all my friends are heathens (mayra)

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Welcome to the room of people Who have rooms of people that they loved one day, Docked away. --- @mayra okorie

Le pub est rempli. Soir de match, les supporters se rassemblent devant l'unique télévision du bar. L'atmosphère est grouillante d'hoquets de joie, ou de soupirs de désespoir. Le football a le don de réveiller une bête coriace chez les moldus ; et on imagine que le sentiment doit être semblable pour les sorciers, lorsque confrontés à un match de Quidditch. Tout est évidemment relatif – Russell n'apprécie le football que lorsqu'il s'agite sur le terrain, observer les sportifs se démener à leur tour ne l'intéresse guère. Pourtant, la convivialité qui fourmille dans le pub vaut mille mots, et la sensation est spéciale - unique.

Les doigts enroulés autour de deux pintes, Russell joue des coudes afin de fendre la foule – manquant une ou deux fois de trébucher de tout son long sur le sol poussiéreux. Lorsqu'enfin l'homme rejoint Mayra, qui est parvenue à leur trouver deux chaises libres, une vague de soulagement le traverse. Prudemment, il pose l'une des boissons devant sa comparse avant de prendre place à ses côtés.

« Cheers ! » S'exclame Russell avant de boire une gorgée de sa Guinness, appréciant la densité de la boisson – et son amertume qui court le long de sa langue. Ses yeux se portent machinalement vers la télévision, attiré par les hoquets de surprise puis un silence épais, nerveux plutôt qu'ennuyé, étrange en cette soirée de célébration. Il remarque que le football n'est plus retransmis. Une jeune journaliste blonde à la coiffure impeccable est désormais sur l'écran broussailleux.

Nous interrompons ce programme (…) Lord Robert Garrisson, Secrétaire d'Etat à la Santé et la Sécurité Sociale, a été retrouvé assassiné chez lui. (…) Les causes du décès sont encore inconnues.

C'est le cœur qui tombe dans ses talons, et c'est le temps qui semble se suspendre. L'horreur est réelle – et il peut la distinguer dans certaines moues, dans certaines œillades apeurées. Il n'a pas les mots, Russell, pour exprimer ce qu'il voudrait leur dire. C'est incertain qu'il se tourne vers Mayra, regard qu'ils échangent. « Prends ta bière, allons dehors. » Lui intime-t-il, empoignant son propre verre avant d'ouvrir la marche. Sans surprise, l'humeur n'est plus à la fête. Des individus s'empressent de se masser vers la sortie, comme imprégnés de cette impression dérangeante que la vie peut s'achever en un claquement de doigts, ou par la bonne volonté d'un fou.

Le soleil est encore haut dans le ciel. Sans attendre, Russell s'installe sur un banc en bois, et pose sa pinte sur la table qui lui est attribuée. Il se racle la gorge – et évoque la seule conversation qui, d'un commun accord, ne franchit jamais leurs lèvres. « Est-ce que tu penses que ce sont.. ? » des sorciers ; mais le mot ne sort résolument pas, alors il se contente d'hausser les épaules, certainement plus maladroit qu'il ne le voudrait.

(c) sweet poison

Le pub était bondé et Mayra dû jouer des coudes pour se frayer un chemin, s'excusant autant qu'elle le pouvait. Même si la plupart des supporters présents ne lui prêtait qu'une attention relative. Elle préfère passer inaperçue. Petite chose discrète, presque invisible. Les épaules courbées, le regard ailleurs. Elle sait se faire oublier. Ils ont mieux à faire que de lui prêter attention. Elle n'est rien Mayra. Ni ce soir, ni jamais. Grain de sable insignifiant. Une poussière sur terre. Condition difficile pour certains. Mais Mayra s'en accommode. Accepte sans trop broncher, certaine que son heure viendra. Prête à prendre les armes le moment venu. Pas passive pour un sous. Elle a appris la patience. Et comme si le ciel lui envoyait un signe, voilà qu'elle trouve enfin deux sièges libres. Elle s'en empare aussitôt, faisant abstraction des quelques regards tournés vers elle. Priant pour que son ami ne traîne pas trop, la retrouve rapidement.

