the wand chooses the wizard

détermination (70%)	loyauté (90%)
maîtrise de la magie (75%)	altruisme (80%)
courage (65%)	dynamisme (88%)
espièglerie (25%)	prudence (65%)
sagesse (60%)	extraverti(e) (15%)

I solemnly swear I am up to no good.

001. La famille, c’est tout pour Roxane. Son cœur, le sang qui coule dans ses veines, son âme. Dans cette grande famille si bruyante, elle se sentait bien, à sa place. Malgré ses différences avec ses frères et sœur, malgré les disputes et les divergences d’opinion, elle les a toujours aimés profondément. Marlene l’aînée avec son caractère de feu, toujours prête à la pousser hors de sa zone de confort, toujours à monter au front pour la moindre broutille, pour le plus grand plaisir de Roxane. Niven le petit dernier, que Roxane considérait toujours comme son bébé, malgré sa force de caractère et sa propension à braver tous les interdits. Et Abraham, celui dont elle était la plus proche, qui la comprenait le mieux, celui qui lui ouvrait les bras et qui la consolait, qui lui donnait cette force dont elle ne se sentait pas aussi pourvue que les autres membres du clan McKinnon. Mais Abraham est mort il y a trois ans, rayé de sa vie, et elle s’est sentie amputée d’un morceau d’elle-même. La famille a perdu son unité, elle a perdu tout son sens. Et Roxane n’a pas été capable de le supporter. Ils lui manquent, tous. Mais elle n’a pas la force de revenir vers eux.

002. Elle l’a su avant même que le Choixpeau ne se pose sur sa tête, Roxane. Elle ne suivrait pas le chemin de son frère et sa sœur à Poudlard chez Gryffondor. Et en effet, c’est à Serdaigle qu’elle a été accueillie, là où elle désirait aller. Parce que quand ils étaient enfants, au lieu d’escalader le mur de la grange derrière le pré à Podrick’s, Roxane préférait se lover dans le foin avec un livre, tout en lançant des mises en gardes à Marlene et à Abraham. Et quand elle jouait aux échecs, c’était pour gagner la partie avec la meilleure stratégie, pas juste pour voir les pièces se taper dessus. Serdaigle est devenu sa maison pendant sept ans, et elle s’y est épanouie. Excellente élève, elle n’avait de cesse de se mettre en compétition avec les autres, désireuse d’être constamment la meilleure. Ses matières fortes étaient les sortilèges et les potions, ainsi que l’Etude des Moldus, mais il n’y eu aucune matière où elle n’ait pas au moins un E à ses examens – sauf peut-être le vol sur balai en première année, mais elle ne considérait pas cela comme un vrai cours. Elle est devenue préfète lors de sa cinquième année, et prenait son rôle très au sérieux.

003. Si de prime abord elle paraît très différente de ses frères et sœurs, moins bruyante et aventureuse qu’ils peuvent l’être tous, elle est pourtant une McKinnon au plus profond de ses tripes. Elle a juste trouvé d’autres passions que les leurs, d’autres combats à mener. Elle prend ses décisions avec plus de recul, elle se fie à sa raison plutôt qu’à ses impulsions. Elle n’a pas leur bravoure qui frôle l’inconscience, mais elle toute aussi acharnée et têtue quand il s’agit de protéger un patient ou de trouver une solution à un problème coriace. Elle n’a pas sa langue dans sa poche, la demoiselle, et elle se fiche de heurter les sentiments d’autrui quand elle est convaincue d’avoir raison ou d’être dans ses droits.

004. Elle a toujours eu l’âme romanesque et des idéaux pleins la tête. Sans doute trop nourrie de romans où les bons gagnaient à la fin, la vraie vie l’a amèrement déçue de ce côté-là. Les mensonges, les perfidies, les luttes de pouvoir, elle ne comprend pas. Elle croit au mérite, à la vérité, à la beauté intérieure. Elle n’est pas tellement naïve, elle veut juste croire qu’il existe quelque chose de mieux que ce qui se passe actuellement. Elle est devenue plus cynique depuis la mort de son frère. Si elle se réfugie derrière ses airs butés et ses répliques cassantes, c’est surtout parce qu’elle ne veut plus s’autoriser à croire en quoi que ce soit. Elle vit au jour le jour, les grands rêves l’ont abandonnée.

005. Elle s’est dédiée à la Médicomagie dès sa sortie de Poudlard, et c’était pour elle une évidence, autant qu’Abraham qui s’était consacré aux Aurors. Au fond, tout ce qu’elle voulait c’était pouvoir le sauver s’il avait un jour besoin d’elle. L’ascension implacable de Voldemort la terrorisait, et les meurtres qui se multipliaient la rendaient malade. La seule façon d’aider, à son niveau, c’était par la médecine. Elle s’est jetée dans ses études comme elle s’était jetée dans sa scolarité, avec une intensité qui frôlait quelquefois l’inconscience. C’est Niven qui se chargeait le plus souvent de lui sortir le nez des livres pour lui faire prendre un peu d’air frais, souvent sous la contrainte. Elle s’est coupée de beaucoup de choses pendant cette période, mais elle ne l’a pas regretté. Elle a obtenu son diplôme avec les félicitations du jury, et a pu entrer directement au Service de Pathologie des Sortilèges, à Ste Mangouste.

