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(Tobias) - If i had a heart.


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MessageSujet: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyJeu 19 Nov - 0:06

If i had a heart.
@tobias weaver
Il est beau, le manoir de Unicorn Lane. Il n’a rien de ce qu’on imaginerait être une demeure de la lignée Lestrange, dans ses lignes élégantes et ses hautes fenêtres. Son jardin est entretenu, a même l’air agréable et fleuri. Il n’y’a que ces ronces sur le portail de fer forgé qui dérangent, protègent et menacent, tranchent avec l’évidente volonté de se montrer au-dessus des clichés. « Edward, il faut faire quelque chose. » Heather se tient droite à côté d’Edward, devant la cheminée crépitante de magie. Il ne parle pas, moins encore qu’à l’accoutumée depuis l’enchainement désastreux des évènements, le monstre terré dans sa cage, muselé dans sa rage contenue. Le verre de vin entre ses doigts n’est pas assez profond pour réunir tout ce qu’il voudrait s’enivrer afin d’oublier quelques instants la nécessité d’agir d’une manière qui pourrait ébranler des années de secrets, des promesses d’un autre temps. « Vas-tu laisser nos enfants se détruire de la sorte ? » La seconde main se lève, s’arrête à quelques millimètres du visage d’Heather qui n’a pas cillé, déterminée, pleine d’une sorte de résignation pour son propre compte. Il ne la frappera pas, il ne cogne que sur ce qui a de l’importance pour lui.

L’alcool est reposé sur la table, l’homme prenant quelques secondes pour écrire quelques lignes d’une écriture nette, affirmée avant de tendre l’enveloppe à son épouse. « Je vais quitter la ville pour deux jours. Ecris ici, précise qu’il s’agit de Ravenna. » Il s’éloigne, atteint l’arche qui sépare le petit salon de l’entrée pour ajouter. « Si tu en parles à quiconque, Mordred paiera ta langue trop pendue, Heather. »

A l’étage, dans la vaste chambre, tout est plongé dans l’obscurité. Une seule bougie offre assez de luminosité pour refléter la silhouette prostrée à côté du miroir. Personne n’est parvenu à pénétrer les lieux sinon le père, laissant les deux autres habitants dans un doute lourd, anxiogène. Pourquoi soudain la révolte a cessée ? Pourquoi Ravenna ne descend plus manger ? Pourquoi diable, surtout, Edward semble-t-il prévenant ? Lui qui avait si souvent frappé la petite haute comme trois pommes se faisait serpent courroucé, presque protecteur. Les Avery, c’était son erreur et si le sorcier détestait quelque chose par dessus tout, c’était que l’on abîme ses oeuvres, ses victimes, ses possessions et, pire encore, sa fille. Il était et serait toujours le seul à en avoir le privilège.

« Monsieur Weaver,
Vous êtes semble-t-il le seul espoir d’aider ma fille dont le mal nous est trop mystérieux pour être traité par un médicomage quelconque.
Veuillez vous présenter au 066 Unicorn Lane au plus vite.
Vous serez largement payé pour votre déplacement.
Heather Lestrange. »

Derrière le portail, elle attend avec impatience tandis que le crépuscule étire ses teintes orangées. La silhouette masculine lui est inconnue, l’origine précise de l’homme également pourtant les traits la troublent un instant, juste un battement de cils avant que les ronces ne libèrent le métal et ne le laissent passer. « L’elfe va vous conduire. » L’elfe, petite, vêtue comme une domestique ne fait qu’un signe de main pour indiquer de la suivre. « Monsieur Weaver. » Arrête la maîtresse de maison. « Il est dans votre intérêt de ne jamais prononcer un mot sur cette visite. » Jamais, c’est appuyé. Elle ignore pourquoi une crainte sournoise lui serre l’estomac à la vue de ce sang impur.

« Mademoiselle est agressive, elle ne laisse entrer que monsieur Lestrange. Faites attention à la vaisselle brisée, on y voit pas grand chose là-dedans. » Elle parle bien, la créature mais elle ne s’éternise pas, a bien des choses à faire pour le jeune maître avant son retour, si tant est que Mordred ne découche pas. La porte a été déverrouillée de force par la magie de l’employée, laissant entrevoir la bougie flottant dans la pièce et le sorcière toujours assise sur le sol, dans une vaporeuse robe de chambre blanche. Les boucles d’oreille pourpres sont abandonnées sur le tapis, semblent être entrées en combustion d’après leur teinte et la texture de la matière. « Mordred je t’ai dit que si tu entrais je t’enfermerais dans le grenier. Fais un pas de plus et tu feras partie des murs, littéralement. » Le visage se relève, dépeint une stupeur évidente en reconnaissant Tobias, à tel point qu’elle ne tente pas de reprendre le contrôle sur la métamorphomagie qui continue envers et contre tout à afficher sur le derme clair les coups infligés non par Edward mais bien par le sorcier désormais enfermé à Azkaban - par sa faute, elle en est sûre.

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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyVen 20 Nov - 18:20

If I had a heart.
Ravenna Lestrange


Cette lettre. Aussitôt que j'ai vu le sceau sertissant ses côtés, mon corps a été comme secoué d'un choc électrique. Je l'ai fixé un instant, comme si elle allait exploser entre mes doigts. Durant un temps, j'ai même pensé ne pas l'ouvrir, la jeter au feu et l'oublier. C'est peut-être l'intuition qui m'a poussé à en briser la cire. Ou peut-être la dernière visite de Ravenna. Quelque chose clochait, quelque chose de plus anormal que notre normalité. Recevoir cette lettre si tôt après ne peux pas être une coïncidence. Alors, je l'ai ouverte. Mes yeux ont parcouru les lignes noires en vitesse de peur qu'elles ne s'enflamment, mais lire le nom d'Heather en signature ne me rassure pas vraiment. Deux écritures différentes marquent le parchemin. Peu importe, il ne gagnerait rien à me poser le moindre piège, et Ravenna n'avait vraiment pas l'air bien lorsque je l'ai vu.

