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Salma Anstruther membre · as cute as aragog. id card : mina el hammani - morning rose (avatar) alexandra (profil) pando (icons) rps postés : 0 Messages : 252 emploi : (gérante) de l'herboristerie Shafiq et Shafiq. Ton nom se posant fièrement à côté de celui du vieux. habitation : (chemin de traverse) une bicoque étroite au dessus de ton herboristerie, partageant ce palier avec le vieux
| Sujet: sound of silence (ruben) Jeu 5 Nov - 17:18 | |
| ☽☽ SOUND OF SILENCEIHello darkness, my old friend I've come to talk with you again because a vision softly creeping left its seeds while I was sleeping and the vision that was planted in my brain, still remains within the sound of silence. Les jours qui passent, alors que les cassures se forment, alors que le fossé se creuse entre lui, toi et ces mots qui ne sortent pas du coeur, et le silence lourd qui emplit le monde. T'essaies d'oublier, d'oublier la douleur, d'oublier la faiblesse qui a pris possession de toi il y a plusieurs jours lorsque tu étais sur ton lit d'hôpital, lorsque tu lui as tout dit, lorsque tu as ouvert ton myocarde, avouant tout pour Abraham, avouant tes fautes. Tu ne sais pas ce que tu espérais, tu ne sais pas quelle réaction tu aurais aimé avoir de lui, tu aurais juste voulu qu'il te prenne dans les bras, qu'il te dise que tout allait bien se passer, qu'il allait rester avec toi quand même, bravant les courants des rivières agitées, qu'il n'allait pas t'abandonner, mais le silence pesant de sa réponse n'a fait que noircir ton coeur. Tu te retrouves là, la blessure ayant fait des séquelles, ayant du mal à porter les choses lourdes, tournant dans les rayons, comme avant, quand tu te cachais, pour l'observer, lui que tu aimais déjà, qui était déjà tout, que tu fuis à présent. Des jours sans réellement se parler, des jours à essayer de ne pas le voir, t'en allant lorsque tu vois son ombre, pour ne plus en parler, pour oublier que l'espace d'un instant, il a pu entrevoir l'autre face de toi, celle que tu essaies d'oublier, celle pleine de vie que tu pouvais être avant, que tu as enterré en même temps que tu as enterré la moitié de toi, que tu l'as enterré lui, ce meilleur ami qui continue de te hanter, attendant quelque chose, toi, n'ayant pas fait tout ce qu'il voulait, toi qui ne veux pas le faire, par peur de ne plus entrevoir son visage, qui t'accompagne, comme si il était toujours là, comme si il allait te prendre par les épaules comme avant, mettre ses bras autour de toi, toi à la place ou tu devais être, totalement en sécurité, conquérant le monde avec lui, lui, la partie du puzzle qui te manque dorénavant, qui fait de toi une toile incomplète. Son ombre qui couvre le soleil sur ton visage, alors que tu restes dans tes songes, alors que tu n'as pas le temps de te détourner, de ce fiancé qui était tout ton monde il y a encore si peu, qui n'occupe plus autant tes pensées désormais que tu penses à nouveau à ce passé qui te torture. "Tu peux m'aider à ranger les foies de dragon sur l'étagère ?" Tu le regardes à peine, comme si il pouvait voir enfin à travers ton âme, toi exposée au danger, toi qui a enfin retiré ton masque. "On va recevoir des nouvelles cargaisons de moly, il faudra les ranger dans le rayon à côté, je t'aiderai." Tu grimaces à peine en continuant de ranger les rayons. "Je vais peut-être faire une annonce pour avoir un peu d'aide, en cette période, beaucoup de gens sont en demande." Au cas ou Ruben partirait, au cas ou il renoncerait à vos voeux, pour rejoindre Astor, qui lui n'a pas tué son meilleur ami, qui lui n'a pas une étiquette de meurtrier sur le front. |
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Ruben Anstruther Admin · the biggest troll in town. id card : m. bernardeau (av, chosen.one) ( ban, ec) rps postés : 1 Messages : 2852 emploi : ( apothecary ) il vent des remèdes en tout genre, ingrédients pour potionistes également et herbes à infusions. habitation : ( londres ) sur le chemin de traverse, un studio modeste non loin de la boutique.