006. Elle a vu des horreurs, comme beaucoup. Dans son travail d’abord, les œuvres des mages noirs emplissant son service sans discontinuer. L’accumulation était difficile à supporter, mais elle pensait être en sécurité et faire ce qui était juste, et c’était ce qui lui donnait la force d’avancer. Mais quand elle a été attaquée juste à la sortie de l’hôpital par un Mangemort, alors qu’elle accompagnait un patient à l’extérieur, elle a pris la réalité en pleine face, bien plus durement que tout ce qu’elle pensait avoir déjà vécu. Son patient a été tué, et elle n’a été qu’un dommage collatéral, une vie insignifiante de plus qui aurait pu être soufflée par cet homme masqué si un Auror providentiel ne l’avait pas aidée. Elle s’est réfugiée chez Abraham ce soir-là, choquée et ébranlée. Pleine de colère également, envers la folie des sorciers et sa propre impuissance.

007. Le sentiment de ne plus se sentir à sa place chez les sorciers couvait déjà en elle depuis des années, mais la mort d’Abraham a été son déclencheur. Elle avait l’impression d’être écrasée dans un étau, prise entre son chagrin et la peur de ce qui pourrait arriver ensuite. Alors elle a craqué, Roxane, et elle a tout plaqué. Elle a quitté son appartement, ses amis, son emploi et sa famille. Elle a échangé toutes ses maigres économies pour de la monnaie moldue, et elle s’est enfuie. Elle s’est trouvé un job d’aide-soignante dans un hôpital moldu, elle a pris un appartement miteux en banlieue, elle a planqué sa baguette magique sous une latte du plancher, et elle n’a plus répondu à personne. Ca lui a fait du bien de s’éloigner de tout ça, elle s’est sentie libérée d’un poids. Elle a toujours aimé le monde des moldus, depuis très jeune. Le chagrin n’a pourtant pas disparu, ni l’angoisse pour ses proches. Mais elle s’est blindée, elle refuse d’y penser.

008. Elle ne veut plus entendre parler des sorciers. Elle aurait voulu casser sa baguette, mais elle n’en a pas eu le courage et il lui arrive de le regretter si fort qu’elle se lève la nuit pour l’empoigner jusqu’à entendre le bois protester. Mais elle arrête toujours à temps, stoppée par un sentiment plus fort qu’elle. Elle n’a plus fait de magie depuis bientôt trois ans, elle y tient. Même quand elle est si frustrée de voir des gens souffrir sans pouvoir les aider, même quand elle se casse le dos à soulever des patients trop lourds pour sa mince carcasse. Elle est une moldue, à présent.

009. Elle aime prendre soin des autres et s’occuper de son prochain, c’est comme ça qu’elle se sent le plus utile. Son boulot d’aide-soignante ne la satisfait pas, loin de là. Alors très vite, elle s’est lancée dans des cours du soir pour devenir infirmière, tristement consciente que la carrière de médecin moldu ne sera jamais à sa portée. Elle s’investit aussi dans la Croix-Rouge, où elle est bénévole depuis plus de deux ans maintenant. Elle se donne corps et âme pour s’oublier, négligeant sa vie sociale. Elle ne sait plus comment faire pour s’amuser, pour rire. Même pleurer, elle a oublié.

010. L’appartement sous les toits qu’elle loue est minuscule et dans un désordre perpétuel. Elle s’est toujours occupée avec soin de ses affaires, par le passé, pourtant elle vit dans un vrai capharnaüm. C’est qu’elle reste le moins longtemps possible chez elle, depuis qu’elle vit ici. Elle court tant et si bien, de son travail à ses heures de bénévolat puis aux cours du soir, qu’elle n’a pas le temps de songer à ranger. Qu’importe, elle déteste cet endroit et ne voit pas l’intérêt de le rendre plus confortable.

Plus. Elle fume beaucoup, ça l’aide à se détendre. // Elle jouait du piano, étant jeune, et elle était plutôt douée. Elle se tâte à reprendre des cours, mais elle n’a ni le temps, ni les finances nécessaires. // Quand elle a du temps libre, elle le passe dans les multiples bibliothèques où elle s’est abonnée. Il y a toujours des romans à découvrir, des traités scientifiques à déchiffrer. Et quelquefois, c’est dans les salles d’arcade qu’elle se rend pour passer une heure ou deux. Voilà quelque chose de moldu qui surpasse de loin tout ce que les sorciers ont pu inventer. // Les Patacitrouilles lui manquent terriblement. Elle est très gourmande, et les bonbons moldus sont toujours si décevants. // Elle a adopté un chat errant, un chat tout noir, qu’elle a nommé Batman. Batman, c’est le héros du tout premier Comics qu’elle a lu, alors qu’elle était encore gamine. Un voisin moldu le lui avait prêté, elle avait adoré. Batman lui tient compagnie quand elle est là, et le reste du temps il vit sa vie sur les toits du quartier.

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