Je n'ai donc pas perdu de temps. Bouclant tout juste ce que j'étais en train de faire, par sécurité, j'ai enfilé mon trench-coat noir, la lettre fourrée dans une poche, et dans un craquement sonore, j'ai disparu. La seconde suivante, je me trouve sur le trottoir désert de Unicorn Lane. Levant le nez vers le ciel orangé déjà saignant, mon regard accroche les hauteurs du manoir. Il n'a pas changé. Pas même de ces ronces qui arpentent le grand portail. Elles se retirent lorsqu'une femme blonde le leur ordonne, et la voie s'ouvre. Yeux clairs aux traits doux, si ce n'était pour cette inquiétude dans son regard, je ne l'aurais jamais confondue avec les Lestrange si je l'avais croisé dans la rue.

Bien trop préoccupé par la peur de m'enflammer en posant un pied sur le sol maudit, je n'offre tout juste qu'un regard à l'elfe de maison. Tout semble immense, imposant, une gueule gigantesque prête à se refermer sur moi comme la nuit qui s'assombrit. - Monsieur Weaver. - Je tourne la tête dans sa direction, parvenant à la regarder aussi longtemps pour la première fois. - Il est dans votre intérêt de ne jamais prononcer un mot sur cette visite. - Isn't it always the way it's done? - Dis-je simplement, le ton neutre mais les mots mystérieux. Je ne compte pas faire une scène. Tel un enfant, je redoute me retrouver face au monstre du placard, mais je ne suis plus un enfant. Et je ne suis pas là pour lui.

Je dois admettre que le manoir est loin de ce que j'avais imaginé. Lorsque j'ai appris la vérité, que je suis venu et ai fuis, j'ai eu beau voir les façades claires et propres, je n'ai pu m'empêcher d'imaginer des meubles noirs aux reliefs acérés, des sols pierreux éclairés de torches chancelantes. Des crânes par ci et des bocaux douteux par là. Au final, je me croirais dans un château français, luxueux dans sa sobriété. Sur les talons de l'elfe, je la suis dans les escaliers et le long du couloir tapissé conclus d'une magnifique verrière. Nous n'allons pas jusque là et avant de claquer des doigts, me donne quelques paroles d'avertissement. - Thank you. - Dis-je en poussant la porte, pénétrant d'un néant total à côté des corridors clairs du manoir.

Une bougie solitaire flotte dans les airs, sa lueur ne suffisant pas à diminuer le temps d'habituation de mes yeux. Elle reflète quelques débris au sol et le miroir qui surplombe la frêle silhouette. Dans une robe de chambre blanche, les cheveux de glace tombent en cascade. Deux perles pourpres jonchent son côté, abandonnées, inutiles. - Mordred je t’ai dit que si tu entrais je t’enfermerais dans le grenier. Fais un pas de plus et tu feras partie des murs, littéralement. - Mérite-t-il telle punition? - Elle lève la tête, surprise, et comment l'en blâmer. Même moi ne me serait jamais imaginé marcher dans ces couloirs, plus maintenant. Pourtant, mon petit sourire n'est que de courte durée.

Ecchymoses. Les marques sombres entament le visage et la mâchoire. J'en aperçois une large sur l'épaule à travers la toile opaque. Mes traits se tirent, mon estomac se tord. - I'm gonna kill him. - Craché-je entre mes dents. - What happened? Where is he!
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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyVen 20 Nov - 23:37

If i had a heart.
@tobias weaver
Mériter. Le mot résonne dans son esprit, écho lointain venant cogner contre l’irrationnel. Le mérite n’est pas une notion à prendre en compte. Elle y songe, pendant cette seconde de silence avant que Tobias ne cesse de sourire, avant que l’expression sur son visage ne change. Le premier réflexe de Ravenna est de replier un peu plus ses jambes contre sa poitrine, la tenue vaporeuse venant dissimuler jusqu’à ses pieds dans une volonté de se protéger, interne. Lutter, elle ne peut pas. « I'm gonna kill him. » Père est en colère parce que quelqu’un d’autre a assassiné sa volonté. C’est ce qu’elle croit. Père est forcément furieux parce que ça n’est pas lui qui a achevé la rebelle. Le visage se baisse, de peur qu’aux mots suive la violence. « What happened? Where is he! » La voix étouffée entre les dents lui parvient dans le silence assourdissant qu’elle s’impose depuis des jours, dans cette obscurité dont Edward tente en vain de la tirer. Mordred n’a pas lutté. Mordred est parti aussi, pas vrai ? « A Azkaban.. » C’est un souffle qui s’envole, une vérité qui broie quelque chose au fond de la gorge. Elle s’en l’humidité sur ses joues. A Azkaban. La boucle reprend, de ces images qui reviennent frapper, de la lutte inutile de ce corps tout aussi inutile face à la force brute. Les murs de ce château au milieu de nulle part son aussi nets que si les faits dataient de la veille, sa stupidité ne cesse de la torturer, elle se reproche d’avoir voulu sauver un homme dont on lui avait dit qu’il serait différent. Ou peut-être pas. Personne ne parlait jamais de Phineas de manière cohérente. Elle avait voulu le libérer de Wayne, elle se rappelle du sortilège, de cette rage qu’elle avait ressentie. Elle s’était attachée à cet imbécile agaçant, sûre qu’il ne lèverait jamais la main sur elle, sûre que s’il lui faisait verbalement quelques reproches acerbes, ça n’était qu’une carapace.

Sûre qu’elle serait plus forte qu’un vulgaire mage noir.

