La fraicheur de la nuit qui laisse place à la chaleur de la taverne, encore bien calme mais l’atmosphère qui y régnait était moins lourde. La nuque de Constance se détendit légèrement alors qu’elle s’installait dans un coin après s’être assurée que Katie avait tout ce qui lui fallait avant de se tourner vers Tobias qui était allé chercher de quoi se désaltérer. « Je vais. » Lueur qui vacille dans le regard de la brune elle n’insiste cependant pas, connaissant suffisamment Tobias et sa discrétion. Cependant, elle ne tarda pas à reprendre d’une voix douce : « T’es jamais venu manger à la maison finalement » Avec tout ce qu’il s’était passé entre temps, ces instants d’innocence volés lui semblaient terriblement loin. « Je me suis améliorée sur mes lasagnes, faudra que je t’en amène un de ces jours. » Le soutien silencieux, s’assurer qu’il ait quelque chose à manger, quelque chose de réellement consistant, elle savait qu’il avait bien trop tendance à oublier ça. Et par les temps qui courraient, il y avait bien d’autres choses auxquelles penser, elle ne pouvait le nier. « Ça parait surréaliste. » Elle acquiesce doucement, suivant un instant le regard de Tobias qui parcourait la salle. Le monde continuait de tourner, malgré tout. « Et insuffisant à la fois. » Un léger soupir s’échappe des lèvres de Constance, elle voudrait dire que c’était toujours mieux que rien, toujours mieux que l’excès dans lequel certains étaient tombés mais au final elle doutait qu'il y ait réellement de bonne solution « Mais peut-être que c’est juste ce qu’il faut ? » Elle hausse doucement les épaules. « C’est un bel hommage, peut-être que ça apaisera un peu les tensions. Ça offre aux gens quelque chose à quoi se raccrocher. » Elle pense aux éclats de voix qui doivent résonner dans la salle où se trouvent les membres de l’Ordre en ce moment même, l’unité était mise à rude épreuve, surtout en période sombre. « Je me demande ce que va être Poudlard sans lui. » Souffle-t’elle en jetant un léger coup d’oeil à Katie qui avait le visage plongé dans son mug de chocolat chaud. Bien sûr, il n’y avait pas que ça qui allait pâtir de son décès et ce n’était certainement pas le plus urgent pour lequel s’inquiéter, dans son cas du moins, mais elle avait toujours espéré que sa fille connaisse les mêmes années au collège qu’elle : insouciantes, pleines de nouvelles expériences, souvenirs d’une vie.

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ça discute

Elle est restée en retrait Medea. Seule. Sans vraiment l'être. Incapable encore de verser la moindre larme. Les dents serrées. La mâchoire contractée. La colère qui coule lentement dans ses veines. Serpent mortel qui lui bouffe le cœur. Elle aussi a illuminé sa baguette. Les yeux étincelant, brillant encore de toutes ces petites lumières. Dernier hommage. Dernier au revoir. Elle espère que ces petites boules scintillantes atteindront Albus Dumbledore. Où qu'il soit. A côté d'elle, ses frères ne savent pas. Ne savent rien. Et la douleur s'en fait plus piquante.

Elle ne se rend pas compte que déjà l'assemblée se dissout. Quelques uns transplanent, disparaissent dans la nuit. D'autres se regroupent, murmurent. Et d'autres encore se dirigent vers le centre du village, sans doute pour partager une pinte, se souvenir du grand sorcier. Medea, elle, reste immobile, la baguette encore levée. Comme pétrifiée. Le corps glacé par cette mort qui ne semble pas vouloir lui accorder de repos. Comme une ombre qui se glisse à côté d'elle.

« On devrait peut-être rejoindre les autres ? » voix mal assurée, gorge serrée. Elle se déteste pour cette faiblesse non maîtrisée. Son regard passe de Sybille à Atticus. Eux sont fiers. Eux assument cette vague de tristesse, ce désarroi qui les accablent. Pas Medea. Comme incapable de ressentir la moindre chose. Elle a l'air détaché. Son âme qui vagabonde loin de son corps. Le bras encore levé, la baguette encore illuminée. Seul témoin du malaise qui l'anime. Elle est perdue Medea.

