| i wanna dance with somebody, marlene (janvier 1987) | | |
 |  Sujet: i wanna dance with somebody, marlene (janvier 1987) Dim 17 Mai - 12:02 | |
|  flashback, janvier 1987. Oh! I wanna dance with somebody, I wanna feel the heat with somebody, Yeah! I wanna dance with somebody, with somebody who loves me. --- @Marlene Ainsworth
La pluie s’abattait impitoyablement sur les toits et pavés de Londres. Lily maudit son aversion pour les transports magiques. Il s’agissait là de l’une des particularités du monde sorcier que la née-moldue n’avait jamais pu véritablement assimiler. Le transplanage lui donnait des nausées. Elle évitait autant que faire se peut la poudre de cheminette, depuis un malencontreux incident qui avait envoyé la pauvre adolescente en Islande, embarrassant plusieurs jours la douane britannique et leurs techniciens de cheminette qui avaient tenté de réparer la défaillance de leur système (les frontières ne pouvaient être franchies aussi aisément, en principe). Quant au balai, l’épouse Potter en nourrissait tout simplement une peur bleue. Détails qui, cumulés, agaçaient souvent ses comparses sorciers. Lily était pourtant à mille lieux d’être une madone capricieuse. Mais les faits étaient là, inéluctablement.
Alors, lorsqu’elle ne s'efforçait pas de surmonter ses craintes pour son entourage ou son travail, la rousse utilisait une voiture moldue achetée trois ans auparavant, une Vauxhall Astra Mk1 de couleur rouge tirant sur un profond bordeaux. Il s’agissait d’ailleurs du transport qu’elle avait choisi ce jour-là, afin de se diriger jusqu’à l’entrée magique du chemin de traverse. Un trajet d’environ trente minutes qui lui permettait de se retrouver enfin seule. Un instant durant lequel Evans pouvait se délecter d’une certaine solitude, un moment qui ne lui appartenait qu’à elle seule. La jeune mère en avait profité pour rembobiner une cassette, écoutant les meilleures chansons qu’elle avait pu enregistrer à la radio les semaines précédentes.
Lorsque les premières notes de la toute nouvelle chanson de Whitney Houston résonnèrent dans l’habitacle de la voiture rouge, Lily se mit à se déhancher au son de la musique, tout en gardant la route dans son champ de vision. “I wanna dance with somebody….” chantonna-t-elle à tue-tête, d’une voix horriblement fausse. C’était l’un de ces rares moments où la sorcière redevenait femme et non plus mère. Les maraudeurs avaient décidé de se réunir le temps d’une nuit, alors Lily s’était empressée de passer la soirée avec Marlie. “Somebody -” son épaule droite remonta alors que la gauche descendait légèrement.”- who loves me ! ” ses épaules firent ensuite le geste inverse, répétant plusieurs fois le mouvement de danse, assez populaire dans les années 1980’s. “Wouhhh!” répétait-elle ensuite bêtement, après la chanteuse.
Vivre entre deux mondes lui apportait une culture hybride unique en son genre. Loin d’un quelconque prosélytisme, Lily ne pouvait néanmoins s’empêcher de faire connaître à ses proches sorciers les films et autres chansons créés par les moldus. Une culture bien plus étoffée que la ringarde Celestina Moldubec, dont Evans soupçonnait parfois James d’être friand. Si Sirius avait un jour vent de cette information...Lily retint un gloussement, alors qu’elle se garait enfin, et continua jusqu’au chemin de traverse à pied. Le salon de thé de Marlene arriva heureusement rapidement à portée de vue, la pluie ayant poursuivi de plus belle une fois la malheureuse sortie de sa voiture. Son parapluie était presque devenu inutile.
Malgré cela, rien ne départit Lily de son grand sourire lorsqu’elle entra au Pink Petals, bien trop excitée à l’idée de revoir son amie. “Qui voilà, je -” se coupa-t-elle, alors qu’elle s’apprêtait à fermer son parapluie et énoncer une plaisanterie sans aucun doute des plus vaseuses. “Marlene, que se passe-t-il ?” s’alarma Lily en se précipitant auprès de la jeune McKinnon, oubliant au passage sa chevelure rousse trempée ainsi que son imperméable qui l’était tout autant.
(c) sweet poison |
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| | Sujet: Re: i wanna dance with somebody, marlene (janvier 1987) Dim 17 Mai - 14:29 | |
| slow it down. some love was made for the lights, some kiss your cheek and goodnight. lift up a red high heel, lock up your doors with steel. --- @lily potter
Don't go away, don't leave me – don't go !
Visage enfoui dans le cœur de ses paumes ouvertes, la respiration de Marlene est sifflante. Gorge serrée par les sanglots qui s'entrechoquent et passent ses lippes, ses chairs sont tenues en alerte – et, malgré la souffrance qui alourdit son cœur, son corps est comme engourdi. Marlene n'avait jamais pensé au jour où Sirius la quitterait car, après près de dix ans de relation, elle avait naïvement imaginé qu'ils étaient destinés à être l'un avec l'autre. L'amour qu'elle ressent à son égard est viscéral et leur rupture agrémente ses sentiments d'une noirceur inéluctable. Elle se déteste d'avoir ainsi réduit son monde à une seule foutue personne. Sirius est parti. Marlene n'a plus rien à quoi se raccrocher.
Alors, la sorcière patauge dans de curieux sentiments de colère, de chagrin et de culpabilité. Brisée, ces dix dernières années semblent lui échapper. La même question résonne encore, et encore, et encore. Pourquoi maintenant ? Sûrement aurait-elle pris sur elle, des années plus tôt, au début de leur relation. Aujourd'hui, le départ a le goût d'un échec cuisant qui farde le bout de sa langue. L'amertume l'accable, et les sentiments sont désordonnés – désaccordés. Parti sans se retourner. Elle a le fantôme de ses mains tatoué sur l'épiderme, et ses lèvres sont les seules qu'elle ait jamais aimé embrasser. And it hurts so very much.
La porte du Pink Petals s'ouvre à la volée. Marlene relève le nez vers sa comparse, Lily. Et, à peine en a-t-elle franchi le seuil, que McKinnon lâche un sanglot sonore. Jamais plus à l'aise avec ses sentiments qu'en compagnie de la née-moldue, jamais plus prête à montrer sa vulnérabilité que face à ses mirettes affûtées. Lily se précipite vers elle, laissant dans son sillage des traces d'eau dont Marlene n'a cure. A peine la sorcière s'est-elle rapprochée que la sang-mêlé se jette à son cou. Le corps de sa comparse est trempé, mais elle n'a cure de la fraîcheur de ses vêtements, ou de leur moiteur. Elle pleure, simplement, larmes qui se mêlent aux gouttelettes de pluie et hoquets qui transpercent le silence pesant.
« Sirius est p-parti, un sanglot l'étrangle mais elle tient bon, suffocante, il a rompu, sans la moindre explication. Et il est – parti. » Et elle se sent sotte, Marlene, à s'effondrer aux pieds de son amie. Elle se sent sotte que d'être aussi troublée par ce départ – n'est-elle pas suffisamment sage et avisée pour comprendre que certaines relations ne tiennent tout simplement pas la route ? Mais, à ses yeux, la leur valait le détour et toutes les peines du monde. « Oh Lily, je ne sais pas quoi faire...ça fait si mal. » Avoue-t-elle en esquissant un pas en arrière, bras toujours enroulés autour de la nuque de la jeune femme – comme incapable de la laisser elle aussi s'éloigner. Force est de constater qu'elle se raccroche à sa compagne comme à une bouée de sauvetage. Ses jambes tremblent, et la vérité farde ses propos de manière presque tragique – elle ne sait pas quoi faire. Une partie de son âme semble lui avoir été arrachée, et si elle se sent un brin dramatique que de penser que c'est peut-être le cas, elle sait également que cette sensation est tout-à-fait normale en cas de séparation. Elle n'y était pas préparée, et elle ne parvient pas à y croire. Marlene lève alors vers Lily un œil dont l'éclat est changeant ; elle espère une solution, un miracle. Une astuce. Quelque chose susceptible d'atténuer la souffrance qui flanque son âme de mille maux.
(c) sweet poison
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