| Sujet: Re: sound of silence (ruben) Jeu 19 Nov - 16:02 | |
| Il n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours, les confidences de Salma dansant dans sa mémoire, valse à la mesure dominée par les griffes de la faucheuse. Ces aveux, fait dans l'intimité chancelante de cette chambre à Ste Mangouste, les mots impossibles à oublier, poids de plus dans la conscience déjà chargée. Il avait voulu aller voir Marlène, qui l'avait déjà invité à venir faire la connaissance de son enfant, mais il n'avait pas eu le coeur à aller la voir, avec cette information encore si fraîche dans son esprit. Pourtant, elle devait savoir, si elle n'était pas déjà au courant. Tiraillé, entre l'envie de lui parler, et celle de la préserver, elle qui avait déjà tant de choses à penser avec l'arrivée du bambin dans sa vie. Il avait inventé une excuse pour se soustraire à la visite promise, parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas la regarder en face et occulter une information pareille... L'esprit ailleurs, il a du mal à se concentrer sur le rangement des produits qui viennent d'être livrés, l'ambiance qui avait pourtant sembler se réchauffer légèrement lorsqu'ils s'étaient retrouvés, soulagés de voir l'autre en vie, en un seul morceau, s'était de nouveau refroidie. Et pour cause. Sa réaction avait tout gâché. une fois de plus... Cette fois, cependant, ce n'était pas la petite voix, insupportable, de sa conscience qui le narguait, mais celle de sa cousine Marta. Elle lui disait qu'il était un idiot, il l'entendait si nettement, comme si elle se tenait à côté de lui à cet instant précis. Il saisit machinalement le bocal qu'elle lui tend, les foies de dragon, et grimpe sur l'échelle pour les déposer sur l'étagère, uns à uns. Ils se regardent à peine, échaudés l'un comme l'autre, de façon différente. Il a voulu lui parler, mais depuis quelques jours, elle s'applique à l'éviter, ne communiquant que pour l'essentiel, pour la boutique. - Ça ira, je peux m'en occuper seul. Lance-t-il, voyant que la guérison n'est pas complète encore, qu'elle peine à soulever les boîtes d'ingrédients. A tourner et retourner le problème dans tous les sens, sans jamais trouver de 'bonne' façon d'amorcer la conversation, il lui prend la main, en descendant de l'escabeau. Le geste est doux, celui qu'il aurait dû avoir ce jour là, celui qu'il a manqué et qui a creusé, encore un peu plus, l'écart entre eux. - Salma, je dois t'avouer quelque chose aussi... Il a la bouche pâteuse, les nerfs en pelote, ne sachant pas vraiment par où commencer. - J'ai réagi comme un idiot l'autre jour pour deux raisons. D'un geste du poignet, il verrouille la porte de la réserve où ils se trouvent pour que cette conversation n'appartienne qu'à eux. Ce moment où les masques tombent enfin. - La première c'est parce que Marlène est ma meilleure amie... et.. ta révélation.. enfin.. Il s'embourbe déjà, alors que ce n'est que le début. - .. je ne savais plus quelle devait être ma place, sachant ce que tu m'as dis... Il marque une pause, Ruben, pour rassembler ses pensées, parce que le plus difficile reste encore à venir. Parce qu'au fond, il a toujours su que Salma, c'était par loyauté qu'elle avait agi. Et ça, Marlène l'aurait compris aussi, il en était certain. @Salma Shafiq |
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Salma Anstruther membre · as cute as aragog. id card : mina el hammani - morning rose (avatar) alexandra (profil) pando (icons) rps postés : 0 Messages : 252 emploi : (gérante) de l'herboristerie Shafiq et Shafiq. Ton nom se posant fièrement à côté de celui du vieux. habitation : (chemin de traverse) une bicoque étroite au dessus de ton herboristerie, partageant ce palier avec le vieux
| Sujet: Re: sound of silence (ruben) Jeu 17 Déc - 15:04 | |
| ☽☽ SOUND OF SILENCEIHello darkness, my old friend I've come to talk with you again because a vision softly creeping left its seeds while I was sleeping and the vision that was planted in my brain, still remains within the sound of silence. Les vagues qui viennent se fracasser, brisant ton monde, le sien, le leur. La houle qui emporte tout, qui emporte les rires cristallins de cet ami qui n’est plus qu’ombre, qui n’est plus qu’image de folie dans ton cœur, dans ton âme, alors que tout n’est plus qu’irréel, sans aucune limite pour faire la différence avec cette réalité noircie. Ta peau se fait flétrie, rubéfiée par la honte, les crevasses sur ta chair, bombardée par son regard, par cette absence de mots, bonace irrespirable, alors que tu aimerais simplement qu’il se repose dans tes silences, qu’il te prenne la main, pour que vous puissiez avancer sur les tapis de roses immarcescibles, épithalame qui se fait doux dans vos oreilles. Son sourire qui est