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Le deuil semble plus lourd à porter sous la voûte étoilée de chagrin, là, au cœur des lamentations. Sa baguette et celles de tous ces autres comme ultime adieu à la figure paternelle, piètre au revoir d’une foule malheureuse au porteur d’un espoir qu’ils se doivent de ne pas laisser flétrir. La tempête en dedans n’a d’égale que celle qui a ravagé l’Angleterre quelques temps plus tôt. Ça rage et ça l’étrangle, ça tonne dans l’fond de sa caboche endeuillée, entre la culpabilité et la colère, là où se tordent la tristesse et les actes manqués. Autour de lui les émotions se confondent, entre les pleurs et ceux qui se tiennent droit, malgré tout, comme lui, qui teinte son faciès fatigué de fierté, stigmate d’une enfance sous le joug des apparences, afin que personne ne devine le trou béant dans sa poitrine éreintée par l’amertume et l’asthénie. - c'est une vraie tragédie. le monde magique ne sera plus jamais pareil, désormais. Entend-il à ses côtés, paroles coutumières, mots entendus mille fois au cours des derniers jours, une répétition qui n’en ôte pas la dure réalité, qui n’est pas plus facile à entendre, chaque fois comme un autre coup aux tripes. Le monde sans Dumbledore n’est déjà plus ce qu’il était, mais c’est un monde qu’il voulait changer, malgré tout. - il ne tient qu’à nous d’en faire un monde meilleur, c’est le seul véritable hommage qu’on puisse lui rendre. Lance-t-il à la sublime venue d’orient, la langue qui claque, la surplombant un instant, l'œil impérieux et résolu, avant de se détourner, une cigarette presque consumée au bord de ses lippes craquelées. Il prend la direction de la taverne où commencent à s’entasser ceux qui se souviennent, ceux qui veulent partager, se consoler un peu. Lui qui ne boit presque jamais s’accoude sur le bois usé du comptoir, réclamant un verre d’ambre bouillonnant.

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arsen réagit aux mots de @irsia khodja avant de la planter là, avec tout le charme et la sympathie qui le caractérisent   il s'installe, seul, au comptoir, encore incertain de vouloir prendre part aux derniers hommages.

Dumbledore's farewell

Grief and lies

C’est un bel hommage, peut-être que ça apaisera un peu les tensions. Ça offre aux gens quelque chose à quoi se raccrocher. - J'acquiesce en silence. C'est vrai. Tout ce qui importe au final, ce n'est pas tant d'honorer les morts que d'apaiser les vivants. Les morts sont morts, à moins que Dumbledore ne revienne sous la forme de fantôme, son existence se poursuit ailleurs désormais. Si l'on croit à ce genre de choses.

Je me demande ce que va être Poudlard sans lui. - J'avale une brève gorgée de bière, captant le regard qu'elle lance à la gamine. - Je ne m'inquiètes pas vraiment pour Poudlard. McGonagall est loin d'être une incompétente. L'école est entre de bonnes mains. - Instinctivement, je la vois prendre place derrière le pupitre à tête de hiboux. Je n'ose imaginer comment la rentrée à Poudlard a dû se dérouler. Ce qui trottait dans sa tête au moment de faire son discours devant tout ces élèves, nouveaux et encore innocents pour la plupart. - De toute façon, j'y vais bien assez souvent. Si les choses changent, je le saurais vite. - Jusqu'à preuve du contraire, mes ateliers d'Occlumencie sont toujours maintenus.  - Mais tu as raison, ça va forcément créer un vide.