Quand enfin les deux pintes sont posées devant elle, le sourire lui revient et elle trinque avec plaisir. Le liquide ambré trouve son chemin, amertume bienvenue. Pas franchement une boisson qui convient aux femmes mais Mayra n'est pas tout à fait comme les autres. Elle apprécié sincèrement sa Guinness. Surtout lorsque la compagnie est aussi bonne. Mais la bonne humeur générale s'éteint soudainement, remplacée par un silence pesant. La voix de la journaliste résonne encore dans sa tête. Les mêmes mots tournent en boucle. Un meurtre d'un haut fonctionnaire de l'état britannique. Un énième bain de sang. Il n'y a plus la moindre trace de joie sur le visage de Mayra et lorsqu'elle croise le regard de Russell, elle sait qu'il pense la même chose qu'elle. Impossible de se tromper. Impossible de balayer l'information. Elle a la gorge nouée Mayra, un nœud dans le ventre. Elle n'ose pas formuler de réponses, pas certaine que sa voix coopère. Alors elle hoche vivement de la tête, suit sans broncher Russell à travers le pub et la foule. Ils ne sont pas les seuls à vouloir sortir, plus vraiment d'humeur à festoyer.

L'air frais remplis ses poumons et elle a l'impression de respirer pour la première fois. Elle de laisse tomber à côté de Russell, ses mains agrippant encore sa bière, comme si lâcher prise aurait un quelconque effet néfaste. Elle a peur Mayra. Peur de ce que Russell s'apprête à dire. Peur de ses propres pensées. Elle aimerait que cet événement ne soit rien de plus qu'une coïncidence, une triste fin. Mais au fond elle sait Mayra. Le soupir las qui lui échappe en dit long. « Je crois oui… C'est la première chose qui m'a traversé l'esprit. » Ça en dit long aussi. Elle frissonne, malgré le soleil sur sa peau. « À chaque fois qu'il se passe quelque chose d'horrible je pense à… Eux. » À nouveau sa gorge se serre. Il y a beaucoup trop de choses et de noms dans ce mot. Cet eux qui englobe ceux dont les noms ont été rayés, accord tacite qui uni les deux amis. « Si ça avait été un cambriolage ils en auraient parlé, non ? »

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Il ne sait plus trop où donner de la tête, Russell, mais l'air frais lui fouette le visage. Et, enfin, il se sent plus libre. Il respire, emplit ses poumons d'air et se redresse – ses paupières s'ouvrent de nouveau et ses prunelles dardent sa comparse d'un œil presque innocent. Il considère Mayra comme une bouée de sauvetage à laquelle il s'accroche – malgré tout, malgré eux et leurs accords silencieux de ne jamais évoquer ces petits mots qui alimentent pourtant les plus grandes douleurs. Passé en commun qu'ils ne mettent pas sur la table, qu'ils conservent précieusement dans ces deux cœurs qui palpitent et qui crèvent. Mais ils savent – ils le sentent. Que les sorciers ne sont jamais bien loin, que ce monde dans lequel ils habitent est parallèle à celui des autres, et qu'ils se lient et se délient depuis toujours.

Un soupir s'échappe des lippes entrouvertes de Mayra. Russell contracte ses mâchoires en réponse. Elle approuve – à demi-mot, sans vraiment établir leurs propos avec clarté. Mais il s'agit d'une danse qu'ils ont pris la décision de conduire depuis la rupture de Mayra avec Aiden. Russell affaisse son regard vers sa boisson, bulles qui s'agitent en un milliard de trajectoires différentes et qui étrangement l'apaisent. Sans attendre, il en boit une nouvelle gorgée, frimousse qui se tord d'une brève grimace tandis qu'il se contente d'hocher simplement la tête aux propos de sa comparse. C'est tout – et il n'y a rien à ajouter. Alors qu'il y a tout à dire, et tout à commenter. Ils savent, bon sang, ils savent ; et c'est largement plus que ce que le commun des mortels connait à propos des sorciers. Ils appartiennent aux chanceux qui ont cette connaissance particulière – mais est-ce une tare, ou une bénédiction ?

Ses doigts libres filent dans ses longs cheveux bruns, regard maintenant rivé sur le sol. « Je pense, oui. » Acquiesce-t-il de sa voix grave, presque enrouée, relevant ses orbes sombres vers Mayra. Il hausse les épaules, presque anéanti par la perspective d'en savoir plus que les autorités moldues, concernant la mort du politicien. « On peut faire quelque chose pour aider, tu penses ?..envoyer une lettre à la police.. ? » Il n'y croit qu'à peine, Russell, et ça se sent à l'intonation de sa voix qui frémit, et se coince dans l'étau serré de sa gorge. Il se masse brièvement le menton, ses doigts caressant sa barbe, et considère – toutes les options qui s'offrent à eux.

« C'est tellement frustrant d'être ici, alors que » il se pince l'arête du nez en un geste inspiré « tous ces fous sont en train d'anéantir des vies. » Il relâche sa prise, et rouvre les yeux, reporte immédiatement son attention sur Mayra. Il sait qu'elle partage probablement le même ressenti. « Tu devrais peut-être contacter.. » Aiden – mais, par respect, le nom ne passe pas la barrière de ses lèvres. Pour demander des informations - alors que ce serait tellement plus simple s'il prenait les choses en mains, et se décidait à renouer avec Maeve. Mais il est d'un mordant étonnant, Russell, et sa fierté entre en jeu. Orgueil qui ne flanche guère ; face à la mort, face aux injustices qui fardent maintenant son petit monde au quotidien.

(c) sweet poison

Elle est angoissée Mayra. De nature prudente, plutôt dans une action mesurée, prenant toujours des risques calculés. Elle sait ce qu'il y a dehors. Sait ce qu'elle risque en franchissant chaque matin le pas de sa porte. Elle sait ce qu'elle a et ce qu'elle a perdu. Ce qu'il se cache dans les Ténèbres l'angoisse, la hante une fois la nuit venu. Et voilà que ces démons pénétraient violemment dans son monde en plein jour. Le doute n'est pas permis. Et Russell acquiesce dans ce sens. Tout autour d'eux, le monde tourne dans une spirale infernale sur laquelle elle n'a aucun contrôle. Et tandis que les gens quittent le pub, se rassemblent en petits groupes pour parler de cet énième mort sordide, Mayra sent l'espoir la quitter peu à peu. Cet espoir brillant qui la caractérise, donne un éclat singulier à son regard. "Ils nous rirait au nez." Une évidence qui lui glace le sang. Personne ne prendrait au sérieux une bande s'illuminés prétendant tout savoir de ce meurtre. Prétendant qu'il a quelque chose à voir avec de la sorcellerie. La pensée lui donne des frissons et elle s'accroche à sa bière, en boit une longue gorgée. Un courage liquide qui descend directement se perdre dans son ventre.

Un nouveau soupir lui échappe. La frustration, elle la sent aussi Mayra. Comme une vieille amie qui se glisse désormais constamment à côté d'elle. Et à nouveau Mayra fait le vœux d'oublier. Elle aimerait retrouver une vie banale, terriblement ennuyeuse. Elle aimerait être aveugle, ne rien savoir de ce monde effrayant. Et la seconde d'après, elle regrette, retire ces pensées. Oublier les malheurs c'est aussi l'oublier lui. Et ça elle ne peut pas. Ne veut pas. Impossible. Aussi douloureux que soit certains de ses souvenirs, Mayra ne veut pas l'oublier. Jamais. Elle s'est trop battu pour garder sa mémoire intacte. Elle se raidit d'un coup, la nuque hérissée par un frisson. « Non. » Qu'elle lâche brusquement. Bien loin de la jeune femme douce et innocente. « Je ne peux pas Russy. Désolée. » Ses yeux rencontrent le bois brute de la table et ne le quitte plus, comme si les renures étaient tout à coup devenus très intéressantes. Elle ne peut pas se résoudre à affronter son ami. Comme elle ne peut pas contacter Aiden. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas alors qu'elle a laissé trois longues années filées. « C'est au-dessus de mes forces… » qu'elle avoue finalement, la voix brisée. Elle sait qu'il comprendra, que lui-même n'osera pas contacter Maeve. La blessure encore béante, trop douloureuse. Mais Mayra n'est pas complètement démunie. Elle pourrait poser des questions à Darcy. Elle pourrait fouiner quitte à se mettre en danger. « De quoi est-ce qu'on parle Russell ? Nous ne sommes pas des Sherlock Holmes, encore moins des sor…» Elle s'arrête brusquement, le mot ne franchissant jamais entièrement la barrière de ses lèvres. Comme un interdit puissant. « Qu'est-ce qu'on peut faire ? » murmure démuni. Elle se sent faible, impuissante face à cette situation qu'elle ne peut contrôler. La violence fait partie intégrante de son monde. Celui d'avant comme celui d'aujourd'hui. A croire qu'on ne peut échapper à ce que le monde veut pour vous. Elle ne sait pas si elle croit au destin mais espère qu'il y a bel et bien un Dieu. Quelqu'un pour veiller sur les gens qu'elle aime.

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A peine la proposition sortie, qu'à moitié cependant, que l'interruption l'empêche de faire entendre le nom redouté. Russell baisse les yeux vers sa bière, bulles qu'il ne parvient qu'à peine à discerner dans le liquide sombre et épais. Des idées, il en a cent. Pourtant, il redoute de les énoncer, et de braquer Mayra dont le passif semble aussi lourd que le sien. Bon nombre de choses à évoquer, dont il faudrait parler. Mais rien n'a de sens, alors que le monde semble ne plus vraiment avoir de ligne conductrice directe. Chanceux, ou malheureux, que d'être dans cette confidence épouvantable. Que de comprendre, au premier coup d'oeil, lorsqu'il s'agit de quelque chose qui dépassera certainement les autorités moldues.

Russell comprend cependant le refus de Mayra, et préfère la laisser s'exprimer plutôt que d'insister. Ne serait-il pas préférable, plutôt que de lui forcer la main, de demander à Maeve ? De prendre son courage à deux mains ? La douleur de Mayra, ou la sienne. Ses blessures sont encore fraîches, et il n'est pas certain d'être capable d'être utile à cette cause qui leur est commune – même s'il n'est pas persuadé du bien fondé de leur entreprise. Trop de douleur, trop de maux. Un cœur qui se serre et qui dégueule un chagrin. Émotions qu'ils ont en commun, et que Russell voudrait savoir effacer. Tout aurait peut-être été plus simple, au final, si Aidan et Maeve n'avaient jamais fait partie de leur vie. Ils ne connaîtraient rien de ce monde, parallèle au leur, et n'auraient pas à s'en inquiéter.

Gentiment, et pour lui faire comprendre qu'il n'aurait peut-être jamais dû lui demander ça, Russell tend la main et étreint brièvement l'épaule de Mayra. « J'comprends. Moi, c'est pareil, je ne pourrais pas non plus. » A sa question, que peut-on faire rien n'est finalement moins sûr. Il sait (ils savent) que s'ils se rendent au poste de police pour parler des mangemorts, personne ne les prendra au sérieux. Et Russell ne leur en tiendrait aucunement rigueur, à vrai dire, toujours à se demander s'il n'a pas rêvé les mois en compagnie de Maeve – toujours à se dire qu'ils sont peut-être fous, Mayra et lui, qu'Aiden et Maeve n'existent peut-être que dans leur imagination. « Je ne sais pas. Rien, j'suppose. » Lui répond-il, voix grave coupée par la réflexion qui n'aboutit sur rien de bien tangible. « ...on pourrait envoyer une lettre anonyme aux flics ?..ou peut-être,..tu te souviens de..du..Chemin de Travers ? Traverse? On doit d'abord passer par un pub pour y accéder, non ? Pourquoi ne pas y aller et prendre des photos qu'on enverrait à... » à qui, bordel, à qui « à quelqu'un de compétent. » Il se dégonfle Russell – certain qu'ils se feraient éjecter en moins de deux s'ils s'apprêtaient à passer le pas de ce fichu pub. « Peut-être que le seul moyen de sauver des vies est de mettre à jour leur monde. » Suggère-t-il ; s'imaginant qu'entre moldus et sorciers, les mangemorts ne feraient pas long feu. Il ne prend pas en compte d'autres paramètres. Ne réfléchit plus qu'à retardement, alors que son regard se perd dans la ruelle, vision parfois bousculée par les passants.