« Je veux pas en parler. » Elle le lui avait déjà dit lorsqu’elle s’était rendue chez lui. A quoi bon déterrer ce qui se trouve sous les ronces ? « Je veux pas. Je salirai pas sa mémoire. » Quid des midinettes, des amoureuses, de toutes celles qui auraient pu faire son bonheur en étant docile ? Tobias le considérait comme un frère, elle ne pouvait pas en parler, elle se refusait à faire une erreur de plus. Comment était-il arrivé jusqu’ici ? Qui l’avait laissé entrer ? Elle se redresse, d’abord maladroite puis en feignant une assurance qu’il saurait trop vite déchiffrer comme étant une mascarade. Elle s’éloigne, se dirige vers le fond de la pièce. « Va t’en. » L’illusion s’offre à la pénombre, la blancheur de la chevelure cesse de trancher, la teinte de jais tente de réparer l’image éclatée qu’elle offre. En vain. L’énergie demandée la fait trébucher, se rattraper au premier des deux fauteuils placés près de la bibliothèque et lui redonne l’allure d’un fantôme blessé. « Pars ! » La sous-tasse vole, se heurte au mur, rejoint en morceaux ceux déjà épars dans la pièce où elle marche pieds nus, indifférente à ce qui pourrait physiquement l’atteindre. « Tu n’as rien à faire ici ! Ca n’est pas ta place ! Tu dois retourner d’où tu viens ! Retourner à ton paradis et ta famille parfaite avant que je .. » L’intonation de la voix baisse, tremble un peu. « .. la détruise. » Elle est à nouveau dos à lui, toujours accrochée au précieux tissus molletonné comme si sa vie en dépendait, spectatrice de son monde qui s’écroule voulant se persuadée qu’elle est l’unique fautive. Refus de lâcher le souvenir d’un vague rêve à peine effleuré, d’une chose que certains appellent espoir et qu’elle n’avait jamais ressentie avant. Avant Phineas Avery.

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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptySam 21 Nov - 18:33

If I had a heart.
Ravenna Lestrange


A Azkaban.. - Mes sourcils se froncent. Bien des sorciers retapissent les pierres humides de leurs espoirs dévorés. Un seul, pourtant, que nous connaissons tous deux. Il faut un instant trop long pour que les informations se lient et se comprennent. Et que mes yeux s'ouvrent en grand. Non...

Je veux pas en parler. - Cette rengaine, encore. Pourtant, le silence n'apporterait rien. Le silence ne préserve que les autres, mais la tempête intérieure s'en moque. Voilà la différence entre compassion humaine et psychologie: le regard logique et distant des faits, ce qui me permet d'expliquer ce que je vois, sans réaliser que cette tempête, elle la garde en elle pour ne pas qu'elle déferle. Sur moi. - Je veux pas. Je salirai pas sa mémoire. - Pourtant, en seulement deux phrases, quelque chose a changé. Et la voir tituber, imperméable à ses prétentions, n'arrange rien. - Va t’en. - Non. - Pars ! - Dans la pénombre à l'unique flamme, je n'aperçois le reflet de la sous-tasse qu'au dernier moment, vicieuse, mais largement hors cible.

Avant que les éclats de chutent, sa voix hurle déjà. - Tu n’as rien à faire ici ! Ca n’est pas ta place ! Tu dois retourner d’où tu viens ! Retourner à ton paradis et ta famille parfaite avant que je .. - Le temps se suspend, et lorsqu'il reprend, une vague froide déferle sur mon corps. - .. la détruise. - Enough of this. - Craché-je entre mes dents à nouveau, tirant la baguette au cœur de dragon de ma manche.

L'embout s'illumine d'une lueur blanche étouffée alors qu'une vague massive de vent se forme devant moi, comme les rouleaux dévastateurs d'un océan déchainé. Il emporte les débris de porcelaine et de verre sur son passage, les dégradant en une neige scintillantes mais avant que les rouleaux n'atteignent les environs de Ravenna, ils changent, s'élèvent et se reforment, formant silhouette humaine. Une seconde, un raz-de-marée se soulevait; la suivante, Phineas marche d'un pas rapide vers Ravenna. Son visage n'exprime rien de plus qu'une neutralité peu caractéristique, le bras qui se lève, avant que les cristaux de verre ne se dissocient à nouveau.

L'apparition n'a duré que quelques fractions de secondes, assez pour voir l'expression sur le visage de Ravenna, la réaction instinctive, la peur et le choc. Devrais-je être puni pour telle action? Peut-être, mais j'avais besoin d'en avoir le cœur net. Prouver avoir compris. Imposer la réalité à mon esprit.
Rien ne se perd. Rien ne se crée. Un scientifique moldu a un jour dit ça. En magie aussi, cette loi s'applique, même si elle se distord quelque peu. D'un geste las de la baguette, j'envoie le nuage de verre au plafond et une explosion sourde, semblable à une pierre plongeant dans de l'eau, se fait entendre. Le verre s'étend sur toute la pièce en une vapeur douce et une neige véritable commence à chuter, lente et fraiche, inoffensive.

