elle est gosse curieuse, fondue à la masse hurlante, comme si elle pouvait se revendiquer de leur nombre -- être comme eux, être normale, le sang dénué de la malédiction venimeuse qui s'y glissait, charme poison qui avait déjà évaporé les esprits de quelques-uns. ils la fascinaient trop, ces moldus exempts de magie ; et à leur idée, elle n'avait que compassion, le cœur fracassé de les voir naviguer dans des eaux qu'ils ne comprendraient jamais, payer le prix d'une guerre qui n'était la leur. la tragédie de ne pas savoir, de ne pas comprendre. comment les blâmer, de désirer des réponses qu'ils n'auraient jamais? comment les blâmer, de vouloir faire sens à la perte de proches qui n'étaient que tragiques victimes d'attentats auxquels personne n'offrait d'explications? ils étaient agneaux dans une meute de loups ; des victimes à sacrifier, ignorantes de la condamnation à laquelle on les prédestinait.
et il n'était rien qu'elle ne puisse seulement faire, gosse impuissante aux mains maculées de cendres ; criminelle, parce qu'elle était de leur nombre, sorcière qui aurait désiré ne jamais l'être. rien, si ce n'était mêler sa voix aux leurs, protester, ainsi qu'ils le faisaient, pourvu que quelqu'un, n'importe qui, leur réponde -- parce qu'elle n'en avait le droit, n'en aurait jamais le droit, à cause de ces foutus lois qui enchaînaient ses poignets. elle voudrait aider plus, la gosse, n'a rien, si ce n'est ses mots et le charme qui s'y accroche, et personne pour jamais les recevoir. attirée par le tumulte, retenue par la cause ; et étonnamment, qu'importait qu'elle soit du nombre de ceux qu'il faudrait blâmer -- c'est le sentiment d'être à sa place qui s'accroche à sa peau, la conviction d'être là où il le fallait.  

Citation :

irrécupérable pro-moldue, mêlée à la foule qui avance, fait pas grand-chose de plus pour le moment.

Tu venais d'arriver Ayleen et déjà tu voulais partir. L'impression de ne pas être totalement comme ceux qui t'entouraient, eux qui voulaient obtenir des réponses, tandis que toi tu les avais déjà. Tu ne partageais pas non plus la colère qui hantait leur cœur, car ton ennemi ne se trouvait pas derrière les grilles qui protégeaient le 10 Downing Street. Non, toi tu savais que le mal venait des mangemorts, ces êtres qui autrefois n'étaient qu'une entité qu'affrontait ton frère et qui maintenant avaient une apparence et faisaient partie de tes souvenirs. Une marque indélébile. Tu ne savais pas ce que tu étais venue faire ici Ayleen. Voulais-tu que le monde entier sombre dans la peur en apprenant que le spectre qui les hantait la nuit pouvait devenir réalité ? Ou bien devais-tu faire le deuil de la vérité pour faciliter la censure mise en place ? En effet, si ceux qui pratiquaient la magie avait recueilli ton témoignage, tu ignorais si les criminels avaient été recherchés et pire encore, on t'avait interdit de révéler certaines informations à la police moldue... pour préserver le secret... Plutôt pour masquer leur incompétence.
Tu grinças des dents en y repensant et suivis la foule qui se regroupait devant le bâtiment où habitait le Premier Ministre du Royaume-Uni. Autour de toi, les gens s'enlaçaient, des murmures agitaient la masse, et dans le même temps des cris brisaient le silence. Quelques uns trouvaient un écho dans ta bouche « Justice pour les morts ! » Visages de ce couple qui avait succombé aux tortures devant toi et qui te revenaient dès que tu fermais les yeux, mais aussi le goût de tes larmes et la douleur dans tous tes membres. Tu repensais à ce que tu avais entendu en passant devant l'abbaye de Westminster : « Vous voyez, ces créatures de Dieu qui s'étaient endormies en pleurant, ouvrent les yeux pour pleurer de nouveau. » Il est vrai que les gargouilles avaient quelque chose de sinistre aujourd'hui, plus qu'un autre jour. Toi aussi, tu te sentais capable de pleurer en repensant à cette soirée et à ces crimes qui restaient impunis. Le regard humide, tu observas les gens autour de toi et reconnus la silhouette caractéristique de la charmante Neve. Pourquoi était-elle ici ? Avait-elle également perdu quelqu'un de proche dans un des crimes récents ? L'explication se trouvait peut-être ailleurs, le monde sorcier pouvait avoir décidé de se révéler ou d'offrir la tête des coupables aux moldus. Tu devais en avoir le cœur net. Bousculant deux ou trois personnes, tu parvins à atteindre la jeune femme blonde. « Neve. Je ne m'attendais pas à te voir ici. »

résumé:

Elle s'était levée tôt, non pas pour travailler mais pour militer. Son seul jour de congés cette semaine, Mayra s'était promis de le consacrer à une juste cause. Même si tout son corps tremblait à l'idée de se mélanger à la foule. Le cœur battant à la chamade. L'esprit trop ouvert. Elle sait Mayra. Elle connaît le visage des terribles personnes à l'origine de toutes ces morts. Injustice qui ne trouvera jamais de réponses. Il n'y en a pas. Ces mortels, êtres dénués de magie, ne sont que des victimes collatérales d'une guerre qui les dépasse. Une guerre sans merci. Une guerre sans fin. Et elle a beau s'en éloigner, tout faire pour s'en détourner... cette guerre la rattrape toujours. Mayra Okorie. Énième victime malheureuse.