vrai. Son souffle qui te demande. Ses mains qui t’épousent. Sa voix qui t’appelle. Ses pores assoiffés de toi. Ses lippes qui te veulent. Les tiennes accrochées à jamais. Tu ne veux que lui. Tu aimerais qu’il t’aime. Les secrets qui s’avouent. Les palpitants qui s’apaisent. Les âmes qui se rencontrent. La vérité qui s’épouse. Lui, toi, vous épousant. Tu ne voudrais que ça. Tu le veux tout entier. Lui et ses démons. Toi et ton Lucifer trémulant. Tu restes là, sans jamais oser le regarder, criminelle qui ne s’assume pas, mise à nue, les masques brisés, le verre t’écorchant encore les paumes, les blessures qui ne cicatrices pas, jamais. Les souvenirs amers, doux, délicats qui ne cessent de mordre les plaies, le sel qui ne lénifie pas, alors que les rires amers d’Abraham s’envolent dans les couloirs de cette boutique, thébaïde dont les murs se rapprochent, toi, prise au piège dans ton monde noirci. Tu te souviens Salma, de ces paradis perdus que vous vouliez explorer ensemble, de cet univers billebarré, de cette hypotypose incroyable, et il y croyait, grand dieu qu’il y croyait Abraham, en faisant danser ses doigts, la voussure des arches de Poudlard s’entremêlant avec les ombres des mondes d’ailleurs. Tu aimerais y aller, dans les périgées, voir les merveilles d’un univers qui t’es encore inconnu, pouvoir un jour passer de l’autre côté en ayant des choses à lui dire, autre chose que ta lâcheté sans fin, autre chose que tes remords. Tu aimerais lui dire que tu as eu le courage de vivre ta vie malgré sa mort, que tu as réussi à passer tout ça, que tu n’es pas restée coincée sur l’émerillon rouillé de ces amitiés néfastes. Tu aurais aimé que tout soit différent, que tu puisses revenir en arrière, que tu n’aies pas à subir cette conversation. Tu as toujours été la fille secrète, la fiancée déchue, finalement confortable dans ton moule, finalement heureuse de ta malchance. Les regards qui pèsent, alors que tu te sens vulnérable, alors qu’il te regarde, toi, vraiment toi, et pas la poupée vide que tu pouvais être avant, et pas cette poupée plasticine que tu avais modulé, flexueuse à ta guise. Tu es nue, tes cicatrices, tes marques d’amour, de tristesse à sa vue, alors que tu lui donnes l’occasion de t’aimer, de t’aimer réellement. Inconsciemment tu aimerais qu’il avance, intérieurement tu aimerais qu’il s’enfuit, les sentiments qui se chevauchent alors, alors que tu commences simplement à te connaitre toi aussi, toi dont le reflet du miroir ne montrait qu’une sombre inconnue, qu’une fille que tu n’étais pas, vide de lumière, vidée de cette flamme qui te faisait danser, qui te faisait aimer la vie, qui t’a été enlevée en même temps que le souffle de ton ami est monté vers un nuage immaculé. Les douleurs qui te ramènent dans une réalité noircie, le pétrichor te faisant tourner la tête, l’odeur âcre qui soulève les cœurs. Sa main qui enveloppe la tienne, la respiration se fait lente, les mondes s’arrêtent de tourner, les gens dehors arrêtent de marcher sur le chemin du destin. Le créateur ne regarde que vous, vous et vos âmes qui se découvrent enfin, prêtes à s’emboiter, à découvrir la perfection de cette imbrication. Ton regard qui s’emmêle dans le sien, le redécouvrant encore et encore, lui qui n’est plus cet homme que tu regardais entre les couloirs, derrière la porte de la réserve, que tu rêvais d’aimer en secret. Lui qui n’est plus que l’incarnation d’un amour bien plus fort, bien plus intense que tout ce que tu aurais pu imaginer. "Tu n’as pas à t’en vouloir Ruben, je ne pensais pas voir une autre réaction de ta part. » Tu soupires. « La loyauté, c’est sûrement une des qualités que nous avons en commun. » Et un de tes pires défauts, la loyauté qui te dévore, la loyauté qui te brise le cœur, qui noircit ton regard. « J’étais proche des McKinnon avant mais depuis la mort d’Abraham, j’ai coupé les ponts. Je n’arrivais plus à les regarder dans les yeux sans me sentir comme une meurtrière. » Tes mots qui se taisent dans un souffle. Ta main qui ne peut s’empêcher de s’accrocher à la sienne, aimant qui ne peut vivre sans son hôte. « Et la deuxième raison qu’est-ce que c’est ? » Tu ne rends pas compte que tes lippes viennent de lancer une bombe, que les rochers craquent sous tes pieds, que la chute n’est plus si loin, que le monde ne sera sûrement plus le même à ton révei l. |
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Ruben Anstruther Admin · the biggest troll in town. id card : m. bernardeau (av, chosen.one) ( ban, ec) rps postés : 1 Messages : 2852 emploi : ( apothecary ) il vent des remèdes en tout genre, ingrédients pour potionistes également et herbes à infusions. habitation : ( londres ) sur le chemin de traverse, un studio modeste non loin de la boutique.