Les flocons n'atteignent jamais le sol, comme évaporés avant, mais ces rouleaux magiques ont eu l'avantage de rendre la pièce praticable, aussi propre et rangée que jamais. Abandonnant le devant de la porte brûlé par mes pas, je réduis la distance avec lenteur, torturé entre peine et inquiétude. J'atteins les fauteuils bien assez vite, surplombant la frêle créature brisée avant de tomber à genoux - I'm so sorry... - Les regrets humidifient mes joues de sillons brûlants. La culpabilité. - J'aurais dû m'impliquer. J'aurais dû te protéger, m'assurer que tu sois en sécurité. - Si j'avais pesé réalistiquement la noirceur des Avery contre mon amour pour Phineas, aurais-je été plus prudent? - J'aurais dû être là.
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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptySam 21 Nov - 20:55

If i had a heart.
@tobias weaver
Le réflexe est malheureux : la tétanie d’une peur qui colore de bleu quelques mèches encore sujettes au don. Ce bleu délavé qui abîme la blancheur d’une colombe qui se dépiote seule les ailes. Cette silhouette factice lui arrache le regard d’une biche acculée, prête à prendre à nouveau les coups sans riposter. Elle ne peut rien sinon reculer, se laisser glisser jusqu’au sol une fois de plus, tendant finalement la main, les doigts fins vers l’image qui déjà s’efface. Elle voudrait rattraper Phineas, le ramener, coincée depuis tout ce temps dans le souvenir de la vieille demeure qui aurait dû être la leur, enfermée mentalement dans cet endroit synonyme d’échec cuisant. Elle avait pensé y parvenir, peut-être trop arrogante, à le convaincre et c’était dans une de ces heures de calme, quand elle croyait avoir touché au but que tout avait implosé. « I'm so sorry… » Il est trop près. Tobias a rompu la distance, elle sent sa chaleur dans le froid de sa solitude, elle perçoit l’invasion dans son espace vital. « J'aurais dû m'impliquer. J'aurais dû te protéger, m'assurer que tu sois en sécurité. » Le bleu s’estompe. Le regard se lève, croise celui de l’aîné. « J'aurais dû être là. »

Pourquoi ? Pourquoi aurait-il dû ? Elle avait grandi sans ce frère, elle n’avait pas à avoir besoin de lui, elle devait être assez solide pour affronter les épreuves. L’échec n’est pas permis. Le contrôle de soi est nécessaire.

« Je l’ai brisé. » La pensée de ces boutons de manchettes incrustés dans la peau, sur le torse, lui brûle toujours le coeur. Pire, le fait qu’il puisse la songer capable de lui faire tant de mal lui file la nausée. « Je suis une Lestrange, après tout. » L’image oscille une fois de plus, la brune tente de reprendre le dessus, sans succès, n’offrant que cet air de poupée enneigée, abîmée, à observer. Elle se déteste de n’arriver à rien, de n’être pas même capable de retourner travailler. Se faire porter pâle était tout ce qu’elle pouvait faire et on ne peut guère blâmer la pauvre fille fiancée à un meurtrier. La Lestrange qu’Edward ne parviendrait décidément pas à marier.

Un rire se brise dans la gorge, nerveux, s’extirpe tandis qu’elle penche la tête en arrière. Elle le réprime une fois mais il revient, le manque de sommeil aidant à la perte de repères, de maîtrise. « Je l’ai torturé jusqu’à la folie. » Information à glacer l’âme. Information incohérente avec l’affection irrationnelle qu’elle avait fini par porter à Phineas, prête à trop de sacrifices pour celui qui l’avait repoussée de nombreuses fois. Deux miroirs fissurés, aux failles similaires, s’étant mutuellement menés à leur perte. « Je le terrifiais. » Il ne cesse pas, ce rire dérangeant qui paraît noyer des larmes invisibles. « Il a dit qu’il allait me faire mal comme moi je lui avais fait mal. » Et ça meurt là, quand elle cale la tête contre le fauteuil, fixant le vide, un point quelque part dans un espace perdu. « Comment je pourrais être différente. Les métamorphomages sont des mensonges. J’suis juste un mensonge.. » Esprit divaguant des préjugés blessants, poupée chiffon heurtée par ce que le sorcier avait pu dire, croire. Elle avait démontré une certaine puissance magique contre Wayne et n’avait pas anticipé la vengeance retorse. Elle n’arrivait pas à comprendre ce qui pouvait avoir poussé Phineas à la croire responsable des souffrances infligées et ça la rongeait de l’intérieur. Ne pas comprendre. Echouer. Etre faible. Mélopée entêtante. Et le père lui-même avait été choqué de l’état dans lequel Ravenna était rentrée, obligé d’améliorer les soins rudimentaires qu’elle s’était prodiguée, sans conviction, obligé de rassurer la fille qu’il avait toujours malmené. Jamais la violence n’avait été aussi féroce, irréfléchie et dévastatrice de sa part, jamais il n’avait réellement manqué la tuer. Et si, finalement, elle n’avait pas eu à encaisser toutes ces années de douleurs variées, aurait-elle réussi à revenir à Unicorn Lane ? Aurait-elle survécu à la rupture psychologique d’un homme plus malheureux qu’elle n’aurait jamais pu l’être ? En tentant de l’endurcir durant toute son enfance, Edward Lestrange avait probablement permis à Ravenna de tenir le choc jusqu’à la maison. Les conséquences psychiques, elles, n’en semblaient cependant que plus désastreuses.

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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyDim 22 Nov - 15:54

If I had a heart.
Ravenna Lestrange


Je l’ai brisé. - Je fronce les sourcils, yeux brûlants. - Je suis une Lestrange, après tout. - En d'autres temps, j'aurais certainement réagis. Une langue qui claque, un regard qui se retourne vers le ciel. Je suis malheureusement trop abasourdit pour lui donner tort. Comment aurait-t-elle pu le briser? Pourquoi? L'objectif était de l'aider, le sauver, certainement pas l'enfoncer. Qu'y aurait-elle gagné? - Je l’ai torturé jusqu’à la folie. - Mes yeux s'agrandissent. - Je le terrifiais. - Impossible. - Dis-je, sur de moi, et de lui. Mais après tout, je n'aurais jamais cru qu'il sombrerait si bas. - Il a dit qu’il allait me faire mal comme moi je lui avais fait mal. - Il y a une différence peu subtile entre le reflexe défensif et la vengeance. Si on prend le temps de formuler ce genre de choses, on ne se défend plus, on attaque. On initie. On se venge. Phineas n'a jamais été revanchard.