Elle se joins aux cris, sa voix se mêlant aux autres. Noyée dans l'immensité des slogans. Perdue dans la vague humaine. Quelques flash ici et là qui l'éblouissent, témoignent de la présence des journalistes. Peut-être qu'enfin quelqu'un les entendra. L'espoir fou d'une gamine qui a passé sa vie à hurler dans les rues. L'espoir vain d'une jeune femme qui croit en ses idéaux. Elle a peut-être eu tord de venir seule. Elle aurait, sans doute, dû en parler à sa famille. Nul doute qu'ils sauront bien assez tôt qu'elle aussi à donner de la voix devant Downing Street ce matin.

Aucun signe du premier Ministre. Ni d'aucun autre homme de pouvoir. Son regard balaie la foule et le malaise se fait immédiatement sentir. Contraste impossible à nier. Elle se démarque Mayra. La peau foncée qui se remarque sur cette masse immaculée. Elle s'éloigne du tumulte pour respirer à pleins poumons. Pas certaine de pouvoir continuer.

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Citation :

Seojin vient calmement manifester, elle attend de retrouver @Oscar Kanaan. Elle tombe sur @Mayra Okorie à qui elle offre son aide.

hrp:

Citation :

@rosen malone + ruben high af vs. deux flics...ruben fait l'innocent, sort la carte de 'j'suis pas d'ici' face aux policiers.. tâchant tant bien que mal de garder son sérieux.

Elle a pourtant l'habitude des manifestations Mayra. Toujours en première ligne. Sa voix tout à coup puissante. Pleine d'assurance. Elle fait pourtant preuve de faiblesses. Un moment d'égarement qui l'angoisse. Les poumons comprimés. L'air qui se raréfie. Angoisse inexplicable qui l'accable tout à coup. Elle trouve du réconfort auprès d'une parfaite inconnue. Un visage parfait rendu soucieux. « Pas vraiment. » Elle n'a même pas le cœur de mentir, ne peut que s'imposer à sourire. Faible lumière qui illumine son visage. Elle ferme les yeux, inspire profondément et accepte la main tendue. « Merci. » qu'elle murmure. Douce parenthèse au milieu du chaos.

Elle aimerait pouvoir demander son nom à la jeune femme. Elle aimerait lui offrir plus qu'un simple merci dérisoire. Mais le temps leur manque. Bientôt, le chaos est incontrôlable. Un bref discours, quelques mots vides de sens. Et le début de la fin. Les coups de feu lui vrillent les tympans et elle sent la main de l'inconnue serrer la sienne. Geste qui la rassure. Elles sont emportées par le flot. La panique qui s'empare des manifestants. Elle ne peut que s'accrocher Mayra. Prier pour qu'elles sortent de cette masse informe indemne.

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Tu n'entendis pas la réponse de Neve qui se mêla aux cris et appels autour de vous. Ce brouhaha, mélange d'excitation et de folie, te rappela étrangement celui du festival, et ce simple fait réveillait de sombres souvenirs. Pourtant, tu avais mûri et appris à maîtriser la peur qui contrôlait ton cœur. Une bataille de gagnée contre ces monstres. Brusquement un silence gagna la foule. Quelqu'un allait vous parler.
Il ne te fallut qu'une minute pour comprendre que les espoirs nourris depuis plusieurs minutes avaient été vains. Tu regardais William Whitelaw et tout ce que tu voyais devant toi c'était ce couple que tu avais vu mourir. Savaient-ils en haut le temps que pouvait prendre un individu pour pleurer un être aimé ? Mesuraient-ils la douleur que l'on ressentait quand on apprenait qu'il serait impossible d'obtenir des réponses, de rendre justice, et de faire son deuil ? Les mots du secrétaire sonnaient creux et ne trouvaient aucun écho dans le cœur de la foule. Tu songeas à partir, à quitter cette triste farce. Quand soudain, le bruit de coups de feu domina les sifflets et les hurlements des manifestants.
Le monde autour de toi devint fou. Encore. Les gens criaient et couraient dans tous les sens, certains aux visages dissimulés fonçaient vers les grilles du 10 Downing Street, tandis que des policiers arpentaient l'assemblée – probablement à la recherche de coupable. Bousculée sans arrêt, tu eus cette fois le réflexe de faire quelques pas pour t'éloigner de la masse. Ton action rencontra un succès modeste, car bien qu'éloignée du tumulte principal, tu devenais une cible plus facile car isolée. « Ai... » Le nom de ton frère sortit presque instinctivement, un appel à l'aide futile, il n'était pas là. La seule solution qui te venait à l'esprit était de te rapprocher des forces de l'ordre pour espérer y trouver protection. Tremblant légèrement sous le coup de l'émotion, tu cherchas hâtivement du regard un homme avec un uniforme noir et en aperçus deux, déjà occupés avec deux hommes à l'équilibre précaire. Étaient-ils blessés ? Tu hésitais sur la conduite à adopter, mais tu ne pouvais plus te permettre de perdre du temps. Tu t'approches et grimace une fois assez près pour sentir les effluves d'alcool. Mauvaise pioche. Tu n'aurais pas dû partir de ce côté, rejoindre ces hommes. Tu n'es pas plus en sécurité. Pourtant, tu n'as toujours pas le choix Ayleen. « Excusez-moi. » Tu regardes les policiers, voulant attirer leur attention. « J'ai eu l'impression qu'il y avait une chose près de moi, ce genre de choses qui donnent le frisson. » Argument stupide. « Vous êtes là pour attraper les responsables, pour nous protéger ? » Question qui sonne comme un rappel à l'ordre, alors qu'elle n'est finalement qu'une prière.

résumé: