(Paris, France) Ce soir-là, le conseil d'administration du Holy Night a organisé une somptueuse réception dans l'un de ses hôtels; celui de Paris, non loin de l'Arc de Triomphe. Tous les employés y sont conviés, ainsi que quelques grosses têtes du Ministère de la Magie Britannique. Constance, tu viens d'arriver via le réseau des cheminées et tu es fin prête à savourer ce petit temps parmi tes collègues dans la ville lumière. Ta soeur, Thalia, garde Katie ce soir - mais tu n'as pas envie de rentrer trop tard. Aldebaran, tu es arrivé par portoloin avec quelques collègues du Ministère. T'es supposé secouer quelques mains, et de t'intéresser à ce qui est dit; mais t'as la tête ailleurs, t'as pas envie de rester dans cet hôtel toute la soirée alors que tu pourrais profiter de la ville que tu n'as jamais eu l'occasion de vraiment visiter.

La soirée est tombée, et le dîner bat son plein. Constance, tu sors t’asseoir sur le perron de l'hôtel pour prendre l'air. Quelques minutes après, Aldebaran sort également, fin prêt à quitter cette soirée qui semble n'en plus finir et, pressé dans sa fuite, il te bouscule accidentellement, alors que tu te relevais.

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(Paris, France) Des pensées vagabondes plein le crâne et un sourire un peu absent, elle trinque néanmoins à la soirée avec ses collègues. Autour d’eux, des rires, des poignées de mains, une soirée mondaine dans laquelle Constance ne se sentait guère à sa place. Elle avait la tête ailleurs, quelque part à Londres à s’inquiéter que la soirée de Thalia et Katie se passe sans encombre. Il y avait toujours cette once d’inquiétude lorsqu’elle s’éloignait, même si elle la savait en sécurité avec sa tante. Ainsi, même si elle avait finalement accepté de se rendre à cette réception, elle avait prévenu ses collègues qu’elle ne ferait pas de vieux os. Ils avaient ris, tenté de lui faire changer d’avis et avaient fini par se résigner non sans lui fourrer une nouvelle coupe de champagne entre les mains à chaque fois que la sienne était un peu trop vide à leurs gout.

Le diner se passait et elle comptait les minutes avant qu’il soit correct de s’éclipser lorsqu’une animation attira son attention, feu qui venait flamber quelques desserts, flammes qui dansaient devant ses yeux, comme hypnotiques. Mais cela ne dura qu’un instant, bien vite elle fut assailli par un sentiment de panique, comme si la vue du feu réveillait des souvenirs enfouis, comme si un danger était imminent. Regard un peu hagard, visage pale, elle s’éclipse, venant se réfugier sur le perron de l’hôtel pour reprendre contenance, retrouver son calme. Ses mains étaient un peu tremblantes tandis qu’elle portait la coupe à ses lèvres, assise sur les marches, elle finit néanmoins par se redresser avec l’impression qu’elle avait repris ses esprits. Porutant, elle devait être un peu ailleurs car elle n’avait même pas fini de se relever qu’elle percuta avec force un homme qui descendait les marches. Un peu déséquilibrée elle manque de tomber mais retrouve l’équilibre, la coupe vide par contre, se brise à ses pieds. « Excusez moi je suis confuse je ne vous avais pas vu arriver ! » Qu’elle s’exclame, voix un peu blanche alors qu’elle redresse le visage vers l’homme.

(Paris, France) Si ses pensées n’étaient pas si lointaines elle aurait certainement pu éviter l’homme, s’éviter une perte d’équilibre et les excuses qui s’en suivaient mais elle avait la tête ailleurs Constance. Brouillard du quotidien et inquiétude qui monopolisaient son esprit. Ailleurs, tout comme son interlocuteur visiblement qui ne sembla pas s’offusquer de leur mésaventure pour autant. Elle avait toujours les réflexes de l’employée, même si ce n’était pas son hôtel et immédiatement elle observa le sorcier qui se trouvait face à elle. Certainement pas un collègue, elle finissait par connaitre même ceux des autres établissements, depuis le temps, mais elle avait ouïe dire que le ministère de la magie avait envoyé quelques uns de ses représentants à la réception. Il ne lui semblait néanmoins pas connaitre l’homme ; distante de la vie sorcière pendant bien longtemps. « Il n’y a pas de mal, rien qu’un peu de verre brisé ce n’est rien. » Ajoute-t’elle d’une voix douce en lissant sa robe du dos de la main, s’assurant qu’aucun éclat de verre ne s’y soit accroché dans la presque chute qui lui avait été évitée par l’homme.