| Sujet: Re: sound of silence (ruben) Dim 27 Déc - 2:56 | |
| Ils étaient jeunes, ils pensaient avoir la vie devant eux, et leurs rêves semblaient éternels, peur de rien, prêts à croquer le monde à pleines dents. L'insouciance des jours d'été, à se prélasser sous le soleil un tantinet timide des latitudes d'albion. Il faisait anormalement chaud et, allongés dans les herbes folles des plaines d'Ecosses, ils avaient décidé, les yeux tournés vers le ciel, d'aller camper, de profiter de la douceur des nuits pour se raconter des histoires bricolées, vivre auprès du feu de bois. Que pourrait-il arriver après tout? Ce n'était que pour deux nuits, trois jours, dans la nature sauvage. A mille lieues de se douter que le pire allait les percuter de plein fouet, que l'horreur s'inviterait sans vergogne dans leur champ d'insouciance, déchiquetant les corps, comme s'ils n'étaient pas plus que des poupées de chiffon. Après avoir visité le village le plus proche, pris quelques pintes, ils avaient regagné leur campement improvisé, chantonnant joyeusement -- et un peu faux sûrement, quelques airs populaires. La tête dans les étoiles, ils avaient tous fait un voeu, devant le passage d'une comète. Pendant quelques instants, il s'était laissé aller à cette torpeur mélancolique, douloureuse presque, coupé dans l'élan d'aveu qui l'avait saisi. - Tu n'as pas à t'en vouloir Ruben. Douce Salma... si elle savait. Il ne peut plus lui cacher la vérité plus longtemps. De la même façon qu'il n'avait jamais cherché à nier l'importance de cette histoire oubliée, morte avant d'avoir vraiment pu débuter. Astor. Il lui doit la vérité sur cette nuit où tout avait basculé. La loyauté, leur dénominateur commun, la même croix qu'ils portent chacun de leur côté, sans espérer de grâce. comme je te comprends, Salma...Elle encourage sa confession. Les mots sont au bord de ses lèvres, pesant sur le coeur, palpitant comprimé, écrasé de culpabilité. - J'avais deux cousins.. Ángel et Marta. Les prénoms tus depuis lors, entachés de honte, le coeur et l'âme noircis à tout jamais. - On avait décidé d'aller camper, dormir à la belle étoile. On s'était pas méfiés, et au milieu de la nuit, un loup garou a décimé notre petit groupe. Il marque un arrêt, saisi par l'émotion; il n'a plus évoqué cette nuit là avec personne, pas même Ernesto. Il n'avait pas eu le courage. Arsen et Marlène, les deux seuls à connaître toute l'histoire. - J'avais ma baguette pourtant, mais j'ai rien pu faire...j'étais totalement pétrifié quand le loup s'est attaqué à Marta. Le sel au coin des yeux, de colère -- contre sa propre inconscience, de douleur, hanté encore et encore par les cris paniqués de l'adolescente. - Je me suis réveillé deux jours après à Ste Mangouste, mais eux... La voix se brise. - Ils sont morts par ma faute.Dans son récit emmêlé, il n'a donné que les grandes lignes, les faits de façon décousue, juste de quoi étayer son accusation, sa sentence contre lui-même. - Tu vois je ne suis certainement pas en position de te juger. Il ne peut pas dire qu'il a le coeur plus léger pourtant, d'une certaine façon, il sait que c'était la chose à faire, lui dire, enfin jouer complètement cartes sur table. @Salma Shafiq |
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Salma Anstruther membre · as cute as aragog. id card : mina el hammani - morning rose (avatar) alexandra (profil) pando (icons) rps postés : 0 Messages : 252 emploi : (gérante) de l'herboristerie Shafiq et Shafiq. Ton nom se posant fièrement à côté de celui du vieux. habitation : (chemin de traverse) une bicoque étroite au dessus de ton herboristerie, partageant ce palier avec le vieux
| Sujet: Re: sound of silence (ruben) Lun 11 Jan - 18:50 | |
| ☽☽ SOUND OF SILENCEIHello darkness, my old friend I've come to talk with you again because a vision softly creeping left its seeds while I was sleeping and the vision that was planted in my brain, still remains within the sound of silence. Les myocardes qui se déchirent, qui s’arrêtent, le souffle de vie qui s’étiole dans une brume trop épaisse. Les corps se font ombre, à peine perceptible, tellement loin de toi. Tu aurais aimé pouvoir changer ton étoile, retourner dans le temps, retourner près de lui, ressentir sa chaleur une fois, juste une fois de plus, ressentir son sourire, son regard dénué de tout jugement. Tu aimerais vivre dans une peinture édulcorée, ou les rêves prennent forme, ou les gens ne vieillissent jamais réellement, ou la nostalgie n’est que douceur, ou les regrets s’étiolent pour faire place au courage d’un renouveau. Tu aimerais retourner dans les camaïeu de bleu, danser dans les eaux claires, ne jamais le quitter, ne jamais songer à la fin du chemin, parce que la mort est trop loin, parce qu’elle n’arrivera jamais, la boucle continuant la même journée, le même soleil doux, chaud, qui caresse ta peau de sable. Tu renoncerai à tout Salma, même à cet amour naissant avec le lycan, même à ses caresses sur tes paumes, pour revivre une seule journée, même pas la plus enchanteresse, la plus monotone, du moment qu’Abraham soit là. Les cœurs qui s’apaisent, les baumes de vos souvenirs, le destin qui vous relie à jamais, alors que la culpabilité vous ronge, alors que vous deux, bourreaux devenez des victimes dorénavant. Les fauves qui s’apaisent en étant ensemble, la vague rencontrant la source pour ne devenir que le lac étendu de beauté. La main qui se donne, comme tout le reste, alors que son âme est ailleurs, alors que ses paumes se font humides. Le souffle court alors que les cœurs s’expriment, que les secrets se dévoilent, qu’il se dévoile enfin, toi qui le découvre, pièce après pièce, construisant doucement une œuvre d’art, apprenant à l’aimer, chaque parcelle de son myocarde brisé, déchiré par tant de maux, par les lippes d’Astor, par les cris de ses proches qu’il n’a pas su sauver. Le décor qui se pose, alors que tu ressens jusqu’aux effleurements du vent, imprégnée dans son histoire, ne disant aucun mot, rien avant que tout se termine. La main qui se resserre, les souffles qui se coupent. Coupable, comme toi. Responsable, anesthésiés par la peur, par la peur de la mort, finalement qui englobe tout le reste, la peur qui dépasse tout, même ce qui a de plus féroce, même l’amour le plus fort. Le manque de courage, ce qui te manque cruellement, à toi qui a toujours été fascinée par les rouges et ors, intrépides, vigoureux, tout ce que tu n’es pas, toi la Poufsouffle malléable, naive. Tu restes là, ne faiblissant pas, pas cette fois, pas avec lui. Les blessures qui se confondent, alors que l’ichor se mélange, alors que les flammes se domptent. « Ruben … » A jamais, ne sachant pas le regarder avec d’autres yeux, ne sachant pas le juger, lui qui a pris ton cœur pour en faire ce qu’il veut, toi à sa merci, en attente d’un autre jour, d’un autre jour avec lui. Les pansements qui se couvrent, alors que tu étais destinée à sécher les larmes d’argent coulant sur ses joues, à être le peu de paix dans cette guerre qui ne cesse. « Tu as eu peur, tout le monde aurait été dans ton cas dans ce genre de situations. » Ta main qui se fait caresse sur sa joue, caressant sa mâchoire crispée. « Ce n’est pas ta faute, tu n’aurais rien pu faire. Tu le sais bien qu’un humain n’a pas la force de combattre un loup-garou. » Tu essaies de peser tes mots, de ne pas le brusquer, lui qui se confie si peu. La confiance qui se forme comme un fil doré, qui finit par illuminer cette pièce. « Tu dois continuer à vivre pour eux, vivre à fond et ne rien regretter. » Tes yeux qui se plongent dans les siens. « C’est ce qu’ils auraient voulu pour toi, que tu ne vives pas dans cette culpabilité. » Tu soupires. « C’est ce qu’aurait voulu Abraham pour moi aussi. » Ton regard qui croise celui de ton ami, de son ombre, de ses yeux malins qui t’observent près de la porte, un simple sourire sur son visage, comme pour te dire que vous êtes prêt du but, qu’il est bientôt près à te laisser vivre, bientôt prête à vivre ta vie. |
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Ruben Anstruther Admin · the biggest troll in town. id card : m. bernardeau (av, chosen.one) ( ban, ec) rps postés : 1 Messages : 2852 emploi : ( apothecary ) il vent des remèdes en tout genre, ingrédients pour potionistes également et herbes à infusions. habitation : ( londres ) sur le chemin de traverse, un studio modeste non loin de la boutique.
| Sujet: Re: sound of silence (ruben) Jeu 28 Jan - 3:05 | |
| C'est imperceptible -- ils n'ont pas vraiment conscience que c'est en train de se produire, mais tout doucement, ils sont en train de devenir autre chose, une nouvelle version d'eux-même. Plus complices, l'un marchant enfin dans la même direction que l'autre, solidaires, envers et presque contre tout. Ces aveux, ils abaissent un mur qui s'était dressé, sans qu'ils s'en rendent vraiment compte non plus; elle qui se pensait meurtrière, indigne d'un bonheur pourtant à portée de main. lui qui ne savait pas par où commencer pour la laisser entrer pleinement dans sa vie, dans son coeur cabossé, grignoté par la culpabilité. Chacun emprisonné dans la noirceur de ces âmes bouffées trop tôt, gangrénées par le poids de préoccupation qui ne devraient pas être de leur âge, l'échine courbée par leur propre haine d'eux-même. Chacun s'auto-flagellant mentalement, portant des croix bien trop lourdes pour eux. Aujourd'hui, ils franchissent un cap, main dans la main, ils ne sont plus uniquement leur propre personne, Salma d'un côté, Ruben de l'autre. Elle, sa loyauté chevillée au corps, discrétion presque maladive, s'oubliant pour les fantômes d'un passé tenace. Lui, valeureux fou, âme fracasséé par les coups d'un destin à la main glacée. - Ruben... son prénom semble rouler différemment sur la langue de la fiancée malgré elle. Sa main sur la joue humide, le sel qui a tracé son sillon sur la peau baignée de soleil, comme un baume d'une douceur inégalée, absolue. Il n'y a pas l'once d'un reproche ou d'un jugement dans sa voix, dans les mots qu'elle prononce; Salma, toujours si douce et si mesurée, si lumineuse malgré les aléas tragiques. Elle lui trouve des excuses, le dédouane de cette culpabilité aux griffes acérées, ses prunelles d'ambre qui rencontrent les siennes chargées d'orage. - Un humain doté de magie devrait pouvoir. mais je n'ai pas pu. Constat qui lui a crevé les yeux lors de ce face à face imprévu avec Astor, celui de l'échec. - tu dois vivre pour eux. ne rien regretter... faire ce qu'eux n'auront plus jamais l'occasion de faire. Si seulement c'était si simple. - C'est ce qu'aurait voulu Abraham pour moi aussi.Le poids dans la poitrine, moins lourd à présent. Il tente un sourire à celle qui n'a jamais baissé les bras, jamais cessé d'y croire et il envie sa force. Il entoure ses épaules frêles, étreinte qui scelle cette ère nouvelle sur le point de s'écrire, une promesse renouvelée par les coeurs enfin sur un pied d'égalité. - Alors faisons le ensemble. Les mains de Salma dans les siennes, tandis qu'il accroche une nouvelle fois son regard. - Je doute que nos chaînes respectives disparaissent un jour, mais au moins, à deux, elles seront moins lourdes à porter...tu ne crois pas? Les pensées s'emmêlent, les mots aussi, il n'a jamais eu l'esprit si clair pourtant. @Salma Shafiq |
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| Sujet: Re: sound of silence (ruben) | |
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