Elle aime se dire qu’elle n’aurait jamais laissée Poppy seule dans cet incendie, mais difficile de nier que le reste du monde est voué aux flammes si c’est elle qui tient le marteau de la justice. Parce qu’il n’y a qu’elles deux qui comptent, ici même. Leur survie, même si c’est pour enchaîner les jours les plus mornes, les plus sombres. Même si c’est pour mourir le lendemain.

Elle s’élance vers la blonde sans prévenir, le dilemme enterré, son existence même enfouie mille pieds sous terre, là où personne ne pourra la trouver. C’est un endroit sorcier, alors ils ont forcément la magie à même leurs veines, capables de s’en sortir sans qu’elles ne leur viennent en aide. De toute façon, elle le sait et elle le sent : si elles y vont, c’est elles qui y resteront. L’auto-préservation, la vertu des Serpentards, vice pour certains, culte perfectionné à travers les années. La seule porte de sortie pour deux sorcières mesquines qui ont causé leur propre danger.

Les jets d’eau fusent autour d’elles, elles deux se frayant un chemin fugace à travers les flammes tandis que les cris continuent. Ils hantent déjà, ils collent à la peau comme une cicatrice, et si la chaleur les lèche méchamment quand elles s’écartent un peu trop du minuscule chemin qui les mène jusqu’à la sortie, ce n’est pas ça qui fait le plus mal. Parce qu’il y a de douleur dans ces cris, si étouffés qu’elle se les imaginerait presque, comme une punition bien méritée. Mais c’est trop tard pour les regrets, alors elle cherche à l’aveugle le hall d’entrée, poussant la fumée d’une main pressée comme si elle pourrait mieux y voir. Finalement elle trébuche et s’écrase contre la porte d’entrée, si fébrile que le bois cède sous son poids. Elle se rattrape in extremis et se retourne pour vérifier que Poppy la suit, attrape sa manche à la va-vite, et l’air frais les frappe de plein fouet comme si elles sortaient d’une véritable fournaise.
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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyMer 30 Sep - 6:30


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{funeral pyre}
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Si le temps semble s’être arrêter alors que les flammes ravagent tout autour de vous, ce n’est qu’une question de minutes entre le premier jet de feu et le moment ou tu te retrouves à l’extérieur de la maison abandonnée. Il y a l’image des flammes imprégnées dans ta mémoire. How alive. How terrifying. Le feu qui ne s’arrête devant rien, qui se nourrit de tout ce qui ose se placer sous son passage. C’est que tu l’admires pendant quelques secondes, le feu qui danse. Tu l’envies même. Parce qu’il n’y a rien de plus fort que lui. Rien qui n’ose se mettre dans son chemin. Comment t’aimerais être aussi puissante et téméraire que le feu. Mais tout ça, ce n’est que quelques secondes éphémères avant que la peur, la vraie, ne reprenne le dessus. Parce que le feu, il ne s’abaisse pas devant ta piètre magie. Le feu, il n’a pas peur de toi. Il ne tremble pas devant toi comme tu trembles devant lui. Il peut faire des ravages, le feu et toi, tu ne tolères pas très bien la douleur, malgré ce que tu t’amuses à faire croire à qui veut bien l’entendre. Tu peines à te faire un chemin jusqu’à la sortie, t’es soudainement pétrifiée par les cris qui se font entendre au travers des flammes. Des cris que tu ne reconnais pas, des cris qui te glacent le sang, des cris qui résonnent dans la maison en entier. Ce n’est pas Ophélia, bien que ça te rassure de la voir devant toi saine et sauve. Du moins, pour le moment.

Elle ne répond pas, Ophélia, quand tu lui demandes quoi faire et son silence est éloquent alors que les cris continuent. Plus d’une personne prise au piège, piège que vous avez créé sans savoir que vous déteniez des prisonniers. Il y a un doute qui flotte dans ton esprit pendant quelques secondes. Tu n’as jamais été le genre à  tendre la main pour aider qui que ce soit, une éternelle égoïste et narcissique dans l’âme qui aime à prioriser ses propres intérêts au dessus de ceux des autres. Il n’y avait que la jeune Rosier pour qui tu aurais pu changer tes règles. Que pour elle que tu aurais pu prendre des risques, te mettre derrière pour lui sauver la peau. Et c’est ce que tu étais prête à faire ici, maintenant, si la situation l’obligeait. Tu avais besoin qu’elle sorte – que vous sortiez – de cet enfer sur terre. Tu tousses alors que la fumée emplit tes poumons, tu cherches la sortie alors que les murs crépitent, menaçant de s’écrouler sous les flammes d’une seconde à l’autre. Vos pas se pressent, elle devant, toi derrière et il y a une panique nouvelle qui grandit en toi alors que la blonde trébuche et s’étale devant toi sur le plancher désormais brûlant. « Ophélia! » que tu cris à nouveau alors qu’elle se relève, ta main qui s’accroche à la sienne alors que vous passez enfin le cadre de la porte, le monde extérieur finalement à votre portée. Ton coeur s’emballe dans ta poitrine alors que tu parviens finalement à prendre une respiration d’air frais, tes poumons en arrachant toujours alors que tu tousses de plus belle. Tu ne sais pas combien de temps tu mets avant de te replacer les idées, reprendre le contrôle de ton corps, la peau à nue de ton visage et de tes bras douloureuse sous l’air frais. Tu n’oses pas regarder, mais t’es persuadée d’avoir quelques brûlures. Tu te retournes vers ta meilleure amie, et lâche un soupir de soulagement alors qu’elle semble correcte. « Est-ce que ça va? Est-ce que t’es blessée? » Tu l’as regarde de la tête aux pieds, et puis tu tournes la tête vers la porte d’entrée, la maison qui continue de brûler sous vos regards impuissants. « On devrait s’éloigner. » que tu dis finalement, attrapant la main de la blonde et l’emmenant à quelques mètres de la maison. Tu sais que c’est dans ta tête, mais tu as l’impression d’entendre encore ces cris de détresse , ces cris qui témoignaient de la présence de d’autres personnes. Tu fermes les yeux quelques secondes, échappe un long soupir. « Les cris, je... » Tu quoi? Tu t’efforces à rester droite, à te convaincre que vous avez pris la bonne décision. Décision de vipère, qui file plutôt que de faire face aux conséquences de ses gestes. « On pouvait rien faire. On savait pas. » Tu le dis, tu le répètes, tu vas finir par le croire. Il n’y a pas d’autres options possible.
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Ophélia Rosier
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Ophélia Rosier

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MessageSujet: Re: funeral pyre — poppy. funeral pyre — poppy. EmptyMer 11 Nov - 5:58

Il y a un moment de latence – un moment où Ophelia n’est plus vraiment là. Comme restée entre ces murs, oubliée sur place. Elle observe le manoir décrépi sombrer sous les flammes, un pincement au cœur de voir cet endroit si familier céder devant ses yeux. Mais elle n’entend plus rien – ni les flammes, ni Poppy qui s’exclame tout près d’elle, l’inquiétude dans le regard. Et autre chose, comme une once de remord, une once de honte.

Elle fronce les sourcils en l’observant curieusement, comme une étrangère à ce nouveau monde, confuse du moindre détail. Un bourdonnement fait écho au creux de son oreille, couvrant aisément la voix de Poppy qu’elle devine presque de mémoire. Puis Poppy lui prend la main et l’éloigne des ruines qui tentent de toutes leurs forces de résister, de subsister encore un peu plus, aussi égoïstes qu’elles deux. D’un coup le son revient comme une pluie torrentielle tombant sur elle, et elle se couvre les oreilles, étourdie par la fumée et l’adrénaline qui court encore dans ses veines. Elle pensait avoir tout vu, tout entendu, avoir vu assez de noirceur pour ne plus suffoquer sous la peur ; mais un instant, entre ces murs, elle avait cru y rester. Et s’il n’y avait pas grand-chose à retrouver à l’extérieur, les gens comme elle s’accrochent quoi qu’il arrive, pour un peu de misère, un peu de fausseté, un peu de rien. A sacrifier les autres pour cette vie dénuée de sens dont ils se satisfont sans un regard pour ceux qui ont brûlé au passage. Gâchis.

Poppy s’exclame à nouveau, perce le bouclier du déni si gluant dont elles aiment toutes deux se couvrir ; des cris, des malheureux. Des oubliés. Laissés là, parce qu’eux vaut mieux qu’elles. Parce que la noblesse d’âme, ça n’a jamais été leur première qualité, et qu’elles n’ont jamais trouvé aucune dignité en cette vertu qui n’est qu’abandon. Pourtant en elle résonne déjà le poids de la culpabilité, la tête qui en tournerait presque d’à quel point c’est éreintant de se montrer vile.

« Non », qu’elle répond à Poppy, mais elle ne sait pas dans quel sens. Si elle s’y oppose, si elle abonde, dur de le dire, elle-même ne saurait trop au moment où elle plonge dans les yeux bouleversés de Poppy. Bouche-bée de ce dont elles étaient capables, de ce qu’elles avaient la cruauté d’ignorer pour leur propre survie. Et quelle survie. Mais c’était pire que ça encore : ces flammes créées de leurs propres mains comme un maître et son serviteur, elles qui avaient lancé les premières étincelles d’un chaos qu’on ne peut plus éteindre. Elles qui avaient causé ce qui avait suivi, alors même que les fondations lâchent et qu’une partie du manoir s’effondre devant elles. Elle n’ose trop penser à ce qu’on y retrouverait une fois les flammes fatiguées, s’il y aurait un quelconque souvenir des personnes qui avaient été un jour prises au piège entre ces murs. Lâchement laissées à leur sort.

« On… » commence Ophelia, mais elle s’égare et fronce à nouveau les sourcils, confuse et absente. La conscience qui s’efface pour protéger de ce que le cœur sait, camoufler les traces de qui dérange l’âme. Ce qui laisse éveillé la nuit comme une punition solitaire et affolante. « Qu’est-ce qu’on va faire ? » elle trouve soudain les mots, le cœur inquiet à l’idée de ce qui pourrait leur arriver. Les flammes n’étaient peut-être pas le pire après tout.

Ophelia porte une main distraite au bras de Poppy pour en agripper la chair et examiner la brûlure, sans trop la voir vraiment. Cette blessure même suffirait à prouver leur culpabilité. Et en elles germent déjà une culpabilité innommable que pourtant elles refusent d’assumer, chérissant trop ces valeurs qui leur avaient sauvé la vie. « Est-ce que… » Est-ce qu’on appelle à l’aide ? Il est trop tard, elle le sait au silence terrifiant qui règne au-delà du crépitement des flammes. Si la chaleur du feu ne suffisait pas, c’était la fumée qui avait dû s’infiltrer dans leurs poumons pour les étouffer sans une once de pitié – et là ils restaient, carbonisés un peu plus à chaque seconde qu’elles passaient à attendre. Attendre cette fuite qui finirait bien par arriver : elle avait déjà commencé. « On le dit ? » qu’elle demande – parce que l’heure n’est plus au sauvetage. Elles ont déjà eu leur chance pour ça.

L’heure est au mensonge, aux traces soigneusement effacées pour que deux égoïstes demeurent deux égoïstes encore longtemps. Le dire il faudra bien, si elles veulent la protection de ceux qui en sont capables. Leurs pères, sans doute, plus soucieux d’épargner la réputation de leurs familles que de sauver leurs filles du déshonneur. Mais tant qu’elles évitent les conséquences de leurs actes, ça lui va bien, à Ophelia. Même si dans un coin de sa tête elle persiste à se demander qui avait bien pu se trouver là, les tripes terrifiées par ces cris qu’elle avait presque su reconnaître.
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