Comment je pourrais être différente. Les métamorphomages sont des mensonges. J’suis juste un mensonge.. - I wish I could see what you saw. - Dis-je en secouant la tête avant de poser les yeux sur elle à nouveau. - Because I don't believe you for one second. - Le ton s'est fait neutre. Les larmes ont cessé de couler. - But I don't think you're lying either.

Je jette un œil à la porte fermée. Inquiet qu'on nous écoute. Je n'ai vu que Heather et l'elfe. Et si Edward était quelque part dans le manoir? Je suis persuadé qu'il n'est pas étranger à ma présence ici. Pire, je doute qu'Heather en aurait pris l'initiative. J'ai bien relevé deux écritures différentes sur le parchemin, après tout. Pourtant, même si ce reflexe de surveiller par dessus mon épaule comme s'il y soufflait son air fétide semble tenace, je reste-là. Je m'assois au sol, recule de quelques centimètres pour lui laisser un peu d'espace. Pensif, il me faut un instant pour rassembler mes esprits et ma logique.

Phineas est bien des choses, mais il est également comme toi. Elevé par un père a la main lourde. - Dis-je sans plus de considération pour cette écoute potentielle. Qu'il m'entende, je n'aurais pas à le répéter. - Edward t'as élevé pour résister à l'adversité et à la douleur, être endurante et tenace, mais il t'a aussi conditionné pour être sous sa coupe, inconsciente du mal qu'il fait au point de revenir à son pied au moindre problème. - Le ton s'est fait un peu acerbe sur la fin, mais je peine à l'étouffer. - Si tu penses que Phineas était mieux lotis, tu te trompes grandement. Pire encore, ça n'a jamais été dans son cœur de rendre souffrance pour souffrance par pur besoin de vengeance. - Comment puis-je placer autant de foi en lui après avoir appris ce qu'il a fait? Peut-être est-ce le déni, ou peut-être une logique plus froide encore qui sonne une alarme dans un coin de mon esprit. - Je te connais. Tu es forte, intelligente, une Lestrange sous bien des aspects mais bien plus encore que cette bande de reptiles limités. - Faute de le pointer vers elle, mon index s'écrase contre le sol entre nous. - Je sais aussi pourquoi tu es allée là-bas. Je sais quel était ton objectif et la mission que tu t'étais donnée. - Je m'arrête un instant, laissant planer un silence renforcé par le jeune crépuscule. - Alors, répond à ceci. As-tu, oui ou non, brisé Phineas de tes mains? L'as-tu manipulé, d'une façon ou d'une autre? As-tu, toi, Ravenna, volontairement mis en place des tortures pour le pousser à ce genre de limites?
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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyVen 27 Nov - 15:50

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@tobias weaver
La gifle est partie seule, sèche, instantanée dès lors qu’il l’a comparée aux Avery, dès lors qu’elle a intégré le sens du laïus. La gifle est partie et, aussitôt, Ravenna a ramené sa main à sa bouche, surprise par sa propre violence, comme si ce geste n’était pas parvenu à son cerveau à temps pour qu’elle l’arrête. Un instant, il y’a eu un flottement dans l’air, une sorte de culpabilité hésitante, le regard égaré dans celui de Tobias. Et puis la colère a pris le dessus, avec une intensité rare, une rage étouffée qui s’est muée dans les prunelles, les rendant rouges, un pourpre traduisant tout ce que la boîte de Pandore s’efforçait d’enterrer depuis qu’elle s’était rendue chez Phineas. Depuis qu’elle s’était laissée cogner sans riposter. « Mon enfance n’a rien en commun avec la sienne ! » La voix a retrouvé un ton audible, sèche, agressive. Elle lui en veut, c’est évident, de voir les choses sous cet angle. « Mon père n’a rien en commun avec Wayne, ABSOLUMENT rien ! » La discrétion est jetée aux oubliettes, elle s’en fiche qu’on les entende, ils sont chez elle, sous le toit des Lestrange mais le protéger lui semble inutile : Edward n’est pas là. « Je ne pense pas, j’étais là, j’ai vu ! Je l’ai vu revenir de l’étage avec des plaies, je l’ai soigné ! » Pour rien, parce que si elle n’avait pas été là, ça ne serait pas arrivé cette fois-ci ni la suivante. « Mon père ne m’aurait jamais incrusté le cadeau de mon fiancé dans la peau, JAMAIS. Il n’aurait jamais essayé de se faire passer pour lui par égo mal placé ! » Le flot ne s’interrompt pas, même quand elle se relève, même quand elle tente de tenir convenablement sur ses pieds. La métamorphomagie n’en fait qu’à sa tête sur les bleus qui apparaissent, disparaissent, s’étalent le long du bras. « Et si j’avais retenu ses leçons, je n’aurais pas épargné Wayne Avery ! Je l’aurais laissé se faire dévorer par mon sortilège, il n’aurait plus été capable de toucher un cheveu de Phineas. Je ne l’aurais pas retrouvé comme ça, persuadé que c’était moi la fautive. » Le puzzle se complète. La vengeance perfide d’un homme incapable d’accepter qu’on puisse s’opposer même verbalement à son égocentrique petite personne.

« Il l’a cru. Il a cru si fort à cette version qu’il s’est vengé. On ne forge pas une alliance avec des fous incapable de se maîtriser. Et on ne croit pas que les gens que l’on aime puissent faire ça. » Pas après des promesses, pas après avoir donné de l’espoir, pas après avoir envisagé un avenir qui ne consisterait pas à se soumettre à l’autorité de pères dérangés. Il a blessé la part de tendresse de Ravenna, cette version plus douce qui croyait en l’Ordre et en un monde meilleur où choisir ne concernerait que la vie privée, pas des idéaux ou des dogmes. « C’est ce que je suis pour lui, pour vous ? J’voulais pas.. qu’il me voit comme un monstre de cruauté. » La voix baisse, s’atténue, plus triste. « Sans père je serais morte Tobias, là-bas, seule. C’est tout. Laisse-moi seule. » Appuyée contre le dossier de ce foutu fauteuil aux teintes pâles, le ventre toujours vide et la colère dans les billes.