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Still talking  

« Je ne m'inquiètes pas vraiment pour Poudlard. McGonagall est loin d'être une incompétente. L'école est entre de bonnes mains » Et il avait raison, Constance avait toujours admiré McGonagall, dans un premier temps comme enseignante, puis, comme membre éminente de l’Ordre, elle ne doutait pas qu’elle puisse faire un superbe travail . « Oui bien sûr, mais… On racontait que Dumbledore était le seul à pouvoir lui faire barrage, bien que visiblement… » Elle hausse vaguement les épaules, évitant d’en dire plus pour ne pas alerter Katie qui avait sorti quelques coloriages sur lesquels elle était concentrée tout en sirotant son chocolat chaud. « De toute façon, j'y vais bien assez souvent. Si les choses changent, je le saurais vite. » Un petit sourire éclaire le visage de la Bell. « Lucky you. » Elle aurait aimé pouvoir retourner à l’école, mais plus pour revivre ces années d’insouciance qui leur était maintenant interdite. « Mais tu as raison, ça va forcément créer un vide. » Elle acquiesce doucement et du coin de l’oeil remarque quelques sorciers en mouvement. Membres de l’Ordre, elle les reconnait tous, et Katie remarque aussi ceux qui sont sur le départ : « On va rentrer à la maison mommy ? » La petite voix de la gamine s’élève dans le vacarme du pub. « Pas de suite chérie, tu dessines encore un peu ? » Tente de la convaincre sa mère d’un ton bienveillant. « Elle est fatiguée, elle dort mal depuis… » Depuis Thalia. Elle tait son nom en se tournant à nouveau vers Tobias, regard soudain un peu triste. Secouant la tête elle vient piquer une gorgée du chocolat de sa fille, la taquinant doucement avant de la laisser à nouveau à ses dessins.  

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ça discute toujours

Résumé:

Résumé:

Le sujet passe une disparition à une autre, les hommages se font nombreux ces derniers temps, les spectres des personnes tombées au combat planaient au dessus de leur tête sans qu’ils ne puissent rien faire pour leur offrir le repos, fantômes auxquels le repos était refusé. « Ca ira » Il est si confiant dans son ton que la Bell se pousse à y croire aussi. « Les enfants surmontent mieux ce genre d'épreuve que les adultes » Les enfants avait toujours un caractère plus résilient, et elle avait toujours admiré le courage de sa fille, son courage et sa maturité lorsque la situation n’était pas toute rose. « J’espère que tu as raison. » Un léger coup d’oeil jeté à sa fille elle prend une gorgée de jus de citrouille, bien peu encline à consommer une goutte d’alcool ce soir là. « Et puis, mine de rien, il est tard. Elle est au lit habituellement à cette heure-ci, non? » Un petit rire s’échappe des lèvres de la brune qui acquiesce doucement. « Quand elle me réclame pas pas des bonbons ou une histoire, petite polissonne, oui elle est supposée être couchée depuis longtemps. » Et ça se voyait, la petite baillait à côté d’eux, même si elle rechignait habituellement à se coucher. « Est-ce qu'elle en a parlé? Enfin, est-ce que vous en avez discuté outre.. l’annonce? » Les images du cimetière lui reviennent en tête, les larmes de sa petite dans les bras de son père. L’impossibilité pour elle de la réconforter, perdue dans son propre chagrin. « Non, elle pleure parfois, elle dit que sa tante lui manque, mais, elle ne m’en parle pas. » La nuit est plus difficile, parce qu’elle fait des cauchemars et que Constance peine à les calmer, mais en journée, du moins, en présence de sa mère, elle semble presque aussi joyeuse qu’avant la gamine.

« Sa maitresse m’a convoquée déjà cependant, elle dit que Katie fait peur aux autres élèves en disant que sa tante a été tuée par de méchants monstres qui se cachent parmi nous. » Et elle savait que l’enseignante pensaient aux créatures du folklore, des histoires d’épouvantes que les moldus se racontaient pour se faire peur à la lueur des lanternes : vampires et autres zombies parcourant les rues. Ce n’était pas le cas avec les monstres qui avaient tué Thalia mais pouvait elle vraiment avouer les circonstances du décès de sa soeur ? Elle avait tenté de broder autour de la vérité, gommant toute traces de sortilèges et baguettes de son récit, la jeune femme avait compris le mal-être de la gamine mais Constance était tout bonnement incapable de rester sans rien faire face à la détresse de son enfant. « Mes parents ont plus de chance que moi, elle s’ouvre un peu plus avec eux. » Parfois, elle avait l’impression de manquer quelque chose, elle avait l’impression de ne pas être à la hauteur pour sa fille. Même si on lui répétait à longueur de journée qu’elle faisait au mieux, que Katie allait bien, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. On peut couper la jambe d’un homme, mais elle le démangera toujours et Constance et ses inquiétudes allaient de paire.

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ça discute encore et encore