we have to stick together
avec @niven mckinnon

Le poids était lourd à porter sur ses épaules, et semblait le devenir un peu plus chaque jour. Cette existence qui avait pris un peu plus de sens ces derniers mois avait à nouveau plongé dans un magma informe et incompréhensible. Roxane ne trouvait plus de sens à rien, ni à sa vie, ni à celle des autres. Elle avançait au radar, de façon mécanique. Les jours se ressemblaient tous depuis la mort de Thalia, ils s’enchaînaient à l’infini et il n’y avait pas de voie de sortie. Pas de lumière au bout du tunnel, pas d’espoir quelconque de voir les choses s’arranger. Roxane ne cherchait pas à voir quoi que ce soit s’améliorer. Elle avançait simplement, parce qu’elle ne savait pas quoi faire d’autre. Même ses révisions pour l’examen d’infirmière avaient été mises entre parenthèses, le goût n’y était plus.

La journée avait encore été difficile, et pourtant Roxane aurait bien été en peine de décrire ce qui s’y était passé quand elle rentra finalement chez elle. Sa tête était dans le brouillard, tout était informe. Elle voulait juste se coucher, caresser son chat, boire une tasse de thé, peut-être lire un bout de roman. Et attendre le lendemain que ça recommence. Elle enfonça la clé dans la porte et eut un mouvement de surprise en constatant qu’elle tournait dans le vide – c’était déjà ouvert. En d’autres circonstances, elle se serait tenue sur ses gardes avant d’entrer, mais pas cette fois. Elle poussa la porte, ne ressentant rien d’autre qu’une vague curiosité, même pas d’inquiétude. Personne ne s’en prendrait à elle – et même si c’était le cas, quelle importance ? Mais dans le salon, aucune menace. Juste Niven, assit confortablement sur son canapé. « hey, » Sa vue sembla donner un grand coup de vent sur le brouillard, et regonfla les poumons de Roxane d’une bouffée d’air salutaire. Elle se redressa imperceptiblement, animée d’un regain de vie. « it was open. » Combien de fois l’avait-il accueillie ainsi, et combien de fois s’était-elle énervée qu’il soit entré chez elle sans sa permission ! Mais cette fois, le sourire gagna ses lèvres et elle s’en sentit soulagée. « No it wasn’t. » Répondit-elle comme toujours, avant de rompre la distance et d’aller s’asseoir à côté de lui, de jeter ses bras autour de son cou et de le serrer contre elle. « Niv … » Murmura-t-elle d’une voix étouffée par l’émotion. Elle était si heureuse de le voir. Si heureuse qu’il ait gardé cette habitude de sale gosse de venir la voir à l’improviste et de se conduire comme s’il était chez lui sans se soucier de son intimité. Alors elle le garda contre elle bien plus longtemps que nécessaire avant de le relâcher enfin, à contrecœur. « What are you doing here ? »