(c) sweet poison

Elle a du courage Mayra, un bon cœur. L'envie de changer les choses. Rendre ce monde un peu meilleur. Plus sûr. Un pas après l'autre. Parfois en trébuchant. Jamais vraiment certaine de la direction. Ses choix pas toujours les bons. Ressassant pour la millième fois les mêmes pensées. Onde de choc violente. Elle aurait dû accepter d'oublier. Ses souvenirs effacés, elle aurait repris sa route. Sans regarder en arrière. Sans soupçonner le moindre mal. Elle aurait repris ses luttes quotidiennes et celles de ses ancêtres. Sa voix se serait perdue dans le vent, emportée par la pluie londonienne. Elle vivrait sans se poser mille questions. Une vie simple. Mais vide peut-être ? Comme si on lui avait arraché un poumon. Non. Ce choix là avait été le bon. Aiden, la magie, les gentils et les méchants. Un tout qui ont fait de Mayra ce qu'elle est aujourd'hui. Elle ne veut plus en être privé. Peu importe la douleur et les souvenirs amers.

Un sourire triste et un geste de réconfort. Elle a dans le regard une étincelle de gratitude pour son ami. Une compréhension simple qui flotte entre eux. Pourtant ils ne réussissent pas à s'entendre, à trouver cette harmonie parfaite pour parvenir à une réponse. Impossible de trouver une solution. On a ouvert une porte sur cet autre monde sans jamais les faire entrer complètement. Coincés sur le porche, dans la véranda. Ils n'en voient qu'une infime partie. Et ça suffit à terroriser Mayra. Même le discours de son ami la fait frissonner. La simple idée de s'impliquer, de mettre un pieds de l'autre côté. Entrer dans cet interdit. Sans savoir ce qu'il s'y trouvera. Si ils en ressortiront. Elle noie ses angoisses dans une gorgée d'alcool. Russell a raison. Bien sûr. Rien ne vaut la lumière. La vérité doit éclater. Combat qu'elle mène chaque jour avec plus ou moins de ferveur. « Ils nous tueront... ou pire. » Elle est lucide, incroyablement ennuyeuse sans doute. Trop terre à terre sur ce coup. Réalisme qu'elle déteste. Elle qui se préfère la tête dans les étoiles, à rêver sa vie. « Mais tu as raison. Quelqu'un doit savoir. » Mais peut-être pas quelqu'un de leur camp. Elle soupire, démunie, perdue. Complètement dépassée.

« Aiden est né dans une famille moldue. » Ce mot qui lui arrache une grimace. Sobriquet ridicule qu'elle a appris. Parce que c'est ce qu'elle est dans cet autre monde. Et l'espoir qui renaît sur ses traits. Elle se redresse, comme si la solution était finalement à portée de main. Comme si l'énigme allait se résoudre d'elle-même. « Il doit y avoir des gens comme nous qui savent. Il suffit de se trouver, de se réunir... » Plus fort tous ensemble. Ils pourront peut-être peser dans la balance. « Si nous sommes suffisamment à nous inquiéter, les autorités n'auront pas le choix que de nous écouter. » Logique infaillible. Et pourtant si souvent éprouvée. Les siens jamais écoutés, toujours tués. Boucle intemporelle. « Si on passe en force dans ce pub, ils ne pourront pas tous nous arrêter. »

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