Elle s’apprête à rentrer à nouveau dans l’hôtel, ne pouvant pas s’éloigner trop longtemps sans quoi ses collègues l’obligeraient à rester plus tard pour compenser mais la voix de l’homme l’interpelle par son prénom ce qui a l’effet de la surprendre grandement. Demi tour un peu sec elle observe interrogatrice le sorcier qui semble connaître Thalia. Malgré elle, il y a une moue tendre qui se glisse sur son visage à l’évocation de sa cadette mais elle se reprend rapidement acquiesçant : « Effectivement, Thalia est ma soeur, l'air de famille est si évident ? Comme c'est amusant. » Quelques années plus tôt elle aurait immédiatement conclus qu’il était un ami de sa douce frangine mais la guerre l’avait forcée à museler sa naïveté, optimisme dérangé par la noirceur du monde magique. A la place, elle se fend d’une amabilité enjouée : « Ai-je le plaisir de vous connaitre ? Pardonnez moi j’ai parfois une très mauvaise mémoire. » Elle sourit, candide Constance qui sait faire impression d’innocence.

(Paris, France) Asymétrie des informations rapidement corrigée par la présentation polie du sorcier, Constance accueille la nouvelle d'une voix chaleureuse : « Ravie de faire votre connaissance. » Les lèvres s’étirent dans un sourire tandis qu’elle serre avec une force mesurée la main du sorcier face à elle. Dans l’obscurité, son regard ne brille qu’à peine et pourtant, rien que l’évocation du nom du sorcier la met sur ses gardes. Elle n’est pas prête à lui jeter la pierre pour autant, naturel conciliant qui la pousse à ne pas mettre fin à la rencontre de manière précipitée.  « Je vous avouerai que je suis peu à l’aise avec les évènements mondains, je suis plus au calme ici. » Rien à prétendre, elle était peu habituée aux réceptions, plus à l’aise dans l’intimité de son appartement, bien loin de la rugissante gryffondor qui attirait l’attention sur elle dans les couloirs de Poudlard.

La question la surprend un peu, conversation banale qui s’étire au delà des politesses règlementaires. « Je n’en ai jamais eu l’occasion non, il parait que c’est une belle ville cependant. » La vie de Constance n’avait jamais dépassé les frontières du Royaume-Uni, quelques voyages tout au plus lorsqu’elle était enfant mais depuis la naissance de Katie et sa prise de poste au Holy Night, sa destination exotique se résumait à la demeure familiale de York. « Comptez-vous vous éclipser ? » Reprend-t’elle, ton un peu plus léger, regard faussement inquisiteur, en haussant légèrement un sourcil : « J’aurais pensé qu’une telle réception soit le théâtre de quelques négociations ou rencontres importantes pour vous et vos collègues du ministère. » Quotidien bien éloigné des manigances politiques elle s’imaginait néanmoins que le travail des diplomates ne cessait jamais réellement, vie d’apparat, réseau continuellement à étendre, un monde bien différent du sien. « La découverte de la capitale est une bonne excuse cependant. » Finit-elle par ajouter, jetant à son tour un coup d’oeil à la rue et aux lumières de la ville qu’elle devinait entre quelques immeubles.

(Paris, France) Rencontre incongrue, elle n’osait se montrer trop optimiste néanmoins Constance, guerre qui lui avait montré mainte fois que les politesses n'étaient pas synonyme de bonté de coeur. « On va dire que je ne suis généralement pas l’invité de ces soirées même si ma présence est parfois requise. » C’était plutôt peu fréquent, la jeune femme s’éclipsait toujours à la tombée de la nuit, équilibre et bien être de sa fille passant toujours avant les exigences de son emploi. Son employeur, bien que compréhensif, avait parfois essayé de renégocier les termes de leur accord mais Constance ne ployait jamais l’échine lorsqu'il s’agissait de Katie. « Je ne prétendrais pas qu'il est désagréable de passer de l’autre côté du miroir mais la gymnastique de l'esprit est tout à fait différente. Je n’ose imaginer faire de même au quotidien. » Ajoute-t’elle d’un ton enjoué en référence au travail qu’effectuait son interlocuteur.

Le rire du sorcier trouve écho dans le sien, naturel taquin de la jeune femme qui revenait au galop après quelques coupes de champagne elle se satisfait ainsi de voir que le Black ne semble pas aussi austère de caractère que certains de ses collègues du ministère. Instants de naturels agréables dans une soirée qui respirait les faux semblants. « Ne vous sentez pas obligés de chanter les louanges de cette réception pour satisfaire ma fierté, vous m’avez moi même trouvée en quête d’un peu de tranquillité. » Qu’elle fit remarquer avec un léger rire : « Paris est une ville envoutante je pense que personne ici ne dira le contraire. » Elle n’avait rien de ceux qui se permettraient de juger le sorcier pour ses inclinaisons à la tranquillité.