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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyLun 30 Nov - 16:47

If I had a heart.
Ravenna Lestrange


La gifle claque dans l'air comme un coup de fouet, si fort que ma tête tourne un peu. La douleur se diffuse en une douce chaleur, vagues incessantes qui entament la joue. Lorsque je repose mon regard sur elle, bien loin d'être offensé ou embrasé par tel acte, c'est pour trouver les prunelles sanguines de ses yeux. Quelque chose a changé. Une porte ouverte, et les ombres s'en échappent. Les mots se déversent comme un torrent de flammes, en révélant bien plus qu'elle ne saurait prononcer. Elle soutenait jusque-là qu'il n'y avait rien à en dire, mais maintenant que la porte est ouverte, c'est comme si tout venait au devant de la scène, tout en même temps.

Lorsqu'elle se relève, chancelante, ses bras se parent de marques de blessures, métamorphomagie folle à la façon d'un choc électrique. Jusqu'où Wayne était-il allé avant d'être emporté par ses propres manigances? Violences? Tortures? Manipulations? Qu'avait-il brisé en Phineas pour qu'il chute si bas, si fort. Qu'avait-il fait à Ravenna? Toujours à terre, je peine à trouver la force de me relever, croulant sous le poids des révélations et déductions qui se bousculent dans ma tête. Les images que mon esprit projette à mon regard et la noirceur qu'elles abritent.

Il l’a cru. Il a cru si fort à cette version qu’il s’est vengé. On ne forge pas une alliance avec des fous incapable de se maîtriser. Et on ne croit pas que les gens que l’on aime puissent faire ça. - Je ne peux m'empêcher de penser que ce sont les tortures de Wayne qui l'ont poussé à cet état animal. La défense. La survie. La peur face au danger peut produire d'infinis réactions et parfois, la violence. Est-il pour autant exempt de responsabilité? Il aurait pu repartir, tous les deux, quitter cette demeure maudite et ce monstre des bas-fonds. Ne jamais revenir. Pourquoi avoir fait le choix de rester? Protéger les autres membres de sa famille? Avec le recul, le méritaient-ils vraiment? - C’est ce que je suis pour lui, pour vous ? J’voulais pas.. qu’il me voit comme un monstre de cruauté. - La voix qui se brise me force à la regarder comme si je l'avais perdu de vue. - Non, ce n'est pas toi. - Sans père je serais morte Tobias, là-bas, seule. C’est tout. Laisse-moi seule. - Sans Edward, tu n'aurais jamais été placée dans cette situation. - Lâché-je, acerbe.

J'ai beau comprendre la situation et les liens psychologiques comme les chaines d'un donjon, la frustration de la logique face à l'absurde grandit dans mes entrailles. Quittant le sol froid et dur, je me relève et me retourne, avisant la porte sans la rejoindre. Je ne suis pas venu dans le ventre de la bête pour repartir. Me rapprochant plutôt des vitres donnant sur la nuit naissante, je tente de contenir l'agacement. - Tu aurais pu me contacter. - Dis-je à demi voix. - Vous deux, à vrai dire. Avant que tout ne parte à vau-l'eau. - Une tierce partie comme un tampon face aux manipulations. Je n'ai jamais été des plus bavards en ce qui me concerne, mais je n'ai jamais rechigné à jouer les médiateurs ou les oreilles. Ils ont fait le choix de s'emmurer entre eux et si jusque là je ressentais une forme de culpabilité, le doute de l'incompréhension, désormais je n'y trouve que froide colère. - Est-ce que tous les sang-purs ont cet ego chronophage en eux? - Rhétorique amère. Je secoue la tête.

Ma joue chauffe encore mais la douleur s'est tue. Autour de mon cou pèse la chevalière d'argent au corbeau noir. Je ne la porte pas au doigt, trop visible, trop identifiable, mais ne l'ai jamais retirée de cette fine chaîne trouvée au fond de l'atelier. Pensif, profitant du silence comme le soulagement de l'eau froide sur une brûlure, je la prend entre mes doigts et joue avec sans vraiment y penser. Pourquoi ont-ils cru que j'arriverais à quoi que ce soit? Mes  maigres compétences sociales sont elles si peu comprises? Ce n'est pas comme si je la connaissais sur le bout des doigts. Comment ont-ils pu penser que je serais capable de vaincre cette carapace de fausses responsabilités? Edward devrait pourtant le savoir, c'est lui qui l'a certainement créé.

Je déglutis, gorge serrée, avant de me retourner. - Tu n'es pas un monstre de cruauté. Tu ne l'as jamais été. Le monstre est mort, vaincu par ses propres horreurs. Et il ne manquera à personne. - Dis-je avec une froideur non dissimulée. - Pourquoi, à ton avis? Phineas a fait toutes ces choses, oui. Impossible de le nier même si j'aimerais en être capable. Il s'est retourné contre toi, puis qu'a-t-il fait? Il s'est retourné contre lui. Pourquoi est-ce qu'il aurait fait ça si tu avais été le monstre? - Si elle avait été ce qu'elle dit être, il se serait arrêté à elle. Ce n'est pas ce qui s'est passé. - Il ne s'est pas arrêté à toi parce que tu n'as jamais été le monstre à combattre. Malheureusement, il s'en est rendu compte trop tard. - De quelques pas, je reviens vers elle. - Tu n'es pas responsable de la façon dont il t'a vu à la fin, pas plus que des raisons qui t'ont poussé à te défendre. Tout ça, c'était Wayne. Je ne cherche même pas à défendre Phin, seulement à ce que tu comprennes. - Doux, lent, je glisse mon pouce le long de sa mâchoire. - Ravenna, tu es bien des choses, mais cruelle n'est pas l'une d'elles. Ne laisse pas cet enfoiré s'inséminer dans ton esprit depuis la tombe. Il ne mérite pas ton attention.
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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyMar 1 Déc - 18:47