L’invitation est soudaine bien que pas totalement hors de propos étant donné la conversation qu’ils venaient d’avoir. Hésitation qui assaillit néanmoins la sorcière il y a un soupçon de prudence qui la pousserait à refuser. Néanmoins, le courage de la gryffondor, la soif d’aventure et de découverte se font plus pressantes alors qu’elle finit par hausser doucement les épaules, comme vaincue : « Ecoutez je vais me laisser tenter vous m’avez donné l’envie de découvrir la ville moi aussi, ce n’est pas une occasion qui se présente tous les jours. » Le sourire qui éclaire son visage n’est néanmoins qu’annonciateur du plaisir qu'elle prenait à s’éclipser. Quelques marches parcourues pour rejoindre le trottoir, talons qui claquent sur le pavé tandis que éclats de voix de l’hôtel sont déjà moins audibles de là où ils se trouvent. Curieuse, elle jette quelques coups d’oeil autour d’elle, regard brillant d’impatience avant de demander d’une voix douce : « Connaissez vous déjà Paris ? Je pense que je vais devoir m’en remettre à vous pour me guider, toutes les rues semblent les mêmes ici. »

(Paris, France) Si son sourire s'était fait quelque peu papelard au début de l’entrevue, tandis qu'elle tentait de jauger l’humeur et l’âme de son interlocuteur, le naturel de Constance n’avait pas tardé à se frayer un chemin. Elle se tenait bien loin des objectifs alambiqués de certains, honnêteté dont elle ne parvenait guère à s’éloigner. « J’ai été nommée gouvernante récemment, mais vous savez, je travaille dans l’établissement depuis quatre années, alors je suis a peu près capable de tenir tous les rôles d’accueil. » Elle ne prétendrait pas que son travail était au niveau de ceux des grands du monde, mais elle ne cacherait pas l’efficacité dont elle faisait preuve, les Bell étaient des acharnés, oblativité qui les caractérisait, dans tout ce qu'il faisait ils n’appréciaient guère la médiocrité ou les demi-mesures. « Je ne peux qu’imaginer, enfin, même dans mon métier, les clients finissent par se confondre dans ma mémoire, ces derniers s’avèrent parfois très vexés que nous ne nous souvenions pas de leur visite il y a des années de cela. Heureusement, ces questions sont plus accessoires que les questions politiques. »

Leur escapade ainsi validée, Constance vient glisser sa main sur le bras du sorcier avant de s’engager dans la ruelle, s’éloignant ainsi des lumières et des regards. « Je prétendrais avoir été enlevée par un bélître si l'on me pose des questions concernant mon absence. » A la remarque quant à sa dernière visite dans la capitale, Constance se fend d’un léger sourire, naturel qui l’aurait poussé à poser plus de questions mais le léger froncement de sourcils du sorcier la conviant rapidement de ne pas être trop curieuse au risque de faire un faux pas. Craquement sonore, ils sont entrainés loin de l’hôtel. L’atterrissage, comme à chaque fois, laisse Constance un peu pantelante, moyen de transport qui l'avait toujours assez incommodée bien que tout sauf cacochyme elle avait toujours le tournis durant les premiers instants. « Je ne me ferais jamais au transplanage, vraiment c’est terrible… » Elle se stoppe dans ses paroles Constance, regard attirée par la monumentale bâtisse qui se trouve devant eux. Elle ne prétendra jamais être grande zélatrice de la France, patriote jusqu’au bout des ongles, pourtant, elle devait bien se plier à leur bon goût en terme d’architecture. La beauté du monument suffit néanmoins à la réduire au silence pour quelques secondes, admirative. « Je ne peux guère prétendre le contraire, c’est vraiment splendide. » Souffle-t’elle à son tour

« Ces lumières me redonnent presque l’envie de peindre. » Qu’elle murmure presque pour elle-même, appuyée contre le dossier d’un banc, regard qui se nourrit de tous les détails de l’édifice. Dans l’esprit de la jeune Bell, Paris restait associé à ce film moldu, Moulin Rouge, aux excès et à la fête, mais aussi au patrimoine des arts et aux beautés. Pas étonnant ainsi que son côté artistique, bien que réfréné par le quotidien et surtout par les inquiétudes, se réveille dans un tel lieu. Au loin, les lumières de la Tour Eiffel attirent son regard, sortant de ses pensées fuligineuses, la sorcière demande, quelque peu mutine en repensant à la remarque précédente d’Aldebaran sur leur prochaine destination : « Pensez-vous que nous pourrons nous glisser au sommet de la Tour Eiffel ? La vue est, parait-il réellement à couper le souffle. » Rouge et or un peu casse-cou malgré elle, l’ancienne joueuse de Quidditch se rêvait encore de toucher toucher les étoiles.