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@tobias weaver
Elle est convaincue d’être fautive, au plus profond d’elle-même, fautive et incapable d’accomplir le peu d’objectifs positifs qu’elle se fixe. Dévorée par une vieille culpabilité, elle implose, se laisse sombrer plus encore - peut-être parce que Phineas lui a laissé entrevoir la lumière. « Sans Edward, tu n'aurais jamais été placée dans cette situation. » Le regard teinté de rouge vacille vers ce gris caractéristique, l’acier paternel, métamorphomagie hors de contrôle qui lui fait mal, lui donne la sensation que sa peau s’enflamme, que ses muscles sont à bout et malgré cela, la magie s’obstine, infusée dans ses veines - dans leurs veines. « Tu aurais pu me contacter. » Non. Evidemment que non. « Vous deux, à vrai dire. Avant que tout ne parte à vau-l’eau. » Y’a-t-il eu ne serait-ce qu’un moment ainsi, dans leur vie ? Elle songe à l’escapade moldue, si douce au début, si morne en fin de compte. Ravenna se demande si elle sait vivre autrement que sous tension, autrement que sous pression. « Est-ce que tous les sang-purs ont cet ego chronophage en eux? » Les sourcils se froncent, la pique est reçue à vif pourtant elle ne dit rien, pas encore.  Sang pur, c’est ce qu’elle est, quoiqu’elle en dise. C’est ce qu’ils étaient. Pour quoi sont-il tombés ? L’un pour une rébellion perdue d’avance, l’autre pour une famille corrompue. Elle se sent coincée au milieu, dans un position inextricable.

« Tu n'es pas un monstre de cruauté. Tu ne l'as jamais été. Le monstre est mort, vaincu par ses propres horreurs. Et il ne manquera à personne. » Si. A son épouse. La pensée la traverse telle un vent glacial. Que va-t-il advenir de la pauvre Mrs Avery, avec des enfants élevés selon les préceptes de Wayne. Le visage de la sorcière se tourne doucement vers la porte de la chambre. « Pourquoi, à ton avis? Phineas a fait toutes ces choses, oui. » L’attention revient sur Tobias. « Impossible de le nier même si j'aimerais en être capable. Il s'est retourné contre toi, puis qu'a-t-il fait? Il s'est retourné contre lui. Pourquoi est-ce qu'il aurait fait ça si tu avais été le monstre? » « Parce que seul un monstre peut en détruire un autre. » C’est doux, c’est du miel sur les plaies. « Il ne s'est pas arrêté à toi parce que tu n'as jamais été le monstre à combattre. Malheureusement, il s'en est rendu compte trop tard. » Il est si convaincu, son demi-frère. Ne voit-il que ce qu’il désire voir ? Ne perçoit-il que la frêle petite soeur ? Il était là pourtant, il a cru lui aussi qu’elle n’était qu’une partisane de l’idéologie extrémiste lors de leur mission, celle qui a tout changé entre eux. Il a cru et elle en a été blessée. N’y’a-t-il donc que cela pour faire s’effondrer le château de cartes ? Sans doute déteste-t-elle faire des efforts invisible aux yeux d’autrui. Sans doute déteste-t-elle paraître la noirceur quand elle se pare de blanc et inversement. Le cycle sans fin ne cessera-t-il jamais ? La roue ne se briserait-elle pas ? L’Ordre la jugerait menteuse si elle apparaissait sous les traits de la brune quand les Mangemorts la jugerait traitresse en la sachant métamorphomage. Tobias détestait le talent qu’elle exploitait.à une telle outrance qu’il en devenait partie intégrante de sa façon d’exister - mal, de façon divisée et probablement nocive pour sa psyché. « Tu n'es pas responsable de la façon dont il t'a vu à la fin, pas plus que des raisons qui t'ont poussé à te défendre. Tout ça, c'était Wayne. Je ne cherche même pas à défendre Phin, seulement à ce que tu comprennes. »

La main se referme sur la sienne, l’écarte sèchement. Elle recule. Elle ne veut pas de contact, pas de douceur, pas de tendresse. « Ravenna, tu es bien des choses, mais cruelle n'est pas l'une d'elles. Ne laisse pas cet enfoiré s'inséminer dans ton esprit depuis la tombe. Il ne mérite pas ton attention. » « Phineas a été faible. » Pas de cris ou de brutalité, elle jette la pensée dans la conversation avec tout ce que cela implique de déception. « Il s’est laissé faire. Il n’a pas résisté. » Et Merlin seul savait combien la lutte était difficile. De l’extérieur, elle n’en avait pas l’air non plus pourtant jusque là, elle ne pliait pas entièrement sous la pression paternelle ; c’était probablement ce qui inquiétait Edward. Leur relation était toxique, certes, mais placée sur un équilibre dérangeant quand un sourire en coin s’échangeait. De cela, Tobias ne pouvait avoir été témoin. « Pas même pour toutes les promesses que j’ai faite. » Une vie loin de tout ça, une vie isolée en Irlande. « Pas même pour toi qu’on avait juré protéger. » Voilà la raison du silence, la volonté farouche de l’écarter de cette destruction mutuelle, inévitable, dès lors que le sortilège avait relâché Wayne. Les bleus s’effacent du corps, ne reste qu’une seule trace encore visible sur le cou de la sorcière. « Notre ego chronophage, comme tu dis, devait t’éviter de croiser ces sang-purs. » Un soupir. Elle s’assied sur le bras du fauteuil, l’air fatigué. « Tu as une famille qui ne doit jamais croiser ma route. Les hommes que j’aime se font tuer, Tobias, c’est ainsi. Rends père coupable de la mort du garçon après Poudlard ou de ce que je suis mais pas de cela. Phineas, je l’ai choisi. Je l’ai choisi quand il m’a demandé de m’éloigner des Avery. » Elle passe une main un peu tremblante dans ses cheveux pour remettre une mèche en place derrière son oreille, baissant les yeux. « C’est le prix à payer pour les sentiments. L’erreur ne sera plus commise. » Et le mariage ne sera plus alors qu’un tombeau froid et misérable.

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MessageSujet: Re: (Tobias) - If i had a heart. (Tobias) - If i had a heart. EmptyMar 8 Déc - 15:42

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Phineas a été faible. - Ma tête se penche. Un petit courant électrique remonte le long de ma nuque. Dit comme un souffle, une douceur presque sadique, c'est comme une crème qui pénètrerait la peau, traverserait la roche et l'acier là où le vent cinglant s'y heurterait. - Il s’est laissé faire. Il n’a pas résisté. - Je savais qu'il avait décidé de céder sur certaines choses pour en assurer d'autres, mais aurait-il abandonné tout combat? Sérieusement? - Pas même pour toutes les promesses que j’ai faite. - Il m'avait dit y retourner pour sa famille. Elle m'avait dit y retourner pour lui. À sa façon d'en parler, elle a l'air d'avoir voulu tous les aider, mais lui? A-t-il choisis? L'a-t-il vraiment sacrifié pour eux? -  Pas même pour toi qu’on avait juré protéger. - Ma langue claque. - I don't need protection. - Lâché-je entre mes dents. - Notre ego chronophage, comme tu dis, devait t’éviter de croiser ces sang-purs.

Je détourne le regard. Elle s'assoit sur l'accoudoir du fauteuil. Ma famille, oui. Ma mère biologique est une alcoolique sans le sous, désavouée et ignorée, qui se satisferait probablement d'une mort rapide. Mes parents adoptifs autant que leur fils, mon frère, sont des moldus sans le moindre moyen de défense face à une menace magique. Quels choix mèneraient à leur trépas? - Phineas, je l’ai choisi. Je l’ai choisi quand il m’a demandé de m’éloigner des Avery. - Dans la compétition de qui a choisi quoi en premier, je n'oublie pas avoir choisis Phineas bien avant elle, après avoir subis les haines de Wayne, des points de Phin lui-même. Peut-être aurais-je dû comprendre plus tôt où tout ça mènerait. - C’est le prix à payer pour les sentiments. L’erreur ne sera plus commise.

Maybe you're right. - Dis-je à mi-voix, les bras croisés, m'étant éloigné de quelques pas alors qu'elle parlait. - Peut-être que tu es responsable de ta propre misère sur ce coup. Tu as fais le choix de le suivre et tu en as payé le prix. Pour autant, épargne-moi la prétention d'être en charge de ma sécurité. - Ingrat? À quel point, vraiment? - Tu es en charge de tes propres choix, mais j'existais bien avant ta naissance. Ma misère était déjà en marche bien avant que l'idée de ta conception ne lui traverse l'esprit. - Lâché-je en pointant du doigt la porte, désignant bien évidemment l'influence d'Edward à travers les murs. - Ma vie et celle de ma famille dépendent de ce secret, de mon ignorance et de mon silence. - D'une main, je tire le parchemin proprement plié et le jette à ses pieds. Il s'ouvre naturellement, le seau brisé depuis déjà un moment. - Mon ignorance. - Elle reconnaitrait certainement l'écriture d'Edward dans les traits liants l'adresse d'expédition, là où je n'ai fais que la déduire. - Il n'aurait pas fait appel à un vulgaire inventeur de sortilèges pour venir essayer de te sortir de ton trou.

Je recroise les bras, les extrémités gelées. - À l'évidence, il sait que je sais, et que toi aussi tu sais. Je te fais confiance pour ne pas avoir trahis ta parole, mais il est visiblement plus impliqué que je ne le pensais. - Qu'est-ce que ça veut dire pour moi? Pour les Bennet? Le couperet tombera-t-il quand on s'y attendra le moins? La machine est-elle déjà en marche? - Ma survie et mon existence n'ont jamais été entre tes mains, ni celles de Phineas. Elles sont entre les miennes tant que j'en ai encore le luxe et il n'y a rien que tu puisses y faire. - Décroisant les bras, je reviens vers elle mais conserve une distance raisonnable. - Tous les malheurs du monde ne sont pas de ta faute. Tu as pris un risque, ça s'est mal passé. Et maintenant quoi? Tu vas te morfondre dans ta chambre comme une adolescente toute ta vie? Pour un type qui ne t'a jamais mérité?! - Les poings ne sont même plus en question. La torture n'est plus doutée, pas plus que les actes et le passé. - Dit merde à la romance si ça te fait te sentir mieux, personne n'a à y redire, mais t'emmurer dans ton coin ne t'aidera certainement pas.

Mon cœur rate un battement.  - Tu peux sortir d'ici et reprendre le contrôle de ta propre existence. Tu en as le luxe, après tout. - Dis-je avant de tendre la main vers la fenêtre qui s'ouvre dans un coup de vent. - Ou tu peux rester là et abandonner, mais à ce prix-là, autant te jeter du balcon. Ça gagnera du temps à tout le monde. - Un tension saisit ma nuque lorsque ces mots sortent sur un ton froid, détaché. Un pas dans le vide. Un écho à son attitude. - Alors? Qu'est-ce que ce sera? Abandonner parce qu'un type t'as brisé le cœur? Ou revenir à la charge parce que tu vaux mieux que ça?
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